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dans laquelle l'eau est tenue en ébullition; la vapeur de cette eau, en pénétrant dans le cuvier, suffit pour échauffer la lessive et pour la rendre propre à dissoudre le noir d'imprimeur.

On laisse le papier tremper dans cette lessive chaude pendant cinq à six heures, au bout desquelles il sera complètement débarrassé du noir d'imprimeur. Ensuite on le soumet à l'action du cylindre raffineur, et on le traite à la manière ordinaire. ( Bulletin de la Société d'Encouragement, Décembre 1814.)

27°. PLATINE

Manière de traiter le platine pour en former des vases, capsules, etc., par M. LEITNER, de Vienne.

L'auteur commence par dissoudre le platine à chaud dans l'acide nitro-muriatique (eau régale). En traitant cette dissolution concentrée par l'ammoniaque, on obtient du muriate ammoniacal de platine, Le précipité, bien édulcoré, est calciné sous la moufle, jusqu'à ce que le muriate d'ammoniaque se soit évaporé, sans que le platine puisse s'agglomérer.

M. Leitner essaya de couvrir de ce platine ainsi purifié une bande de papier épais; il donna plusieurs couches successives, jusqu'à ce que l'épaisseur du pla¬ tine fût égale à celle du papier. L'ayant placé ensuite sur une capsule de biscuit, il le porta dans un four à porcelaine, où il fut exposé à une chaleur de 155 degrés du pyromètre de Wedgwood. Le papier se

consuma,

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et il resta une feuille de platine susceptible d'être étendue au marteau, et même d'être laminée, L'auteur fabriqua de cette manière des anneaux ét autres objets de bijouterie, qui réussirent parfaitement, et qui prirent un très-beau poli.

M. Neker Saussure s'est servi d'un moyen sèmblable pour faire des chaînes de montres et d'autres objets de bijouterie.

Enfin, M. Leitner essaya de verser la poudre de platine, étendue et broyée avec de l'huile de térében thine, dans des moules de papier ou de cire, pour en former de petites plaques, en plaçant le moule sur du papier non collé, plié en plusieurs doubles, afin que l'huile puisse s'y imbiber. Ces plaques peuvent être également étendues au marteau, et même frappées au balancier, pourvu que le platine emploié à cette opération soit bien pur, sans quoi il devient aigre et cassant. (Bulletin de la Société d'Encou ragement. Juillet 1815.)

Manière de faire fondre un fil de platine, par le

docteur MARCET.

M. Marcet a fait fondre un fil de platine, au moyen d'un jet de gaz oxigène traversant la flamme d'une lampe ordinaire à esprit-de-vin. Le jet était produit par la pression d'environ 18 pouces d'eau, qui tombait dans le réservoir contenant le gaz. La combustion de l'esprit de vin ne paraissait guère plus lumineuse qu'elle ne l'est par l'action du chalumeau ordinaire; mais lorsqu'on plaçait un fil de platine

dans le jet, il y acquérait une splendeur telle, qu'on pouvait difficilement le fixer, et il ne tardait pas à s'agglomérer en un bouton plus ou moins gros, selon le diamètre du fil, et on le voyait même scintiller par intervalles. On cherche, en tâtonnant, le lieu de la flamme où l'intensité de la chaleur est la plus grande, et on réussit mieux en Jui présentant le fil en lang qu'en travers.

Le platine ainsi refondu devient susceptible d'être tiré à la filière en fil excessivement fin, en le logeant dans un fil d'argent beaucoup plus gros, qu'on tire avec lui, et dont on le dégage en faisant dissoudre l'argent par l'acide nitrique.

Ce procédé ingénieux a été imaginé par le docteur Wollaston, et exécuté à Londres sur le platine fondu au chalumeau par le docteur Marcet. ( Bibliothèque britannique. Juillet 1815.)

28°. PLOMB.

Composition du plomb de la Chine, servant aux boites à thé, par M. THOMSON.

M. Thomson a trouvé ce plomb allié avec de l'étain dans la proportion de 95,8 de plomb, et de 4,2 d'étain. On sait que l'alliage de l'étain donne plus de dureté et de ténacité au plomb, et le rend moins nuisible à la fabrication des vases domestiques. Voici la manière pratiquée par les Chinois pour fabri quer les feuilles de plomb.

On prend deux tuiles larges et plates, qu'on double

intérieurement d'un papier très-épais; après les avoir placées l'une sur l'autre, l'ouvrier les ouvre un peu à l'un des angles, et y verse la quantité de plomb nécessaire pour former la feuille; ensuite il les presse fortement avec le pied. Pour prévenir l'oxidation du métal, on emploie une espèce de résine nommée dummer. Les boîtes à thé, qui ont une apparence cristallisée, et qu'on nomme feuilles de bambou sont faites en étain par le même procédé. (Bulletin de la Société d'Encouragement, Septembre 1815.)

29°. PYROPHORE.

Pyrophore, ou moyen de défense générale.

Cette machine est applicable, selon l'auteur, en vingt-quatre heures, à toute ville, commune, route, passage ou défilé qu'on veut défendre contre l'invasion,

Elle se compose d'une boîte carrée, contenant cin→ quante livres de poudre à canon, et qui s'ouvre par un couvercle à coulisse. Lorsque cette boîte est rem→ plie et qu'on veut l'emploier, on la place de manière à ce que le tiroir se trouve dessous. Ce tiroir est armé d'un crochet destiné à le faire ouvrir lorsqu'il en est besoin.

Au milieu des deux côtés du pyrophore se trouve un anneau sûr et fortement fixé. A ces deux anneaux on attachera une corde ou chaîne proportionnée en force au poids du pyrophore chargé. Cette corde ou chaîne sera à cet effet garnie, à chaque bout, d'un crochet également solide.

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Cette corde ou chaîne, qui roule sur deux poulies fixées aux extrémités de la première batterie, tirée par les artilleurs, enterrée dans le foyer, conduit le pyrophore jusqu'à l'endroit où se trouve une grille, qui, ayant arrêté le crochet du tiroir, fait ouvrir la boîte, d'où s'échappe la poudre qu'elle contient. Cette poudre, ainsi versée dans un entonnoir, tombe surle-champ au point où doit se faire l'explosion.

Supposons actuellement qu'on ait à défendre une brèche, un fossé ou un passage de cent toises de longueur, de dix pieds de large et d'autant de profondeur.

En admettant que l'explosion de cinquante livres de poudre, comprimée par les parois du fossé et dirigée en ligne latérale par cette compression, doit couvrir de feu le tiers de cette étendue et détruire l'ennemi qui se présenterait sur cette portée, alors cent cinquante livres de poudre, servies à la fois par trois batteries, défendront toute la surface du fossé, si le front de l'ennemi le rendait nécessaire.

En admettant encore que les artilleurs sont enterrés à soixante toises de la ligne donnée et à dix pieds de profondeur, ils ne doivent éprouver aucun effet fâcheux de l'explosion, et en conséquence c'est à soixante toises de cette ligne qu'on pourra placer le føyer des opérations. S'il en était autrement, on pourrait reculer ou enfoncer davantage les ouvriers.

On creusera donc à soixante toises, plus ou moins, de la ligne à défendre, un fossé de dix pieds de profondeur et de vingt pieds carrés, que nous nommons

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