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fils fut décapité le 3 décembre 1451 par ordre des Trois Capitaines de Gand, le receveur de Flandre Gautier Poulain, maître Georges Nevelinc et enfin le fameux secrétaire du prince, Georges de Bul, qui joua un triste rôle dans les préliminaires de la guerre des Gantois contre Philippe le Bon.

« Arrivé devant ces auditeurs, l'avocat ducal Guillaume de Zadelare, au nom du procureur général Médard Dael, reprocha rudement aux échevins présents qu'ils violaient leur serment en défendant la publication de l'ordonnance, exigeant leur destitution et leur condamnation à une amende de cinq cents ridders. Les échevins délégués, parmi lesquels Olivier van Dixmude lui-même, déclarèrent, par la bouche de leur pensionnaire, que les statuts et les coutumes d'Ypres défendaient d'attraire les bourgeois devant un juge autre que le magistrat; ils émirent l'espoir que le prince ne voudrait pas porter atteinte à leurs privilèges et prièrent qu'on les libérât de l'obligation de comparaître, ce à quoi les commissaires de l'audience refusèrent de consentir (1). »

Il semble que, dans ces plaintes réitérées d'Olivier van Dixmude à l'égard de l'avoué et des partisans du régime centralisateur, règne une certaine animosité personnelle. C'est ce qui résulte particulièrement d'un passage de l'année 1414 qui paraît dicté par le dépit. « A Ypres, écrit notre auteur, le désaccord était vif entre les premiers lignages, parce que d'aucuns siégeaient éternellement dans la Loi et d'autres jamais; et ces derniers étaient d'opinion qu'ils étaient tout aussi dignes de l'honneur de

(1) Pages 163-165 : « wy baden vriendelike omme gehoort te zine.>>

la magistrature que les autres patriciens; c'est pourquoi ils s'accordèrent à soumettre le débat au comte et de le prendre comme arbitre (1). » Le duc prit des mesures pour obvier à cette transmission héréditaire des sièges scabinaux de père en fils, et, afin de remédier aux abus d'un népotisme honteux, il édicta l'acte du 1er octobre 1414. Rien n'y fit. Dix ans plus tard, nous trouvons comme bailli d'Ypres, Jean Belle, et de ses deux fils, l'un est échevin, l'autre conseiller; aussi « fort peu d'amitié régnait dans le magistrat, et si un échevin devait laisser son siège durant une année, les autres ne lui procuraient aucun office durant ce temps; les échevins ne se respectaient pas les uns les autres et négligeaient le bien-être de la ville; ils achetaient l'échevinage trois ou quatre mois à l'avance et ils concluaient des accords (2) ». Je me hâte d'ajouter que, quoique partisan d'une autonomie urbaine absolue, Olivier désapprouve pourtant ses collègues de faire systématiquement opposition au bailli du due et d'avoir occasionné, en 1424, pendant cinq mois, un «< cès de justice » fort préjudiciable aux intérêts de la ville (5).

(1) « So was geschil t' Ypre onder de upperste van der stede, by dat eenighe van den goede lieden altoos in de wet waren ende andre niet, de welke wel dochten dat sy 's also wel werd mochten zyn, omme 't welke zy accordeerden al te samen, dat men an mynen heere varen soude ende toghen de cause van desen ghescille. » (P. 199.)

(2) Page 129 : « zo was t' Ypre de minne zeere cleene, ende ooc ne bezoorchde d' een wethouder den anderen niet, als zy een jaer vaghe moesten gaen van sceipen te zine, dus ne gloosden zy niet d' een omme 's anders eere ende welvaer van der steden, ende cochte de wetten drie of vier maenden te vooren ende maecten alianche. »

(3) Pages 110-111.

Il est à remarquer qu'après l'an 1424, date à laquelle le chroniqueur parvient lui-même à l'échevinage, on ne retrouve plus chez lui ces doléances sur l'achat des magistratures que l'on rencontre si nombreuses au début des Merkwaerdige Gebeurtenissen.

Hostile au prince qui veut ruiner l'autonomie urbaine, jaloux des deux premiers Membres de la Flandre et des villages du Westland qui cherchent à ruiner le commerce d'Ypres, ennemi décidé du commun dans tout le comté, tel nous apparaît Olivier van Dixmude. Il faut voir en lui le partisan d'un régime suranné et caduc en butte aux attaques d'un pouvoir nouveau, que la supériorité de ses tendances assure d'un succès prochain. Ses annotations, si fastidieuses pourtant à cause de leurs redites, écrites dans un style farci de gallicismes et dont tout l'ornement consiste en quelques proverbes souvent triviaux, méritent à ce titre une place particulière dans l'historiographie du XVe siècle, favorable, dans son ensemble, à la politique bourguignonne.

COMITÉ SECRET.

La Classe se constitue en comité secret pour prendre connaissance de la liste des candidatures présentées pour les places vacantes.

CLASSE DES BEAUX-ARTS.

Séance du 7 mars 1904.

M. ÉD. FÉTIS, directeur, président de l'Académie.
M. le chevalier EDMOND MARCHAL, secrétaire perpétuel.

Sont présents: MM. H. Maquet, vice-directeur; F.-A. Gevaert, G. Guffens, J. Demannez, G. De Groot, Gust. Biot, H. Hymans, Th. Vinçotte, Jos. Stallaert, Max. Rooses, G. Huberti, A. Hennebicq, Ed. Van Even, Ch. Tardieu, Alfr. Cluysenaar, le comte J. de Lalaing, J. Winders, Ém. Janlet, C. Meunier et Ém. Mathieu, membres; Fl. van Duyse, G. Bordiau, Jef Lambeaux, L. Solvay et Louis Lenain, correspondants.

M. Radoux écrit pour motiver son absence.

CORRESPONDANCE.

La Classe prend notification officielle de la mort de Paul de Vigne, membre de la Section de sculpture, décédé à Saint-Josse-ten-Noode, le 13 février dernier.

M. le Directeur se fait l'organe de la Classe pour rendre à la mémoire du défunt le tribut des regrets académiques. La Classe décide qu'une lettre de condoléance sera adressée, en son nom, à Mme veuve Paul de Vigne.

Le discours prononcé par M. le Secrétaire perpétuel aux funérailles, paraîtra dans le Bulletin de la séance. M. Ch. Tardieu promet de faire, pour l'Annuaire, la notice nécrologique de Paul de Vigne.

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M. le Ministre de l'Agriculture adresse, avec prière de bien vouloir le soumettre à l'appréciation de la Classe, un rapport que M. Joseph Jongen, premier prix du grand concours de composition musicale de 1897, vient de transmettre au Gouvernement, relativement à son séjour à Paris.

Renvoi, pour appréciation, à MM. Radoux, van Duyse et Mathieu.

MM. Hermans, élu membre titulaire, Frémiet, Sydney Colvin et Justi, élus associés, remercient pour leur diplôme.

M. Polydore Meirsschaut, du secrétariat de l'Académie, offre, à titre d'hommage, un exemplaire de luxe de son livre: Les Sculptures de plein air à Bruxelles. Guide explicatif. Remerciements.

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