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on sait, du plus ou du moins d'adresse que

l'artiste

a montré dans la construction du prisme intérieur. Si le cristal de roche n'était pas taillé dans le sens convenable, on verrait quatre images; et si les faces opposées du prisme double n'étaient pas exactement parallèles, les images seraient colorées. On sait enfin que la plus légère courbure dans les quatre surfaces des deux prismes superposés ferait changer la position du foyer de la lunette, et par conséquent celle du zéro de la division, et cela, d'autant plus que le prisme serait plus près de l'objectif. M. Jecker a évité, dans la construction de ses prismes, les trois causes d'erreurs que nous venons d'indiquer.

Ses lunettes militaires produisent un très-bon effet, tant sous le rapport de l'achromatique que sous celui de la clarté. Les montures et les autres accessoires sont parfaitement soignées.

Tout le monde connaît ses lunettes d'opéra, qui sont très-répandues dans le commerce.

Il vend la plupart de ces objets à 30 pour 100 audessous des prix les plus modérés des artistes anglais.

Ses ateliers sont situés rue de Bondy, au coin de celle de Lancry. (Bulletin de la Société d'Encouragement. Février 1815.)

ASTRONOMIE.

Des nébulosités, et de la matière nébuleuse.

Les nebulosités paraissent de deux espèces :
Les unes sont seulement une lumière blanchâtre;

on les appellé nébuleuses simples, telles que la nébuleuse d'Orion.

Les autres sont un amas de petites étoiles qu'on aperçoit avec de forls télescopes; on les appelle nébuleuses étoilées.

On suppose aujourd'hui que chaque nébuleuse étoilée est une réunion d'une multitude d'étoiles qui

ont un centre commun.

La voie lactée, par exemple, est regardée comme une nébuleuse qui renferme toutes les étoiles qui nous paraissent de première grandeur.

Le nombre des nébuleuses est très-considérable, et chacune étant supposée contenir une quantité d'étoiles, il s'ensuit que le nombre des étoiles est incalculable.

Le célèbre Herschel a avancé que les corps célestes étaient composés d'une substance particulière, qu'il croit la matière qui forme les nébulosités qu'on aperçoit dans le ciel, et qu'il appelle nebuleuse. Voici un aperçu de son hypothèse.

Cette matière nébuleuse peu condensée forme les nébulosités simples.

Cette matière plus condensée forme les nébulosités étoilées.

Encore plus condensée, elle forme les étoiles et les soleils.

Dans un plus grand état de condensation, elle forme les comètes.

Encore plus condensée, elle forme les planètes.

Cette matière, ainsi condensée à différens degrés, ⚫peut être dilatée de nouveau par la chaleur, comme

dans les comètes à leur périhélie, et passer de rechef à l'état aériforme nébuleux. (Journal de Physique. ·Janvier 1815.)

Comète de 1815.

Cette comète a été découverte par M. Olbers, le 6 mars 1815. M. Nicollet, professeur de mathématiques, a présenté à la première classe de l'Institut les élémens de l'orbite de cette comète actuellement sur l'horizon.

Elle a passé par son périhélie le 25 avril à 3 heures 6'54" après midi.

Sa distance périhélie, celle de la terre au soleil étant prise pour unité, est égale à 1,23842.

La longitude de son périhélie, comptée sur l'or

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La longitude de son noeud ascendant
L'inclinaison de son orbite sur l'éclip-

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146° 58'44"

82 47 1

44 57 25

Son mouvement héliocentrique est direct. Ces élémens ont été déterminés d'après les observations faites à l'Observatoire de Paris par M. Bouvard. Ils vérifient d'une manière satisfaisante toutes les observations qui n'ont pas été emploiées pour les calculs, mais ils ne ressemblent à aucun de ceux des comètes connues jusqu'à présent.

Cette nouvelle comète est la 118 du catalogue. Ceux qui ont une bonne vue, et qui connaissent la région du ciel qu'elle occupe, peuvent l'apercevoir sans le secours des lunettes.

Le 14 avril, sa distance à la terre était égale à 1,4585; le 2 mai elle n'était plus que de 1,4326; par conséquent la comète s'approche lentement de la terre. Mais comme, d'une autre part, elle s'éloigne du soleil, parce qu'elle a passé par son périhélie, il s'ensuit qu'elle ne deviendra pas remarquable par son éclat et sa grandeur.

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Les astronomes la verront encore pendant un mois ou deux, et cela fait espérer une série d'observations, au moyen de laquelle on pourra perfectionner les ré→ sultats que M. Nicollet vient de trouver. (Moniteur du 12 mai 1815.)

NAVIGATION.

Instrument propre à remplacer le plomb de sonde, inventé M. P. H. GAUTHIER, par lieutenant

de vaisseau.

La sonde ordinaire est un cône de plomb que l'on attache à l'extrémité d'une corde, et qu'on laisse descendre jusqu'à ce qu'il touche le fond. La longueur de la corde filée donne la profondeur du lieu que l'on veut sonder. Cette méthode, extrêmement simple, offre un inconvénient auquel on ne peut parer, qui consiste en ce que le courant ou le mouvement du bateau peuvent donner à la corde une très-grande inclinaison, et tromper ainsi sur la mesure.

et

L'instrument de M. Gauthier a l'avantage de marquer la profondeur où il est parvenu, sans donner lieu à aucune erreur, et sans arrêter la marche du

ARCH, DES DÉCOUV. DE 1815.

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vaisseau. Il est fondé sur les deux principes suivans: 1°. que les fluides pressent dans tous les sens avec une force proportionnelle à leur hauteur; 2°. que la dépression des fluides élastiques est sensiblement proportionnelle à la pression qu'ils supportent.

Cet instrument est composé d'un corps de pompe en cuivre, dont le piston doit se mouvoir par l'action de la plus légère force, comme cela a lieu dans les vases de Pascal. Ce piston porte une tige graduée, sur laquelle on a placé un curseur ou index, coulant avec une extrême douceur, et s'arrêtant au point où on le laisse. La tige se meut entre les deux branches d'une grande fourchette, fixée par des vis à la partie supérieure du corps de pompe, et passe par un trou pratiqué dans une traverse placée entre les branches de la fourchette. Cette traverse est arrêtée par deux vis qui passent à travers les branches; elle est située au-dessus du corps de pompe, à une dis tance égale à l'épaisseur du piston. Par ce moyen, on peut retirer entièrement le piston du corps de pompe, et le graisser lorsqu'il est nécessaire. La ligne de sonde est attachée à des anneaux.

Pour mettre l'air contenu dans le corps de pompe en équilibre avec l'air extérieur, on a placé sur le côté un petit robinet.

La tige est divisée en millimètres ; mais si on voulait reconnaitre sur-le-champ la profondeur à laquelle la sonde est parvenue, on pourrait la diviser en brasses, suivant une échelle décroissante, qu'on peut diviser de deux manières: 1°. en pressant le piston dans le

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