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On réduit ces substances en poudre fine, et on les fait dissoudre chacune à part dans une pinte d'alcool à 21 degrés; on mélange ensuite ces teintures à parties égales.

Cet élixir est stomachique, emménagogue et vermifuge; il excite la transpiration, provoque les urines, et dissipe les douleurs de rhumatisme ou de goutte.

On le donne à la dose d'une ou deux cuillerées à jeun. Une heure après, on prend du thé léger, sucré ou une infusion de tilleul ou de fleur d'orange. (Journal de Pharmacie. Octobre 1815.)

V. PHARMACIE.

Observations sur l'huile d'œufs, par
M. PLANCHE.

L'HUILE d'oeufs faite avec tous les soins convenables, au sortir de la presse, passe en totalité à travers le filtre, pourvu que l'appareil soit placé dans une température de 25 à 50 degrés Réaumur.

L'huile filtrée a une belle couleur jaune orangée: elle est très-limpide; en été, elle commence à déposer vers le deux ou troisième jour une matière floconneuse, le plus souvent opaque et de couleur citrine, d'autres fois cristallisée en aiguilles, se croisant en différens sens, ou en petites lames quadrangulaires superposées, appliquées sur les parois des bouteilles.

Si l'opération se fait en hiver, ou si l'on expose l'huile d'oeufs à une température de 4 à 6 degrés audessus de zéro, la presque totalité de l'huile se prend en une masse grenue, dans laquelle on remarque souvent quelques cristaux.

Si dans cet état on jette le tout sur un filtre, l'huile fluide s'écoule et ne se concrète plus à cette température. La matière restée sur le filtre est distribuée en couches minces sur plusieurs doubles de papier non collé, qui s'imbibe d'une partie de l'huile fluide libre. Pour obtenir la substance déposée dans l'huile d'œufs, on la soumet à l'action de la presse.

Propriétés de la matière concrète de l'huile d'œufs.

1o. Cette matière, bien exprimée, ne tache pas le papier Joseph;

2o. Elle a l'apparence de la cire jaune qu'on aurait malaxée dans l'eau froide, mais un peu moins de cohésion;

3o. Elle conserve une légère odeur de jaune d'œuf; 4°. Elle commence à fondre entre 36 à 58 degrés Réaumur, et n'est entièrement fluide qu'à 5 degrés; refroidie, elle a la consistance du suif de mouton;

5°. L'éther sulfurique à 65 degrés Baumé la dissout sans le concours de la chaleur;

6°. Cette dissolution, exposée à l'air jusqu'à l'entière volatilisation de l'éther, laisse sur les bords de l'évaporatoire un cercle formé par la matière concrète colorée en jaune, au centre duquel se trouve la même matière décolorée. Il suffit de chauffer celle-ci légère

ment pour l'obtenir parfaitement pure et inodore; 7°. L'alcool à 40 degrés a peu d'action à froid sur cette espèce de suif. Porté à l'ébullition, il en dissout 1,25; plus de la moitié se précipite en flocons blancs par le refroidissement de la liqueur;

8°. Cette matière, chauffée avec la lessive de soude pure, se convertit en savon avec la même facilité que le suif de mouton; c'est de toutes les matières grasses: celle de laquelle elle semble se rapprocher davantage. Cent parties d'huile d'oeufs ont fourni à l'auteur :

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Le suif de boeuf bien purifié perd par la fusion la propriété de cristalliser.

Propriétés de l'huile d'oeufs séparée du suif.

1°. L'huile d'oeufs, privée de son suif, tient le milieu pour la fluidité, à la température moyenne de l'atmosphère entre l'huile d'olive et l'huile de lin;

2o. A zéro, elle se prend en masse, mais sans appa rence de cristallisation;

3o. A 4 degrés au-dessus, elle reprend sa fluidité ordinaire ;

4°. Elle est soluble en toutes proportions dans l'éther sulfurique;

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5o, L'alcool n'en dissout à froid que, de son poids. Cette solution blanchit légèrement avec l'eau ; 6°. A chaud, il n'en dissout pas au-delà d'; mais l'alcool se colore en jaune. Il est probable que l'on

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parviendrait à décolorer complètement l'huile d'oeufs en réitérant l'expérience un grand nombre de fois; 7°. L'huile d'œufs divise très-bien le mercure;

8. Deux parties de cette huile et une partie de lessive des savonniers, triturées ensemble dans un mortier de verre, ont fourni un savon d'un jaune chamois, homogène et d'une bonne consistance;

9°. Ce savon se dissout très-bien dans l'eau ;

10. L'acide muriatique, versé dans cette dissolution, en sépare une matière grasse incolore, de la consistance de l'axonge.

De l'huile d'oeufs retirée du jaune d'œuffrais.

Pour s'assurer si l'huile contenue dans le jaune d'oeuf frais n'offrirait pas quelque différence avec celle qu'on vient d'examiner, M. Planche a pensé que l'éther sulfurique, étant le dissolvant de l'huile fluide et du suif, et sans action sur la matière albumineuse, lui donnerait le moyen de les séparer sans l'intervention de la chaleur. En conséquence, il a fait quatre expériences, et il a obtenu de cent parties d'huile :

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Il s'ensuivrait que l'huile, obtenue par l'intermède de l'éther, contiendrait oo,2 de suif de plus que celle à l'extraction de laquelle on a fait concourir le calorique. Mais on ne peut raisonnablement conclure de ce résultat que l'huile d'oeufs cuite diffère essentielle

ment de l'huile d'oeufs frais, et M. Planche, d'après les essais comparatifs qu'il a faits, n'hésite pas à conclure qu'elles sont identiques.

Moyen de retarder l'altération de l'huile d'oeufs.

Après plusieurs essais, l'auteur s'est arrêté au procédé suivant :

On remplit d'huile d'oeufs récente un petit bocal å ouverture étroite, bien sec et chauffé à 40 degrés; on le bouche soigneusement avec du liége, pour qu'il reste le moins d'espace possible entre le bouchon et la surface de l'huile. Le goulot bien goudronné, on dépose le bocal dans une cave dont la température ordinaire est de 9 à 10 degrés. On peut l'y laisser pendant une année entière.

Par cette méthode, qui n'entraîne aucun embarras, le pharmacien pourra conserver pendant une année entière une huile d'autant plus sujette à s'altérer dans les flacons en vidange, que son usage est extrêmement circonscrit. Les huiles de noisette, de semences froides, si disposées à la rancidité, peuvent être conservées par le même moyen. (Journal de Pharmacie. Octobre 1815.)

Analyse d'un nouveau cachou, par M. PLANCHE,

On ignore la véritable origine de ce nouveau cachou, apporté d'Angleterre en France. Il est sous la forme de cubes de trois à quatre lignes de diamètre, d'une couleur brune à l'extérieur. A l'intérieur, il

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