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Sur une substance à laquelle on a donné le nom d'inuline, par M. GAUTHIER DE GLAUBRY.

Cette substance a été retirée, il y a quelque temps, par M. Rose, de la racine d'aunée ou élécampe inula helenium), et qu'il regardait comme une matière particulière qui pouvait tenir le milieu entre l'amidon et le sucre.

M. Gauthier de Glaubry a obtenu cette matière à l'état de pureté, en faisant bouillir des racines d'aunée dans une assez grande quantité d'eau, en filtrant la liqueur, l'évaporant en consistance d'extrait, et traitant cet extrait par l'eau fraîche.

Il se précipite une grande quantité d'inuline, qu'on doit laver à plusieurs reprises, et toujours par décantation. On la rassemble ensuite, et on la fait dessécher lentement, mais en évitant de la placer sur des filtres.

Préparée de cette manière, l'inuline paraît se rapprocher particulièrement de l'amidon; mais il est facile de l'en distinguer aux propriétés suivantes.

Le principal caractère de l'amidon est de former avec de l'eau chaude une gelée, et de ne se dissoudre que dans une très-grande quantité d'eau.

L'inuline, au contraire, se dissout facilement dans une petite quantité d'eau, sans donner de gelée, et elle se dépose, par le refroidissement, en poudre blanche.

L'amidon distillé donne de l'acide pyromuqueux et de l'huile.

L'inuline ne donne pas la moindre trace d'huile' dans cette opération.

L'iode forme, avec l'amidon, un composé d'un très-beau bleu.

L'inuline donne, avec l'iode, un composé jaune→ verdâtre.

L'acide hydrochlorique, ainsi que les solutions alcalines, rendent l'amidon gélatineux. L'inuline se dissout sans donner de gelée.

L'acide sulfurique concentré charbonne l'amidon avec dégagement d'acide sulfureux.

L'inuline se dissout dans l'acide sulfurique concentré sans odeur d'acide sulfureux, et l'ammoniaque peut la précipiter de cette dissolution.

Comme d'autres substances que l'amidon sont susceptibles de se convertir en sucre par le moyen de l'acide sulfurique, on ne peut assigner ce caractère comme inhérent à l'amidon.

Quant à la propriété que le docteur Thomson regarde comme caractère distinctif de l'amidon, de former avec la noix de galle un composé insoluble, elle ne nous paraît pas devoir être admise, puisque le docteur Bostock a fait des expériences qui contredisent celle du docteur Thomson.

Il ne reste que la propriété de former avec la baryte un composé insoluble, que l'inuline partage avec l'amidon; mais cette propriété ne nous paraît pas de nature à décider l'identité de ces substances.

L'auteur croit donc pouvoir conclure de tout ce qui a été dit, que l'inuline est une substance parti-

culière; qu'elle ne peut être confondue avec aucune autre substance végétale connue, et qu'elle doit être classée parmi les matériaux immédiats des végétaux. (Annales de Chimie, 1815.)

Sur l'existence de l'acide carbonique dans l'urine et dans le sang, par M. VOGEL.

M. Proust avait annoncé l'existence de l'acide carbonique dans l'urine, mais on pouvait croire qu'il· était le produit de la décomposition de l'urée. M. Vogel a tenté de démontrer qu'il était un des principes de l'urine fraîche, en opérant de la manière suivante :

Il a introduit un litre d'arine de boisson dans un flacon de deux litres de capacité, auquel il a adapté un tube qui plongeait un peu dans une éprouvette contenant de l'eau de chaux. Il a placé cet appareil sous le récipient de la machine pneumatique; il a fait le vide; l'urine s'est couverte d'écume, et il s'est dégagé de l'acide carbonique qui a précipité l'eau de chaux en carbonate.

L'urine de la digestion s'est comportée comme l'urine de boisson. Il en a été de même du sang de boeuf. Le lait récemment trait, et la bile de boeuf fraîche ont présenté des traces si légères d'acide carbonique, que M. Vogel n'ose pas prononcer sur l'existence de cet acide dans ces deux derniers liquides.

Le lait, abandonné un jour à lui-même, et placé ensuite sous le récipient pneumatique, a donné une quantité notable de carbonate de chaux. (Bulletin philomatique. Avril 1815.)

Sur les éthers, par M. P. F. G. BOULLAY.

L'auteur, dans une dissertation soutenue devant la Faculté des sciences de l'Université de Paris, divise les éthers en deux classes.

Dans la première classe viennent se ranger les éthers d'une identité absolue, résultant de l'action d'un acide fixe sur l'alcool, et qui n'admettent aucune portion de ce même acide dans leur composition; tels sont les éthers sulfurique, phosphorique et arsenique.

A la seconde classe se rapportent les éthers formés par des acides volatils, qui y entrent comme partie constituante et indispensable. Ce sont les éthers nitrique, muriatique, acétique, fluorique, etc., qui, ayant chacun des caractères particuliers, forment. autant d'espèces différentes.

Après avoir examiné les propriétés et les préparations de ces différentes espèces d'éthers, l'auteur conclut de ses observations:

1°. Que les éthers de la première classe ne se forment jamais à froid;

2°. Que la précipitation du carbone, ou même la coloration du mélange, ne sont pas des conditions indispensables de l'éthérification;

3°. Que la formation d'huile douce est entièrement étrangère à l'éthérification proprement dite, et qu'il suffit de varier les proportions d'acide et d'alcool pour obtenir constamment et isolément l'un ou l'autre de ces deux produits;

4°. Que ce n'est pas seulement à l'élévation de la température, mais à la différence survenue dans les proportions par l'effet de la distillation, qu'on doit attribuer les produits qui succèdent à l'éther au moment où l'alcool se trouve entièrement décomposé;

5°. Que l'éthérification s'opère sans que l'alcool subisse d'autre changement que la perte d'une portion de son hydrogène et de son oxigène, qui servent à former de l'eau ;

6°. Enfin, qu'en admettant cette explication, également applicable aux trois acides qui produisent le même genre d'altération de l'alcool, l'éther serait de l'alcool moins de l'hydrogène et de l'oxigène. (Journal de Pharmacie. Mars, 1815.)

Analyse des couleurs des anciennes peintures, et Notice sur un nouveau composé d'iode et d'oxigène, par sir H. Davy,

M. Davy, en examinant les couleurs des peintures anciennes, en a trouvé deux que nous ne possédons plus. L'une est une fritte de verre dur, colorée par du cuivre, et l'autre est un pourpre.

La fritte ressemble à l'outremer, et M. Davy a réussi à l'imiter en fondant ensemble de la soude, du sable et de la limaille de cuivre. Dix-sept siècles ont prouvé la solidité de cette couleur.

Les Grecs et les Romains avaient le vermillon, le minium, l'orpiment, le massicot, le vert de cuivre, les différentes ochres rouges et jaunes, les bruns de manganèse et de charbon; en sorte que les boutiques

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