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vrant d'un vernis composé d'une once de gomme élastique coupée en petits morceaux, et qu'on fait dissoudre dans huit onces d'huile de térébenthine; lorsque la dissolution est presque achevée, on jette la gomme dans une chaudière avec deux livres et demie de vernis d'huile de térébenthine, et on laisse bouillir le tout à petit feu jusqu'à ce que le mélange devienne épais et visqueux; ensuite on le passe à travers une toile, et on le laisse refroidir.

Quand on veut se servir de ce vernis, on le fait chauffer, on y trempe la toile ou le coutil, en ayant soin de le bien presser, pour qu'il soit parfaitement imbibé, après quoi on l'étend dans un châssis pour le faire sécher à l'ombre.

Cette opération étant achevée, on passe une couche de vernis avec un pinceau, et on fait à l'un des coins du matelas une ouverture destinée à recevoir un tuyau en cuivre, dont l'extrémité est taraudée, et qui est garni d'un robinet: à l'aide d'un soufflet ordinaire, on introduit dans le matelas la quantité d'air nécessaire pour le gonfler, et on ferme le robinet.

Ensuite on applique une nouvelle couche de vernis lorsque la première est bien séchée. Il faut aussi avoir soin de couvrir toutes les coutures, afin que le matelas soit parfaitement à l'épreuve de l'air. Ce vernis sèche lentement, mais il est très-élastique, et ne se gerce ni ne se détache.

Si l'on pratique deux ouvertures dans le matelas, on peut y établir un courant d'air, et le vernis séchera d'autant plus promptement. Le matelas ainsi préparé

est lavé avec de l'eau, et les endroits qui n'auraient pas été bien couverts sont réparés.

Ces nouveaux matelas sont plus élastiques, plus légers, et d'un transport plus facile que les matelas ordinaires; on peut leur donner le degré de dureté qu'on désire, en y introduisant plus ou moins d'air, qu'on renouvelle aussi souvent qu'il est nécessaire; ils sont à l'abri des teignes et d'autres insectes, ne forment point de plis, parce que l'air y cède à tous les mouvemens du corps, et ne perdent jamais leur élasticité. On conçoit qu'ils n'ont besoin d'être ni cardés, ni battus, ni retournés. (Bulletin de la Société d'Encouragement. Septembre 1815.)

25°. MINES.

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Appareil destiné à renouveler l'air des mines, emploié en Écosse, décrit par M. Th. THOMSON.

Cet appareil se compose de deux tubes carrés et accolés en bois, placés verticalement et séparés par un compartiment percé d'un certain nombre d'ouver tures obliques. L'un de ces tuyaux, qui pénètre dans le puits de mine, est surmonté d'une trémie à orifice étroit; l'autre tuyau reçoit un tube horizontal qui aboutit à la galerie qu'on veut aérer. Un courant d'eau est disposé pour alimenter la trémie, et pour traverser le tuyau ; cette eau tombe au fond du puits, d'où elle est retirée par les pompes. Dans son passage rapide à travers le tuyau, elle occasionne un courant d'air qui permet à l'air vicié de s'échapper par les ouvertures

pratiquées dans le compartiment, et qui communiquent avec le tube horizontal.

Il faut que l'eau ait une vitesse considérable pour opérer cet effet convenablement; l'orifice de la trémie doit être proportionné à la quantité qui doit s'écouler dans un temps donné. Dans cette machine, il avait trois pouces de diamètre; les tuyaux avaient trois à quatre pouces sur chaque face, la chute était de treize brasses.

Cet appareil est préférable à celui qui agit par pression et qui force l'air frais de pénétrer dans la mine; son mode d'action est entièrement différent des moyens usités, mais il n'en est pas moins digne de l'attention des houilleurs. (Annals of chemistry, elc., par Th. Thomson. Année 1814.)

24°. MOIRÉ MÉTALLIQUE

de M. ALLARD.

M. J. J. Allard, de Bruxelles, a présenté à l'Institut des feuilles métalliques chatoyantes, dont plusieurs étaient revêtues de vernis transparens diversement colorés. MM. Monge, Thenard et GayLussac ont été chargés, par la classe des sciences physiques et mathématiques, de lui en faire un rapport.

Il résulte de ce rapport que M. Allard, voulant se réserver le secret de sa découverte, n'a point accompagné son moiré métallique d'aucune description; mais il a déclaré qu'il l'obtenait par des procédés électro-chimiques, et il s'est offert de faire,

devant les commissaires, des expériences, afin que l'on pût juger de l'importance de sa découverte.

Ces expériences ont eu lieu dans le cabinet de physique de l'école polytechnique. M. Allard a montré aux commissaires les divers ingrédiens qu'il emploie, et il a fait, en leur présence, des moirés, en très-peu de temps, entièrement semblables à ceux qu'il a présentés à la classe. La communication que M. Allard a donnée aux commissaires, de ses procédés, a fourni à ces derniers l'occasion de les simplifier et de les rendre plus économiques.

Ce moiré métallique, présentant sous chaque inclinaison un mélange nouveau et bizarre de surfaces obscures et très-éclatantes, et pouvant se conserver sous des vernis transparens, ou des verres colorés qui en varient beaucoup les effets, il paraît qu'il pourra devenir un objet de luxe et d'ornement, surtout entre les mains d'un fabricant de tôles vernies.

Sous le rapport de la science, le moiré métallique offre un fait très-curieux; mais les commissaires ont pensé qu'il ne leur est pas permis d'entrer dans de plus grands détails, et se bornent à proposer à la classe de remercier M. Allard pour la communication qu'il lui a faite. La classe a approuvé ces conclusions. (Moniteur du 3 octobre 1815.)

25°. MOULINS.

Moulin hydraulique et perpétuel à double piston, destiné à faire monter l'eau du fond même d'un puits, pour servir à l'irrigation, ainsi qu'aux usages économiques, par M. DEnis de Mont

FORT.

M. Denis de Montfort a vu, dans différentes contrées de l'Allemagne, et dans les sables du Doornegat, au milieu des dunes de Dunkerque, des moulins hydrauliques, de petite dimension, de l'exécution la plus simple, de l'entretien le moins coûteux, et qui, faisant marcher deux pistons, pouvant s'élever sur la mardelle d'un puits comme sur le faîte d'une maison, fait monter les eaux à volonté.

Indépendamment de sa cage, ce moulin consiste en une chape mobile et tournante à tout vent, d'après l'impulsion même des ailes, qui peuvent être verticales ou horizontales. Cette chape porte l'arbre sur lequel s'engagent, dans les coudes d'une manivelle, les montans de deux pistons, qui plongent chacun dans leur corps de pompe. La chape coule circulairement sur la plate-forme du moulin; elle est munie de quatre ou six tasseaux de gayac ou d'autre bois dur, bien chevillés, et qui coulent dans une rainure échancrée et évidée dans la plate-forme elle→ même.

Ce mécanisme est susceptible de recevoir quelque modification. Qu'on suppose un puits muni de sa

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