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parois de ce couloir, et les autres, mobiles, sont implantées en quelque sorte à l'arbre qui les fait mouvoir. Ces trémies se rapprochent à mesure que le blé est plus égrené. Les trémies supérieures, mobiles, sont garnies de dents, qui entrent dans les vides que forment entre elles les dents des trémies fixes inférieures. Les unes et les autres dents diminuent de grandeur dans la proportion que le grain est plus dépouillé de ses balles.

Au-dessous du couloir, on adapte le ventilateur suisse, qui achève d'enlever tout ce qui est étranger au blé. Au moyen d'une corde de renvoi, qui part d'une poulie ajustée sur l'axe de la manivelle de la machine, on communique à la manivelle de ce même ventilateur le mouvement convenable à l'un et à l'autre appareil marchant ensemble.

Afin de tirer le parti le plus avantageux de ce mécanisme, on a soin de le disposer dans une ouverture pratiquée dans le plancher supérieur d'une grange, au milieu d'un courant d'air.

Une opération préliminaire à son emploi, et qui est non moins importante, c'est la séparation des épis avec la paille, afin de pouvoir les jeter dans la caisse.

Cette nouveauté trouvera peut-être des contradicteurs ; mais quand on voudra se rappeler que les cultivateurs soigneux, avant de faire battre leurs gerbes, les font délier pour en ôter les brins de nielle et d'ivraie, on ne trouvera pas plus minutieux de couper les épis avec des ciseaux ou d'autres instrumens plus expéditifs.

Plusieurs moyens ont été proposés pour accélérer cette première opération. La Société des Arts de Carouges a pensé qu'il serait possible de hâter la sépa→ ration des épis de leur chaume, en adaptant autour d'un cuvier des dents en forme de peigne, entre lesquelles on passerait les brins de paille. En les tirant ensuite brusqueinent, les épis ne manqueraient pas de se détacher et de tomber dans le cuvier. Elle a pensé aussi que les dents pourraient être remplacées par un couteau à charnière ou à tourillon, qui serait fixé sur une planche solidement établie sur le cuvier, qu'elle traverserait de manière à en rendre le service plus commode. C'est aux personnes intéressées à adopter celui de ces moyens qui sera le plus expéditif, ou à les faire concourir l'un et l'autre au but qu'elles se proposent.

La promptitude de l'égrenage, l'avantage de ne laisser dans le blé aucune grainé étrangère ni malfaisante, méritent assurément quelque considération ; mais ce qui rendrait cette machine encore plus précieuse, serait d'éviter la perte considérable que font éprouver les ravages causés par les rats, les poules, les moineaux, les charançons et autres insectes, lorsque les gerbes séjournent dans les granges.

On va juger des bénéfices que présente la machine de M. Mairé, par la comparaison qu'il fait de son travail avec celui d'un batteur en grange. L'homme le plus robuste, en supposant qu'il puisse frapper la gerbe avec son fléau quarante fois par minute, ng peut battre et vanner qu'un setier de blé par jour j

tandis que la machine qu'il propose pourrait égrener de vingt-cinq setiers dans le même espace temps.

Quant aux frais de construction, l'auteur annonce qu'ils peuvent s'élever à 600 francs; mais on est fondé à croire que, dans beaucoup d'endroits, et surtout si les pièces étaient faites en fabrique, ce prix serait considérablement diminué.

On objectera peut-être encore que la paille n'étant point battue par la machine de M. Mairé, les bestiaux ne voudraient pas la manger; mais on répondra qu'ils ne consomment pas le tiers de ce qui leur est présenté; il est en outre très-facile de leur broyer la quantité nécessaire à leur nourriture: un moment suffit pour cela, et tous les moyens à cet égard sont bons; mais cette objection ne peut sérieusement contre-balancer les avantages qui se lient à l'adoption de cette machine. (Bulletin de la Société d'Encouragement. Juin 1815.)

Salabertrain, ou nouvel instrument pour battre tes céréales, inventé par M. SALABERT, propriétaire à Bahours (Haute-Garonne).

Cet instrument, que l'auteur appelle de son nom, un Salabertrain, est composé d'un avant-train suivi de sept cylindres en bois de peuplier ou tout autre bois léger.

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Les cylindres ont chacun six pieds de long. L'un, c'est le premier, qui roule dans un cadre particulier, a neuf pouces et demi de diamètre, et six cannelures; des six autres, qui ont seulement, cinq pouces

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de diamètre, les uns ont cinq cannelures, les autres trois. Ils sont assemblés sous deux cadres séparés.

A chaque coup, sans effort de la part du cheval, la machine acquiert une vélocité quadruple de celle qui est communiquée, avec effort, au plus petit des rouleaux usités. Elle frappe à chaque coup une superficie décuple de celle de ces rouleanx. La machine frappe, selon l'auteur, à la manière du fléau, et bonifie la paille à la manière des rouleaux.

Ce nouvel instrument est moins cher, plus simple, plus solide et plus expéditif que tous les autres instrumens de cette espèce. (Annales de l'Agriculture française. Avril 1815.)

Recette de l'eau qui a la propriété de faire périr les insectes, les chenilles, pucerons, punaises, fourmis, etc., de l'invention et de la composition de M. TATIN, botaniste-pépiniériste, etc.

Prenez :

Savon noir de la meilleure qualité.. 3 livres et demie. Fleur de soufre.....

Champignons des bois, de couches

ou autres.

3 livres.

2 livres.

Eau courante ou de pluie....... 60 pintes environ. Partagez l'eau en deux portions égales; versez-en une partie, ou trente pintes dans un tonneau grand ou petit, qui ne servira qu'à cet usage; délayez-y le savon noir, et ajoutez les champignons après les avoir légèrement écrasés.

Faites bouillir dans une chaudière la moitié ou le

reste de l'eau ; mettez tout le soufre dans un torchon

ou toile claire, qu'on liera avec une ficelle en forme de paquet, et attachez-y une pierre ou un poids de deux livres, afin de le faire descendre au fond.

Si la chaudière est trop petite, et s'il faut partager les trente pintes d'eau, on partagera de même le soufre. Pendant vingt minutes que doit durer l'ébullition, remuez avec un bâton, soit pour fouler le paquet de soufre et le faire tamiser, soit pour en faire prendre à l'eau toute la force et la couleur. Si l'on augmente la dose des ingrédiens, les effets de cette eau ainsi préparée n'en seront que plus sûrs et plus marqués.

On versera l'eau sortant du feu dans le tonneau, où on la remuera un instant avec un bâton. Chaque jour on agitera ce mélange, jusqu'à ce qu'il acquiert le plus haut degré de fétidité. L'expérience prouve que plus la composition est fétide et ancienne, plus son action est prompte. Il faut avoir la précaution de bien boucher le tonneau chaque fois que l'on remuera

l'eau.

Usage.

Quand on veut faire usage de cette eau, il suffit d'en verser sur certaines plantes, ou de les en arroser, d'y plonger leurs branches; mais la meilleure manière de s'en servir, est de faire des injections avec une seringue ordinaire, à laquelle on adapte une canule semblable à celle qu'on emploie tous les jours, avec la différence qu'elle doit avoir à son extrémité une tête d'un pouce et demi de diamètre, percée sur la

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