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la position plus ou moins rapprochée, suivant le degré de finesse qu'on veut obtenir. On répète cette opération jusqu'à trois et quatre fois, en humectant la masse broiée avec de l'eau pure.

On dit que la couleur du cinabre est tellement éclatante, qu'il faut des lunettes particulières pour distinguer ses différentes qualités sans avoir la vue attaquée.

Le plus fin sert à la fabrication de la cire à cacheter. On le mélange souvent avec du minium. (Extrait du Journal de Pharmacie. Février 1815.)

Fabrication du vermillon de la Chine.

Le vermillon, ou cinabre de la Chine, est un vermillon singulièrement atténué et dépouillé le plus possible de ses parties grossières; aussi est-il d'un rouge moins foncé, plus doux et plus pâle que celui ordinaire du commerce; très-fin, il est principalement recherché par les parfumeurs et par les cosmétistes.

Pour le confectionner, on prend le plus beau cinabre ou vermillon que l'on peut se procurer; on le broie dans le broioir en l'arrosant d'eau ; et lorsqu'il est réduit en pâte, on le jette dans un vase de porcelaine ou de faïence três-évasé, et que l'on puisse décanter avec facilité. On remplit à moitié cẽ vasė avec de l'eau bien nette, ou distillée, et remuant le bain, en tournoiant avec un bistortier ou bâton de porcelaine ou de verre; on délaie la pâte, on laisse reposer le tout un ínstant, et on décante aree,

précaution dans un second vase semblable au pre

mier.

Il se forme dans tous deux un précipité; celui resté dans le premier vase est encore grossier, et doit repasser dans le broyoir ou moulin. Le précipité du second commence à être très-fin; on le manipule avec de l'eau et le bistortier de la même manière ; et c'est en répétant les lotions et les décantations que l'on finit par obtenir le beau vermillon dit de la Chine.

Du reste, dans toutes ces opérations, il n'y a rien de perdu; au temps et au travail près, on retrouve son poids, parce que le vermillon se précipite par son propre poids, et que l'eau ne le tient pas en suspension. Une livre de cinabre doit rendre, à un peu de déchet près, une livre de vermillon de divers échantillons. (Bibliothèque physico - économique. Janvier 1815.)

6o. COLLE.

Colle de páte chinoise.

Cette méthode est très-économique, et pourrait être adoptée avec succès par les relieurs, les coffretiers et autres; elle produirait une grande diminution dans la consommation de la farine, qui forme la base de nos colles de pâte. Voici le procédé chinois :

On mêle ensemble dix livres de sang de boeuf et une livre de chaux vive, et on en forme un amal

game qui a la consistance et les propriétés de la colle de pâte, et qui se conserve sans altération, dans les grandes chaleurs, pendant sept à huit jours. Pour s'en servir, il suffit de l'étendre d'un peu d'eau. (Bulletin de la Société d'Encouragement. Septembre 1815.)

7°. CORDONNERIE.

Manufacture de souliers de M. BRUNEL, à Londres.

Dans cette manufacture, on fabrique maintenant environ cent paires de souliers par jour avec une promptitude inconcevable. La division du travail, la perfection des moyens mécaniques emploiés, et le génie de l'inventeur, peuvent seuls expliquer ce beau résultat. Nous tâcherons d'en donner une idée générale.

La semelle et le talon du soulier se coupent d'abord au moyen d'un fer de même forme, qui agit comme emporte-pièce, et on obtient une semelle en deux coups de massue cette semelle est placée ensuite dans une machine qu'un ouvrier fait aller avec le pied, et qui en perce les bords de trois rangées régulières de trous destinés à recevoir de petits clous de fer.

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Un autre ouvrier fabrique ces petits clous au moyen d'une machine qui coupe une lame de fer tendre, et en fait des pointes de la forme et de la grandeur convenable, tout en agissant avec une telle

promptitude, qu'un seul homme en fabrique jusqu'à soixante mille par jour.

Enfin une troisième machine, qu'un invalide fait marcher avec sa jambe de bois, exécute simultanément la double opération de placer le petit clou dans le trou de la semelle qui lui est destiné, et de l'y fixer en l'y enfonçant fortement, de manière que la pointe ressorte de deux à trois lignes de l'autre côté de la semelle.

Dans cet état elle est portée dans une pièce voisine, où on la fixe à l'empeigne déjà préparée, en plaçant celle-ci sur une forme sur laquelle elle est serrée au moyen de cinq à six étaux placés circulairement autour de la forme. Sur les bords de l'empeigne sont des bandes d'un cuir épais, destiné à recevoir les clous de la semelle; enfin quelques coups de marteau attachent celle-ci à l'empeigne; l'on dévisse les étaux, et le soulier sort de là dans son état de perfection.

Il semble que ces souliers ainsi faits au moyen de quelques clous seulement, et pour ainsi dire sans couture, doivent être très-imparfaits et très-peu solides. L'expérience a cependant prouvé qu'ils sont d'un très-bon usage; et comme l'inventeur a conclu avec le Gouvernement un marché pour fournir l'armée, c'est la meilleure réponse à toutes les objections que l'on pourrait faire contre son invention.

Le propriétaire n'emploie pour ce travail que des invalides, et il s'occupe maintenant à étendre sa manufacture de manière à pouvoir emploier dans peu

trois cents invalides, qui, à ce qu'il espère, lui fabriqueront mille paires de souliers par jour.

L'auteur de cette notice assure avoir vu une paire de ces souliers, et affirme que, s'ils diffèrent en quelque chose des souliers ordinaires, c'est plutôt par la perfection apparente du travail que par aucune autre particularité, et qu'il est impossible, entre autres, de deviner, à l'examen le plus attentif, que l'empeigne n'est pas cousue, mais clouée à la semelle.

Cette manufacture est située sur la route de Chelsea immédiatement de l'autre côté de BatterseaBridg. (Bibliothèque britannique. Mars 1815,)

8. COULEURS.

Couleur verte économique de M. BARTH, d'Osnabruk.

Faites bouillir, pendant une demi-heure, dans suffisante quantité d'eau, trois onces d'écorce de quercitron avec quatre onces d'alun; précipitez par l'alcali, et édulcorez convenablement le précipité.

Mettez dans un vase deux onces de bleu de Prusse, versez-y dessus de l'acide sulfurique à 40 degrés; après quelque temps, lorsque le mélange aura été mis à digérer lentement, on observera que l'alumine du bleu de Prusse est dissous; on édulcore bien ce précipité. Ensuite on met dans un autre vase une livre et plus de terre de pipe délaiée, et on mêle avec cette terre autant de précipité jaune et bleu qu'il est nécessaire pour produire la nuance désirée. On ob

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