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CLASSE DES BEAUX-ARTS.

Séance du 10 octobre 1901.

M. ÉD. FÉTIS, directeur, président de l'Académie.
M. HYMANS, ff. de secrétaire perpétuel.

Sont présents: MM. Gevaert, J. Demannez, G. De Groot, Gust. Biot, Th. Vinçotte, Jos. Stallaert, Alex. Markelbach, Max. Rooses, J. Robie, G. Huberti, A. Hennebicq, Éd. Van Even, Ch. Tardieu, Alfr. Cluysenaar, le comte Jacques de Lalaing, J. Winders, Ém. Janlet, C. Meunier et Ém. Mathieu, membres; Flor. van Duyse, G. Bordiau, E. Smits et L. Solvay, correspondants.

MM. Paul Fredericq, directeur de la Classe des lettres, Ern. Discailles, Alph. Willems, membres, et Jules Leclercq, correspondant de ladite Classe, assistent à la

séance.

M. Maquet, vice-directeur, motive par écrit son absence.

M. le Directeur annonce qu'il a reçu de M. Marchal une lettre exprimant ses regrets de ne pouvoir remplir ses fonctions à cause du décès de son frère, le lieutenant général chevalier Félix Marchal.

M. Fétis fait savoir en même temps que, sur le désir témoigné par M. le Secrétaire perpétuel, M. Hymans le remplace au bureau.

Une lettre de condoléance sera adressée par M. Fétis à M. Marchal.

CORRESPONDANCE.

M. le Ministre de l'Intérieur et de l'Instruction publique adresse une copie du procès-verbal du jugement du grand concours de gravure de cette année.

Le premier prix a été décerné, à l'unanimité, à M. Dieu, Victor, de Quaregnon.

Un second prix, avec distinction, a été accordé, également à l'unanimité, à M. Peeters, Louis, d'Anvers.

- Le même Ministre transmet un rapport (daté de Liége, le 30 septembre 1901) de M. J. Jongen, lauréat du grand concours de composition musicale de 1897.

Renvoi à l'examen de MM. Radoux, van Duyse et

Mathieu.

Hommages d'ouvrages :

1° Ministère de l'Intérieur et de l'Instruction publique. Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque royale de Belgique; par J. Van den Gheyn, S. J., conservateur de la section des manuscrits, tome Jer: Écriture sainte et Liturgie (présenté par M. Fétis au nom de la Bibliothèque royale);

2o Commission royale des monuments. Assemblée générale et réglementaire du 15 octobre 1900 (offert par M. Lagasse-De Locht, président de la Commission);

3o Peter Benoit et le mouvement musical flamand; par Constant Stoffels. Remerciements.

RÉSULTATS DU CONCOURS ANNUEL DE 1901.

АКТ APPLIQUÉ.

(Les concours d'art appliqué sont limités aux Belges de naissance ou naturalisés.)

Gravure en taille-douce.

On demande le portrait en buste, gravé en taille-douce, d'un Belge contemporain, ayant une notoriété reconnue dans le domaine politique, administratif, scientifique, littéraire ou artistique.

Six gravures ont été soumises en réponse au sujet proposé :

No 1. Portrait du général Brialmont. Marque: Une fleur de lis.

No 2. Portrait de M. Houzeau de Lehaie. Marque: Un coeur percé d'une flèche.

No 3. Portrait de M. L. Van den Broeck. Devise: Labore.

No 4. Portrait de M. Constantin Meunier. Devise: Per vias rectas.

No 5. Portrait du peintre Struys. Devise: Chi va

piano va sano.

No 6. Portrait de feue Me Beernaert. Devise: Richilde.

Sculpture.

On demande un bas-relief à figures demi-nature.

Le choix du sujet était laissé aux concurrents.
Deux bas-reliefs ont été soumis :

N° 1. Devise: Vague. Tourment éternel.

N° 2. Devise: Arte et Labore. Les Valkyries.

Le jugement des sujets d'art appliqué et des mémoires en réponse à la question littéraire sera prononcé dans une prochaine séance.

COMMUNICATION ET LECTURE.

Le nu dans la comédie ancienne des Grecs; par Alph. Willems, membre de l'Académie.

Comme vous le savez déjà, ce n'est pas sur le nu dans l'art grec que j'ai l'intention de vous entretenir, je n'y aurais d'ailleurs aucune compétence, c'est sur le nu dans un seul des arts, celui, il est vrai, qui les résume tous, je veux dire le théâtre.

Un mot d'abord pour justifier la demande que je vous ai faite de prendre la parole dans une de vos séances. Si j'avais à disserter sur le génie et l'œuvre de Sophocle ou d'Aristophane, c'est à la Classe des lettres que je m'adresserais. Mais la question que je me propose de traiter

devant vous ne touche pas ou ne touche que de très loin à la philologie et à l'histoire, moins encore à la morale et à la politique. Elle a trait, non aux textes des auteurs, mais au costume et à la mise en scène, et dès lors elle rentre pleinement dans votre domaine. Cela est si vrai qu'entre mes confrères de la Classe des lettres je n'en vois pas qui se soient occupés des choses scéniques. D'autre part, vous comptez parmi vous, tout d'abord, l'illustre savant et musicien qui nous a révélé, à nous autres hellénistes, le drame grec dans un de ses éléments essentiels et l'a fait apparaître sous un jour dont la plupart de nous ne se doutaient même pas. Et je ne sais si c'est le hasard qui a fait se rencontrer dans votre section des sciences et lettres appliquées aux beaux-arts certains des critiques les plus autorisés du pays en matière théâtrale : je me bornerai à citer votre éminent directeur, dont les chroniques, si elles étaient réunies, formeraient un cours complet de littérature dramatique.

La question du nu dans l'art prête à des controverses sans fin, dans lesquelles il ne me convient pas d'entrer. Je ne discute point, je constate. On s'est beaucoup occupé dans ces derniers temps de ce qu'on appelle l'âme des peuples. Peut-être trouvera-t-on que la présente étude jette une lumière assez inattendue sur l'âme grecque. Des spectacles que la police proscrirait aujourd'hui, non seulement l'usage les autorisait, mais je ne sache pas qu'aucun moraliste ancien ait songé à les censurer. Au contraire, Socrate me sera garant qu'en introduisant le nu sur leur scène comme dans leurs arts plastiques, les Grees, loin de viser à une excitation des sens, ne faisaient que poursuivre leur éternel idéal de la beauté.

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