Page images
PDF
EPUB

Séance du 8 mars 1899

PRÉSIDENCE DE M. MOCQUERY, président.

M. le président dépose sur le bureau les ouvrages suivants offerts par leurs auteurs:

Le Cardinal de Bouillon, 1 vol. in-8°, par M.Félix Reyssié, de Mâcon.

La Jeunesse de Lamartine, d'après des documents nouveaux et des lettres inédites, 1 vol. in-12 par le même.

Essai généalogique et historique sur les seigneurs de Ville-sur-Arce, 1 vol. in-8°, par M. l'abbé Auguste Pétel, curé de Saint-Julien (Aube).

Le Masque de fer et le livre de M. Frantz Funck-Brentano, broch. in-8o, par M. Anatole Loquin.

Remarques sur l'analogie de deux inscriptions en vers latins à Bourg-en-Bresse et à Beaune, broch. in-8°, par M. Charles Aubertin.

M. le président lit, au nom de M. Chabeuf, la notice suivante sur M. Hubert Clerget :

« L'Académie vient de perdre un de ses membres non résidants en la personne de M. Hubert Clerget, mort à Vanves (Seine) le 4 mars 1899. Né à Dijon, rue du Château, 9, le 29 juillet 1818, de Nicolas Clerget, menuisier, et de Marguerite Jeanniard, Hubert entra à l'école des Beaux-Arts où il eut pour professeur de peinture, Anatole Devosges, d'architecture, Claude Saint-Père. Il parut pour la première fois au salon de Paris en 1843 et se fit une spécialité des dessins d'architecture; les plus importantes publications illustrées de ce temps sont remplies de ses dessins, ainsi les Voyages dans l'ancienne France, Paris dans sa splendeur, Rome, la Normandie, la Bretagne, le Magasin pittoresque, le Tour du monde, sans compter des publications spéciales, Voyages en Italie, Suisse, Hongrie, Chine, etc.

«Notre compatriote a consacré une grande partie de sa longue et laborieuse carrière à l'enseignement du dessin ; en effet, il obtenait, au concours en 1849, la place de pro

fesseur de dessin à l'école d'Etat-Major, et la conserva jusqu'à la suppression de la fonction, en 1878; jusqu'en 1888 il fut professeur de dessin à la maison de la Légion d'Honneur, à Saint-Denis. Le 4 août 1869, il était élu correspondant de l'Académie et le 13 mars 1877, membre non résidant. Il faisait en outre partie des sociétés archéologiques de l'Aisne et de l'Allier et de la Société des Aquarellistes de Bruxelles. Hubert Clerget était chevalier de la Légion d'Honneur, officier d'Académie et médaillé de Léopold J.

<< Il a beaucoup peint à l'aquarelle mais plus encore dessiné à la mine de plomb pour les livres illustrés. Assurément ses crayons d'architecture n'ont pas la précision rigoureuse des dessins d'architecte ou l'impeccabilité de la photographie; destinés à des publications pittoresques, ce sont des tableaux en vignettes dans lesquels il entre forcément un peu d'in terprétation et de présentation. Mais l'élève de Claude SaintPère entendait bien la structure architecturale et les différents styles lui étaient familiers. Les innombrables bois exécutés sur ses dessins pour le seul Magasin pittoresque constituent une série des plus précieuses pour l'histoire de l'art monumental en France. Aussi le souvenir de ce très honorable artiste mérite d'être conservé dans les actes de cette compagnie à laquelle il a appartenu par droit de naissance et surtout par droit de talent.

« On n'a pas oublié, d'ailleurs, que l'Académie lui a décerné, en 1888, une médaille de vermeil en récompense de son œuvre artistique. »

L'Académie des sciences, agriculture, arts et belles-lettres d'Aix-en-Provence, dans sa séance du 20 décembre 1898, consacrée à la célébration du deux millième anniversaire de la bataille d'Aix et de la victoire de Marius sur les AmbroTeutons, a décidé de publier les documents bibliographiques et d'iconographie relatifs à ce haut fait militaire, qui sauva la civilisation latine.

Cette compagnie sollicite les membres de l'Académie de vouloir bien lui faire connaître les manuscrits, travaux spéciaux, mémoires, gravures, médailles, relatifs à cet événement historique.

La Société archéologique du midi de la France et la Société de géographie de Toulouse préparent, à l'occasion de la réunion des sociétés savantes dans cette ville, une exposition de cadrans solaires anciens et modernes.

Elles demandent à la compagnie de leur signaler ces monuments, qui tendent à disparaître, et dont elles veulent dresser une liste aussi complète que possible.

M. Mabille communique la suite de son étude philosophique sur la République de Platon. Les Mours et les Lois, tel est le titre du chapitre II dont l'auteur donne lecture à la compagnie.

Séance du mercredi 22 mars 1899.

PRÉSIDENCE DE M. CHABEUF, vice-président.

M. Chabeuf communique à l'Académie une circulaire du directeur des Beaux-Arts relative à la 23° session des sociétés des Beaux-Arts des départements qui s'ouvrira à Paris le 23 mai 1899 et un prospectus annonçant la publi cation d'un album, reproduisant les sceaux du grand Cartulaire de l'abbaye de Saint-Bertin, à Saint-Omer.

M. Chabeuf rapporte quelques menus faits bourguignons extraits des archives du château de Chantilly. En 1762, le 20 août, parmi les désastres de la guerre de Sept ans, le prince de Condé remporta sur les troupes hanovriennes, à Friedberg, un avantage brillant mais sans aucune suite, qui, malgré la misère générale et les angoisses du moment, fut célébré à Dijon par des fêtes, un Te Deum, des illuminations et des décorations peintes, exécutées sur les dessins de Le Jollivet. Le prince donna à celui-ci une tabatière en or, œuvre de Georges, bijoutier à Paris, dont la description montre que le style prétendu Louis XVI était en usage bien avant l'avènement du petit-fils de Louis XV. M. Chabeuf cite à ce propos un passage de la correspondance littéraire de Grimm.

Le 18 mai 1775, un brevet de sculpteur de S. A. S. à

Dijon, est donné à Guillaume Boichot. Le 25 août 1780, brevet de tapissier pour le Logis du Roi, est accordé au sieur Penotet; le 22 septembre 1781, brevet d'ébénistes du prince, donné à J.-B. et Bertrand Démoulin, de Dijon. Enfin, M. Chabeuf cite quelques faits relatifs à l'ingénieur en chef de la province, Joseph-Jean Thomas du Morey, chevalier de Saint-Michel, d'octobre 1775, mort à Dijon à l'âge de 70 ans en 1780 et dont M. Chabeuf a relevé l'acte d'inhumation au cimetière Saint-Médard, le 20 juillet. Il fut remplacé par Gauthey, un homme de premier ordre, sur qui les travaux de MM. Mocquery et Galliot, membres de l'Académie, ne laissent rien à apprendre.

M. Cornereau lit, au nom de M. Drouët, la note suivante :

«Encore une célébrité bourguignonne qui vient de disparaître. M. Charles Naudin, ancien professeur de botanique, né à Autun, le 14 avril 1815, s'est éteint à Antibes, le 19 mars 1899, dans sa 83° année. Après avoir commencé ses études à Montpellier, entraîné par son goût pour les sciences naturelles, il était venu se fixer à Paris. Reçu docteur ès-sciences en 1842, il collabora assidûment à la Flore Brésilienne que publiait Auguste Saint-Hilaire, et peu après il avait été nommé professeur de sciences naturelles au collège Chaptal. Le travail acharné auquel il se livrait depuis sa jeunesse avait altéré sa santé. En 1848, il fut atteint d'une surdité subite qui le força de quitter l'enseignement. Il entra alors au Muséum d'histoire naturelle et fut nommé aide-naturaliste pour la culture en 1854. Le 14 décembre 1863, il était nommé membre de l'Académie des sciences, pour la section de botanique, en remplacement de Moquin-Tandon. Admis à la retraite en 1872, le savant botaniste se retira dans les Pyrénées où il établit un jardin botanique d'expériences et d'acclimatation. Cette initiative privée marque l'une des premières tentatives qui aient été faites, chez nous, dans cet ordre d'idées. Enfin en 1878 M. Naudin prit à Antibes la direction du jardin botanique fondé par M. Thuret et légué par lui à l'Etat. C'est là qu'il s'est éteint au milieu des siens et de ses élèves.

« Le principal ouvrage de M. Naudin est un Mémoire sur les Hybrides du règne végétal, inséré au Recueil des savants étrangers, et qui obtint le grand prix de botanique à l'Institut en 1862. L'auteur y établissait la théorie de la non-permanence des hybrides, contrairement à l'opinion. professée jusqu'alors.

« Parmi ses autres travaux, il convient de citer, outre les nombreuses notices et études qu'il a communiquées à l'Institut, ses remarquables mémoires sur la Détermination de l'espèce dans le règne végétal; sur les Espèces affines et la théorie de l'évolution; sur l'Influence de l'électricité sur la végétation, etc. qui ont fait connaitre son nom au monde scientifique de tous les pays et font partout autorité.

« Dans l'ordre des études botaniques, M. Naudin fut une des gloires incontestées de la science française. >>

M. Poisot offre à l'Académie un exemplaire du motet de sa composition: Ecce sacerdos magnus, exécuté par la société la Cæcilia, à l'église N.-D. de Dijon, hier mardi 21 mars courant.

Séance du 26 avril 1899.

PRÉSIDENCE DE M. MOCQUERY, président.

La Société de l'Université du Kansas demande à l'Académie l'échange de leurs publications. Cette proposition est acceptée.

Des remerciements seront adressés à M. Henri Carré, correspondant, pour l'envoi de son étude sur les Emigrés français en Amérique, 1789-1793.

Le comité dijonnais de l'Alliance française pour la propagation de la langue française dans les colonies et à l'étranger adresse à l'Académie un appel destiné à faire connaître le but qu'elle poursuit et à solliciter des adhésions.

M. Duméril, professeur à la faculté des lettres de l'Université de Toulouse, président de l'Académie de Législation, signale l'omission de son nom sur la liste des correspon

« PreviousContinue »