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Thomas Barclay, dont le nom est cher, à tant de titres, à nos compatriotes, jouit, en même temps, dans le monde savant des juristes d'une haute réputation et ses ouvrages et communications sur les matières les plus diverses du droit international public font autorité. Vice-Président de l'« International Law Association », Sir Thomas Barclay est aussi un des membres les plus écoutés de l'« Institut de Droit International» et ses collègues se plaisent à reconnaître ses qualités solides d'expérience pratique, jointes à une extrême lucidité d'esprit et à un sentiment particulier des directions qu'il convient de donner à l'étude du droit public moderne, qui, tout en planant majestueusement, comme par le passé, dans les hautes sphères de la philosophie, doit journellement en descendre pour travailler utilement à la solution de graves conflits internationaux d'ordre purement réaliste.

Les « Problems of International Practice and Diplomacy » avaient été d'abord imprimés à un nombre restreint d'exemplaires et confidentiellement adressés par l'auteur à un certain nombre de personnalités. Ce travail a, de cette manière, servi de base d'examen préalable dans plusieurs chancelleries. Comme l'auteur l'explique, dans sa Préface, un grand nombre des modifications apportées à cette seconde édition, destinée au public, lui ont été en partie suggérées par des commentaires des lecteurs entre les mains desquels la première édition a circulé.

Nous croyons qu'on sera heureux de posséder, dès maintenant, dans la langue de la diplomatic, la

partie la plus originale et pratique de cet ouvrage,

nous réservant de publier la partie documentaire et théorique à une date ultérieure (1).

Dans toutes les solutions que propose l'auteur on remarquera qu'il s'est tenu aussi rigoureusement que possible aux précédents et à leur défaut aux analogies. Chaque proposition est justifiée et quand l'auteur a des doutes il ne manque pas de le signaler. Il ne s'agit donc pas, dans ces « Clauses et Conventions >> d'établir un système général ni un code de droit international, mais pour chaque problème d'indiquer la voie à suivre vers un mode de règlement possible qui serait un progrès sur la pratique internationale actuelle.

L'auteur s'est proposé, en somme, de mettre une certaine fixité, non exempte toutefois de perfectionnements éventuels, là ou n'a régné jusqu'ici que l'incertitude, et si les Puissances prennent sérieusement à tâche de combiner leurs efforts en vue

(1) Cette édition étant imprimée dans le même format que l'ouvrage original, elle pourra être reliée utilement à l'édition anglaise, à laquelle la présente traduction en français des Clauses et Conventions sert de complément.

d'adopter une pratique homogène sur plusieurs points controversés, notamment pour tout ce qui concerne les droits des neutres et l'application de l'arbitrage international, il apparait bien que les délégués de la Conférence de la Haye auront déjà devant eux un sujet d'études assez vaste.

L'auteur espère toutefois, qu'à côté de ces travaux spéciaux, il sera fait un effort général utile en vue d'assurer des garanties de paix en Europe pendant une période déterminée, dans le sens du projet de Convention qu'on lira plus loin (Convention n° V). Il reconnaît les difficultés qui empêchent la réalisation immédiate de tout projet de désarmement ou de restriction des armements et même des dépenses militaires et navales et il lui semble que le maintien du statu quo, pendant dix ans, est un moyen qui permettrait aux Etats de revoir dans le calme d'une confiance réciproque et d'étudier ensemble les moyens de donner satisfaction à un désir, qui ne peut qu'être celui de tous les souverains et gouvernements actuels de l'Europe, comme il l'est de tous les peuples: d'arriver à une halte dans les progrès terrifiants des budgets de la guerre.

Sir Thomas Barclay se demande même si la France, l'Angleterre et l'Allemagne ne pourraient s'entendre pour examiner les questions qui les divisent et qui sont, il faut bien le dire, le seul et unique empêchement grave à l'établissement d'un régime de paix moins armée en Europe. C'est une nécessité chaque jour plus grande, pour ces trois pays, d'engager en toute franchise une conversation de cette nature,

car il y a, dans des réclamations qu'on croit, de part et d'autre, justifiées, un danger qui ne fait que croître avec le temps, et en face de ce danger certain n'est-il pas préférable de choisir le moindre mal, qui consisterait à liquider les différends internationaux au prix de concessions réciproques, serait-ce même par le sacrifice de quelques intérêts traditionnels? Il suffit pour s'en convaincre de se reporter à l'histoire. diplomatique et coloniale française de ces toutes dernières années.

L. COQUET

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