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DOROTHÉE peignit pour Néron une Vénus Anadyomène destinée à
à remplacer le chef-d'œuvre d'Apelles, que la carie avait détruit. Le
choix qui fut fait de cet artiste pour une aussi difficile entreprise, sup-
pose qu'il était un des peintres les plus célèbres de son temps.

,

EKHION OU ECHION, que Pline et Cicéron ont mis au nombre des
meilleurs peintres de l'antiquité. Chacun de ses tableaux était évalué
le revenu d'une ville. Il avait représenté Bacchus, la Tragédie, la
Comédie personnifiées. Ces ouvrages étaient fort admirés, ainsi que
ceux où il avait peint Sémiramis qui, de servante, devint reine; une
vieille portant deux lampes devant une nouvelle mariée.

EPHORE, d'Éphèse, fut d'abord le maître d'Apelles, et devint en-
suite son disciple.

ERIGONUS était un simple broyeur de couleurs chez Néalcès. Il fit
dans l'art assez de progrès pour laisser un disciple qui fut célèbre dans
son temps, quoique le titre de ses ouvrages soit entièrement perdu.
Cet élève se nommait Pasias. L'exemple d'Erigonus est remarquable
en ce qu'il prouve que le talent pouvait faire taire la loi qui ne per-
mettait, chez les Grecs, qu'aux hommes d'une condition distinguée
de se livrer à la peinture, tandis qu'à Rome c'était tout le contraire.
La loi grecque était sage en elle-même; elle aurait été barbare, si
elle n'eût été susceptible d'exception.

EUANTHÈS avait peint deux tableaux représentant Andromède et
Prométhée, attachés chacun sur un rocher. Achillès Tatius fait une
ample description de ces deux tableaux dans le troisième livre des
amours de Leucippe et Clitophon.

EUCHIR OU EUKHIR apporta de Corinthe la plastique en Italie.
EUCHIR, parent de Dédale, fut l'inventeur de la peinture en Grèce,
selon Aristote.

EUDORE peignit une scène ou décoration de théâtre. Il fut aussi sta-
tuaire en airain.

EVENOR OU EUENOR, père de Parrhasius, eut la gloire de former

le premier peintre du monde, selon l'expression de Pline; il est placé lui-même par cet écrivain au nombre des artistes célèbres qui florissaient en Grèce dans la XC olympiade.

EUGRAMMUS, venu en Etrurie avec Euchir, lorsque Dimarate, chassé de Corinthe, vint chercher un asile dans cette contrée, contribua avec ses compagnons à faire connaître la plastique aux Etrusques. EUMARUS, un des plus anciens peintres de la Grèce.

EUMELUS avait peint une Hélène qui aurait mérité, dit Philostrate, d'être exposée dans le Forum de Rome. Ce peintre avait été imité dans sa manière de peindre, par Aristodême de Carie.

EUNIQUE fut peintre, fondeur et ciseleur en argent; comme peintre, il est au premier rang; comme fondeur et ciseleur, il tient le second.

EUPHORION, que Pline ne nomme qu'en passant, aurait été, selon lui, et peintre et auteur d'ouvrages en airain. Comme peintre, il tiendrait le premier rang, et comme fondeur, il serait rangé au second. Théocrite vante les coupes ciselées par cet artiste.

EUPHRANOR, de l'Isthme de Corinthe, est placé au rang des peintres qui fleurirent après Pausias. Quintilien, après avoir parlé des plus grands peintres de l'antiquité, et d'Apelles lui-même, nomme enfin Eupranor, qu'il regarde comme ayant porté l'art au plus haut degré de perfection; il entre ensuite dans le détail des orateurs romains, et finit par nommer Cicéron qui parvint à la perfection de l'art oratoire, et qu'il compare à Euphranor. Il résulte de ce passage, que l'art de peindre n'était pas encore parfait du temps d'Apelles, et que c'est Euphranor qui, le premier, a réuni toutes les parties qui complètent sa perfection, comme Cicéron a réuni le premier, chez les Romains, toutes les parties qui complètent l'éloquence. At M. Tullium non illum habemus Euphranorem circà plurium artium species præestantem, sed in omnibus quæ in quoque laudantur, eminentissimum? (Inst. Orat. 1. XII, c. 10). Jamais artiste ne fut plus docile ni plus laborieux qu'Euphranor. Peintre et statuaire, il excellait dans tous

les genres, et était toujours égal à lui-même. Il paraissait avoir exprimé le premier la dignité des héros, et avoir atteint à l'entière perfection. C'est au moins ce que dit Pline, s'il fautentendre par le mot symmetria qu'il emploie, ce que nous entendons par proportion; mais on peut croire qu'il y a dans la signification de ce mot symmetria une légère nuance qui nous échappe, et qui le distingue des mots commensus, proportio, etc. Les nuances entre le sens des mots qui paraissent synonymes seront toujours, dans les langues anciennes, le désespoir des savans. Euphranor faisait les corps un peu trop sveltes, et les têtes un peu trop fortes, ce qui serait un vice contre la proportion. Il est vrai que, si l'on osait retrancher du texte le mot sed, on pourrait entendre qu'Euphranor donnait de la légèreté à ses figures, et de la grandiosité à ses têtes; ce qui serait un éloge. Il avait écrit sur la symétrie et sur les couleurs. Les ouvrages d'Euphranor, dont les sujets nous ont été conservés, étaient les douze Dieux; des tableaux célèbres à Éphèse, représentant Ulysse qui contrefaisait l'homme en démence, et qui attelait à la charrue un boeuf et un cheval; des hommes en manteau, plongés dans la méditation; un guerrier qui remettait son épée dans le fourreau. Il avait peint aussi les exploits des Athéniens à Mantinée, ouvrage plein d'enthousiasme; une Junon dont on admirait la chevelure, et, sous un portique d'Athènes, la Démocratie, le peuple et Thésée. Euphranor fut élève de Persée. Il sculpta aussi des marbres, cisela des coupes et fit des colosses; enfin il eut le talent le plus docile, soutenu de la plus constante application au travail; et, dans quelque genre qu'il ait travaillé, il excella toujours, et fut égal à lui-même. Il avait écrit sur les couleurs.

EUPOMPE eut une grande célébrité, et fut le chef de l'école de Sicyone, sa patrie. Il avait eu pour disciple Pamphile, maître d'Apelles. On vantait beaucoup un tableau de lui qui représentait un vainqueur au combat gymnique, tenant une palme à la main. Ce peintre eut une telle vogue, qu'il ajouta un troisième style, ou genre, à la peinture; car on n'en connaissait avant lui que deux; savoir, le style helladique et le style asiatique. Mais Eupompe fut cause qu'on

propos

divisa le genre helladique en attique et en sicyonien, d'autant que cet artiste était de Sicyone. Il y eut donc, par ce moyen, trois genres, l'ionique, le sicyonien et l'attique. Eupompe répondit à quelqu'un qui lui demandait lequel des anciens maîtres il était à de suivre pour devenir habile, en montrant de la main une multitude personnes, et disant que c'était la nature, et non aucun artiste qu'il fallait imiter. Ce fut sur cette réponse que Lysippe conçut l'audace de s'élever à la perfection de l'art du statuaire, et que, de simple ouvrier vulgaire en airain qu'il était, il devint le plus fécond de tous les statuaires.

de

EURIPIDE était peintre avant qu'il composât ses tragédies, dit son biographe Moschopulus. Suidas confirme le fait.

EUTIKHIDE, ou EUTICHIDE, ou EUCLIDES, représenta un char à deux chevaux, conduit par une Victoire.

EUTYCHUS. Ce peintre n'est connu que par une épigramme grecque assez insignifiante, qui est dirigée contre lui, et qu'on lit dans l'Anthologie.

EUTYMÈDE fut élève d'Héraclide, de Macédoine. Pline le met au nombre des peintres du troisième ordre qui ont mérité de conserver de la réputation.

EUXÉNIDAS paraît avoir dù sa réputation moins à lui-même qu'à son disciple Aristide, de Thèbes. Les Béotiens passaient pour avoir l'esprit lourd ; et cependant la Béotie a produit de grands hommes dans tous les genres; elle fut la patrie de Pindare, d'Épaminondas, de Plutarque.

FABIUS PICTOR. Si les anciens romains employaient des artistes, ils n'estimaient pas assez les arts pour s'en occuper eux-mêmes. Ils demandaient alors des artistes aux Etrusques et aux Latins; mais, en conquérant toute l'Italie, ils la rendirent barbare comme eux. Dès l'an 259 de Rome, 494 ans avant notre ère, Appius Claudius avait consacré dans le temple de Bellone des écussons (clypeos),

chargés des portraits de sa famille. Cet exemple trouva des imitateurs; il se trouva même des Romains qui placèrent de semblables images dans leurs maisons. Ces écussons n'étaient pas peints, mais sculptés en bas-reliefs. Quand on peut faire des bas-reliefs, on peut faire aussi des peintures, au moins des peintures d'une seule couleur. L'an de Rome 450 et 303 ans avant notre ère, un Fabius ne crut pas dégrader la noblesse de sa race en exerçant la peinture, ce qui lui fit donner le surnom de Pictor, qui resta à sa maison. Il peignit le temple du Salut, et ses ouvrages subsistèrent jusqu'à ce que le temple eût été détruit par un incendie, sous le règne de Claude. C'est une chose remarquable, que le même homme ait été le premier peintre et le premier historien de son pays. Les peintures de Fabius étaient des ouvrages ou plutôt des récréations de sa jeunesse. Soit qu'il eût pris le surnom de Pictor, soit qu'on le lui eût donné, c'est à tort qu'on croirait que ce surnom ait pu être pour lui un titre de gloire : peut-être même lui fut-il donné comme un sobriquet, comme une sorte de reproche; c'est ce qu'on peut inférer d'un passage de Cicéron, où ce grand orateur dit : « Croironsnous que, si l'on eût fait un titre de gloire à Fabius, homme d'une famille très- illustre, de s'être livré à la peinture, il ne se serait pas élevé parmi nous un grand nombre de Polyctètes et de Parrhasius? L'honneur nourrit les arts; tout le monde est excité par la gloire à s'y exercer, mais ils languissent chez tous les peuples qui les dédaignent. (Tuscul. lib. I.) » Peut-on faire entendre plus clairement que les artistes étaient dédaignés chez les Romains?

FULVIUS parait avoir été un mauvais peintre du siècle d'Auguste, dont Horace se moque dans sa septième satire.

GALATON avait représenté les poëtes, dit OElien, recueillant de la bouche d'Homère les paroles qui en sortaient. Lucien parle aussi de ce tableau auquel Manilius et Ovide font allusion.

GIGÈS, de Lydie, passe pour l'inventeur de la peinture en Egypte, GLAUCION, de Corinthe, fut le maître d'Athénion de Maronée,

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