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Publication honorée de la Souscription

du Ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts.

OUVRAGE COMPLET EN DIX VOLUMES

Connaissances nécessaires

Accompagnées de Notes critiques

et Documents bibliographiques

recueillis et publiés par

à Un Bibliophile

ÉDOUARD ROUVEYRE

Libraire-Antiquaire et Éditeur, Officier de l'Instruction publique

CINQUIÈME ÉDITION

Dix volumes in-8° carré (14×22,5), illustrés de 1800 figures Prix 80 francs

livres.

SOMMAIRE DES DIX VOLUMES
Les volumes ne se vendent pas séparément

De la

Premier volume: § 1. Origine du livre. Les amateurs, les bibliophiles, les bibliomanes. Etablissement d'une bibliothèque. Conservation et entretien des Deuxième volume: § 2. Du format des livres. Les livres les plus petits. Les livres les plus grands. Les livres imprimés ou calligraphies en caractères microscopiques. § 3. Du collationnement des livres. De la manière de procéder à cette opération. Ses difficultés. Ses résultats. - - § 4. Abréviations usitées en bibliographie, ainsi que dans les manuscrits et les imprimes. § 5. Signes distinctifs des anciennes éditions. - § 6. Des souscriptions et de la date. Troisième volume: § 7. Du choix des livres. De la lecture. connaissance des livres. Leurs définitions. Caractères auxquels on distingue un livre rare, précieux ou curieux. Ce qui en fait le prix. La chasse aux livres. Quatrième volume: § 8. De la reliure ancienne et moderne. Du goût et des styles dans la reliure. Petit musée de la reliure ancienne. Cinquième volume: § 9. De la gravure et de ses états. De l'illustration et de la décoration intérieure des livres. - Les livres gravés ou burinės. Les livres avec gravures supprimées, épreuves à l'état d'eau-forte ou avec remarques. Les livres avec aquarelles, illustrations ou ornements placés dans le texte ou sur les marges, etc. Sixième volume: § 10. Les Reliures aux chiffres ou à monogrammes. reliures aux armes. Les Ex-Libris. - § 11. Les livres avec dédicaces ou annotations manuscrites, etc. Les livres de provenance curieuse ou illustre. Septième volume: § 12. Les Manuscrits et la Peinture des livres. Huitième volume: § 13. Les ennemis du livre. Moyens de préserver les livres des insectes. Destruction des livres et falsification des gravures. Les voleurs et les équarrisseurs de livres. - §14. Altérations et fraudes. - Nettoyage et encollage des livres et des gravures. Du dedoublage des gravures. Réparation des manuscrits. des piqûres de vers, des déchirures et des cassures du papier. Restauration des estampes et des reliures. - Les livres imprimés sur peau vélin, papiers de Chine, Japon, Whatman, vélin, vergé, etc. - Neuvième et dixième volumes: § 15. De la classification systématique des livres, des autographes et des gravures. - § 16. Lexique des termes relatifs à la Bibliographie, à l'Art typographique, etc., employés dans le cours des Connaissances nécessaires à un Bibliophile, avec renvois aux tomes et aux pages de cette publication.

Les

Les sommaires DÉTAILLÉS des dix volumes sont adressés gratis et franco En faire la demande.

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La Légende dorée l'une des productions les plus répandues et les plus goûtées du moyen âge, est l'expression la plus naïve et la plus sincère des croyances de cette époque déjà si loin de nous. Aujourd'hui que l'on étudie avec zèle les monuments littéraires du passé, que l'on recherche les traditions presque effacées, que l'on ouvre avec empressement ces écrits naïfs, où se montre une double qualité dont notre époque, vouée au doute et à la critique, est bien déshéritée. la foi de l'homme qui croit ce qu'il raconte, et la foi des auditeurs qui croient ce qu'ils entendent; la Légende reprendra dans les bibliothèques des hommes studieux la place à laquelle elle ne peut guère prétendre sous la forme d'in-folios manuscrits ou incunables, écrits du style le plus surannė.

Un ingénieux écrivain, François de Neufchâteau, a dit quelque part : « Il serait possible que Jacques de Voragine, en écrivant la Légende dorée, n'eût voulu composer que des contes moraux et des romans mystiques : en relisant sous ce point de vue quelques-uns de ses récits, on verra qu'ils ont parfois toute la finesse de l'allégorie, et parfois tout le sel de la satire. » Sans contester la justesse d'une partie de

cette observation, nous croyons que le légendaire a réuni un grand nombre de faits qu'il trouvait épars dans une foule de chroniques ou de biographies pieuses, et dont les sources ne seraient pas difficiles à indiquer. Il n'a donné nulle carrière à son imagination; il n'a prétendu qu'à compiler un ouvrage qui dispensât de recourir à une multitude d'autres. Sa crédulité semble excessive; mais, au treizième siècle, un prélat italien pouvait-il se faire précurseur de cet acerbe docteur de Sorbonne, Jean de Launoi, qui obtint le surnom de Dénicheur de saints, et que saluait si bas le curé de Saint-Eustache, tremblant pour son patron? D'ailleurs, Jacques de Voragine n'adopte pas sans examen tout ce qu'il trouve dans les auteurs qu'il consulte; il nous avertit, parfois, que telle narration des plus merveilleuses ne repose que sur l'autorité d'un ivre apocryphe, et que telle ou telle circonstance doit être l'objet de quelques doutes assez fondés.

Dans les monastères, dans les châteaux, partout on lisait la Légende dorée, et nulle part on ne pouvait s'en rassasier. Ces miracles multipliés et qu'accueillait la conviction la plus profonde, ces martyrs si intrépides au milieu des supplices les plus cruels, tout ce merveilleux enflammait les esprits. A tout l'attrait du roman le plus vivement conduit, ́le plus mêlé d'incidents, la Légende dorée joignait le caractère d'une incontestable authenticité. A chacune de ses pages, ne rencontrait-on pas le diable, déguisé sous quelque nouvelle forme, cherchant à jouer quelque tour aux serviteurs de Dieu, le diable, dont le moyen áge était si préoccupé, auquel il livrait une guerre si acharnée et si infructueuse, le diable qu'il haïssait de si bonne foi? Malgré toute la puissance surnaturelle dont il ne donnait que trop de preuves, Satan était toujours bafouė, déconcerté, souvent battu dans les récits de la Légende, et ce dénoûment ne manquait jamais d'être accueilli par les éclats de rire de ceux qui écoutaient de toutes leurs oreilles la lecture que leur faisait quelque clerc.

Ajoutons aussi que dans la Légende dorée il se trouve un grand nombre de récits dont le but est d'inculquer la charité à l'égard des pauvres, la résignation, la pureté des mœurs. Nous aimons à croire qu'ils ont déterminé plus d'une bonne action.

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