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nulles. Les escomptes de bons royaux, qui étaient en 1835 de 32,665,000 fr., n'ont plus été en 1836 que de 25,973.000 fr. ; c'est une preuve de la prospérité du Trésor, qui place ses bons à 2 p. cent, tandis que la Banque n'escompte qu'à 4 p. cent.

Les prêts sur fonds publics à échéances déterminées sont demeurés à peu près stationnaires. Ils n'ont varié que de 15,500.000 fr. à 13.252,000 fr.; mais

les prêts sur fonds publics à échéances

indéterminées se sont successivement élevés de 12 millions à 39, puis à 77 millions. Cependant, en 1836, ils n'ont jamais dépassé un maximum de 32 millions. La prudence commande de restreindre ces prêts dans de justes limites; le conseil de la Banque ne permettra jamais qu'ils prennent une extension dangereuse.

Sur 406,187 ellets escomptés dans l'année, il s'en trouve 254,636 d'une valeur inférieure à 4,000 fr., un seul effet de 200 fr. est resté en souffrance. L'absence de sinistres doit être attribuée non-seulement aux circonstances, mais encore à la prudence du commerce : malgré la grande extension des affaires, il les a, en général, dirigées avec une sagesse qui mérite d'être signalée.

Le mouvement général des billets s'est élevé,

En 1836, 19,059 actions ont changé de propriétaires, et 48,841 actions n'ont pas été déclassées.

9. Rome. Troubles. La fête des Moccoli a failli amener les plus tristes résultats. Lorsqu'à la nuit tombante on alluma les bougies pour enterrer le car

naval, suivant l'usage, le peuple s'a

meuta et manifesta son mécontentement par des cris et des sifflets. Ceux qui applaudis ; ceux qui résistaient, au concriaient avec le peuple étaient vivement

traire, voyaient leurs maisons assaillies à coups de pierre. Une demi-heure après ce vacarme, la populace se mit à attaquer les boutiques et à briser les lanternes, et ne se retira que devant plusieurs charges de cavalerie, laissant la place couverte, non pas de morts et de blessés, mais de chapeaux et de manteaux. Il n'y a eu que quelques coups de donnés. Le peuple, de son côté, se croyait dans son droit, parce qu'on lui avait, sans raison, interdit les plaisirs du carnaval, sans étendre cette défense aux villes de province.

La police de Rome a promis une forte récompense à celui qui découvrirait l'autour d'une pasquinade fort offensante pour le Pape.

Il paraît qu'à l'occasion de la défense qu'avait faite sa Sainteté de laisser paraître les masques dans les rues de Rome pendant le carnaval, on a tracé sur la statue de Pasquin un croLe mouvement général des espèces quis à l'encre noire, dans lequel le

En 1835,
En 1836, à

a été,

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à 4,271,000,000 f.
4,723,000,000

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En 1835, de..

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617,000,000 f. En 1836, de.. 662,000,000 Le total des virements s'est élevé, En 1835, à. 2,851,000,000 f. En 1836, à. 2,658,000,000 Finalement, dit le rapport, le mouvement général des caisses s'est élevé, en 1836, à 8,043,000,000 f., c'est-à-dire à 348 millions de plus qu'en 1835.

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Deux comptoirs ont été établis, l'un à Reims, l'autre à Saint-Etienne. Le premier a donné quelques bénéfices, et le second une perte, mais faible. Le conseil pense que l'on ne peut fonder encore aucune opinion sur ces débuts; il faut attendre le résultat de 1837.

Au 1 janvier de l'année dernière, 3,955 actionnaires possédaient les 67,900 actions de la Banque, Au 1er janvier de cette année, 3,921 actionnaires figurent comme possédant ces mèmes actions.

Saint-Père était représenté boxant avec le chef de la Jeune-Italie; les témoins du premier étaient don Carlos et don Miguel; ceux de l'autre, lord Palmerston et M. Thiers. Le dessin représentait le moment où le Saint-Père, ayant déjà reçu plusieurs coups de poings, et son visage étant tout en sang, l'empereur d'Autriche paraissait tout-à-coup sur le terrain, mettait fin au combat en donnant un coup de pied au Pape, et en lui disant: Masqué ou non masqué, tu ne reçois que des coups.

10. Paris. Cour d'assises. Affaire du journal le Siècle.

Nos lecteurs se rappellent que, le 7 janvier dernier, la cour d'assises fit comparaître devant elle les gérants responsables du Courrier français et du Siècle, accuses d'avoir, dans des articles différents publiés le surlendemain de l'at

tentat de Meunier, fait remonter jusqu'au roi la responsabilité des actes de son gouvernement.

Le gérant du Courrier français, qui comparut seul, fut acquitté par le jury. M. Dutacq fut condamné par défaut à deux mois de prison et 2,000 fr. d'amende (minimum de la peine).

M. Dutacq, opposant à cet arrêt, se présente devant la cour; il est assisté de Me Odilon Barrot, son défenseur.

Le greffier donne lecture de l'article incriminé, publié le 30 décembre en ces termes :

• La constitution avait prétendu assigner des limites à tous les pouvoirs qu'elle constituait; elle avait tracé comme autour d'eux un cercle où leur action devait se renfermer, et toute précaution semblait avoir été prise pour qu'en cela, comme en tout le reste, sa volonté fût faite. Mais soit qu'elle eût été imprévoyante sur un point ou méprisée sur tous, il est visible que l'un des pouvoirs qu'elle voulait contenir s'est échappé de la sphère constitutionnelle par la tengente diplomatique. Libre aujourd'hui dans ses mouvements par suite de la position excentrique qu'on lui a laissé prendre, et irresponsable par sa nature, il est tout simple qu'il ait attiré à lui tous les autres pouvoirs, et qu'il les force de se mouvoir dans son orbite. Qu'en est-il résulté? C'est qu'il s'est désigné par là aux coups des factieux et des assassins, tandis qu'il fût resté hors de leurs atteintes, s'il n'eût pas quitté la sphère élevée où l'avait placé la constitution; c'est que les ministres, véritables auteurs des fautes politiques qu'ils ont conseillées, échappent à la responsabilité qui devrait les frapper; c'est qu'on a cessé de voir un remède à la situation de la France dans la chute d'un ministère; c'est que le gouvernement représentatif n'est plus qu'une représentation du gouverne

ment. »

M. l'avocat-général Plougoulm pense que le sens de l'article est tellement clair qu'il n'est pas besoin de développements pour en démontrer la culpabilité, et appeler sur la personne de l'éditeur responsable une condamnation sévère.

Me Barrot, avocat de M. Dutacq, regarde la question comme fort grave, et dit que la coopération personnelle du roi aux actes de son gouvernement con

stitutionnel, dont les ministres sont seuls responsables, pourrait offrir de grands dangers.

«Les journaux de l'opposition dynastique dévoués au maintien de la dynastie n'ont jamais voulu jeter sur le pouvoir royal aucun blâme; ils n'ont voulu donner qu'un avertissement salutaire tout dans son intérêt; c'est ce qu'expli que l'acquittement du Courrier français, poursuivi pour le même délit que l'of reproche au journal le Siècle.

» On a pu trouver un indice de la coopération personnelle du roi dans cette lettre remarquable où, faisant ses adieux à la diplomatie européenne, M. le prince de Talleyrand déclare qu'il n'a eu d'autre mérite dans toutes ses combinaisons diplomatiques, que de deviner la pensée du roi. Il n'y est pas dit un mot, ni du ministère, ni de l'opinion publique du pays. Cette lettre, dit Me Barrot, est un anachronisme. Il semble que ce soit une lettre de démission adressée par Louvois à Louis XIV.

» On a vu M. Martin (du Nord) dans ses réquisitoires, MM. Ræderer et Capefigue dans leurs brochures, faire honneur au roi de son action gouvernementale. Enfin, l'ordre d'enlèvement du prince Louis Bonaparte transmis à Strasbourg, et loué dans le Moniteur lui-même, comme émanant d'une auguste volonté supérieure, n'est-il pas une preuve suffisante de cette funeste disposition des organes du gouvernement à personnifier dans la personne du roi, leur propre systéme, leurs propres fautes?

» Ainsi, il y a, dans les ministres et dans tous les délégués du pouvoir exécutif, une tendance funeste à personnifier le système du gouvernement dans la personne de Louis-Philippe. Ce n'est pas nous, l'opposition, qui avons «< mis la personne du roi en dehors de la fiction représentative » ; c'est le ministère, qui ne se sentant pas assez fort, et dans un intérêt d'égoïsme et de conservation, se mit à couvert sous la personne du roi, ne craignant pas ainsi d'exposer sa personne.

P

Rappelez-vous ce qu'a coûté à Charles X ce système de politique immuable qu'il s'appropriait personnellement. Bien qu'un roi de France ne rende son épée à personne, Charles X a été obligé de rendre la sienne au peuple..

Après des répliques successives du ministère public et du défenseur. M. Dutacq, déclaré non coupable par le jury, a été acquitté.

11. Cour d'assises. Affaire de la Gazette de France. Les places réservées étaient envahies de bonne heure par les personnes qui ont coutume de suivre les débats des causes légitimistes. On y remarquait beaucoup de dames vêtues en noir ou en violet.

M. Aubry-Foucault, gérant responsable de la Gazette de France, qui subit déjà une condamnation pour délit de presse, a été ce matin extrait de Sainte Pélagie pour soutenir son opposition à un arrêt par défaut qui le condamne à trois mois de prison et 3,000 f. d'amende pour avoir, dans les numéros de la Gazette de France des 8 et 9 décembre dernier, commis les délits suivants : 1o attaque contre l'ordre de successibilité au trône; 2° attaque contre les droits que le roi tient du vœu de la nation française, exprimé dans la déclaration du 7 août 1830 et de la Charte constitutionnelle ; 3° acte public d'adhésion à une autre forme de gouvernement.

Il s'agit d'une lettre datée de Goritz, dans laquelle le duc d'Angoulême est présenté comme maintenant l'effet des abdications de Rambouillet à l'égard de son neveu, et ne prenant le titre de roi que dans l'intérieur de sa maison et par des convenances relatives à l'éducation du jeune prince. « L'héritier de Char..les X, ajoute le correspondant, a ma nifesté l'intention où il était de ne conserver l'exercice de son pouvoir qu'au tant que se prolongeront les malheurs de sa famille et que l'exigera l'intérêt de ceux dont Dieu l'a fait le chef et le père, etc. »

M. Plougoulm a soutenu l'accusation contre le journal, qui a été défendu par M. Berryer.

La délibération du jury a duré plus

d'une heure.

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l'après-midi, un habitant du quartier du Jardin-des-Plantes, voulant se défaire de sa chienne, chargea de ce soin un commissionnaire du voisinage. Le commissionnaire, en traversant le Jardin-des-Plantes, s'arrêta devant une des fosses où se trouvent les ours, et y précipita la pauvre chienne. Une ourse et ses deux oursons déja gros occupent cette fosse. A la vue de la chienne, les deux derniers se précipitérent sur elle pour la dévorer; mais l'aspect de cet animal, qui tremblait et semblait demander grâce, produisit un tout autre effet sur l'ourse; elle se jeta entre les oursons et la chienne, qu'elle défendit contre la voracité de ses petits.

Se voyant ainsi protégée, la pauvre chienne parvint à se retirer dans la cabane où l'on donne à manger aux trois animaux. Elle y a passé la nuit, toujours défendue par l'ourse; et ce matin, quand les gardiens sont venus donner la nourriture à leurs pensionnaires, elle a été retirée saine et sauve. Un des employés du Jardin-du-Roi l'a aussitôt recueillie chez lui et s'est chargé d'elle.

M. le préfet de police, instruit de ces faits, a ordonné qu'on retirât au commissionnaire sa médaille.

20. Projet d'attentat contre la vie da roi. On lit ce matin dans le Moniteur:

La police était depuis quelques jours sur les traces d'un nouveau projet d'attentat contre la vie du roi, dont l'auteur était un nommé Champion, ouvrier mécanicien. Des révélations ayant conduit à reconnaître qu'il projetait la construction d'une machine infernale destinée à accomplir son dessein, il a été arrêté ce matin. Des pièces de conviction ont été saisies chez lui, et des dépositions importantes n'ont pas laissé de doute sur sou projet. Cet homme, qui a avoué ses criminelles intentions avec des circonstances d'une extrême gravité, a profité de quelques instants d'absence de son surveillant pour se pendre dans sa prison, au moyen de sa cravate. La justice informe sur l'ensemble de cette affaire. »

On lit ce soir dans la Charte de 4830:

« Nous nous sommes procuré quelques détails sur le suicide de Champion. Nous croyons qu'ils intéresseront nos lecteurs.

» Arrêté hier matin, ïl avait été im

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» Il était alors six heures, le surveillant sortit peu d'instants après et revint au bout de quelques minutes. Il trouva Champion suspendu à un barreau de la fenêtre, à l'aide de sa cravate. Pour exécuter son projet, Champion était monté sur son lit, qu'il avait repoussé ensuite avec ses pieds, de manière à ce que le poids de son corps amenât immédiatement la strangulation.

⚫ Le surveillant s'empressa de le détacher, et appela le directeur et les autres employés de la prison. Malgré tous les efforts des assistants, malgré les soins d'un médecin qui arriva aussitôt, il fut impossible de rappeler Champion à la vie..

25. Election académique. L'Aca démie des beaux-arts a pourvu aujourd'hui au remplacement de M. le baron Gérard. Sur 38 votants, M. Schnetz a obtenu 24 suffrages; il a été en conséquence proclamé. Les concurrents de M. Schnetz étaient MM. Léon Cogniet, Eugène Delacroix, Langlois, Granger et Steuben.

25. Paris. La grippe en Angleterre, en Allemagne et en France.-L'Europe n'est pas encore entièrement délivrée du choléra asiatique, et voici qu'elle se trouve envahie par une autre épidémie. La grippe ou l'influenza s'est fait sentir successivement dans différentes parties de l'Angleterre, de l'Allemagne et de la France, depuis le commencement de l'année, et doit s'étendre jusqu'en Italie et en Espagne. Cette maladie, qui consiste en un catarrhe

épidémique, a déjà fait plusieurs fois le tour de l'Europe. Elle est la conséquence d'un froid rigoureux remplacé par un temps humide. Elle commence. presque toujours en novembre, décembre et janvier; et si quelquefois elle s'est montrée en été, son apparition a toujours été annoncée et accompagnée par un froid insolite et une grande humidité. Elle débute par un mal de gorge accompagné de fièvre; l'affection envahit successivement la trachée-artère et les bronches; le malade éprouve des accés de toux et de suffocation; la fièvre augmente et devient très-forte, l'expectoration est difficile et visqueuse. Bientôt à ces symptômes se joint une constriction spasmodique des parois thorachiques, et le malade succombe en très-peu de jours ou entre en convalescence. A l'ouverture du cadavre, on trouve la muqueuse bronchique légerement phlogosée et boursoufflée jusqu'aux dernières ramifications bronchiques; elle est enduite d'une couche épaisse de mucosité, comme d'une fausse membrane. Les plèvres sont saines, les poumons sont sains, mais quelquefois légèrement engoués.

Bien que l'épidémie ait atteint cette année une innombrable quantité d'individus en Allemagne, en France et en Angleterre, elle n'a été suivie d'une grande mortalité que dans ce dernier pays, surtout à Londres et à Edimbourg. Un journal de Londres du 23 janvier s'exprimait ainsi :

La mortalité occasionée par la grippe continue à règner à Londres avec une grande intensité. La ville présentait, hier dimanche, le spectacle le plus triste. On rencontrait à chaque instant, dans toutes les directions, de nombreux convois se rendant aux cimetières de l'intérieur ou de l'extérieur. Quelques-uns offraient à l'œil un aspect assez extraordinaire, les entrepreneurs de funérailles n'ayant pu fournir à toutes les demandes dê manteaux de deuil. La route de Saint-Pancrace s'est trouvée encombrée, entre trois et cinq heures, par une quantité considérable de convois qui s'étendaient depuis KingCross jusqu'au grand cimetière, près de Old-Church. Quarante-sept cercueils, suivis d'un grand nombre de personnes, ont été apportés dans l'espace de deux heures. On a été obligé de mettre des

hommes de police près des portes pour empêcher la foule qui stationnait, d'entrer. On n'admettait que les personnes qui conduisaient le deuil. Beaucoup de cercueils étaient portés par les amis des défunts, qui se relevaient par intervalle. On a dû, pendant ces trois derniers jours et ces trois dernières nuits, employer des terrassiers et des jardiniers pour creuser les fosses. Nous avons cité la paroisse de Saint-Pancrace, parce que son nom s'est trouvé sous notre plume; mais nous savons que les autres paroisses de la ville et des faubourgs ont présenté plus ou moins le même spectacle de deuil et de desolation depuis que cette épidémie alarmante exerce ici ses ravages. »

Les actes de décès enregistrés à Lon. dres, pendant les cinq semaines finissant le 31 janvier, présentaient les chiffres suivants : 228, 284, 477, 871 et 860. L'épidémie avait alors atteint son maximum.

Quant à Edimbourg, voici ce que le Times du 24 février en disait: «Le choléra, suivant l'opinion la plus générale, a été moins fatal à la ville d'Edimbourg que la maladie épidémique (l'influenza, la grippe), qui y exerce à présent ses ravages. On se rapelle qu'à l'époque de l'invasion du choléra, Edimbourg fut traité moins sévèrement que beaucoup d'autres districts; cependant en jetant les yeux sur les rapports de la commission de santé, nous voyons que le choléra commença à Edimbourg vers la fin de janvier 1832, et continua sans interruption jusque vers le milieu de décembre de la même année; que, dans ce laps de temps, il y a eu 1,886 personnes attaquées de cette maladie, sur lesquelles 1,065 ont péri et 821 ont été guéries, ce qui donnait par mois environ 101 décés. Le nombre des morts a dépassé la proportion ordinaire, pendant le mois dernier, de 323, c'est-àdire trois fois plus que le choléra en 1832. On espère que bientôt une température plus douce arrètera les ravages d'une épidémie qui d'ailleurs commence à être mieux connue. Il est digne de remarque que le choléra prenait ses victimes dans les classes inférieures de la societé, tandis que la grippe a frappé toutes les classes indistincte

ment. »

Partout, au reste, la maladie se ré

pandait avec rapidité là où beaucoup de personnes se rassemblaient; dans les prisons, les casernes, les fabriques, les theatres. A Berlin, à Londres et à Paris, plusieurs fois les représentations théâtrales durent être suspendues, et c'est à peine si les garnisons purent fournir les hommes nécessaires au service habituel.

Dès le 18 janvier, on écrivait de Berlin: « La grippe fait aujourd'hui le sujet de toutes les conversations; elle exerce ses ravages dans tous les quartiers de la ville et dans toutes les clas ses de la société. Elle s'attache sur les masses et sur les individus forcés de travailler assis dans des appartements bien chauffés. Le tiers de la garnison est malade. On assure que 70 à 80 mille personnes souffrent de ce fléau. » 11 entraîna aussi dans cette ville une mortalité assez grande.

A Paris, au contraire, la grippe, quoique non moins universellement répandue, eut rarement des suites fatales, comme on peut en juger par ce tableau statistique, dont nous garantissons la fidélité, puisqu'il a été relevé sur des pièces authentiques:

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