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sée de quatre tables placées à la suite l'une de l'autre, et le cendrier se trouve dans l'espace compris entre la grille et le fond du cylindre ou tuyau horizontal. A l'extrémité du fourneau est adapté un tuyau coudé de fonte, servant de cheminée; il s'élève de neuf pieds environ au-dessus du foyer. L'eau destinée à fournir la vapeur entoure le fourneau, et la vapeur se répand dans l'espace vide de la chaudière. Celle-ci est percée de quatre tubulures ou orifices supérieurs, dont deux, situés à ses extrémités, portent deux soupapes de sûreté, et les deux autres reçoivent les cylindres ou tuyaux.

L'appareil est monté sur un chariot à quatre roues, composé de deux fortes jumelles plus longues que la chaudière, et sur lesquelles il est fixé au moyen de quatre patins boulonnés. Lè mouvement est imprimé au chariot par deux paires de manivelles, appartenant chacune à l'un des cylindres; elles font tourner deux roues de trente dents, qui engrèneut une roue de soixante dents, dont l'axe porte à chacune de ses extrémités deux roues à dents très-fortes, qui s'engagent dans une crémaillère établie sur toute la longueur du chemin. Ce sont ces dernières roues qui font avancer le chariot, ainsi que la charge qu'il traîne; les quatre autres roues qui soutiennent la machine ne sont point dentées, et roulent sur une bande de fonte. Toutes ces roues sont en fonte de fer, montées sur des axes qui roulent dans des collets fixés sur les jumelles du chariot.

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Les cylindres et leurs pistons sont semblables à

ceux des machines à vapeur connues; mais le régulateur en est entièrement différent. Il se compose d'un robinet percé dans deux directions telles, que, dans une de ses positions, il donne accès à la vapeur de la chaudière dans le cylindre; et dans l'autre, il permet à la vapeur, qui a fait descendre le piston, de s'échapper par un tuyau vertical; le passage des robinets d'une position à l'autre est déterminé par un mécanisme très-simple.

Au-dessous des robinets que nous venons de décrire sont placés d'autres robinets simples, qui couvrent ou interceptent le passage de la vapeur dans le cylindre. Ces deux robinets portent, comme les premiers, des manivelles liées par une barre horizontale ; et, à l'aide d'un manche fixé au milieu de la longueur de cette barre, on ouvre ou ferme les deux robinets à la fois.

Comme une partie de la vapeur qui s'échappe des cylindres se condense en passant à travers le tuyau vertical, et que l'eau qui en résulte pourrait s'amasser dans le tuyau horizontal inférieur : on a ajusté audessous de ce tuyau un petit canal de décharge, qui s'étend le long de la chaudière et va verser l'eau audehors.

La bouche du fourneau est fermée par une porte à bascule, et le cendrier est toujours ouvert. Lorsqu'on veut ralentir l'évaporation, on ouvre la porte du fourneau qui, étant rabattue, ferme le cendrier et permet à l'air de passer sur le feu.

La vapeur agissant par son expansion, il fallait éviter les causes de condensation dans les cylin

dres; pour cet effet, on les a plongés, autant que possible, dans la chaudière, et on a garni la partie supérieure d'une enveloppe peu conductrice de la chaleur. On a aussi enveloppé la chaudière d'un ton neau, qui laisse un intervalle d'un pouce environ entre le bois et la chaudière.

Cette machine est emploiée pour le transport du charbon de terre de Middleton près Leeds. Elle traîne à sa suite trente chariots chargés de sept milliers de charbon environ, et elle leur fait parcourir trois mille et demi anglais par heure. Ces chariots sont attachés par des chaînes à la suite les unes des autres, et à la machine. Ces liens flexibles ont été choisis pour que la machine soit peu chargée en commençant son mouvement.

Les' chariots sont montés sur quatre roues sem→ blables à celles de la machine, et roulent de la même manière dans des limandes de fonte; ils sont garnis d'un fond à bascule qu'on ouvre pour laisser tomber te charbon.

Lorsque les chariots sont vides, la machine les reconduit à la même place, et pour cela il faut qu'elle marche en sens contraire de son premier mouvement; mais, comme sa masse est trop considérable pour qu'on puisse facilement la retourner, on a préféré lui faire pousser tous les chariots, et déterminer son mouvement rétrograde par un changement dé situa-' tion de quelques parties du mécanisme régulateur.

En avant de la machine, on a placé une caisseestinée à contenir le charbon qui sert à alimenter le

fourneau. La planche du fond fait une saillie en de hors, et sur son extrémité se place un homme chargé de diriger le feu. A l'autre extrémité de la machine est une petite bache dans laquelle est plongée une pețite pompe servant à injecter l'eau dans la chaudière, et à remplacer celle qui est réduite en vapeur, Le piston de cette pompe est mu par le va et vient dy régulateur.

D'autres détails, accompagnés d'une planche, se trouvent dans le Bulletin de la Société d'Encoura gement. Avril 1815.

Cric perfectionné, et machine propre au com→ mettage des cordes; par M. MARTIN, serrurier mécanicien, rue d'Enfer, n° 76.

On connaît l'utilité du cric pour soulever de grands fardeaux avec peu de peine; mais pour que cet instrument remplisse bien son objet, il faut qu'il soit très-solide et d'un service facile,

En 1812, M. Martin, serrurier-mécanicien, présenta au bureau consultatif des arts et manufactures un cric perfectionné, dont un modèle est déposé au Conservatoire des arts et métiers.

On y remarque une combinaison de roues et de pignons dentés, plus solides qu'on ne les fait ordinairement, et au moyen de laquelle un seul homme peut élever jusqu'à 30,000 kilogrammes. Ce cric de M. Martin a été emploié aux travaux du Louvre, et a servi à élever et à mettre en chantier des pierres du plus gros volume, sans qu'il soit arrivé aucun

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des accidens que les ouvriers avaient à redouter en faisant usage des anciens crics.

M. Martin avait aussi présenté au même bureau, le modèle d'une machine propre au commettage des cordes, composée de quatre torons, où l'on remarque que chacun des crochets auxquels on fixe les torons pour les tordre séparément, à mesure qu'ils se réunissent pour former la corde, peut tourner plus ou moins vite, et même en sens contraire des autres à volonté.

Par ce moyen, le cordier est le maître de donner plus ou moins de tors à chaque toron, et même de détordre ceux qui seraient trop tordus, et par-là de fabriquer une corde unie, où tous les torons qui la composent sont également tendus, et forment un faisceau dont tous les fils concourent en même temps à résister à l'effort qui tend à les rompre.

Ces deux perfectionnemens, dont l'un intéresse la sûreté des ouvriers emploiés à remuer de gros fardeaux, et dont l'autre peut concourir à l'avancement de l'art de la corderie, ainsi que l'ont affirmé plusieurs cordiers présens aux expériences, ont valu à M. Martin, de la part du gouvernement, un encouragement de la somme de 500 fr. (Bulletin de la Société d'Encouragement. Octobre 1814.)

Encliquetage particulier inventé par M. Doвo, ~-mécanicien, rue de Charonne, n°89, à Paris.

Cet encliquetage, que l'on peut considérer comme un nouvel élément de machine, se compose d'un

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