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figure, se faisaient remarquer par la correction du dessin. Dans l'un il avait représenté le peuple athénien personnifié, sujet qui exerçait assez souvent le génie des artistes grecs; dans un autre, il avait peint un sacrifice de boeufs.

ARISTOMÈNES n'était point un peintre sans talent, dit Vitruve; mais sa mauvaise fortune l'empêcha de travailler pour la postérité. ARISTON, fils et élève de Persée, avait peint un satyre couronné, tenant une coupe.

ARISTONIDÈS, peintre du troisième ordre, cité par Pline, comme ayant eu de la réputation.

ARISTOPHON peignit Ancée, blessé par le sanglier de Calydon, avec Astypale, compagne de sa douleur; un autre tableau tres-nombreux en figures, où l'on voyait représentés, d'une part, Priam, Hélène et la Crédulité; de l'autre, Ulysse, Deiphobe, et la Ruse. Aristophon était fils d'Aglaophon, et frère du célèbre Polygnote.

ARTEMON. Il est probable que ce peintre vivait à-peu-près 300 ans avant notre ère. Pline nous apprend qu'il avait peint la reine Stratonice. Nous supposons qu'il l'a peinte de son vivant, et que cette Stratonice était celle que Séleucus épousa trois cents ans avant notre ère. On la voyait dans le tableau d'Artemon, entourée de pêcheurs qui l'admiraient (1). Ce même artiste avait peint Danaé, Hercule et Déjanire; mais les plus célebres de ses ouvrages furent ceux qui furent apportés à Rome, et placés dans le portique d'Octavie. Ils repré

(1) Si l'on suit la ponctuation des éditions de Pline, il faudra dire que c'était Danaé qui était admirée par les pêchenrs, piscatoribus, ou même par des brigands, praedonibus, comme on lit dans la plupart des éditions. Il n'est pas aisé de comprendre pourquoi le peintre aurait choisi des pêcheurs ou des brigands pour admirateurs de Danaé. Mais, en changeant la ponctuation, et rapportant l'admiration des pêcheurs à Stratonice, ce trait aura rapport à une aventure de cette reine qui a été représentée, comme nous allons le voir, par le peintre Clésidès. Alors il faudra lire et ponctuer ainsi le passage de Pline: Artemon Pinxit Danaëm; Mirantibuz eam piscatoribus reginam Stratonicem, Herculem et Dejaniram. La leçon piscatoribus est fondée sur des manuscrits, et le changement de la ponctuation est nécessaire pour donner un sens raisonnable à la phrase.

sentaient Hercule qui, ayant dépouillé sur le Mont-OEta cé qu'il avait de mortel, entrait dans le ciel, du consentement des Dieux, et l'histoire de Laomédon avec Neptune et Hercule. Pline ne fait point mention d'Apollon, adjoint de Neptune dans l'entreprise des murs de Troye. Peut-être le peintre avait-il écarté Apollon de son sujet pour ne point compliquer le tableau.

ASCLÉPIODORE, contemporain d'Apelles, était admiré de ce peintre pour son exactitude dans les proportions. On peut juger non du mérite des artistes, mais de l'opinion que leurs contemporains avaient de leur mérite, par le prix qu'on mettait à leurs ouvrages. Le tyran Mnason fit peindre les douze Dieux par Asclépiodore, et lui donna de chaque figure trente mines, 2700 fr. de notre monnaie. Apelles convenait que, pour les mesures, c'est-à-dire pour la distance technique et optique des objets, il était inférieur à Asclépiodore.

ASINIUS POLLION fut le premier Romain qui eût l'idée de rassembler les portraits des grands hommes, et de les exposer, dans les édifices publics, aux regards du peuple, comme un objet d'émulation. Ce même Asinius Pollion avait le premier dédié à l'état une bibliothèque. On représentait d'imagination ceux des grands hommes dont on n'avait pas conservé la ressemblance, c'est ce qu'on fit à l'égard d'Homère, dont il paraît qu'au temps d'Asinius Pollion, il n'existait pas de portrait.

ATHENION, de Maronée, ville de Thrace, fut élève de Glaucion de Corinthe. On ignore dans quel temps il vivait, ainsi que son maître. On le nomme après Nicias auquel il était comparé, et même préféré quelquefois austère dans son coloris, il plaisait par cette austérité même, parce qu'elle faisait briller davantage la profonde connaissance de l'art. Il peignit dans le temple d'Eleusis un Phylarque ou chef des tribus, et à Athènes une assemblée de femmes qu'on appela polygynoon. Il représenta aussi Ulysse découvrant Achille caché sous des habits de femme. Mais celui de tous ses ouvrages qui lui fit le plus d'honneur, fut un palefrenier avec un cheval. Si cet

artiste n'était pas mort fort jeune, aucun autre, selon Pline, ne lui serait comparé.

BRIÈS OU BRIÉLÈS etait père de Pausias, et fut son premier maître.

BULARQUE peignit une bataille où les Magnètes avaient été vaincus avant la XVIe olympiade, c'est-à-dire plus de sept cent quinze ans avant Jésus-Christ. Candaule, roi de Lydie, acheta ce tableau au poids de l'or, ce qui nous fait présumer que déjà Bularque était mort; car il n'est pas vraisemblable que Candaule eût acheté si cher l'ouvrage d'un de ses contemporains. Après Bularque, il se trouve dans l'histoire des peintres de l'antiquité une lacune de deux siècles et demi. Nous savons seulement que du temps d'Anacréon, plus de cinq cents ans avant notre ère, la peinture florissait à Rhodes, et qu'on y peignait à l'encaustique. Bularque employait des couleurs propres à imiter les teintes de la nature. Les peintres monochrômates étaient connus dans des temps plus anciens.

CALACES OU CALADES Vivait dans le IVe siècle avant Jésus-Christ. On croit qu'il était d'Athènes. Il excellait à représenter des sujets comiques dans de petits tableaux, in comicis tabellis : la traduction littérale du mot comicis semblerait indiquer que ces tableaux servaient sur la scène, dans les comédies. Ce point fort obscur a été discuté, plutôt que décidé par Caylus, dans un mémoire imprimé dans le XXIIIe volume du Recueil de l'Académie des inscriptions et belleslettres. Quelqu'habile qu'ait pu avoir été le peintre Calaces, ce serait tomber dans une grande erreur que de supposer, ainsi que l'ont fait quelques savans, que c'était en son honneur que les Athéniens avaient érigé une statue placée dans le Céramique, près du temple de Mars. On conjecture avec plus de raison que cette statue fut élevée à Calliades qui, au rapport d'Hérodote, était Archonte à Athènes, lors de l'invasion de Xercès.

CALLIADES, peintre cité par Lucien dans un de ses dialogues. Pline compte un artiste de ce nom au nombre des auteurs d'ouvrages en

airain, du second ordre, et ajoute que ces mêmes fondeurs du second rang étaient des peintres du premier ordre.

CALLICLES florissait trois cent vingt ans avant Jésus-Christ. Il ne peignait que de petits tableaux de trois pouces de circonférence ; mais il aurait pu, suivant Varron, s'élever, dans de plus grandes compositions, au même rang qu'Euphranor. Il composait avec une grande facilité, selon Quintilien.

CALLICRATES est mentionné par Théophilacte de Simocate.

CALLIMAQUE qui aurait pris place à côté de Phidias, comme statuaire, si, moins difficile sur les ouvrages, il n'en eût pas détruit la beauté en croyant les rendre plus parfaits, était aussi peintre ; mais Pausanias qui donne le dénombrement de ses statues, et Pline qui en fait l'éloge, ne disent pas s'il était aussi difficile pour ses tableaux que pour ses statues. Les Grecs l'avaient surnommé Cacizoteknos, ou gáte chef-d'œuvre. Eternel détracteur de lui-même, et mémorable exemple de l'abus du travail et de l'exactitude poussés à l'excès, il avait ciselé en argent un groupe représentant les Lacédémoniennes dansantes, ouvrage où l'on ne surprenait pas un défaut, mais d'où une correction trop sévère avait fait fuir toutes les Grâces.

CALLIPHON de Samos, ou Callyphon, avait représenté dans le temple de Diane, à Ephèse, des femmes attachant les courroies de la cuirasse de Patrocle. Pausanias parle d'un autre tableau où il avait représenté Ajax provoquant Hector à un combat singulier. La Discorde, sous la forme d'une femme hideuse, paraissait au milieu, tandis que la bataille avait lieu auprès des vaisseaux des Grecs.

CALYPSO avait peint un vieillard et un charlatan nommé Théodore. Elle est au nombre des peintres du troisième ordre qui, du temps de Pline, avaient conservé de la réputation.

CANTHARE, de Sicyone, est nommé, en plusieurs endroits, par Pausanias, comme l'auteur de différens ouvrages en airain. Fondeur du second rang, il était peintre du premier ordre.

CAREPTIUS, de Pergame, est indiqué, par le Scholiaste d'Aristophane, comme un des premiers qui représenterent la Victoire avec

des ailes.

CARMANIDE, élève d'Euphranor, est au rang des peintres du troisième ordre, qui ont conservé de la réputation.

CARTERIUS, mentionné par Porphyre comme un peintre tres-célèbre du temps de Plotin, avait fait le portrait de ce philosophe, pour complaire à Amelius.

CÉPHISSODORE, qui vivait dans la XC olympiade, est mis au nombre des peintres célebres de cette époque.

CHOEREPHANES, dit Plutarque dans son Traité de la lecture des Poètes, avait représenté des femmes se livrant avec des hommes à des habitudes honteuses.

CHARMADAS, un des plus anciens peintres qu'ait eu la Grèce.

CIMON le Cléonien, ancien peintre grec, dont on lit l'éloge dans une épigramme de l'anthologie. OElien fait mention d'un Conon également Cléonien et peintre. Le P. Hardouin prétend qu'OElien a écrit, par inadvertance ou laps de mémoire, Conon pour Cimon. Il fut l'imitateur et le propagateur des inventions d'Eumare d'Athènes, qui avait osé ébaucher toutes sortes de figures, et avait le premier distingué dans ses tableaux un homme d'avec une femme. Cimon inventa les catagraphes, c'est-à-dire les figures obliques ou de profil. Il passe encore pour avoir imaginé les diverses attitudes de têtes, selon que la personne représentée est censée regarder ou derrière elle, ou audessus, ou au-dessous : il marqua les articulations des membres, il exprima les veines, et rendit le premier les plis et les sinuosités des

vêtemens.

CLEANTHE, de Corinthe, est un de ceux auxquels les Grecs attribuaient l'invention de la peinture linéale, ou dessin au simple trait. Il avait peint dans le temple de Diane Aphionie, à l'embouchure de l'Alphée, deux tableaux dont l'un représentait le sac de Troie, et l'autre la naissance de Minerve.

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