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ses haisons avec cet infortuné dans un discours si clair et si Cependant Paul Ier, ayant rompu en 1801, avec l'Angleterre,
éloquent, qu'il excita des applaudissements universels. En et étant devenu l'ami de Buonaparte, alors premier consul,
février 1791, lors de la fuite de Mesdames, tantes du roi, on intima au roi l'ordre de quitter ses Etats dans les vingt-qua
répandit encore le bruit que Monsieur devait les suivre. Une tre heures. Parmi tous les souverains, il n'y eut que Frédéric-
députation se présente au palais du Luxembourg, s'introduit Guillaume, roi de Prusse, qui voulut accorder un asyle au mo-
chez le prince. et les orateurs de cette populace égarée lui narque malheureux. On lui assigna Varsovie pour demeure.
demandent impérieusement s'il est vrai qu'il veuille quitter Deux ans s'étaient écoulés depuis qu'il habitait cette ville,
la France. Monsieur répond négativement. Un de ces ora- lorsque, le 26 février 1803, le général Keller lui fit, de la
teurs ayant ajouté: « Et si le roi venait à partir? - Osez- part du premier consul, la proposition de renoncer an
vous bien le prévoir? » répliqua le prince, en fixant sur le trône de France, et d'y faire renoncer les princes de sa
questionneur un regard pénétrant. L'air noble et calme de famille, moyennant les indemnités les plus brillantes, lui
Monsieur imposa à la multitude. Mais les circonstances s'ag- offrant même, quoique indirectement, le royaume de Pologne.
gravant de plus en plus, le roi dut s'éloigner, laissant l'ordre Le noble refus du roi irrita vivement Buonaparte. Un séna-
à son frère de prendre le même parti. Une heure après le tus-consulte, ayant, le 18 mai 1804, déféré le titre d'empereur
départ du monarque, Monsieur effectua le sien, accompagné des Français à Napoléon, Louis XVIII adressa de Varsovie à
seulement du comte d'Avaray. Il avait pris le titre de comte tous les souverains de l'Europe une protestation contre ce ti-
de Lille. Au moment où il franchissait la frontière, Louis XVI, tre et contre tous les actes ultérieurs auxquels il pourrait
arrêté à Varennes, était reconduit prisonnier à Paris. Le donner lieu. Cette même année, l'empereur Alexandre invita
voyage du comte de Provence donna lieu à une brochure Louis XVIII à venir résider encore à Mittau. Le roi s'y rendit
écrite par Monsieur lui-même et intitulée Relation d'un immédiatement. Pendant ce voyage il eut, en Suède, une
voyage à Bruxelles et à Coblentz, imprimée à Londres en entrevue avec le comte d'Artois. Lorsque l'empereur Alexan-
1791, et à Paris en 1823. Monsieur et le comte d'Artois se dre conclut le traité de Tilsitt, le 8 juillet 1807, Louis XVIII
mirent à la tête de l'émigration, et du château de Schoen- s'embarqua pour la Suède, résolu de fixer désormais son sé-
brunstadt, près Coblentz; il écrivirent au roi, pour lui an- jour en Angleterre. Il y habita le château de Hartwell, dans
noncer la coalition de l'Autriche et de la Prusse contre les le comté de Buckingham. La reine y mourut le 13 novembre
révolutionnaires français, l'engageant en même temps à ne 1810, et l'on transporta son corps en Sardaigne. Cependant
pas donner son adhésion à l'acte constitutionnel. Malheureu- un avenir plus heureux se préparait pour les petits-fils de
sement cette lettre fut rendue publique et ne fit qu'aggraver saint Louis. Buonaparte tomba, et, le 26 avril 1814, Louis
le sort de Louis XVI. Le 1er janvier 1792, l'Assemblee, dans XVIII arriva à Calais. C'est de Saint-Ouen que Louis XVIII
sa fureur, porta un décret d'accusation contre Monsieur, et, promulgua, le 2 mai, la fameuse déclaration, base de la Charte
de sa propre autorité, le déclara, le 16, déchu de son droit à constitutionnelle, qu'il promettait aux Français. Le lendemain
la régence. Cependant les troupes alliées entrèrent sur le il fit son entrée dans la capitale, où il fut accueilli par un
territoire français. Monsieur et le comte d'Artois vinrent les peuple heureux de trouver dans son souverain légitime le
joindre le 11 septembre, à la tète de 6,000 hommes. Mais la médiateur qui réconciliait la France avec l'Europe. En effet,
retraite de l'armée prussienne les obligea de quitter le sol de Louis XVIII conclut avec les diverses puissances belligérantes
la France; et le 13 novembre, ils furent contraints de licen- un traité de paix par lequel la France conservait ses limites
cier leur armée. Les illustres proscrits apprirent au château telles qu'elles existaient à l'époque du 1er janvier 1792, avec
de Ham, en Westphalie, la mort tragique de Louis XVI. Le une augmentation de territoire du côté de la Belgique, de
28 janvier 1793, ils reconnurent le dauphin, roi de France, l'Allemagne et de l'Italie. La charte constitutionnelle octroyée
sous le nom de Louis XVII. Le comte de Provence prit le titre par le roi fut solennellemeet proclamée dans le Corps légis-
de régent, et nomma son frère lieutenant-général du royau-
latif le 4 juin. Par cet acte le roi garantissait aux Français
me. Pendant ce temps-là, Toulon, ayant été pris par les es- l'établissement du gouvernement représentatif, le libre con-
cadres combinées anglaise, espagnole et napolitaine, le régent sentement de l'impôt par les députés des départements, l'égale
qui s'était séparé du comte d'Artois, crut l'occasion favorable admissibilité aux emplois, la liberté individuelle et celle de
pour rentrer en France: mais la politique étrangère s'opposa la presse, sauf la répression des abus, le libre exercice des
à ce qu'il fût admis dans Toulon, dont les habitants l'atten- cultes (la religion catholique restant celle de l'Etat), la res-
daient avec impatience. Forcé de quitter Turin où il avait ponsabilité ministérielle, le jugement par jury, l'indépendance
fixé son séjour, il se rendit à Véronne, et à la nouvelle de la du pouvoir judiciaire, la consolidation de la dette publique;
mort prématurée de Louis XVII, il se proclama roi sous le nom
enfin le roi déclarait considérer la vente des biens nationaux
de Louis XVIII. Les succès des armées françaises, en Italie, comme irrévocable, et les opinions ainsi que les votes émis
ayant alarmé le gouvernement vénitien, il dut quitter Vé- durant la révolution, comme à l'abri de toute responsabilité
rone en avril 1796, et se rendit à l'armée de Condé. Mais sa légale. Louis espérait par ces concessions parvenir à fermer
présence y donnait de l'ombrage à la cour de Vienne, et il se l'abime des révolutions, mais de nouvelles épreuves lui étaient
retira. Traversant la Souabe, où les révolutionnaires français réservées. Quelques mois s'étaient à peine écoulés depuis son
avaient de nombreux partisans, il arriva le 19 juillet à Dillin- retour dans sa patrie, que déjà se tramait un complot, dont le
gen, où, à la suite d'un complot contre sa personne, un coup
but était de relever le trône impérial. D'accord avec les mé-
de feu, parti d'une fenêtre, lui effleura le haut de la tète, et Contents, Buonaparte s'échappa de l'ile d'Elbe, et entra à
te sang qui en jaillit lui couvrit la figure. « Ah! sire, s'écria Paris le 20 mars 1815. Le roi qui en était parti précipitam-
«le comte d'Avaray, une ligne plus bas! - Eh bien ! répon- ment quelques heures auparavant, se rendit à Gand, pour y
dit tranquillement le roi, un peu plus bas, le roi de France attendre l'issue de cette invasion que tout annonçait devoir
s'appelait Charles X. » Enfin, le duc de Brunswick lui per- être éphémère. La bataille de Waterloo, livrée le 18 juin, ren-
mit de résider à Blankembourg, dans le cercle de la Basse- versa pour la seconde fois le conquérant qui avait cru pouvoir
Saxe. C'est là que le rejoignit l'abbé Edgeworth, qui avait fonder sa dynastie sur la victoire. Les alliés pénétrèrent encore
assisté Louis XVI, et qui était parvenu à s'échapper de France. dans la capitale; mais cette fois, bien moins généreux, ils
Le roi le choisit pour son confesseur. Ce prince entretenait des laissèrent en partant une armée d'occupation et exigèrent la
correspondances en France, notamment avec Pichegru. Elles remise de plusieurs places fortes, et des contributions énormes.
furent saisies, et donnèrent lieu à plusieurs arrestations. On nous reprit aussi tous les objets d'art dont nous avions
Celle que l'on trouva chez Le Maitre compromit plusieurs dépouillé les nations vaincues. Louis XVIII, de retour à Paris,
membres de la Convention. La Villeheurnoi, Brotier, Duverne s'occupa de guérir les nouvelles plaies de la France. Sa pre-
de Presle furent condamnés à mort. Enfin la révolution du mière pensée fut de proclamer une amnistie générale dont il
18 fructidor expulsa du Corps législatif la plupart des parti- n'excepta qu'un petit nombre de personnages complices du
sans que les royalistes étaient parvenus à s'y ménager. Sur retour de Buonaparte. Sentant combien la présence des trou-
ces entrefaites, un complot qui tendait à tuer le roi s'était en- pes étrangères blessait les sentiments français, il obtint
core formé à Hambourg. Menacé par des assassins que sol- qu'elles partissent avant le terme fixé, et qu'une réduction
dait le Directoire, Louis XVIII dut sa conservation au zèle vi- eût lieu sur les contributions imposées à la France. Mais ces
gilant de ses serviteurs. Au commencement de 1798, Paul Ier, bienfaits ne purent désarmer en France le génie révolution-
empereur de Russie, lui offrit pour résidence le château ducal naire: Louvel assassina le duc de Berry le 13 février 1820,
de Mittau, capitale de la Courlande. Ce fut dans cette ville au moment où il sortait de l'Opéra, et des complots con-
que le roi fit célébrer le mariage du duc d'Angoulême avec tre les Bourbons furent tramés sur divers points de la
Madame, fille de Louis XVI, laquelle, depuis son échange France. Cependant, une révolution démocratique s'étant
(1795), avec les commissaires français, était restée à Vienne. accomplie au-delà des Pyrénées, Louis XVIII se crut assez

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tion ses enfants : « Voyez, leur dit-il, votre nom placé à la celier de Chiverny de faire brûler le livre; mais la volonté du suite de celui du pauvre et de l'indigent. La religion et la roi ne fut pas executée en ce point. nature mettent tous les hommes de niveau; la vertu seule met entre eux quelque différence, et peut-être que celui qui vous précède sera plus grand aux yeux de Dieu que vous ne le serez jamais aux yeux des peuples..... » Peut-être faut-il regarder comme un événement qui appartient à l'histoire de la révolution la mort prématurée du dauphin. Ce prince, calomnié, tant qu'il vécut, avec un acharnement qui décélait des desseins bien sinistres, et loué, mème par ses ennemis, lorsqu'on n'eut plus à le redouter, était imbu de principes bien contraires à ceux qu'on met aujourd'hui en pratique; et tout ce qu'on connaissait de sa vie privée annonçait qu'il soutiendrait avec fermeté ses opinions religieuses et politiques.

LOUIS Ier, le Pieux ou le Vieux, roi de Germanie, troisième fils de Louis-le-Débonnaire, et frère utérin de l'empereur Lothaire et de Pépin, fut proclamé roi de Bavière en 817. Il se souleva avec ses frères contre son père, se brouilla ensuite avec eux, gagna, avec Charles-le-Chauve, son frère paternel, la bataille de Fontenay contre Lothaire, en 841, étendit les limites de ses Etats, et se rendit redoutable à ses voisins. Il mourut à Francfort, en 876, à 70 ans. Ce fut un des plus grands princes de la famille de Charlemagne. Il n'eut pas toutes les vertus d'un bon roi, mais il eut les qualités des héros.

LOUIS II, le Jeune, fils du précédent, aussi courageux que lui, et son successeur au trône de Germanie, fut attaqué par son oncle Charles-le-Chauve, qu'il vainquit près Andernach en 876. Il mourut à Francfort, en 882, dans le temps qu'il levait des troupes pour les opposer aux Normands, qui commençaient leurs ravages.

LOUIS 1er, d'Anjou, roi de Hongrie et de Pologne, surnommé le Grand, naquit à Bude, en 1326, et succéda en 1342 à Charles Robert-le-Boiteux, son père, issu de Charles Ier, comte d'Anjou, frère de saint Louis. Il chassa les juifs de la Hongrie, fit la guerre avec succès aux Transylvains, aux Croates, aux Tartares et aux Vénitiens; il vengea la mort d'André, son frère, roi de Naples, mis à mort en 1345, et fut élu roi de Pologne, après la mort du roi Casimir, son oncle, en 1370. Il fit paraitre un si grand zèle pour la religion catholique que le pape Innocent VI le fit grand gonfalonier de T'Eglise. Ce prince, sage et juste, mourut à Tirnau en 1382. Sa mort fut suivie de grands troubles en Hongrie.

LOUIS II, roi de Hongrie et de Bohème, succéda à Ladislas VI, son père, en 1506. Trop jeune et trop faible pour résister au terrible Soliman II, il s'engagea inconsidérément à la bataille de Mohatz, en 1526; il y périt à 22 ans, et avec lui perit presque tout le haut clergé et la noblesse de Hongrie, rassemblés contre l'ennemi le plus redoutable de la religion et de l'Etat. Le roi se noya en traversant le Carasse, petite riviere marécageuse; son petit cheval n'ayant jamais pu s'élever jusqu'au bord qui était fort escarpe. Quelques historiens ont cru que la Providence l'avait puni de ce qu'il avait fait jeter l'ambassadeur de Soliman avec toute sa suite dans un vivier, où ils furent mangés par les poissons; et le genre de mort qui termina les jours du jeune roi rend cette observation remarquable. On retrouva le cadavre du prince peu de temps après, et on le transporta avec pompe à AlbeRoyale, dans le tombeau de ses ancètres. En 1687, le duce Charles V de Lorraine, secondé par l'électeur de Bavière, et le prince Louis de Baden, vengea la mort de tant de chrétiens par une grande victoire remportée sur les Turcs dans cette même plaine de Mohatz.

LOUIS, prince de Tarente, neveu de Robert-le-Bon, roi de Sicile, né en 1322, épousa, le 20 d'août 1347, Jeanne, reine de Naples, sa cousine, après la mort d'André, son premier mari, à laquelle il avait contribué. Contraint de sortir du royaume par Louis, roi de Hongrie, qui s'y était rendu avec une armée pour venger l'assassinat d'Andre, son frère, il vint se réfugier avec la reine en Provence, et tous deux furent déclarés innocents dans un consistoire tenu par Clément VI, à Avignon. Rappelés ensuite par les Napolitains, ils chassèrent les troupes hongroises restées dans le royaume et se firent Couronner solennellement à Naples le jour de la Pentecôte 4352. Louis mourut l'an 1362, sans laisser d'enfants. Il avait institué l'ordre du Saint-Esprit du Noeud, qui ne dura que pendant son règne. Lorsque Henri III passa par Venise, à son retour de Pologne, la seigneurie lui fit présent du manuscrit qui contenait les statuts de cet ordre. Ce prince s'en servit pour établir son ordre du Saint-Esprit, et commanda au chan

LOUIS er, duc d'Anjou, deuxième fils de Jean, roi de France, et de Bonne de Luxembourg, né à Vincennes, en 1339, se chargea de la régence du royaume pendant la minorité de Charles VI, son neveu. Il ne fut occupé que du soin de remplir ses coffres, pour se mettre en état d'aller prendre possession du trône de Naples, que la reine Jeanne lui avait légué, l'an 1380, par son testament. Ce prince se rendit en Italie, deux ans après, avec des trésors immenses, pour faire valoir ses prétentions; mais quand il arriva il trouva le trône occupé par Charles de Duras, parent de la reine, morte depuis peu. Il fit de vains efforts pour l'en chasser. Trahi d'ailleurs par Pierre de Craon, qu'il avait renvoyé en France faire de nouvelles levées, et qui dissipa tout l'argent à Venise aver des courtisanes, il en mourut de chagrin à Paris, le 20 septembre 1384. Ses descendants tentèrent, à diverses reprises, de s'emparer de ce royaume, et ne purent jamais y réussir. LOUIS-GUILLAUME, prince de Baden, né à Paris, le 8 avril 1655, succéda à son aïeul, s'attacha ensuite à l'empereur, qui le nomma général, et se distingua dans les guerres de Hongrie contre les Turcs, en 1687. Il se trouva à la bataille de Mohatz, et vengea, conjointement avec le duc Charles V de Lorraine et l'électeur de Bavière, par une victoire complete, la defaite que les chrétiens avaient essuyée, le siècle précédent, dans cette même plaine de Mohatz. I continua les années suivantes à repousser les infidèles, et les défit successivement à Jagodna, près Nitsa, et à Viddin, qu'il emporta, après avoir battu un corps de 8,000 hommes. En 1691, il gagna sur eux une victoire signalée à Salankemen en Esclavonie; le grand-visir resta sur le champ de bataille avec près de 20,000 des siens. En 1702, il y eut entre lui et le duc de Villars, à Fridelingen, une action pour laquelle on chanta le Te Deum à Vienne et à Paris. Il commanda sur le Rhin les années suivantes, et se trouva à la bataille de Hochstedt en 1701, et au siége de Landau la mème année. Il fut récompensé par le gouvernement de Javarin, et nommé quelque temps après maréchal-de-camp général de l'empire. Il mourut le 4 janvier 1707, à 52 ans, avec la réputation d'un des plus grands capitaines de son siècle.

LOUIS (ANTOINE), né à Metz, le 13 février 1723, mort à Paris, le 13 fevrier 1792, unit au plus haut degré, dans l'exercice de la chirurgie, la théorie et la pratique. Ce ne fut pas un homme de genie; mais il fut abondant. Devenu secrétaire de l'académie de chirurgie, il remplit cette place autant en homme d'érudition et de lettres qu'en homme consommé dans la science de sa profession. Louis voulut, par son testament, que ses cendres reposassent à côté de celles des pauvres qu'il avait servis dans un vaste hôpital (la Salpêtrière), où il était entré en qualité d'élève à l'âge de 24 ans, et où il avait gagné sa maitrise par un travail consécutif de six années. Cependant le même homme qui voulait être enterré au cimetière de l'hôpital de la Salpêtrière, le même homme, ancien am de l'abbé Prévôt, l'abandonna dans la maladie dont mourut cet écrivain célebre, par cette seule raison que, chretien éclairé, quoique longtemps égaré, il avait jugé devoir consacrer à la religion ses derniers moments.

LOUIS (DOMINIQUE, baron), prètre, né à Toul, vers 1755, mort à Bry-sur-Marne, près Paris, le 26 août 1837, devint conseiller-clerc au parlement de Paris. Quoique promu aux ordres sacrés, il avait, avant que la révolution éclatàt, manifesté des opinions libérales. A l'époque de la première fedération, le 14 juillet 1790, il assista, en qualité de diacre, Talleyrand, évêque d'Autun, qui célébrait la messe sur l'autel élevé au milieu du Champ-de-Mars. Néanmoins, Louis XVI le chargea de plusieurs missions diplomatiques tant à Bruxelles qu'en Suède. Louis n'approuva point les excès qui suivirent les événements du 10 août 1792, et se retira en Angleterre. De retour en France, on utilisa sous l'empire ses connaissances administratives et financières. En 1814, le gouverne ment provisoire, présidé par Talleyrand, lui confia le portefeuille des finances, que Louis XVIII laissa dans ses mains. Louis suivit le roi à Gand, et, de retour avec ce prince, rentra au ministère, où il resta peu de temps. Il fit partie, comme député, de la chambre de 1815, et y vota d'abord avec la minorité; puis, en 1846, avec la majorité. En 1818, il reprit le portefeuille des finances. C'est ce ministre qui proposa la vente des biens des communes et celle des bois de l'Etat; la création des bons royaux à ordre, remboursables à l'expiration de trois années et portant intérêt à 8 p. 010 par an, hypothéqués sur les produits de ces ventes; le monopole du ta

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