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Les caractères ont la forme de l'écriture monumentale du IIe siècle de notre ère et du commencement du III, mais plutôt celle du II; ils sont réguliers et ont une certaine élégance sans aucune recherche. La paléographie ne permet pas une affirmation plus précise. Quant au fond, on ne peut conclure rien de certain de Sol Augustus, attendu qu'il est impossible de déterminer sûrement le dieu honoré sous ce nom. La présence des Gésates à Tongres nous interdit de remonter au delà du règne d'Antonin le Pieux, car c'est alors qu'on trouve pour la première fois les Gésates en dehors de leur pays. Les dédicants tiennent visiblement à faire ressortir leur titre de cives Romani: c'est un droit dont ils sont fiers, parce que tout le monde ne le possédait pas. Or on sait que Caracalla (211-217), par un édit, accorda le droit de cité à tous les hommes libres qui, à ce moment, étaient domiciliés dans l'Empire (1). On pourrait en conclure que cette inscription n'est pas postérieure à Caracalla. Mais l'édit de ce prince n'eut pas une portée aussi générale qu'on le croit souvent. Après lui, les pérégrins et les cives Latini subsistent en grand nombre, notamment dans les armées impériales, car les diplômes LXXXIV à XCVI sont accordés après cette date (2).

Il est donc vraisemblable que notre inscription est de la fin du IIe siècle, peut-être du commencement du III®.

(1) DIG., I, 5, 17. DIO CASS., 77, 9. Vita Severi, 1.

(2) Sur les restrictions apportées à l'octroi de la civitas par Caracalla, voy. TH. MOMMSEN, Hermes, XVI, pp. 474-477.

Tongres, capitale de la civitas Tungrorum, avait alors une garnison de Gésates, et cette inscription, si intéressante pour l'histoire de la Belgique romaine et pour celle de Tongres en particulier (1), ne l'est pas moins pour l'histoire militaire de l'Empire romain, puisqu'elle vient apporter une preuve nouvelle de l'emploi qu'on fit des milices provinciales dès le milieu du IIe siècle après Jésus-Christ.

(1) Dans une inscription récemment découverte et qui fut gravée après la mort de Caracalla (an 218), on trouve un buleuta (c'est-à-dire decurio) civitatis Tungrorum. Voy. Korrespondenzblatt der westd. Zeitschr., XIX, 1900, p. 146 (von Domaszewski) et Musée belge, V, 1901, p. 62. On connaissait déjà un aedilis civitatis) Tungrorum antérieur à Dioclétien. Voy. BONNER, Jarhb., 81, p. 83.

L'inscription Soli A[ug(usto)] a été enfermée dans une caisse en bois cadenassée et tenue cachée jusqu'en 1901. Elle a été publiée fort inexactement et mal expliquée par M. SCHUERMANS, d'abord dans le journal La Meuse, 9 juin 1900 (article reproduit dans le Korrbl. der westd. Zeitschr., XIX, p. 107, no 51); puis dans la Westd. Zeitschr., 1900; enfin dans le Bull. de la Soc. scient. et litt. du Limbourg, t. XVIII, fasc. 2 (1901), pp. 251-270. Elle a été publiée aussi par M. P. LAminne dans le même Bulletin, pp. 291-297, avec une lecture qui est également inadmissible.

Au moment où nous corrigeons les épreuves de cet article, nous recevons la Revue épigraphique, 1901, no 101, où M. ESPÉRANDIEU donne (p. 190) une lecture à peu près conforme à la nôtre, d'après une photographie que nous lui avions envoyée.

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CLASSE DES BEAUX-ARTS.

Séance du 4 juillet 1901.

M. ÉD. FÉTIS, directeur, président de l'Académie. M. le chevalier EDM. MARCHAL, secrétaire perpétuel.

Sont présents: MM. J. Demannez, G. De Groot, Gust. Biot, H. Hymans, Th. Vinçotte, Jos. Stallaert, Max. Rooses, G. Huberti, A. Hennebicq, Ed. Van Even, Ch. Tardieu, Alfr. Cluysenaar, Ém. Janlet et Ém. Mathieu, membres; Fl. van Duyse, G. Bordiau, E. Smits, L. Solvay et Louis Lenain, correspondants.

MM. Maquet et Winders écrivent pour motiver leur absence.

CORRESPONDANCE.

M. le Ministre de l'Agriculture invite la Classe à lui désigner conformément à l'article 5 du règlement des grands concours de composition musicale - trois de ses membres pour faire partie du jury du grand concours de cette année.

Sont désignés MM. Gevaert, Radoux et Huberti.

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