remarquable ouvrage fait de concert par les Européens et les indigènes. Il a été exécuté: 254,000 mètres de canaux d'irrigation; 75,000 mètres de rigoles. Aqueducs et conduites d'eau. Les aqueducs et conduites d'eau ont donné lieu à d'immenses travaux de première nécessité, sous un climat tel que celui de l'Algérie. C'est ainsi que les aqueducs de Tlemly et de Zboudja, de construction mauresque, amenant l'eau dans la partie supérieure d'Alger au moyen d'un parcours, le premier de 6,000 mètres, le second de 14,000 mètres, mais qui la laissaient échapper en grande partie par suite de leur état de dégradation, ont été presque entièrement reconstruits, tendis que les trois autres aqueducs alimentent la partie basse. C'est ainsi qu'à Constantine les eaux du Sidi-Mabrouk montent maintenant dans la ville, qui n'avait antérieurement que des citernes pour recueillir l'eau de la pluie. A Oran, les aqueducs de Ras-el-Aïn et du Ravin blanc, et celui d'Oran à Mers-el-Kebir, assurent à la population une eau potable abondante. Dans beaucoup d'autres localités anciennes, à Blidah, Milianah, Tenès, Mostaganem, Miserghin, Bone, Philippeville, La Calle, Guelma, Sétif, etc, de même que dans tous les nouveaux centres, d'importants travaux ont eu également pour objet les eaux et leur utile répartition. Les aqueducs et conduites d'eau qui fonctionnent aujourd'hui ont un développement de 116,000 mètres. Batiments. Quant aux bâtiments et édifices de toute nature élevés dans Pintérêt de la colonisation, il serait trop long de les détailler ici. Je me bornerai à rappeler que le gouvernement, dispensateur intelligent des ressources budgétaires annuellement mises à sa disposition, et dans le but de satisfaire, autant que ses ressources le permettaient, aux besoins matériels et aux besoins intellectuels et moraux de la colonie, a fait construire jusqu'à présent en Algérie : 430 fontaines, châteaux d'eau et réservoirs, 118 lavoirs et abreuvoirs publics, 12 halles, marchés et fondouks, 13 abattoirs, 12 pépinières, 3 dépôts d'étalons, 21 hôpitaux, hospices et caravanserails, 44 églises, chapelles et presbytères, 20 mosquées ou marabouts, 19 écoles, lycées, salles d'asile, 177 édifices affectés aux services publics, lesquels, ajoutés aux 692 mentionnés ci-dessus, forment un total de 869. Enfin, dans l'intérieur des villes, les travaux de grande et de petite voirie, l'ouverture, le terrassement et l'empierrement des rues représentent un développement de 84,700 mètres, et les égoûts de 29,000 mètres. Ports et phares. Seize ports ou verts au commerce extérieur et intérieur font appel à la marine marchande de l'Océan et de la Méditerranée, et vingt phares ou fanaux éclairent 15 milles en mer les navires qui, arrivant la nuit, doivent débarquer le lendemain les cargaisons variées destinées à accroître le mouvement commercial et la prospérité du pays. J'ai surtout à mentionner, monsieur le président, le port d'Alger, immense création à la fois commerciale et militaire; le port d'Alger, non loin de Gibraltar, en face de Toulon, dans le bassin de cette Méditerranée qui relie l'Orient à l'Occident. Son étendue est de 9 hectares (indépendamment d'une immense rade converte, à l'état de projet), et composée : 1o d'un port de commerce entre l'ancienne darse des Turcs et la digue Algefna, suffisamment vaste pour les besoins de la marine marchande; 20 d'un port militaire entre cette digue et le fort Bab-Azoun, qui pourra contenir trente-deux vaisseaux de ligue, deux frégates et cinq corvettes. La digue du Nord est presque entièrement achevée sur un développement d'environ 750 mètres, y compris le musoir qui doit porter une forte batterie. La digue Algefna, une partie des quais sont actuellement construites, et les travaux de la jetée Sud, qui doit fermer le double port, sauf la passe nécessaire, sont en cours d'exécution. Mines. Grâce aux travaux éclairés du service des mines, comme aussi aux recherches de l'industrie privée, l'administration est arrivée à la connaissance d'une quantité considérable de gisements minéralogiques qui, dans un temps donné, doivent contribuer pour leur part à la richesse de l'Algérie, et aussi de la métropole. Des gisements, en général fort abondants, de fer, de cuivre, de plomb, de plomb argentifère, soit isolés, soit conjoints dans le même gite, d'antimoine, de mercure, de lignite, de sel gemme, paraissent à la surface du sol, et bien d'autres sont encore à découvrir. Près de 70 sont actuellement connus: 23 dans la province d'Alger; 10 dans la province d'Oran; 35 dans celle de Constantine. Sur ce nombre, 9 sont l'objet de concessions par l'Etat; 12 sout explorés par des permissionnaires régulièrement autorisés, et les efforts des exploitants les plus actifs sont déjà couronnés de succès. Cartes. Au moment de l'occupation, le littoral algérien n'était connu qu'au moyen des cartes marines dressées à grand'peine depuis longues années et restées incomplètes sur bien des points. La topographie de l'intérieur des terres n'était qu'à l'état de roman, et les cartes géographiques n'offraient que d'immenses lacunes ou bien des chaînes de montagnes et des cours d'eau fort bypothetiques. En peu d'années les travaux persévérants des officiers d'étatmajor, des officiers du génie, de la direction centrale des affaires arabes, des membres de la commission scientifique et de la section topographique du dépôt de la guerre, ont produit des cartes au 400 millième, présentant aujourd'hui, sur un développement considérable, les villes, villages, tribus, montagnes, forêts, lacs et cours d'eau. D'autres cartes, dressées à des points de vue spéciaux, telles que celles des tribus indigènes proprement dites et celles du Sahara algérien, ont répandu une grande lumière non-seulement sur le Tell et le Sahara, mais aussi sur le Grand Désert, de façon à guider le voyageur tenté de se joindre, dans un but scientifique ou commercial, aux caravanes qui sillonnent cette mer de sable. En outre il a été dressé par le service des opérations topographiques, pour faciliter l'étude des projets de colonisation et l'établissement des villages, une série de plans particuliers, comprenant uue superficie totale de 532,257 hectares. Travaux militaires. La défense du territoire est le premier besoin de la colonisation. Fortifications, murs d'enceinte, batteries, arsenaux, casernes, tout était à créer ou à reconstruire. Les points de défense du littoral surtout Alger et Mers-el-Kébir, ont été pourvus de fortifications. Là où les ressources budgétaires n'ont pas permis des travaux permanents, on a tire parti d'anciens ouvrages turcs, ou bien des batteries et des murs d'enceinte provisoires ont mis a l'abri de toute agression. Des casernes, comparables à celles de France, peuvent donner un logement salubre à 40,000 soldats. Parmi ces bâtiments je citerai ceux d'Alger, de Blidah, de Médéah, de Milianah, d'Orléansville, de Ténès, de Cherchel, de Bougie, de Djidjelly, d'Oran, de Tlemcen, de Mascara, de Mostaganem, de Bone,de Philippeville, de La Calle, de Sétif, de Guelma, de Constantine, de Batna et la caserne crénelée de Biskara. Des constructions semblables sont en cours d'exécution à Aumale et à Sidi-bel-Abbès. Dans la plupart de ces villes, des arsenaux, des poudrières, des magasins pour les vivres et les fourrages ont été édifiés. On a fait des hôpitaux militaires pouvant contenir ensemble 3,000 malades. Ces travaux ont été exécutés par le génie militaire, le plus souvent avec les bras de l'armée. Camps. Des camps ont aussi été construits, et ces camps ne se sont pas bornés à une utilité exclusivement militaire. Autour d'eux, on a vu se grouper tout d'abord des industriels et marchands habitués à suivre les armées. C'était un premier noyau de population civile, s'établissant d'abord daus des baraques qui ne tardaient pas à se changer en maisons. Et, lorsque, plus tard, le progrès de nos armes avait rendu inutiles quelques-uns de ces camps, on avait dû les livrer à la colonisation en y annexant un territoire agricole, et les métamorphoser de la sorte en villages qui, avec le temps, formeront des villes. Je citerai, comme exemple, dans la province d'Alger, les villages de Douera, de Mahelma, de Joinville, de Montpensier, de Boghar et de Teniet-el-Ahd, placés sur les camps abandonués du même nom. Dans les autres provinces, plusieurs centres de population ont eu la même origine. C'est ainsi que l'armée, après avoir énergiquement concouru à la colonisation par la conquête du territoire, par le maintien de la sécurité, par l'emploi de ses bras aux travaux publics, crée encore, par ses établissements militaires, des jalons et des berceaux de colonisation. TROISIÈME PARTIE. Colonisation. Quelques personnes, qui tiennent pour non avenu ce qu'elles n'ont pas vu de leurs propres yeux, ont reproché au Gouvernement de n'avoir pas assez fait en Algérie. Le tableau ci-dessus, d'une fidélité scrupuleuse, et où des omissions scules ont pu se glisser, dissipera, je l'espère, Monsieur le président, plus d'un préjugé; et devant les faits accomplis disparaîtront d'injustes accusations. Et encore faut-il tenir compte des difficultés qui étaient à surmonter, et dont la plupart ont heureusement cessé. Si aujourd'hui le touriste peut se promener sans crainte à travers l'Algérie, les pics et les ravins de l'Atlas, qu'on ne l'oublie pas, étaient naguère réputés inaccessibles même aux armées. Avant de songer à la grande colonisation, il fallait tout premièrement dompter un peuple nombreux, fanatique, aguerri, chez qui tout homme naît cavalier, sait manier le fusil, et qui, en 1840 encore, répandait la terreur et venait se montrer en armes et exercer ses ravages à Hussein-Dey, à quatre kilomètres d'Alger, et, à la même époque, lançait ses balles dans la ville d'Oran. Il est dompté. C'est dans un pays nouveau, dont les mœurs, les coutumes, la langue, étaient inconnues, qu'on a dû exécuter tant de travaux, souvent sur le théâtre même des hostilités. Et pourtant, la colonisation n'a pas cessé de suivre une marche ascendante. Jugez-en, Monsieur le président. La première carte du pays ne comprenait que la ville d'Alger et l'emplacement de ses faubourgs actuels. A présent, un territoire égal aux deux tiers de la France est entièrement reproduit et gravé sur le papier. Ce n'a été bien souvent qu'à travers la fusillade que des officiers d'état-major ont pu aller, l'épée d'une main, le crayon de l'autre, lever leurs plans sur le terrain. Jusqu'en 1839, quatre petits villages créés à grand' peine deux dans la banlieue d'Alger, Dely-Ibrahim et Couba; Douéra, dans le Sahel; Bouffarik, dans la Mitidja; de rares concessions dans le voisinage d'Alger, de Bone et d'Oran, et l'établissement de quelques colons dans les villes de Blidah, de Koléah et de Cherchel, c'est tout ce qu'on avait fait et pu faire. A la fin de 1846, malgré la guerre, on comptait soixante-douze villes ou villages; aujourd'hui, malgré la crise financière, il en existe cent trente-trois. Bureaux arabes. — L'une des difficultés de la colonisation consistait dans la résistance à laquelle on pouvait s'attendre de la part des préjugés et du fanatisme musulman. L'institution des bureaux arabes a formé un heureux intermédiaire entre les deux races pour modérer l'impatience de l'une, dissiper les préventions de l'autre, et en faciliter le rapproche ment. Une administration chrétienne présentait quelque chose d'antipathique à l'imagination des Arabes. La formule du fanatisme musulman: Dieu le veut! appuyée ici par la victoire, les fit d'abord se soumettre passivement à cette administration Mais l'esprit conciliant, la douceur alliée à l'énergie, la justice surtout et l'équité des officiers dont se composent les bureaux arabes ont fini par faire agréer et rechercher même leur arbitrage. Si les Arabes sont fanatiques, ils ne sont pas moins intéressés, avides même. Les relations commerciales, qui commencent à s'établir sur une grande échelle, rapprochent de nous, par l'appât du gain, ceux qu'en éloignaient les préventions (1). Aussi un sentiment de civilisation s'infiltre-t-il peu à peu chez les Arabes. On en voit déjà quelquesuns renoncer à la vie nomade pour l'exis (1) Ainsi, par exemple, il a été acheté dans la Kabylie, pendant le premier semestre de 1849, 3 millions 50,000 kilogrammes d'huile d'olive. tence sédentaire, et remplacer la tente, qui les rendait insaisissables par la maison bâtie qui les maintient sous l'action permanente de notre police administrative. Essais de divers modes de colonisation. L'agriculture, base de la colonisation, est un art qui a ses règles variables selon les lieux, les climats, un art qu'il faut avoir le temps d'étudier. Grâce aux jardins d'essai et d'acclimatation fondés par le Gouvernement, l'agriculture algérienne a été dégagée de la plupart de ses mystères. Il n'en est pas moins vrai que, pendant longtemps, elle est demeurée pleine d'incertitudes. L'ignorance originaire de la part des premiers colons dut produire et produisit d'inévitables mécomptes. Ces mécomptes, dont la véritable cause n'était pas suffisamment appréciée, rendirent craintifs les capitaux. Se figurant avoir de gros risques à courir, ils lésinèrent, ils entreprirent avec des fonds insuffisants; et, quelle que fût la fertilité naturelle du sol, pour avoir trop ménagé leur argent, ils s'exposèrent à le perdre entièrement. Aujourd'hui, des données certaines sont la pour éclairer et guider les entreprises sérieuses et les couronner de succès. D'autres causes multiples, successives, ont également paralysé l'essor colonisateur. Dans l'origine, les irrésolutions relativement à l'utilisa tion d'une conquête inopinée, suivie d'une révolution, ne pouvaient que réagir sur les particuliers. Plus tard, les menaces contre la conservation de l'Algérie, tombées du haut de la tribune, amenèrent un temps d'arrêt. Vint ensuite la grande guerre; puis la crise financière, qui date de 1846. Le Gouvernement n'en a pas moins constamment et courageusement lutté contre ces difficultés graves, et que le temps a trop fait oublier; et ces efforts ont pu obtenir néanmoins les résultats ci-dessus esquissés. La colonisation n'est ni impossible, comme quelques-uns ont pu le croire, ni si aisee que d'autres le pensent. C'est une œuvre qui offrait des difficultés par rapport aux moyens d'installation de travailleurs sur une terre féconde, mais en friche. Pour y parvenir, l'administration s'est bien gardée des règles absolues. L'affaire était neuve, les hésita tions étaient permises, les expériences nécessaires. Les premiers villages créés dans le Sahel se formèrent d'éléments pauvres. Il était délivré alors aux colons, avec une concession de huit à dix hectares de terre, des subventions en matériaux à bâtir d'une valeur de 6 à 800 fr. Ailleurs, comme à Saint-Ferdinand et à Sainte-Amelie, les concessionnaires furent installés dans des maisons toutes construites, auxquelles furent jointes des terres en partie défrichées, le tout moyennant 1,500 fr., 800 fr., ou 600 fr., suivant l'importance des concessions. La colonisation par les militaires a été essayée : Fouka, Mered et Mahelma ont été peuplés de soldats soumis à une certaine discipline et subventionnés par l'Etat. Dans les trois provinces, des étendues considérables de terres ont été concédées à des capitalistes, sous la condition de les exploiter et peuple, l'Etat ne se chargeant que des travaux d'utilité publique. En même temps qu'elle essayait tous les systèmes, l'administration ne repoussait aucun concours pour arriver à la prompte fertilisation du sol. Une Société de trappistes a fondé, dans les environs d'Alger, à Staouéli, un vaste éta blissement, qui est à la fois un refuge pour les malheureux et une exploitation agricole modèle. Une association inspirée par l'école phalanstérienne a même été encouragée dans la province d'Oran. Une concession de 3,000 hectares lui a été faite, avec une subvention importante pour l'exécution de travaux de défense et d'assainissement. Ces diverses tentatives ont mis en lumière d'utiles enseignements. Elles ont démontré que ni les riches, ni les pauvres ne pouvaient faire avancer beaucoup la colonisation si on les employait isolément. C'est à l'union des forces, au rapprochement des capitaux et des bras, au concert de leurs aptitudes diverses, qu'il est réservé de produire une colonisation rapide et vigoureuse. L'État doit les aider de son côté, non plus par des subventions directes, mais par l'exécution des travaux publics et par d'efiicaces encouragements à la production. Encouragements donnés à la colo. nisation. Des bœufs, tirés des parcs de l'armée, sont prêtés, chaque année, aux concessionnaires pour leurs travaux agricoles. Des instruments aratoires sont mis à la disposition des plus nécessiteux. Des semences en blé et en orge leur sont avancées, sauf restitution en nature ou en argent, sur le produit de la récolte dont, jusqu'à présent, les besoins de l'armée ont assuré le placement à des conditions avantageuses. Un très-grand nombre d'arbres sont livrés, chaque année, à la circulation par les pépinières de l'Etat, soit gratuitement, soit à des prix inférieurs à ceux du commerce. Plus de 150,000 plants ont été ainsi distribués pendant la dernière saison Des primes ont été accordées pour les cultures essentielles, ainsi que pour l'introduction des animaux de race choisie. Des dépôts d'étalons placés à Koléah. Mostaganem et à l'Alelik (près de Bone), pourvoient à la conservation et à l'amélioration de la race chevaline. Des societes et des comices agricoles fondés dans chaque province, ont la mission d'éclairer et de guider les cultivateurs. L'ignorance des procédés pour la dessiccation du tabac empêchait les colons d'en tirer parti. Les leçons d'hommes spéciaux, entretenus par l'État, ont vulgarisé cette précieuse culture. Les tabacs récoltés sont achetés par l'administration à des prix convenables et fixés d'a vance. L'industrie séricicole avait rencontré un obstacle dans l'absence de filatures. En attendant que l'industrie privée y pourvoie, l'administration achète les cocons à des prix basés chaque année sur les mercuriales de France, et fait vendre à Lyon, par l'entremise de la chambre de commerce, pour le compte de l'Etat, les soies dévidées et filées à l'établissement des pépinières du gouvernement. Cette mesure a produit d'heureux résultats. Le même mode d'encouragement est appliqué à la production de la cochenille, du coton. Des institutions administratives ont pour effet de secourir les travailleurs. Ainsi, par exemple, des dépôts d'ouvriers fondés à Alger, Oran, Bone et Philippeville protégent contre la misère l'ouvrier d'art ou agricole qui arrive sur la terre d'Afrique, sans s'y être assuré du travail. Des asiles, chefs-d'œuvre de la charité chrétienne, ont été ouverts aux orphelins. Parmi ces établissements, que l'Etat subventionne, je citerai entre autres ceux fondés à Ben-Aknoun, près d'Alger, par M. l'abbé Brumauld; à Miserghin, province d'Oran, par M. l'abbé Abram; et à Medjéz-el-Amar, province de Constantine, par M. l'abbé Laddmann. Là, et dans quelques autres établissements secondaires, sont entretenus 577 orphelins de l'un et de l'autre sexe. Les encouragements moraux n'ont pas manqué non plus. Pour que le père de famille accepte l'Algérie comme une nouvelle patrie, il faut qu'il y retrouve les consolations et les secours de sa religion, ainsi que l'assurance d'une bonne éducation pour ses enfants. Des églises, des temples et des chapelles ont été fondées pour tous les cultes. Des lycées et des écoles pourvoient à toutes les necessités de l'instruction publique. Fertilité de l'Algérie. Le gouvernement a levé par la pacification un premier et radical obstacle. Par ses immenses travaux publics et par ses nombreuses créations agricoles, il a formé la charpente de la colonisation. Il a encouragé et encouragera plus encore la production par tous les moyens en son pouvoir. C'est maintenant à l'industrie privée d'achever l'œuvre par la fertilisation du sol. La bonne volonté ne lui manque pas, car elle va d'elle-même partout où il y a profit à faire. Ce qui a contribué à ralentir son élan, c'est l'ignorance des ressources que l'Algérie offre au travail. Il est vrai que les richesses naturelles du pays ne se sont révélées que successivement et à l'aide du temps. Chaque jour amène sa découverte. Et, par une heureuse coïncidence, les produits si riches et si variés de l'Algérie sont de nature à ne pas faire concurrence à la France et à la dégager du tribut qu'elle paie à l'étranger. Je croirais mon exposé incomplet, Monsieur le président, si je ne mettais sons vos yeux, non la nomenclature entière (ce serait trop long) de tous les produits actuellement nuus, mais du moins le rapide aperçu des principaux d'entre eux. L'olivier. Production spontanée |