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Le titre qu'on lui donne ; un métal défiré ;
Ce bien délicieux que ne faurait connaître
Un cœur aux paffions livré ;

La plus belle des fleurs ; un fruit dont on raffole 3
Ce qui, dit-on, jadis fauva le Capitole ;

Un oifeau babillard... Oh! ma foi, c'eft bien vous, Dira quelqu'un... Lecteur, modérez ce courroux; Encore un mot ma peinture eft finie.

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NOUVELLES LITTÉRAIRES.

ÉLÉ MENS de l'Art des Accouchemens par JOSEPH-JACQUES PLENCK, Profeffeur Royal d'Anatomie & de l'Art des Accouchemens dans l'Univerfité de Bude; traduits par J. PITT, Docteur en Médecine, de l'Univerfité de Montpellier, & Profeffeur-Agrégé au Collégé des Médecins de Lyon. A Lyon, chez Dombey, rue St-Dominique. In-8°.

CE Traité eft divifé en deux Parties, &

chaque Partie en trois Sections. La re. Section de la re. Partie contient les généralités & les notions préliminaires de l'Art des Accouchemens; la 2°. tout ce qui concerne les accouchemens naturels; & la 3. tous les accidens & les fingularités dont les accouchemens naturels font quelquefois accompagnés.

Les accouchemens laborieux font le fujet de la 2°. Partie. Une divifion lumineuse fournit à l'Auteur deux Sections. Les accouchemens font laborieux ou par le vice des parties de la mere, ou par le vice de celles du fœtus. Il examine quels font ces vices qui, de l'une ou de l'autre part, rendent l'accouchement laborieux. Chaque vice

caractérise une espece, & l'Auteur indique la maniere d'y remédier. La 3. & derniere Section comprend toutes les opérations relatives aux accouchemens.

La méthode, l'efprit d'analyfe, la précifion & la netteté font diftinguer ce Traité, que l'on peut regarder comme le manuel des Accoucheurs.

VARIÉTÉS.

FRAGMENT fur Rabelais & Montagne (1).

DEUX hommes à cette époque (au 16. Siecle) méritent une attention parti

de

(1) On a fouvent follicité l'Auteur d'inférer dans le MERCURE des morceaux de fon Lycée ou Cours de Littérature. Il ne peut guere, en cédant à ce défir obligeant, choifir que des morceaux peu d'étendue, pour ne pas excéder les bornes typographiques de ce Journal; mais il prendra du moins ceux qui, dans leur briéveté, forment un tout; il les prendra de différens genres; c'eft: une variété de plus dans ce Journal, & qui pourra fervir à tempérer de temps en temps la févérité. des Extraits d'Ouvrages, la plupart néceffairement relatifs aux objets importans qui occupent tous les efprits, & qu'il eft naturel de préférer à la Littérature de pur agrément, aujourd'hui si ftérile pour les bons juges.

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aliere, mais fous des rapports bien différens, Rabelais & Montagne. Le premier était auffi naturellement gai que le fecond était naturellement raifonnable; mais l'un abufa prefque toujours de fa gaieté jusqu'à la plus baffe bouffonnerie; l'autre laiffa quelquefois aller la pareffe de fa raifon jufqu'à l'excès du Scepticisme. Rabelais, à qui La Fontaine trouvait tant d'efprit, & qui en avait réellement beaucoup, ne s'exerça que dans le genre le plus facile, celui de la Satire déguifée en allégorie, & habillée en grotefque. Il voulut fe moquer de tous les contemporains, des Rois, des Grands, des Prêtres, des Moines, & pour jouer impunément ce rôle dangereux, il prit celui de ces Fous de Cour à qui l'on permettait tout, parce qu'ils faifaient rire, & qui difaient fouvent la vérité fans danger, parce qu'on les croyait fans conféquence. Il n'eft pas vrai cependant, quoi qu'on en ait dit, qu'il n'ait pas été deviné fous ce mafque, car la Sorbonne & le Parlement condamnerent fes Ecrits. Mais les ordures & les extravagances dont ils étaient pleins, empêcherent du moins qu'on y fit une attention férieufe & fuivie. Sa gaieté lui fit des protecteurs; en l'excufant fur les faillies on fauva l'intention, & c'eft fur-tout l'intention qu'on ne pardonne pas. Voilà co qui fut caule qu'on laiffa mourir en paix N°. 9. 3 Mars 1792.

B

dans le Presbytere de Meudon un homme nourri de l'efprit de la Réforme, & dans le fond plus hardi, plus irréligieux cent fois que ceux qui la prêchaient en Europe. A l'égard de fon talent, on l'a tour à tour top exalté & trop déprécié. Ceux que rebutait fon langage bizarre, ont laiffé là Rabelais comme un Ecrivain tout-à-fait infenfé: ceux qui fe font un peu plus familiarifés avec lui, ont reconnu une imagination vraiment originale, une verve fatirique, fouvent très - piquante, des connaiffances en plus d'un genre, & beaucoup de traits heureux. En un mot, on ne peut croire qu'un homme que La Fontaine lifait fans ceffe, & dont il a fouvent profité, n'ait été qu'un fou vulgaire.

Montagne était, fans doute, d'une trempe d'efprit bien fupérieure: auffi fe propofa-t-il un objet bien plus relevé & plus difficile; ce ne fut pas la Satire des vices & des préjugés de fon temps', attaqués déjà de tous côtés; ce fur l'homme tout entier qu'il fe propofa d'examiner en s'examinant lui-même. Il avait beaucoup

lu; mais il fondit fon érudition dans fa philofophie. Après avoir écouté les Aniens & les Modernes, il fe demanda ce qu'il en penfait l'entretien fut affez long, & il y avait de quoi parler long-temps. Avouons d'abord fes défauts; c'est par-là

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