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grâce du Christ, son corps y dormît du dernier sommeil, ou plutôt, au sens propre du mot pausat, pour qu'il y fit une pause jusqu'à la résurrection glorieuse.

L'Académie me permettra de profiter de l'occasion pour signaler au monde érudit un autre monument chrétien trouvé dans une tombe à Maestricht en 1787. Il est étrange qu'il ait échappé à Le Blant, puisque l'abbé Ghesquière, qui en était le possesseur, l'a reproduit au tome VI (p. 29) des Acta sanctorum Belgii, paru en 1794. C'est une bague mérovingienne en or, d'un type bien connu, et portant sur le chaton l'inscription circulaire

suivante :

HARI VIVAS AO+STO

De chaque côté du chaton sont soudés, selon la coutume mérovingienne, des globules d'or; au centre sont représentées une croix et une palme.

Je renvoie, pour les détails de la découverte, à l'endroit cité des AA. SS. BB. et aussi aux Analectes archéologiques de M. Schaepkens (Anvers, 1860, p. 18). Ces deux savants interprètent l'inscription d'une façon fort risquée. Pour moi, j'y vois l'acclamation d'une fiancée ou d'une épouse à un Franc du nom de Hari (1); je donne au ▲ la

(1) Selon M. le chanoine Habets (Découvertes d'antiquités dans le duché de Limbourg, Maestricht, 1881, pp. 87-90), Hari serait l'abréviation familière d'un nom franc commençant par ces deux syllabes. Cette hypothèse est très vraisemblable.

valeur phonétique DE, à la croix, celle de la syllabe CHRI, de telle sorte qu'il faut lire

HARI, VIVAS DEO CHRISTO

Cette affirmation de la divinité du Christ, qui n'est d'ailleurs pas sans exemple sur les monuments de ce genre, a peut-être été suggérée par la similitude du nom germanique HARI avec celui d'Arius, négateur de cette divinité.

J'ignore si le bijou, qui peut dater du VIIe siècle, existe encore. A coup sûr, cet anneau et la pierre tumulaire d'Amabilis sont deux précieux vestiges du passé chrétien de l'antique siège épiscopal de Maestricht; ils évoquent ces temps lointains où, déjà au sein du peuple indigène, puis du peuple nouveau, l'union au Christ s'affirmait dans la vie et dans la mort.

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CLASSE DES BEAUX-ARTS.

Séance du 1er août 1901.

M. F.-A. GEVAERT, doyen d'ancienneté, occupe le fauteuil.

M. le chevalier EDM. MARCHAL, secrétaire perpétuel.

Sont présents: MM. Th. Radoux, J. Demannez, G. De Groot, Gust. Biot, H. Hymans, Jos. Stallaert, Alex. Markelbach, Max. Rooses, J. Robie, G. Huberti, A. Hennebicq, Éd. Van Even, Ch. Tardieu, Alfr. Cluysenaar, le comte Jacques de Lalaing, J. Winders, Ém. Janlet et C. Meunier, membres; G. Bordiau, correspondant.

MM. Éd. Fétis, directeur de la Classe et président de l'Académie, H. Maquet, vice-directeur, Ém. Mathieu, membre, et L. Lenain, correspondant, s'excusent de ne pouvoir assister à la séance.

En ouvrant la séance, M. Gevaert adresse les félicitations de la Classe à M. C. Meunier au sujet de son élection de correspondant de l'Académie des beaux-arts de Paris. (Applaudissements.)

CORRESPONDANCE.

La Classe prend notification de la mort du doyen d'ancienneté de sa Section de peinture, M. GodefroidÉgide Guffens, né à Hasselt le 22 juillet 1823, décédé à Schaerbeek le 11 juillet dernier.

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