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commission sont étendues, si l'on tient compte de la juste répugnance qu'éprouvent tous les gouvernements indépendants à permettre la moindre immixtion étrangère dans les affaires de leur administration intérieure, on est contraint d'avouer que l'Autriche a déployé dans cette circonstance une rare abnégation. N'est-ce pas un véritable sacrifice qu'elle fait à l'intérêt général et à l'accomplissement de l'œuvre commune, lorsqu'à l'exercice de sa propre souveraineté par rapport à la navigation du Danube traversant ses Etats, elle laisse substituer l'autorité d'une commission internationale, au sein de laquelle, malgré sa qualité de grande puissance, elle ne revendique aucune prérogative?

Nous ne saurions mieux résumer la manière heureuse et féconde dont le congrès de Paris a réalisé la seconde garantie, qu'en y appliquant les belles paroles dont un des diplomates le plus justement estimés des États-Unis a retracé la portée des principes proclamés par le congrès de Vienne en matière de libre navigation fluviale:

I

« Les règlements, les stipulations des traités de Vienne, et d'autres stipulations semblables, a dit M. Clay1 -ne doivent être regardés que comme un hommage rendu par l'homme au grand législateur de l'univers, en affranchissant ses œuvres des entraves auxquelles elles ont si souvent été arbitrairement şoumises. »

1 M. Secretary Clay's letter to M. Gallobin, American minister in London, 15 janv. 1826. Session 1827-28.

VII.

ANNULATION DES TRAITÉS AYANT EXISTÉ ENTRE LA RUSSIE

ET LA TURQUIE AVANT LA GUERRE.

RECTIFICATION DES FRONTIÈRES ENTRE LA RUSSIE

ET LA TURQUIE EUROPÉENNE.

VII.

ANNULATION DES TRAITÉS AYANT EXISTÉ ENTRE LA RUSSIE

ET LA TURQUIE AVANT LA GUERRE.

RECTIFICATION DES FRONTIÈRES ENTRE LA RUSSIE

ET LA TURQUIE européenne,

L'immense rempart connu sous le nom de « Val de Trajan,» dont les Romains couvrirent et défendirent les bouches du Danube, témoigne de l'importance stratégique que cette ligne a possédée de tout temps, depuis les siècles les plus reculés jusqu'à nos jours.

La Sublime Porte ne s'est pas dissimulé un seul instant que c'était là le côté le plus vulnérable de son territoire. Aux dangers qui tant de fois l'ont menacée sur ce point, elle n'a pas manqué d'opposer un système de défense étendu, mais dont les lacunes ne relèvent que mieux l'insuffisance des moyens, pour repousser efficacement les agressions de son puissant et formidable voisin. Le système défensif de la Turquie contre la Russie

comprend deux rayons distincts, dont le premier est formé par la ceinture de fortifications élevées en Moldavie, et l'autre, par les forteresses qui protégent la Bulgarie et le passage du Balkan.

Le rayon moldave avait originairement pour base d'opération Bender, Chotyn et Ismaïl. C'étaient pour ainsi dire les ouvrages avancés du rayon bulgare, qui en est séparé par la ligne du Danube, protégée à son tour par Silistrie et Rustschuck et reliée par Schumla et Varna à la chaîne du Balkan. Par son développement de l'occident à l'orient, et parallèlement au cours du Danube, le Balkan, après avoir servi longtemps de barrière contre les incursions des Daces, des Goths et des Bulgares, a, jusqu'à ces derniers temps, arrêté tous les efforts des Russes, devenant ainsi le principal boulevard de l'empire contre les ennemis du Nord.

Pendant la guerre religieuse entreprise par l'impératrice Anne de Russie, le maréchal Munich franchit le Pruth et s'empara, en 1739, de Chotyn. Rendue aux Turcs par suite de la paix, cette forteresse fut deux fois encore prise et reprise, jusqu'à ce qu'en vertu de la paix de Bucharest (1812) elle finit par rester au pouvoir des Russes.

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Il en est de même de Bender et d'Ismaïl, dont l'une enlevée d'assaut par le général Panin, en 1770, puis restituée en 1774 à la Turquie, l'autre conquise par Suwaroff, furent incorporées à l'empire moscovite lors de la paix de Bucharest.

La principale ligne défensive du rayon moldave

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