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RAPPORTS

SUR LES PRIX DE 1899

PRÉSENTÉS A L'ACADÉMIE

Dans sa séance du 23 avril 1900

par MM. Picard, Collot, d'Arbaumont et Méray.

Les conseils municipaux qui se sont succédé depuis seize ans à l'Hôtel de ville ont toujours tenu à honneur de maintenir au budget municipal l'allocation grâce à laquelle l'Académie a pu reprendre la tradition longtemps interrompue de ses prix annuels. Pour la sixième fois, l'année 1899 ramenait le tour des sciences par lequel s'était ouverte la nouvelle série, en 1884, mais suivant des traditions éprouvées, il n'a été ouvert aucun concours et l'Académie a donné à sa commission le mandat de choisir en toute liberté, parmi les savants, ou Bourguignons d'origine, ou ayant traité des matières intéressant la Bourgogne, les plus dignes de recevoir des récompenses dont la haute valeur est de plus en plus appréciée; on rappellera que les médailles sont frappées avec le coin du siècle dernier, dont le dessin avait été donné par le sculpteur Bouchardon.

PRIX

La commission des prix était composée de MM. Chabeuf, président, Mocquery, vice-président, Dumay,

secrétaire, Drouët, secrétaire-adjoint (1), Metman, bibliothécaire-archiviste, Cornereau, trésorier, formant le bureau de l'Académie et de MM. Bazin, D' Marchant, Jobert, colonel Marchand, Méray, Collot, Galliot, membres pour la section des sciences, d'Arbaumont, de Fontenay, Picard, pour la section. des lettres. Les rapports distribués entre les membres de la commission ont été lus, discutés et adoptés dans la séance de celle-ci qui a eu lieu le 4 avril 1900.

Selon l'usage constant de l'Académie et pour affirmer nettement l'égalité entre les médailles de même métal, la présentation des rapports en séance générale a lieu selon l'ordre alphabétique des noms des lauréats proposés; en conséquence, M. le président lit le rapport suivant de M. Picard, empêché pour cause de maladie d'assister à la séance.

MESSIEURS,

La Société forestière de Franche-Comté et Belfort a obtenu, dans ses concours de 1898 et de 1899, des résultats brillants et exceptionnels qui montrent que cette association contribue efficacement, selon les termes inscrits dans ses statuts, à l'avancement des connaissances théoriques et pratiques se rapportant à l'économie forestière.

Au concours de 1898, M. Alphonse Mathey, inspecteur adjoint des forêts, à Dijon, a remporté le

(4) M. Drouet, secrétaire-adjoint, étant décédé le 16 mars, a été remplacé dans ses fonctions, le 25 avril, par M. Louis Collot.

premier prix pour son « Étude sommaire des taillis sous futaie dans le bassin de la Saône. »

Au concours de 1899, ce même agent a de nouveau obtenu le premier prix que la Société a transformé en prix d'honneur pour un travail encore plus considérable sur le Pâturage en forêt. >>

Et la Société nationale d'agriculture de France, reconnaissant l'importance des recherches de M. Mathey, lui a décerné de son côté, sur la proposition de son comité de sylviculture, une médaille pour récompenser le premier de ces mémoires, en attendant que, dans sa prochaine séance publique annuelle, son rapporteur loue, comme il le mérite, le second mémoire.

En considérant notre compagnie comme un témoin attitré de ses efforts et comme un juge naturel de ses œuvres qui dénotent une connaissance approfondie des forêts de la Bourgogne, M. Mathey a voulu resserrer les liens qui l'attachent à Dijon. En vous exprimant de la sorte sa confiance, il sollicite une sympathie que vous serez heureux de lui accorder au grand profit des intérêts dont vous avez la garde, car ses deux mémoires, qui ont attiré l'attention des forestiers étrangers, font le plus grand honneur au bon renom de la sylviculture française.

L'étude sommaire des taillis sous futaie dans le bassin de la Saône comprend cinq parties:

1o La constitution des taillis sous futaie dans cette région;

2o Le sous-bois;

3 La réserve;

4° La détermination de la durée de la révolution; 5° Les opérations culturales.

« L'ensemble du mémoire est un véritable cours de culture des taillis, a écrit un ancien professeur de l'École forestière. Son caractère propre, marqué par l'étude des différents genres de forêts déterminées par le terrain, par le sol qui les porte, est aussi nouveau qu'excellent. Mais pour procéder ainsi il fallait connaître à fond la géologie, la botanique et les bois de notre région.

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M. Mathey est en effet à la fois géologue, botaniste et forestier; il a surtout le don d'observation sans lequel, fût-on un fonctionnaire modèle, on ne serait jamais un bon forestier.

La question des taillis sous futaie n'avait jamais été traitée jusqu'ici avec autant de sûreté et d'ampleur. Le mémoire de M. Mathey fera époque en sylviculture et maintenant appuyé sur une base solide, sur le terrain même, on peut marcher d'un pas assuré dans les forêts du bassin de la Saône.

Quant au second mémoire sur le pâturage en forêt, sa valeur dépasse, et de beaucoup, celle du premier mémoire. Le pâturage en forêt se rattache aux intérêts de l'agriculture comme à ceux de la sylviculture, au reboisement des montagnes aussi bien qu'à la protection des vallées.

C'est un traité complet sur la matière qu'offre M. Mathey.

Dans la première partie : Lande et forêt, on peut suivre pas à pas la transformation des terrains ruinés et abandonnés à eux-mêmes, aussi bien dans la

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