M. Picard analyse un certain nombre de lettres écrites sous le règne de Louis XVI par un sieur Raclet, qui habitait Paris, à M. Marlot, directeur des droits réunis à Dijon : elles sont intéressantes au point de vue de l'administration de la Province et notamment de la construction du Palais des Etats. Ces lettres appartiennent à M. Masson, conservateur des forêts à Dijon.

Séance du 11 janvier 1899.

PRÉSIDENCE DE M. MOCQUERY, président.

M. le président fait remarquer l'importance de la publication dont MM. Bigeard et Jacquin ont fait récemment hommage à l'Académie : Flore des champignons supérieurs du département de Saône-et-Loire. Une commission composée MM. d'Arbaumont, Viallanes et Drouet est chargée de faire un rapport sur cet ouvrage et aussi sur le mérite de ses auteurs, auxquels il conviendrait de proposer le titre de correspondant.

Une seconde commission, composée de MM. Mabille, Cornereau et Dumay, étudiera le volume intitulé : Essai sur l'Espagne, que l'auteur, M. Germain Dard, a offert à la compagnie, et devra faire un rapport, tant sur la valeur de cet ouvrage que sur la candidature de son auteur au titre de correspondant.

La Société Grayloise d'émulation remercie l'Académie de l'avoir admise au nombre des compagnies avec lesquelles elle échange ses publications.

Remerciements de M. Charles Baltet du titre de correspondant que lui a récemment conféré l'Académie. Notre nouveau confrère offre d'envoyer celles de ses publications que la compagnie ne possède pas encore.

Par une lettre en date du 1er décembre dernier, M. Henri Roujon, directeur des Beaux-Arts, demande l'avis des sociétés savantes des départements sur le point de savoir, s'il conviendrait, ou non, d'ouvrir le prochain congrès des

Beaux-Arts à Toulouse, en même temps que celui des sociétés savantes.

M. Mabille lit le premier chapitre d'une Étude sur le communisme et le féminisme à Athènes, tirée de la comparaison de la République de Platon et de l'Assemblée des femmes, d'Aristophane.

Séance du 25 janvier 1899.

PRÉSIDENCE DE M. MOCQUERY, président.

M. le Président dépose sur le bureau un exemplaire de l'Annuaire du département de la Côte-d'Or pour 1899, offert par son auteur, notre confrère M. J. Garnier. Cette collection est arrivée à sa 40e année,

M. Césaire Huot, instituteur en retraite, offre également à la compagnie une Monographie de la commune de Fixin, dont il est l'auteur.

L'Institut canadien de Toronto, accuse réception des volumes de Mémoires qui lui ont été adressés et qui complètent sa collection.

M. le Président présente les excuses de M. Drouët, retenu par l'état de sa santé, et lit en son nom la notice nécrologique suivante sur M. Claus:

Charles-Frédéric Claus, ancien professeur de zoologie, auteur d'un grand nombre d'ouvrages très estimés du monde savant, vient de mourir à Vienne (Autriche), âgé de 64 ans.

Né à Cassel en 1835, il fut appelé à la chaire de zoologie à l'Université de Vienne en 1873. Son tempérament combatif, sa verve inépuisable et sa vaste érudition, rendaient ses cours extrêmement intéressants.

Son Traité de Zoologie est devenu classique en Europe, et particulièrement en France, par la traduction qu'en a publiée M. Moquin-Tandon, actuellement professeur de physiologie à la faculté des sciences de Toulouse (Paris, 1878, 1 vol. in-8°).

Son ouvrage sur Lamark et la sélection des êtres organisés a fait sensation lors de son apparition. Claus était un partisan convaincu de la doctrine de l'évolution et du transformisme limité. Il avait créé à Trieste un institut anatomique spécial.

M. le secrétaire place sous les yeux de ses collègues les deux derniers volumes publiés sous la direction de M. Milne Edwards, et contenant la suite des résultats des expéditions scientifiques du Travailleur et du Talisman. Ces deux volumes in-40 comprennent les Céphalopodes, les Ptéropodes, les Gastropodes, les Scaphopodes, et les Lamellibranches (M. Locard). Ils sont illustrés de 40 planches représentant les espèces nouvelles.

Il rappelle qu'à la suite de ces travaux, l'éminent directeur du Muséum d'histoire naturelle de Paris a été, récemment, promu au grade de commandeur de la Légion d'hon

neur.

Séance du 22 février 1899.

PRÉSIDENCE DE M. MOCQUERY, président.

L'Institut météorologique de Roumanie,à Bucharest, demande à échanger ses publications avec celles de l'Académie. Il est fait droit à cette proposition.

M. le ministre de l'Instruction publique, par une circulaire en date du 10 février 1899. fait connaître que le 37e congrès des sociétés savantes s'ouvrira à Toulouse, en l'hôtel d'Assézat, le mardi 4 avril prochain.

La Société d'agriculture, sciences et arts de Douai informe l'Académie que le délai pour la remise des poésies destinées au concours de 1898 est prorogé jusqu'au 15 février.

M. d'Arbaumont, au nom de M. Viallanes, lit un rapport sur la Flore des Champignons Supérieurs de Saône-etLoire, par MM. Bigeard, instituteur à Mouthier-en-Bresse et Jacquin, pharmacien de première classe, vice-président de la Société des sciences naturelles de Mâcon.

M. Viallanes a eu la bonne fortune de pouvoir apprécier la valeur réelle de cette flore, non seulement en la lisant, mais encore en s'en servant, c'est-à-dire en la soumettant à l'épreuve pratique de la reconnaissance des végétaux qui y sont décrits, et toujours elle en est sortie victorieuse. Aussi, dit le rapporteur, m'est-il permis d'affirmer qu'avec elle il est toujours facile d'arriver à la détermination certaine des champignons supérieurs de la région. Dans son introduction, M. Bigeard détermine la part respective de chacun des auteurs dans l'œuvre commune: c'est à la plume de M. Jacquin que sont dues les notions préliminaires qui permettent aux débutants de s'initier à l'organisation mystérieuse des champignons. Le reste, et c'est le fond de la Flore, appartient bien à M. Bigeard, le botaniste ardent, l'explorateur passionné qui a pu récolter et étudier plus de 700 espèces de champignons supérieurs appartenant à la Bresse Louhannaise.

Cet ouvrage, publié par la Société des sciences naturelles du département de Saône-et-Loire, a été honoré d'une souscription du ministère de l'Instruction publique.

M. Mabille analyse un Essai sur l'Espagne, dont M. Germain Dard, membre de l'Académie de Mâcon, est l'auteur.

L'ouvrage de M. Dard, dit le rapporteur, arrive au moment opportun. Depuis plus d'un an et demi, l'Europe assiste, sympathique, mais impuissante, à la lutte que soutient l'Espagne contre les Etats-Unis d'Amérique. Il est habile d'attirer aujourd'hui l'attention du public lettré sur cette malheureuse nation.

Le livre est divisé en 3 parties les mœurs, les relations historiques, les révolutions contemporaines. L'auteur y emploie, en les associant, les deux méthodes historiques, l'une comprenant le récit des faits, l'autre des considérations générales et philosophiques qui tendent à faire de l'histoire une science véritable.

Les traits principaux du caractère espagnol sont fortement tracés dans le premier livre. Dans le second l'auteur expose les changements successifs de ce peuple, le rôle qu'il a joué dans l'histoire; c'est la mise en action des

mœurs précédemment décrites. Vient ensuite le récit des révolutions et des guerres civiles qui ont marqué sa vie contemporaine.

En résumé, l'ouvrage a une réelle valeur; sa lecture met en relief les deux qualités maîtresses de l'auteur, à savoir la clarté et la rapidité du style. Si parfois le récit est un peu emphatique, il gagne en ampleur et en couleur, ce qui ne dépare pas un livre sur l'Espagne.

M. le président communique ensuite, de la part de M. Drouët, la note suivante :

« Le récent fascicule du Traité de Zoologie, publié sous la direction de M. Raphael Blanchard, membre de l'Académie de médecine, est consacré à l'embranchement des Mollusques et rédigé par M. Paul Pelseneer, docteur agrégé à la faculté des sciences de Bruxelles. L'auteur décrit d'une façon générale l'aspect extérieur, l'organisation, les mœurs, la classification des mollusques, puis il étudie en détail les classes des Amphineures, des Gastropodes, des Scaphopodes, des Lamellibranches et des Céphalopodes; il établit les relations phylogénitiques des divers groupes les uns avec les autres. Enfin, dans un appendice, il traite du Rhadope Veranyi, petit organisme marin vermiforme, hermaphrodite, découvert au milieu des Algues, dans la Méditerranée, et qui décidément ne parait pas être un mollusque, mais le représentant d'une nouvelle division des Vers plats. Un index bibliographique donne l'énumération de plusieurs travaux généraux sur les mollusques et de quelques mémoires relatifs aux principaux groupes de cet embranchement.

Ce nouveau travail de M. Pelseneer complète son Introduction à l'étude des Mollusques, précédemment publiée par lui en 1893. On peut dire que c'est un traité très clair et très pratique pour les étudiants en sciences naturelles. »