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été pris par l'auteur avec beaucoup d'à-propos, ajoutent au charme d'un style facile et vivant qui nous fait regret

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regret évidemment partagé par M. Buls luid'être arrivés si vite à la conclusion de son

Comte GOBLET D'ALVIELLA.

J'ai l'honneur d'offrir à la Classe mes dernières publications. Je me bornerai à signaler celle où je fais connaître une épigraphe païenne récemment découverte à Maestricht. Si, comme je le crois, cette inscription débute par une dédicace à la déesse Lua, ce serait l'unique monument lapidaire jusqu'ici connu du culte de cette déesse. GEORGES MONCHAMP.

J'ai l'honneur d'offrir à la Classe, de la part du R. P. Van den Gheyn, un exemplaire du tome I de son Catalogue des manuscrits de la Bibliothèque royale de Belgique.

Depuis le répertoire sommaire publié en 1842 par le père de notre honorable Secrétaire perpétuel, le précieux fonds connu sous le nom historique de Bibliothèque de Bourgogne n'avait plus été inventorié, bien que, au cours des soixante années qui viennent de s'écouler, il eût reçu des accroissements considérables, et que les exigences toujours grandissantes de la science bibliographique eussent nécessité un dépouillement plus détaillé que celui de 1842.

L'administration de notre Bibliothèque royale mérite donc d'être félicitée de l'heureuse initiative qu'elle vient de prendre en décidant de publier un nouveau catalogue, et le volume que je mets sous les yeux de mes confrères leur permettra de se convaincre que l'exécution est en bonnes mains.

La Bibliothèque royale possède à l'heure qu'il est 24,984 manuscrits, c'est-à-dire, en chiffres ronds, 7,000 de plus qu'à l'époque où parut le répertoire du chevalier Marchal. La plus grande partie des acquisitions nouvelles provient de la célèbre bibliothèque de sir Thomas Philips, aujourd'hui à Cheltenham, qui, au commencement de ce siècle, s'était enrichie des dépouilles de nos bibliothèques monastiques, et qui nous a rendu successivement, grâce aux sacrifices intelligents faits par le Gouvernement belge, à peu près tout le trésor qu'elle nous avait enlevé.

Ce fonds si riche sera désormais mis d'une manière aussi large que possible à la disposition du monde lettré, grâce au catalogue entrepris par la Bibliothèque royale. On a adopté pour la confection de ce vaste répertoire le plan excellent suivi pour les catalogues des manuscrits des bibliothèques publiques de France, où les documents à inventorier sont classés dans les neuf catégories sui

vantes :

I. Écriture Sainte. II. Liturgie. III. Patrologie. IV. Théologie du moyen âge et des temps modernes. -V. Jurisprudence. VI. Histoire. VII. Sciences et VIII. Littérature. IX. Mélanges et bibliogra

arts.

phie.

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«De ce programme, dit la préface du R. P. Van den Gheyn, le présent volume achève les deux premières par

ties, l'Histoire Sainte et la Liturgie; il comprend les n°3 1 à 900, soit de l'inventaire exactement 1414 numéros sur les 24,984 que comporte sa totalité. On peut donc prévoir que le catalogue complet des manuscrits de la Bibliothèque royale formera environ une douzaine de volumes, sans compter un volume où l'on refera l'histoire des volumes et des manuscrits et où se trouveront diverses tables des matières et de concordance. » (Pages vii-vш.)

La description des manuscrits est faite conformément aux règles sévères et minutieuses qui prévalent dans la bibliographie moderne. Chaque notice descriptive est comme une petite monographie épuisant toutes les particularités bibliographiques du manuscrit. Le maître le plus compétent en pareille matière, M. Léopold Delisle, a déjà rendu à l'ouvrage, dans le Journal des Savants (septembre 1901, p. 590), un témoignage des plus flatteurs.

Après avoir constaté que ce grand travail a été confié à un homme parfaitement préparé à l'exécuter dans les meilleures conditions, M. Delisle ajoute :

« On approuvera généralement le plan qui a été adopté pour la rédaction des notices et la façon dont ce plan a été suivi... La disposition typographique du catalogue est satisfaisante... Il n'y a que des éloges à donner au travail du R. P. Van den Gheyn, et des voeux à former pour que les volumes dont la publication nous est promise se succèdent régulièrement et soient aussi intéressants et aussi suggestifs que le premier. »

Je n'ai rien à ajouter à une telle appréciation formulée par une telle autorité, sauf que je voudrais donner ici quelques exemples montrant que l'épithète de suggestif employée par M. Delisle est parfaitement justifiée. Outre

les exemples cités par M. Delisle lui-même, des choses neuves et curieuses que nous apprend le catalogue, spécialement au point de vue de l'histoire littéraire et de l'histoire de France, je signalerai à mes confrères le n° 211, page 95, où ils trouveront la description d'un second exemplaire de la bible Suffrageneus bibliothecæ, dont on ne connaissait jusqu'à ce jour, malgré les recherches du P. Denifle et de Samuel Berger, qu'un seul exemplaire, celui de Saint-Marc de Venise. Au no 350, on lira la description des œuvres jusqu'ici ignorées d'Hubert Kerssan, chanoine de Nivelles, le premier qui publia une traduction française de la paraphrase d'Érasme sur saint Paul. Au n° 478 (p. 298) est signalé le martyrologe hiéronymien de Rheinau, que de Rossi avait cru perdu. G. Kurth.

RAPPORTS.

Formation des Villes, des États, des Confédérations, des Ligues dans la Grèce ancienne; par Henri Francotte, professeur à l'Université de Liége.

Rapport de M. Vanderkindere, premier commissaire,

« Le petit mémoire de M. Francotte se distingue, comme tous ses écrits précédents, par l'originalité et la profondeur. Il a pour objet de formuler la théorie du droit public grec, qui a servi de base à la création et au

développement des Cités, des États, des Ligues et des Confédérations.

La question entre toutes est difficile à traiter. M. Francotte se défend d'avoir voulu la résoudre a priori, et, en effet, sa connaissance étendue des sources lui permet de s'appuyer toujours sur des faits. Néanmoins, la démonstration conserve, d'un bout à l'autre, un caractère abstrait, et j'avoue n'avoir pas toujours réussi à saisir la pensée de l'auteur.

Un autre inconvénient du sujet, c'est qu'il oblige à rapprocher toutes les époques et à donner aux ligues achéenne et étolienne une place dans le système à côté des formations primitives, telles que la peuplade hellénique (que M. Francotte appelle, je ne sais pourquoi, nation), le synœcisme ionien ou dorien. Il en résulte, ce me semble, un certain manque de perspective, mais j'ajoute immédiatement que la façon même dont le problème était posé ne permettait pas de procéder autrement.

Je n'entreprendrai pas de discuter les conclusions du mémoire; c'est déjà un grand mérite d'avoir osé les formuler, quelles qu'elles puissent être, et pour leur en opposer d'autres, il faudrait une compétence juridique à laquelle je ne puis prétendre.

Je dirai seulement qu'à mon sens, M. Francotte fait remonter trop haut l'action consciente du législateur; il paraît attribuer aux premières associations politiques des peuples grecs un caractère trop artificiel, trop peu spontané. Je m'abuse peut-être complètement, mais l'étude comparée des institutions du vaste groupe arien m'a toujours laissé cette impression que l'œuvre de la nature a été pendant de longs siècles plus puissante que celle des individus, et que l'évolution des collectivités sociales

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