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foyer, parce qu'il sera le centre où aboutissent tous les rayons de défense; c'est là que manoeuvrent les ouvriers qui défendent le fossé.

On creusera ensuite dans trois directions différentes des fossés de cinq pieds de profondeur, s'il est néces→ cessaire, et assez larges pour que les ouvriers y puissent marcher aisément, soit sur des madriers qu'on y aurait placés, soit sur des roues y adaptées; la qualité du terrain et les facilités locales doivent décider du choix des moyens.

Aux deux extrémités du premier rayon seront fixées en maçonnerie deux potences en fer, portant. chacune une poulie sur laquelle doit rouler le cable attaché à la boîte pyrophorique. La même chose sera pratiquée sur les deux autres rayons ou lignes.

Sur chacun des trois rayons sera placée, à une cer taine hauteur, une barre d'arrêt destinée à saisir, au passage du pyrophore, le crochet adapté au tiroir. La force qui tire d'un côté la boîte pyrophorique, et la barre qui retient de l'autre le tiroir à coulisse, font ouvrir le pyrophore et tomber la poudre qu'il con

tient.

Il faut que la distance entre les barres d'arrêt et les poulies soit au moins double de la longueur du pyrophore, sans cela, le tiroir n'ayant pas tout son déve→ loppement, le pyrophore retiendrait une partie de la poudre qui doit aller tomber dans les trois gouttières, et l'explosion pourrait alors faire allumer le reste de poudre là où il nuirait au lieu de servir.

Les trois gouttières sont destinées à recevoir la

poudre au moment où elle est versée dans les trois entonnoirs, et à la conduire par un détour jusque dans le fossé de défense, et aux points où elle doit s'enflammer. L'inclinaison des gouttières ou entonnoirs seront ou en maçonnerie, ou en fonte, ou de toute autre matière que les localités fourniront; cette inclinaison sera aussi rapide que possible. On peut détourner un peu la gouttière, pour éloigner le fort de l'explosion du lieu où le terrain aurait été un peu creusé par le fouillement des terres, et la déterminer sur un point plus solide.

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Quant à la manière de fournir le feu nécessaire pour enflammer la poudre, le choix doit être laissé au chef des ouvriers. Il est même sage de ne la faire connaître qu'au moment où l'on veut s'en servir, Nous en allons cependant indiquer une que nous croyons suffisante,

On établira dans le fossé, aux points où la poudre doit tomber, un grapin en fer, fixé dans le terrain par une maçonnerie, et contenant une corde toujours allumée, comme celles emploiées par les artificiers. On sait que le plâtre emploié entre des pierres en contracte la dureté en cinq minutes de temps, et qu'il n'y a aucun danger à craindre de ces maçon, neries.

Nous renvoyons, pour le reste des détails, à la brochure intitulée : Pyrophore ou Moyen de défense générale, par un garde national : 20 pages grand in-8°. avec une planche. Paris, DondeyDupré, 1815.

30o. RÈGLE.

Règle à calculer, emploiée en Angleterre, fabri quée par M. JONES, ingénieur.

Ces deux règles semblent ne plus rien laisser à désirer sous aucun rapport, et peuvent également servir aux savans, aux ingénieurs, aux négocians, aux ouvriers, etc. A Londres, on en voit déjà beau❤ coup à la bourse et dans les ateliers; elles sont d'ail→ leurs portatives et supérieurement bien divisées. On fait par leur moyen, et en un instant, des multiplica tions et des divisions, même en nombres fractionnaires; on fait même des règles de trois complexes, par une seule opération aussi prompte que simple. On extrait les racines des nombres, et on les élève à toutes sortes de puissances; enfin on résout des triangles.

Tout cela se fait au moyen d'une règle de buis, plate et étroite, d'un pied de long, en dedans de laquelle est une petite règle glissante qui porte, ainsi que l'autre, de certaines divisions.

On sait que, par le moyen des logarithmes, toute multiplication ou division est réduite à une simple addition. Les deux règles sont construites et divisées d'après ce principe. En avançant ou reculant la règle mobile ou glissante, on ne fait autre chose que d'ajou ter ou soustraire les nombres gravés sur l'une et sur l'autre, et par conséquent d'exécuter toute espèce de règle arithmétique.

Voici la division de la machine:

L'une des faces de la règle contient quatre échelles de même grandeur.

L'échelle supérieure présente deux parties bien distinctes, qui sont indiquées par la répétition des mêmes chiffres, à l'exception des deux derniers, dont l'un est 1, et l'autre est 10. Ces deux parties sont égales en longueur, et divisées de la même manière; cha→ cune contient neuf divisions principales, marquées par les chiffres à 9. La première, comprise entre 1 et 2, a cinquante subdivisions; les deux suivantes en ont chacune vingt; les six suivantes sont subdi visées en dix parties.

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On remarquera aussi que l'intervalle de 1 à 2 est égal en longueur à ceux de 2 à 4, de 4 à 8, de 8 à 16, et ainsi de suite; d'où il résulte que le n°. 10 est à la moitié de l'échelle.

La règle glissante est divisée de la même manière, et sans aucune différence, tant en haut qu'en bas.

La partie inférieure de la règle contient neuf divi sions principales, dont la première est subdivisée en cent parties, les deux suivantes en cinquante, les deux suivantes en vingt, et les quatre dernières en dix. Chacune de ces divisions principales est double en longueur de celles qui sont indiquées par les mêmes numéros dans les trois échelles supérieures, de ma nière que le n° 2 de cette échelle répond au no 4 des échelles supérieures, le n° 5 au 9, le n° 4 au n° 16, et ainsi de suite jusqu'à la fin, qui coïncide avec celle des autres divisions.

Il suit de là que cette échelle donne les racines

carrées des nombres qui sont marqués au-dessus; on les obtient immédiatement sans mouvoir la règle glissante, et dans l'état primitif, tous les nos répondant les uns aux autres. L'élévation aux puissances étant l'inverse de l'extraction des racines, il faut, pour avoir le carré d'un nombre simple ou complexe, regarder sur le bord inférieur de la règle glissante audessus du nombre marqué dans l'échelle inférieure. Il résulte de tout cet arrangement que,

1°. Pour faire une division, il faut amener le même n° 1 sous le diviseur; le quotient se trouve marqué sur la règle mobile au-dessous du dividende.

2o. Pour faire une multiplication, il suffit d'amener le n° 1 de la règle mobile sous l'un des facteurs; le produit se trouve marqué au-dessus de l'autre dans l'échelle supérieure.

3o. Pour faire une règle de trois, il faut amener le premier terme pris dans la règle mobile sous le second pris dans l'échelle supérieure, et le terme cherché se trouvera sur cette dernière, au-dessus du troisième terme.

L'espace nous manque pour donner d'autres exemples plus compliqués; on les trouvera avec d'autres détails, et accompagnés d'une planche dans le cahier ci-dessous indiqué du Bulletin d'Encouragement.

Il est à désirer que cette règle devienne d'un usage tout-à-fait populaire, et que le prix en soit mis à la portée de tout le monde, sans cependant négliger la parfaite division, faute de laquelle cet instrument serait absolument inutile.

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