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pas en pièces d'or cette somme entière, dut, de son côté, en emprunter une partie (1).

Au XVIe siècle, il arriva fréquemment que la ville de Haguenau demandait ainsi à l'OEuvre Saint-George des avances en argent, dont l'énumération figure dans les arrêtés de compte semestriels de la fabrique.

Je dois ces renseignements à l'érudit bibliothécaire de la ville de Haguenau, M. l'abbé A. Hanauer.

ÉLECTIONS.

Il est procédé aux élections pour les places vacantes dans la Section d'histoire et des lettres et dans la Section des sciences morales et politiques.

Ces résultats figureront dans la proclamation de la séance publique.

- M. Mesdach de ter Kiele est réélu, pour l'année 1901-1902, délégué de la Classe auprès de la commission administrative.

(1) Le prêt est ainsi indiqué dans les comptes de l'OEuvre de l'année 1553: 150 guldin..... hab ich Mathis Dietrichenn dem ratzfründe (sénateur) inn myner schriebstuben gebenn... namlich als genanter Mathis 150 fl. ane golde dem werck dargelühenn zu denn 400 goldt guldin, so man römischer kayserlicher Majestat vereret, als sie umb Michaelis anno LII übernacht zu Hagenauw gelegen.

PRÉPARATIFS DE LA SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE.

La Classe arrête de la manière suivante le programme de la solennité :

1o L'expansion exotique des littératures européennes au XIXe siècle; discours par M. Paul Fredericq, directeur de la Classe;

2o Un négociant d'Anvers à la fin du XVIIIe siècle; lecture par M. Ernest Discailles, membre de la Classe;

3o Rapport du jury chargé de décerner le prix de Laveleye pour la période 1895-1900. M. Mahaim, professeur à l'Université de Liége, rapporteur;

4o Rapport du jury chargé de décerner les prix De Keyn, 1899-1900 (Enseignement primaire). M. Monchamp, rapporteur;

5o Proclamation des résultats des concours et des élections.

Séance publique du 8 mai 1901.

M. PAUL FREDERICQ, directeur.

M. le chevalier EDMOND MARCHAL, secrétaire perpétuel.

Prennent également place au bureau :

MM. Éd. Fétis, président de l'Académie; Jos. De Tilly, directeur de la Classe des sciences, et G. Kurth, vicedirecteur de la Classe des lettres; G. Monchamp, rapporteur du jury pour les prix De Keyn, et M. Mahaim, professeur à l'Université de Liége, rapporteur pour le prix de Laveleye.

Sont présents: MM. S. Bormans, T.-J. Lamy, G. Tiberghien, L. Vanderkindere, le comte Goblet d'Alviella, F. vander Haeghen, Ad. Prins, J. Vuylsteke, A. Giron, le baron J. de Chestret de Haneffe, Mesdach de ter Kiele, H. Denis, le chevalier Éd. Descamps, P. Thomas, Ern. Discailles, V. Brants, A. Beernaert, Ch. De Smedt, A. Willems, membres; J.-C. Vollgraff, associé; Jules Leclercq, H. Pirenne, Ern. Gossart, E. Nys, J. Lameere, A. Rolin et M. Vautier, correspondants.

Assistent à la séance :

CLASSE DES SCIENCES. MM. Éd. Van Beneden, vicedirecteur; G. Dewalque, A. Brialmont, Ed. Dupont, C. Malaise, F. Folie, Fr. Crépin, Ch. Van Bambeke, G. Van der Mensbrugghe, Louis Henry, M. Mourlon, P. De Heen, C. Le Paige, F. Terby, Alb. Lancaster, L. Errera, membres; Ch. de la Vallée Poussin, associé; Pol. Francotte et Émile Laurent, correspondants.

CLASSE DES BEAUX-ARTS. MM. H. Maquet, vice-directeur; F.-A. Gevaert, God. Guffens, Th. Radoux, J. Demannez, G. De Groot, Gustave Biot, H. Hymans, Jos. Stallaert, Max. Rooses, G. Huberti, Ed. Van Even, Ch. Tardieu, Alfr. Cluysenaar, J. Winders, Ém. Janlet, Ern. Mathieu, membres; G. Bordiau, L. Solvay et Louis Lenain, correspondants.

L'expansion exotique des littératures européennes au XIXe siècle; par Paul Fredericq, directeur de la Classe des lettres et des sciences morales et politiques.

MESDAMES, MESSIEURS,

Les littératures européennes sont nées, au seuil du moyen âge, du mélange des littératures orales des Barbares avec la culture et l'esthétique chrétiennes de la Grèce et de Rome, mélange d'ailleurs inégal où le christianisme refoule et détruit plus qu'il n'assimile.

A l'est de l'Europe, ce sont les missionnaires grecs de Constantinople qui évangélisent les Serbes, les Bulgares et les Russes et leur donnent, du coup, une riche littérature écrite; car l'Église grecque adoptait toujours pour la liturgie la langue nationale du peuple converti, et elle traduisait aussitôt dans cette langue la Bible, les Pères de l'Église, toute la littérature sacrée. En Occident, l'Église de Rome prescrivait, au contraire, la liturgie latine et plaçait partout, au-dessus de la langue maternelle des nouveaux convertis, le latin, l'élevant au rang sublime de langue de la foi, de la science, de la politique, de l'enseignement et de la littérature internationale. Mais, comme Rome emploie néanmoins la langue nationale des

peuples évangélisés pour la vulgarisation de la croyance nouvelle dans les masses, elle crée ainsi, en même temps et partout, une littérature écrite de propagande populaire, inférieure à la littérature latine, mais s'exprimant dans l'idiome national. C'est ainsi qu'avec des modes divers, les Églises chrétiennes d'Orient et d'Occident ont été les mères des littératures médiévales de l'Europe.

D'abord, on resta confiné longtemps, en Occident, dans ces influences chrétiennes latines, en Orient, dans ces influences chrétiennes grecques. Tout au plus peuton dire que les Croisades avaient amené quelques échanges entre les littératures d'Occident et celle de Byzance, et que le monde musulman avait pris contact avec le monde latin et grec.

Mais, à la Renaissance, les trésors littéraires de l'époque payenne de Rome et de la Grèce furent découverts et entrèrent de nouveau dans la circulation intellectuelle.

Les Grecs et les Romains redevinrent ainsi, pour la seconde fois, sous une forme nouvelle, nos pères littéraires. Ils abusèrent bien un peu de cette double paternité, au point qu'on en vint à s'écrier avec Berchoux : Qui nous délivrera des Grecs et des Romains!

Mais c'est en somme à eux, tant chrétiens que payens, que, pour la plus grande part, nous sommes redevables de nos littératures européennes; car l'élément purement barbare (celtique, germanique ou slave d'avant l'évangélisation) est bien mince dans le développement littéraire de l'Europe depuis le haut moyen âge.

Les seuls débris qui nous soient parvenus des littératures payennes des peuples européens avant leur conversion au christianisme sont en Angleterre, vers le milieu du VIIe siècle, le Beowulf; en Islande, les chants de la vieille Edda; en Russie, le Chant d'Igor; en

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