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Rodrigues la direction des travaux in-
dastriels, et a dit au père Bazar que
la phase dans laquelle sa profonde rai-
son avait rendu à la doctrine tant de
services éminents était accomplie ;
mais que, tout en se déclarant seul
chef de la religion saint-simonienne,
il réclamait de lui une paternité tuté-
laire de sagesse et de conseil.

Après de graves et solennels débats au sein du college, la religion de tous les membres du college parut éclairée, et tous reconnurent l'autorité da PÈRE ENFANTIN. Ils avaient senti alors que quiconque se séparerait de lui tomberait aussitôt dans l'hérésie et dans l'impuissance. A la suite d'une mémorable séance qui eut lieu le 11 novembre, le père Bazard avait paternellement engagé les personnes qui l'affectionnaient le plus à accepter cette autorité; quant à lui, il sentait le besoin de se recueillir, afin de bien comprendre sa situation; et, en effet, en ce moment il s'abstient.

Les divers degrés ont été réunis, d'abord le 12 et le 13 novembre, sous la direction de deux membres du collége, pour être édifiés sur l'avènement de l'autorité nouvelle, et ils ont acclamé au PÈRE ENFANTIN.

Tontefois il est arrivé que, depuis lors, divers membres du collège ont senti leur foi chanceler; et, dans une réunion générale de la famille, qui a eu lieu le 19, ils ont déclaré se retirer du sein de la seule hiérarchie qui subsiste. Il était en effet inévitable qu'au moment où le père Bazard éprouvait le besoin de la méditation, pour comprendre la position du saint-simonisme, pour sentir Pautorité nouvelle, les hommes qui, par la nature de leur caractère, lai ressemblent plus particulièrement, sentissent en eux la même hésitation, et éprouvassent comme lui le besoin d'un temps d'arrêt.

Cette crise a été douloureuse comme tout enfantement; mais elle nous ouvre une carrière nouvelle : car la voix de NOTRE PÈRE ENFANTIN va rallier autour de nous les artistes et les femmes, les êtres d'amour et de poésie; et celle du père Olinde Rodrigues groupera autour de nous les industriels de toutes les classes, les hommes de la paix, les hommes de l'économie, les hommes du culte.

Dieu est avec nous, car nous sommes unis; nous avons un PÈRE SUPREME,

une hiérarchie. Nous ne repoussons personne. Nous avons la confiance que bientôt, à force de témoigner aux hommes chéris qui se séparent de noas, pour s'éparpiller ou entrer dans l'inaction, combien nous éprouvons de reconnaissance pour les grands services qu'ils ont rendus à l'humanité, nous les rallierons à nous. Et certes la femme, la femme LIBRE, que nous appelons de tous nos vœux et de tous nos efforts, contribuera puissainment à cet acte religieux.

Je vous embrasse,

Le membre du collége directeur du Globe,

MICHEL CHEVALIER.

Le pape déposé, M. Bazar, répliqua aussitôt qu'il n'avait jamais prétendu se retirer, se recueillir, ou s'abstenir. Il fut appuyé par dix-huit membres qui protestèrent contre l'appel fait an public pour fonder le crédit saintsimonien, la puissance morale de l'argent. Il parait que ce schisme avait sa cause première dans les doctrines nouvellement émises par le père Enfantin, sur la femme, sur le mariage, sur la morale en général, doctrines qui devaient le conduire en cour d'assises et motiver une condamnation qui serait le coup de grâce des saint-simoniens.

28. Théatre-Français. Première représentation de PIERRE III, drame en cinq actes et en vers, par M. Escousse.

La chute de cet ouvrage porta un coup fatal à son auteur, enivré peutêtre du succès de Farruch-le-Maure (voy. 25 juin). Dans Pierre III, ni l'histoire, ni la vraisemblance, ni la raison, n'étaient respectées: c'était un déplorable échantillon de cette littérature frénétique et barbare mise à la mode par des hommes d'un talent trop réel pour que leur exemple n'entraînât pas de déplorables imitations. Mais, qui pouvait se douter que la vie de l'auteur fat en quelque sorte attachée à celle de son œuvre? Encore une épreuve, encore une chute, et le malheureux jeune homme devait mourir !

DÉCEMBRE.

rer. Paris. Cour d'assises. Embrigadements des ouvriers au 14 juillet. Affaire du National ct de la Tribune,

Ann. hist. pour 1831. Appendice.

18

I es débats de ce procès intenté à ces deux journaux, au nom de M. Casimir Périer et de M. Vivien, ex-préfet de police, ont rempli les séances du 29 et du 30 novembre, et ne se sont terminés qu'aujourd'hui. Voici les faits de la cause: Le 15 juillet dernier, le National publia un article dans lequel il affirmait << que toute la journée on avait embrigadé, dans le faubourg Saint-Antoine, au vu et au su de tout le monde, de soi-disant ouvriers sans travail, auxquels on promettait 3 fr. par tête, pour assommer les jeunes gens qui se désignaient eux-mêmes aux coups en portant la cocarde au chapeau et des rubans de juillet à la boutonniere.» Ce journal ajoutait : «Ce que nous avançons ici, nous le prouverons devant les tribunaux, si l'on ose nons attaquer, et nous en portons le défi. Les 1,500,000 fr. de la police ont servi à payer des assommeurs, quand il y avait plus de 10,000 hommes sous les armes, et que les environs de Paris étaient garnis de troupes.»

M. Vivien, alors préfet de police, écrivit à la Tribune, qui avait publié un article semblable, pour déclarer qu'il n'y avait pas eu d'embrigadeinents; ce journal inséra la lettre, en faisant observer que ce n'était pas à M. Vivien, mais à la police du ministère de l'intérieur que l'on attribuait les enrôlements en question..

De là, plainte en diffamation de M. Vivien contre M. Paulin, gérant du National, de M. Casimir Périer contre M. Bascans, gérant de la Tribune, et ordonnance de la chambre du conseil, qui renvoie les deux gérants devant la cour d'assises.

M. Paulin est assisté de MM. OdiIon-Barrot et Charles Ledru, et M. Bascans de Me Moulin.

M. le président procède à l'interrogatoire des prévenus, qui tous deux persistent à soutenir tous les termes des articles, sans vouloir en atténuer aucun, et ajoutent que les témoins apporteront la preuve de leurs allégations. M. Bascans déclare qu'il entend faire la preuve que c'est à la police du ministère de l'intérieur que doivent être attribués les embrigade

ments.

Un grand nombre de témoins déposent de faits qui tendent à prouver Pembrigadement des ouvriers, et les

excès de brutalité auxquels ils se sont portés contre des jeunes gens qui voulaient planter un arbre de la liberte sur la place de la Bastille. Les sergents de ville ont pris part à cet embrigade ment, qui se faisait principalement chez un sieur Souchet, où les ouvriers enrôlés venaient manger et boire, et recevaient des promesses d'argent.

poas

Parmi les hommes embrigades de la sorte se trouvaient des malfaiteurs sortis de prison; les autres étaient pour la plupart des malheureus sés par la misère. Souchet leur avait distribué des rubans pour se recornaître. On parlait ouvertement dans cette troupe de tomber sur les républicains, de les assommer, de les étrangler Des témoins en ont parlé comme d'une troupe de bandits.

Audience du 1er décembre.-M. Bor vattier s'avance et demande à revenir sur certaines parties de sa déposition d'hier. « Je savais, dit-il, que la police avait été prévenue le 14 juillet. Je communiquai mes inquiétudes au lieutenant-colonel et au colonei de la Se légion; et parmi beaucoup de moyens qui se présentèrent à mon esprit po empêcher la lutte qui se préparait, je pensai que le plus convenable et le meilleur était de réunir les ouvriers a la garde nationale. Mais comment faire. Je crus encore qu'il importait de tronver un signe de reconnaissance, afir que de mauvais sujets ne pussent se' mêler dans leurs rangs.

«Inquiet de ce qui pouvait se passer. j'allai chez M. Gervais, afin qu'i tif venir Souchet. Celui-ci vint cliez mai avec un de ses amis. J'avais dit que Souchet ne m'avait pas déclare qu'a avait reçu un drapeau de la prefectur de police. Je dois declarer qu'il est vrai que ce jour-là il me dit positive ment qu'il venait de recevoir ce dra peau. Ce ne fut que trois jours aprs qu'il nia ce propos. Sachant d'alikars que la police était instruite, je comple sur sa surveillance.

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M. Tarbé, avocat-général, prend la parole. Il remonte aux troubles de l'anniversaire du 14 juillet, et en indique les causes dans les événements antérieurs et dans l'état même des esprits. Il rappelle que l'autorité chercha inutilement à prévenir par des avertissements cette plantation d'ar bres de la liberté que le peuple de Paris voyait avec défaveur, et c'est clans cette disposition défavorable qu'il trouve l'explication de la réunion des ouvriers contre les perturbateurs. On publia d'abord que c'était une bande de pillards qu'on voulait organiser; mais, ne pouvant citer aucun fait de pillage, on changea de système, et on transforma les pillards en assommeurs.

Discutant les articles incriminés, M. l'avocat-général s'attache à établir que ce n'est pas la police en général qui s'y trouve attaquée; que M. le préfet de police y est positivement désigné. Ainsi, c'est à la préfecture de police que le sieur Souchet se serait renda; ce serait M. le préfet qui lui aurait donné des ordres; c'est donc à lui que les faits sont imputés; c'est lui qui a été diffamé par le National.

Quant à la plainte portée contre la Tribune, le ministère public fait résulter la diffamation du silence absolu gardé par tous les témoins sur la coopération du ministère de l'intérieur aux embrigadements, et de l'absence de toute articulation de fait sur ce point de la part des prévenus.

Me Odilon-Barrot prend la parole au milien d'un profond silence.

«Messieurs, dit-il, l'accusation a beaucoup restreint la lice du combat; il ne m'appartient pas de l'étendre; je ne chercherai pas à retracer devant vous les scènes que des témoins trop nombreux vous ont racontées. Un sentiment profond est résulté du débat, c'est que si les sociétés ont besoin d'ordre, si l'ordre est nécessaire, non-seulement à la classe ouvrière, mais à toutes les classes; si l'autorité, qui maintient la sécurité et protège tons les droits, est digne d'estime, de considération, d'appui, la plus vive indignation devrait se manifester, lorsque ce serait d'où doit naître l'ordre, d'où doivent émaner toutes les mesures de prudence et de sagesse, que viendraient les causes de désordre et d'agitation.

Quand l'autorité intervient de cette

manière, Messieurs, le mal est bien grand; il y a toujours du remède quand le désordre peut être imputé à telle passion, à tel intérêt, à telle ambition décue; il n'y en a point quand le désordre vient de ceux qui ont mission de maintenir l'ordre et d'assurer la paix du pays.

"Dans de telles circonstances, un devoir impérieux naît pour la presse; lorsqu'elle remplit ce devoir avec conrage, sans faiblesse, et aussi sans violence, elle ne doit pas être accusée; elle est digne d'éloge, elle mérite la reconnaissance publique. C'est, Messieurs, sous l'influence de ces sentiments, que vous devez examiner la

cause.

«Plusieurs points ne sont pas susceptibles de contestation. En fait, des embrigadements ont eu lieu. On vous a dit comment. Partout vous voyez le même mode d'enròlement, partout le même appel à la misère. Ces embriga dements poussent sur la place de la Bastille, le 14 juillet, une foule d'individus qui se livrent aux excès les plus graves; c'est là que s'accomplit Pouvrage pour lequel les 3 francs avaient été promis.

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Après avoir dit que ce n'était pas le peuple de Paris qui allait salement boire et manger chez Souchet, qui se ruait ensuite sur des jennes gens paisibles, sur des hommes sans défense; après avoir montré que M. Vivien n'est pas nommé dans l'article du National, qu'on y parle du ministère, de l'administration en general, M. OdilonBarrot lit l'article du Moniteur, dans

lequel il est dit que c'était un spectacle digne de réflexions que de voir de simples ouvriers donner l'exemple du respect des lois et de l'amour de l'ordre.» Vous savez, poursuit le défenseur, quelles leçons d'ordre ont données ces messieurs. Dien nous préserve à jamais d'en recevoir de pareilles !

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Le 16 juillet, et à propos de cet article, le National publia un article où il relevait les expressions de la feuille officielle, et ce qu'il appelait son épouvantable chant de triomphe.

«Il signala la différence entre le langage de M. Vivien et celui du Moniteur. Y avait-il là une attaque contre M. Vivien, un reproche qui lui fut adressé d'être l'auteur des embrigadements? Nullement. Il y avait senlement la remarque d'une contradiction

qui était manifeste. Si pour cela le National est coupable de diffamation, je suis tout aussi coupable que lui, car je n'ai pas encore pù trouver de conciliation possible entre le langage sévère et convenable de M. Vivien et le langage laudatif et en quelque sorte pastoral du Moniteur.

«La conséquence de cette contradiction est-elle que M. Vivien soit auteur des embrigadements? Pas le moins du monde, je le répète. Chacun répond de ce qu'il a fait. M. Vivien blåmait l'intervention des ouvriers; le Moni leur y applaudissait; le public appréciait la conduite de M. Vivien et celle de l'administration dont le Moniteur était l'organe.

«Messieurs, plus d'un enseignement utile résultera de cette cause, dit Me Odilon-Barrot, en terminant: les jeunes gens y apprendront qu'il n'y a pas une grande gloire à venir se commettre sur la place publique avec une force brutale; que la sûreté et la gloire du pays résident dans l'amour d'une liberté sage et dans le respect des lois; l'administration apprendra aussi combien elle peut être compromise par la faiblesse et l'imprudence; elle apprendra que sa force, sous un gouvernement libre, doit être toute morale; qu'autant est puissante la voix des magistrats, qu'autant est utile l'intervention de la garde nationale (qui ellemême agit bien plus par son effet moral que par la violence des baionnettes, car on peut dire qu'elle est l'armée vivante des lois), autant est méprisable l'emploi de ces moyens où la brutalité remplace la persuasion; autant est indigne cette espèce de chasse humaine, qui, dans les circonstances du procès, a donné un triste spectacle d'hommes courant sur des gens paisibles, les frappant, les remettant aux mains d'agents qui les brutalisaient à leur tour.

« Il n'y a que deux moyens d'action dans un pays la force et la terreur, ou bien la protection des lois; j'espère que c'est ce dernier moyen qui paraî tra définitivement aux gouvernants le seul qui puisse être employé sans péril.»

Cette plaidoirie est suivie de vifs applaudissements dans toute la salle,

Après la plaidoirie de Me Moulin pour la Tribune, les répliques de M. l'avocat-général et de M. Odilon-Barrot, M. Vivien s'avance vers la Cour,

et déclare abandonner formellementla

plainte qu'il a portée contre les deux journaux.

M. le président pose an jury les deux questions de savoir si M. Paulin, gérant du National, s'est rendu conpable de diffamation envers M. Vivien, et si M. Bascans, gérant de la Tribune, s'est rendu conpable de diffamation envers M. Périer.

Après une heure de délibération, le jury a répondu négativement sur les deux questions, et l'ordonnance d'aequittement est accueillie par des bravos universels, auxquels se mêlent les cris de: Vive le jury national!

8. Théâtre des Nouveautés.- Premiere représentation de CASIMIR, opéra-comique en deux actes, paroles de M. Charles Desnoyers, musique de M. Adolphe Adam. — Sar un canevas sans importance, M. Adolphe Adım avait écrit une partition qui ne manquait ni d'esprit ni de vivacité. Ce ist la seule production nouvelle, de quel que valeur, représentée sur le theatre des Nouveautés, dans le temps qu'il aspirait à devenir théâtre d'Opera comique.

-

9. Tribunal de première instance. Demande en nullité du testament is prince de Conde. — C'est aujourd'hui que les plaidoiries ont commence dans cette fameuse affaire. Elles ont cont nué pendant le mois de janvier et une partie du mois de février 1832. Comme il importe de ne point en scinder is narration, nous attendrons l'Annuaire prochain pour en offrir au lecteur un résumé précis et substantiel. (Vover plus haut, 16 janvier et 21 juin.)

10. Theatre-Français. Premiere representation de la FUITE DE LAW, comedia en trois actes et en prose par M. Ve nechet. - Représentée pour le benchce de Monrose, acteur justement aide du public, qui retrouve en lai quelque souvenir de la bonne comédie d'actre fois, celle qui faisait rire, la Fuite de Law, comédie qui ne fait ni tire ni pleurer, n'obtint aucun succes ; c'elad un ouvrage nul, comme conception et comme style.

Id. Cour royale. Question da man? des prétres. Affaire Dumonteil, — is Cour royale, dont les premiere e

CHRONIQUE.

troisième chambres réunies s'étaient trouvées partagées sur la question du mariage des prêtres, dans l'affaire Dumonteil, a repris aujourd'hui cette affaire en audience solennelle, sous la présidence de M. Séguier. Plusieurs conseillers, en nombre impair, ont été adjoints, pour vider le partage, aux membres qui avaient entendu les plaidoiries avant les vacances.

Me Menjot de Dammartin a plaidé la cause de M. Dumonteil père, opposant au mariage de son fils engagé dans les ordres ecclésiastiques."

La Cour, dans son audience du 24, entendit Me Mermilliod, avocat de M. Dumonteil fils. Cette grave question du mariage des prêtres, déjà si pour quasouvent traitée, l'a été trième fois par Me Mermilliod, dout le talent a trouvé le moyen de la présenter sous un jour nouveau..

la

Me Mermilliod a continué de plaider dans l'audience du 31 et dans celle du 2 janvier 1832. Son adversaire a fait aussitôt une courte réplique. A l'audience du 7, M. Persil, procureurgénéral, a conclu, comme il l'avait fait le 11 mars dernier, avant l'arrêt de partage, à la confirmation du jugement de première instance. Ce jugement, comme on se le rappelle, avait autorisé le mariage malgré l'opposition du père.

La Cour, après deux heures de délibéré dans la chambre du conseil, est rentrée en séance, et a déclaré remettre à huitaine le prononcé de l'arrêt. Elle a persisté dans sa jurisprudence contraire au mariage des prêtres.

Voici les principaux motifs de cette décision, dont la lecture a été suivie d'une rumeur de surprise et de mé

contentement:

« Considérant que, dans notre ancien droit, le mariage des prêtres était interdit par les lois du royaume; que cette prohibition était fondée sur les canons admis en France par la puissance ecclésiastique et sanctionnés par la loi civile; qu'elle a été rétablie par le concordat de 1807, qui, dans les articles 6 et 26, a remis en vigueur les canons anciennement reçus en France; que si le Code civil n'a pas renouvelé cette prohibition, c'est qu'il est postérieur au concordat, et qu'il ne s'est occupé que des empêchements civils; que le concordat est loi de l'État; que La Charte de 1830, en modifiant l'arti

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cle 6 de celle de 1814, n'a pas dérogé au concordat; la Cour annule le jugement de première instance, etc. »>

le

sans

Id. Porte Saint-Martin. Première représentation de RICHARD D'ARLINGTON, drame en trois actes et en prose, précédé de la MAISON DU DOCTEUR, proun acte, par MM. ***. logue en Les auteurs de cet ouvrage, MM. Alex. Dumas et Dinaux, connus de tout le monde, malgré leur anonyme, voulurent représenter le type de l'ambition moderne, ambition qui aspire aux succès de tribune, aux faveurs royales, au ministère. Ils placèrent la scène en le héros pour Angleterre, et choisirent de leur pièce le fils du bourreau. C'est indiquer tout d'abord que leur pièce, réelle jusqu'à un certain point par choix de l'époque et la peinture des mœurs, avait quelque chose de fantastique dans sa conception. Leur Richard, à la naissance duquel on assiste dans le prologue, pendant tout le reste du drame, ne pense, n'agit, satisfaire une n'existe que pour ambition effrénée et barbare, pudeur et sans cœur. Par ambition, et pour parvenir à se faire élire membre du parlement, il éponse Jenny, la fille du docteur, qu'il avait long-temps crue sa sœur, et qui l'aimait d'amour. Par ambition, plus tard il délaisse Jenny; par ambition il la maltraite et la rndoie; par ambition, il la tue. Richard, orateur de l'opposition, s'est vendu au ministère un personnage qu'on ne nomme pas, mais qu'on devine, le roi lui-même, a passé le marché, seul à seul avec Richard. Il faut que Richard se marie, pour qu'il s'élève à la pairie: Richard n'hésite pas ; il accepte, et se délivre de Jenny, qui forme obstacle à sa grandeur; mais au moment de siguer le nouveau contrat de mariage, un homme paraît, et se place près de Richard: c'est Mawbray, c'est le père de l'ambitieux. La passion de Richard l'emporte sur les menaces de son père; il signe, et alors Mawbray se fait connaître : Je suis le bourreau, dit-il, et voilà mon fils.

« Ce drame étouffe, disait un critiflétrit l'âme. Tout « que, il désole, << ce qui se passe là est fatal: c'est un « horrible cauchemar. Cette ambition flétrissante et toute moderne, ce vice

"

« d'hier représenté dans toute sa décré

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