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Quelles grâces découlent des Sacrements.

Le caractère, autre effet de certains Sacrements.

SOIXANTE-TROISIÈME ENTRETIEN.

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Les fidèles ne peuvent administrer les Sacrements, le bap-
tême excepté.

Quels Sacrements valides chez les hérétiques.

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FIN DE LA TABLE DU DEUXIÈME volume.

ERRATA.

(1) Cette décision relative à la multiplicité des repas en gras n'est
pas une règle générale. On doit s'en tenir aux ordonnances des évê-
ques et aux usages des diocèses.

EXPOSITION RAISONNÉE

DES

DOGMES ET DE LA MORALE

DU CHRISTIANISME.

VINGT-SIXIÈME ENTRETIEN.

LE DÉCALOGUE.

L'ADORATION ET L'AMOUR.

LE D. Vos explications du symbole catholique m'ont offert un abrégé simple et lucide de la foi, qui m'a vivement intéressé;aujourd'hui, vous allez m'initier, je l'espère, dans la connaissance des obligations morales de la religion, et ainsi sera atteint le double but que vous vous proposez dans ces entretiens; puisque, grâce à vos bontés, j'aurai appris ce qu'il faut croire et pratiquer pour l'accomplissement de tous les devoirs du christianisme.

LE TH. Je vous ai fait observer que nos explications sur le symbole doivent être complétées à

proportion que nous aurons à examiner des sujets qui s'y rattachent. Cependant ce que nous en avons dit, pourrait suffire à la rigueur, puisque les points essentiels de nos croyances s'y trouvent renfermés; c'est, comme vous venez de le remarquer, l'abrégé, la substance de la foi. Nous avons donc à chercher désormais quelles sont les obligations pratiques imposées dans la religion chrétienne par son divin fondateur et par l'Eglise. Afin de traiter ce grand sujet avec plus d'ordre et de clarté, nous ferons trois divisions de ces matières importantes. La première renfermera les préceptes divins; la seconde, les commandements de l'Eglise; la troisième, les sacrements, que nous envisageons comme des moyens de sanctification, destinés à nous purifier et à communiquer à notre âme les forces nécessaires pour l'accomplissement de nos devoirs.

Dès le principe, le créateur avait accordé à l'homme la connaissance parfaite de ses devoirs en mettant la science dans son esprit, et en remplissant son cœur de sens (Eccli 17). Si Adam eut persévéré dans la justice originelle, ces communications divines auraient été transmises à ses enfants comme une pure et vive lumière dont l'éclat aurait rejaillli sur toutes leurs actions. Mais bientôt le péché vint obscurcir l'intelligence de l'homme prévaricateur, jeter le trouble dans son âme, et allumer dans son cœur le foyer de toutes les passions désordonnées. Parmi ses descendants, plusieurs répondirent, il est vrai, à la miséricorde

paternelle du Seigneur, et se montrèrent fidèles à ses lois saintes. Dans le cours des siècles, la perversité devint générale, toute chair corrompit ses voies, au point que Dieu, irrité de tant de crimes, fit périr les coupables dans un déluge universel, à l'exception du saint patriarche Noé et de sa famille peu nombreuse.

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Après ce terrible châtiment, les nouveaux habitants de la terre ne tardèrent pas à se plonger dans les désordres de leur coeur; ils dépassèrent même la limite des prévarications antediluviennes, puisqu'à tant d'autres crimes ils ajoutèrent l'idolâtrie. Cependant des fils nombreux de Sem, quelques descendants de Japhet et de Cham conservèrent encore les traditions du culte du vrai Dieu et les pratiques morales, sans qu'il fût nécessaire de les formuler dans des préceptes positifs. Mais le long séjour des Israélites en Egypte, le contact indispensable avec la corruption et l'idolâtrie. avaient dû altérer les connaissances de la morale et du culte religieux, et en rendre la violation plus fréquente. Il était donc à craindre que les fils d'Abraham n'achevassent de se pervertir au milieu des nations idolâtres, si le Seigneur ne fût. venu au secours de son peuple, le protéger contre sa faiblesse en lui faisant connaître d'une manière positive, sensible, l'étendue de ses devoirs, et les récompenses ou les châtiments, même temporels, qui lui étaient réservés suivant son obéissance ou ses prévarications. Ce fut du mont Sinaï, cinquante jours après la sortie d'Egypte, que le

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Seigneur fit entendre sa voix au peuple d'Israël, par l'intermédiaire de Moyse à qui il donna la loi, écrite de sa propre main sur deux tables de pierre (Ex. 34). Elle est appelée les dix paroles de l'alliance que Dieu fit avec son peuple (ibid.). an mwy d'où lui vient en grec le nom de éxaó, en français décalogue.

Voici la traduction de ces dix préceptes divins: « 1° Je suis le Seigneur votre Dieu, qui vous ai tirés de l'Egypte, de la maison de servitude. » Vous n'aurez point de dieux étrangers devant » moi. Vous ne vous ferez point d'idole ni au>> cune figure de tout ce qui est dans le ciel, et >> en bas sur la terre, ni de tout ce qui est dans » les eaux sous la terre, pour les adorer et leur >> rendre le souverain culte. 2° Vous ne prendrez » point en vain le nom du Seigneur votre Dieu; >> car le Seigneur ne tiendra point pour innocent >> celui qui aura pris en vain le nom du Seigneur » son Dieu. 3° Souvenez-vous de sanctifier le

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jour du sabbat. 4° Honorez votre père et votre » mère, afin que vous viviez longtemps sur la » terre. 5° Vous ne tuerez point. 6o Vous ne » commettrez point d'adultère. 7° Vous ne déro» berez point. 8° Vous ne porterez point faux témoignage contre votre prochain. 9° Vous ne » désirerez point la femme de votre prochain. » 40° Vous ne désirerez point sa maison, ni son ser» viteur, ni sa servante, ni son boeuf, ni son âne, >> ni aucune chose qui lui appartienne (Ex. 20). » Le seul exposé de ces commandements nous

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