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ou 5 dans les plus mauvais jours : c'est beaucoup si la moitié de ces décès concernait des cholériques.

A Saint-Cyprien, peuplé de 578 habitants, il y avait eu 10 décesseulement depuis le 27 août, époque de l'invasion, jusqu'au 22 septembre.

A Prades, il n'y avait eu qu'un décès de cholérique antérieurement au 23 septembre, indépendamment de la mort de deux femmes qui avaient quitté Collioure avec le germe de la maladie.

Dans les Basses-Alpes, le choléra se manifesta sur plusieurs points, mais il ne se fixa et n'exerça de ravages qu'a Manosque. Voici ce qu'on écrivait de cette ville, le 24 septembre :

. Nous sommes enfin débarrassés du choléra le dernier décès a eu lieu le 14, et voicí plus d'une semaine qu'aucun nouveau cas ne s'est manifesté, malgré la rentrée en masse des émigrés. La ville de Manosque a été bien maltraitée, plus maltraitée sans doute qu'aucune autre ville de Provence. Le choléra y a débuté le 12 août, mais on n'y a compté que des cas isolés jusqu'au 29, jour où l'épidémie se déclara avec beaucoup d'intensité. Dans cette journée du 29, il y eut 7 décès, dont 3 dans une même maison. Le père Chauvin, voiturier. son fils et sa fille, farent enlevés en quelques heures d'une manière foudroyante. Bientôt la mort de M. Bouffier père, respectable négociant et président du tribunal de commerce, vint mettre le comble à l'épouvante en moins de vingt-quatre heures, il ne resta plus personne en ville; presque tous les magasins furent fermés. Quoique la population fût réduite à 7 ou 800 âmes, le 3 septembre on compta 14 décès et 25 cas, qui ont été presque tous terminés par la mort les jours sui

vants.

» Nous avons eu en tout 123 morts. La médecine n'a pas été heureuse; tous les cas ont été mortels, ou peu s'en faut. Nous n'avons pas vu ici, comme ailleurs, la mort ne prendre qu'une moitié des malades; elle les a pris tous, à peu d'exceptions près : l'agonie a sculement été un peu plus ou moins longue, ce n'a été qu'une question de temps. Les malades échappés à la période algide ont péri à celle de réaction par apoplexie, ou bien se sont éteints dans une trompeuse convalescence, En somme,

on n'a guère sauvé que 5 malades sur 100.

Les autres villes du Midi où le cho Iéra a aussi paru cette année, n'ont été, en général, que légèrement atteintes.

Voici maintenant quelques détails, dont on ne méconnaîtra pas l'intérêt, sur le choléra qui a régné, il y a deux ans, dans le midi de la France.

Sont morts du choléra, sur 1,000 habitants, dans les départements ci-dessous, en 1835:

Bouches-du-Rhône..

Hérault.
Var..
Gard..
Vaucluse..
Aude....

Moyenne pour ces dépar

14

3.7

12.8

2.8

1.9

1.1

6.4

tements réunis. . . . . De même qu'à Paris, il a été constaté qu'un âge avancé, un certain degré de misère, le rapprochement des individus dans de grandes villes et dans des demeures étroites, enfin l'humidité de l'air, étaient des circonstances aggravantes porr les personnes exposées à l'épidémie.

Réciproquement, unâge peu avancé, un certain degré d'aisance, l'isolement, une situation sèche et élevée, ont été autant de circonstances atténuantes,

Une température élevée a généralement augmenté l'intensité de l'épidémie.

Descommunications fréquentes, surtout par eau, avec une localité infectée augmentent la chance de recevoir l'épidémie.

Le sexe, les aliments, la profession, la direction des vents, les orages, les émanations infectes, la malpropreté, quand ces deux dernières causes ne sont pas accompagnées d'humidité, ont exercé peu ou point d'influence. Enfin, et ce fait est bien consolant au milieu des malheurs d'une épidémie, quand on se trouve dans une ville infectée et près d'un cholérique, on n'augmente pas la chance d'être atteint en prodi. guant au malade les soins que réclame l'humanité. Ainsi, à Marseille, où il est mort 2.2 individus sur 100 habitants, 455 militaires ont été employés à soiguer leurs camarades atteints. Sur ce nombre, 12 éprouvèrent la maladie, et elle ne fut mortelle que pour 2; c'est i

1

1

sur 227. On affirme également que les personnes employées à frictionner les cholériques ont été généralement épargnées.

OCTOBRE.

4. Londres. Statistique des voitures publiques. Un journal assure que l'on comple maintenant dans cette ville 850 voitures dites omnibus; elles font huit voyages par jour avec dix voyageurs par chaque voiture, au prix de 9 d. (18 sous) par personne, ce qui donne chaque jour un produit de 2,550 liv. st., ou 8 liv. (75 fr.) par voiture. Sur la route de Poddington à la Banque, 60 omnibus reçoivent par jour environ 4,800 voyageurs au prix de 6 d. (12 s.). Entre la station dite Angel à Islington, et celle dite Eléphant et Castle, il y a 17 omnibus; de Blackheath à CharingCross, 47 voitures; de la Banque à Edgewast-Road, par Holborn, 53; à Hampstead, 19; à Hackney-Clapton, Edmonton et Kingsland, plus de 120.

Le nombre des voitures de place et des cabriolets à Londres s'élevait, en 1826, à 1150, et rendait au gouvernement une somme de 29,392 liv. st.; on en comptait 4,200 en 1828, et 1265 en 1830, donnant on revenu annuel de 32,000 liv. st. Les licences pour voitures de placé s'élèvent à 1797.

5. Tours. Suicide. ~ On écrit de cette ville: Mardi soir, un ecclésiastique, logé à l'hôtel du Cygne, a été trouvé la gorge coupée d'un coup de rasoir et baigné dans son sang. L'enquête à laquelle s'est livrée l'autorité a éloigné toute idée d'assassinat, et a démontré que ce malheureux s'est tué. L'inventaire de ses effets a fait découvrir dans sa malle plus de 2,000 fr. en or, une inscription de rente sur l'Etat d'environ 3,000 fr. et plusieurs bijoux de prix. Il était âgé de quarante-trois ans, et appartenait au diocèse de Chartres. »

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la vie et les ouvrages de M. Carle Vernet, par M. Quatremère de Quincy.

Le savant académicien passe en revue, dans cette notice, toutes ces générations de Vernet, dont l'illustration en peinture remonte à près de deux siècles. Carle Vernet, fils de Joseph Verpet, le peintre de marines, naquit à Bordeaux en 1758. Son père avait voulu le laisser deviner sa vocation. Elle se décida dans un voyage, à la vue des magnifiques paysages de la Suisse. Il concourut trois fois pour les prix de Rome, et remporta, en 1780 et 1782, le grand prix de peinture. Quand il devint membre de l'Académie, c'était la première fois qu'on voyait un fils assis à côté de son père dans le sein de cette société. Le même privilége devait se continuer plus tard dans la même famille quand M. Horace Vernet fut appelé à siéger à côté de son père. Joseph ne jouit pas long-temps de ce bonheur, il mourut au moment où il allait réaliser de grands travaux de peinture avec son fils, et entre autres le Passage de la mer Rouge. Joseph devait peindre la mer, et Carle l'armée des Hébreux, surtout la cavaJerie. Dès ses premiers ouvrages, celuici avait fait une étude particulière des chevaux, et il en plaça dans tous ses tableaux, dans son Triomphe de Paul Emile, dans la Mort de Patrocle, et dans un grand nombre de courses de chars. L'un de ses meilleurs ouvrages fut une Revue du Premier Consul dans la cour des Tuileries. Isabey en fit les figures d'hommes, qui étaient d'une parfaite ressemblance. Carle Vernet peignit ensuite la Bataille de Rivoli, l'Entrée à Milan, le tableau de la Bataille de Marengo, qui se trouve aujourd'hui au Musée de Versailles, et un nombre prodigieux de dessins, dont beaucoup ont une grande valeur.

A cette lecture succède le rapport sur les ouvrages des pensionnaires à l'Académie de France à Rome.!

L'Académie procède ensuite à la distribution des grands prix de peinture, de sculpture, d'architecture, de paysage historique et de composition musicale.

Les élèves qui ont obtenu les premiers prix sont appelés dans l'ordre suivant:

Grand prix de peinture. - Premier grand prix, M. Jean Murat, né à Fel

letain, département de la Creuse, âgé de trente ans, élève de feu M. le baron Regnault et de M. Blondel.

Grand prix de sculpture. - Premier grand prix, M. Louis-Léopold Chambart, né à Saint-Amour, département du Jura, âgé de vingt-six ans, élève de M. David.

"Grand prix d'architecture. - Premier grand prix, M. Jean-FrançoisJean-Baptiste Guénepin, natif de Noli, département de Montenotte, âgé de trente ans, élève de M. Guénepin.

Grand prix de paysage historique. - Premier grand prix, M. Eugène-Fer

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dinand Buttura, de Paris, âgé de vingt- Naples...

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cinq ans, élève de M. Paul Delaroche

Le Caire..

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et de M. Bertin.

Grand prix de composition musicale.
Le sujet du concours était :

1° Pour l'admission des candidats à concourir, un sujet de fugue à quatre parties à un ou deux contre-sujets, et un morceau vocal en chœur avec accompagnements;

2 Une cantate d'après laquelle les grands prix sont décernés.

Premier grand prix, M. Louis-Désiré Bezozzi, né à Versailles, département de Seine-et-Oise, âgé de vingtdeux ans, élève de M. Lesueur et de M. Barbereau.

La grande médaille d'émulation de 1837, accordée au plus grand nombre de succès dans l'école d'architecture, a été remportée par M. Louis-Urbain Gounod, de Paris, âgé de trente ans, élève de M. Huyot.

Le prix de la demi-figure peinte, fondé par M. de Latour, a été partagé entre MM. Théodore-Achille Fouquet, né à Autry (Ardennes), âgé de vingtdeux ans, élève de feu M. le baron Gros, et M. François-Ernest Vacherot, de Paris, âgé de vingt-six ans, élève de feu M. le baron Gros et de M. Drol'ling.

La séance est terminée par l'exécution de la scène lyrique qui a remporté le premier grand prix de composition musicale. Le sujet était Marie Stuart et Rizzio: cette scène, dont les paroles sont de M. Léon Halevy, a été parfaitement exécutée par madame DorusGras et M. Ponchard.

L'assemblée était nombreuse et brillante; et depuis long-temps les bancs de l'Institut n'avaient été occupés par

Dresde...

70,000 150 1

M. Boismont compare ensuite le chiffre total des aliénés avec celui de la population générale de chaque contrée, et passe aux conclusions suivantes:

1° L'aliénation est d'autant plus fréquente, et ses formes plus diverses que les peuples sont plus civilisės; tandis qu'elle devient d'autant plus rare qu'ils sont moins éclairés. 2° Chez les premiers, l'aliénation est surtout due à l'ac tion des causes morales; chez les seconds, au contraire, les causes physiques ont une plus grande part au dérangement de l'esprit.

3o Cette distinction doit également être établie dans les nations civilisées: ainsi, les classes instruites sont surtout frappées par les causes morales, et les clases ignorantes par les causes physiques; 4° chaque siècle, chaque pays voit éclore des folies déterminées par Finfluence des idées dominantes, et qui portent ainsi le cachet de l'époque; 5o chaque événement remarquable, chaque grande calamité publique dé termine une augmentation dans le nom. bre des fous; 6" le rapport du nombre des fous à la population est d'autant plus considérable que les nations ont atteint un plus haut degré de civilisation; le chiffre de la population n'a point d'influence immédiate sur le développement de la maladie, puisque de grandes capitales, des nations très-peu.

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plées ne contiennent qu'un petit nombre de fous; 7° l'augmentation des aliénés suit le développement des facultés intellectuelles, des passions, de l'industrie, de la richesse et de la misére; 8° enfin, puisque la folie est une conséquence de la civilisation, qu'elle est surtout déterminée par les causes morales, les moyens moraux, au premier rang desquels il faut placer la sage direction des passions, doivent former la base principale, essentielle, du traitement. Son influence sera d'autant plus puissante que les malades seront plus instruits et les classes de la société plus éclairées. Mais comme l'emploi de ces moyens exige une active surveillance et ne peut être mis en œuvre que par un seul homme, il est évident que leur action ne peut s'exercer que sur quelques individus à la fois. Les résultats de ce traitement ne seront appréciables que dans les établissements bien tenus et peu nombreux. Aussi, dit M. Boismont, avons-nous la conviction que la proportion des guérisons augmentera lorsque les ressources des départements, des districts, leur permettront de multiplier leurs asiles et de ne plus entasser leurs aliénés sur un seul point, comme c'est encore aujourd'hui la cou

tume.

11. Invention de la chromalithographie.-M. Engelmann, dont le nom se rattache à l'établissement de la lithographie en France et à toutes les améliorations successives que l'on a apportées à cet art, vient encore d'en étendre le domaine et l'usage par une invention nouvelle, le moyen de lithographier en couleur.

Parmi les personnes qui s'occupent des arts, il n'en est aucune qui ignore les nombreux et vains essais que l'on a tentés depuis un demi-siècle pour imprimer des estampes coloriées au moyen de plusieurs planches qui se démontent et se rapportent. La difficulté restée insurmontable jusqu'à ce jour dans cette opération, le moyen de fixer invariablement les repères pour ajuster les différentes planches, a été vaincue par M. Engelmann avec un tel bonheur, qu'il a obtenu une précision mathématique dans la disposition relative de ses planches lithographiques.

La colorisation n'était pas un pro

blème moins difficile à résoudre; et d'après les essais de lithographie coloriée que nous avons sous les yeux, on peut affirmer que, par la voie de l'impression seule et sans l'aide des retouches, on n'a jamais obtenu des résultats aussi satisfaisants que ceux que l'on doit à M. Engelmann.

Avec le procédé de la chromalithographie, nom qu'a imposé M. Engelmann à cet art nouveau, chaque artiste, peintre ou dessinateur, peut à volonté produire avec des couleurs variées, sur la pierre, ce que jusqu'ici l'on n'avait pu rendre qu'en noir.

L'ingénieux auteur de ce procédé nouveau a su faire une combinaison savante des couleurs, au moyen de laquelle on peut facilement dégrader les teintes, fondre les nuances les plus délicates les unes avec les autres, et obtenir tous les effets que présente un dessin habilement colorié.

Un des avantages importants de cette lithographie nouvelle résulte de son impression, basée sur des moyens mécaniques tellement sûrs et précis, que l'on peut en confier le soin à tout ouvrier lithographe. Nous insistons sur ce point, parce qu'il résout et fait disparaître toutes les dificultés qu'avait présentées jusqu'ici l'impression de plusieurs planches chargées de teintes différentes, et dont le rapport, plus ou moins exact, dependait de l'attention et de la dextérité plus ou moins grande des imprimeurs. Maintenant l'artiste seul est responsable du mérite de son ouvrage.

15. Agram (Croatie). Détonations et tremblements de terre. On écrit de cette ville:

Depuis le premier jour d'octobre on entendait des gémissements sourds qui semblaient sortir de dessous terre; les troupeaux couraient dans toutes les directions, mugissant d'effroi; les animaux sauvages venaient jusque dans les rues de notre ville, et les oiseaux de proie s'abattaient sur les toits des maisons et se laissaient prendre sans résistance. Les soi-disant devins et diseurs de bonne aventure, qui sont en grand nombre dans notre pays, prédisaient la fin du monde, ou du moins une grande révolution dans la nature. Les autorités autrichiennes, qui se méfient un peu

des Croates, ordonnèrent une concentration de troupes; et la police était aux aguets. Enfin le 6 octobre, à trois heures après midi, se fit entendre une detonation semblable à une salve d'artillerie, et la terre commença à trembler: l'épouvante était généale, tout le monde abandonnait les maisons et la ville, et s'enfuyait dans les campagnes; les cloches sonnaient d'elles-mêmes, les meu bles se déplaçaient, et plusieurs bâtiments s'écroulèrent. Les détonations se répétérent de demi-heure en demiheure jusqu'au soir; dans la nuit, elles étaient plus rares, et la terre tremblait moins fortement; dans la matinée du 7, deux détonations se firent entendre, et aussitôt le tremblement cessa tout-à-fait. L'air se refroidit, et le vent du nord sifflait. Le baromètre était à 28' 4" 10"", et le termomètre à 7° au-dessus de zéro. Heureusement aucune personne n'a perdu la vie par l'écroulement des maisons, mais trois femmes et deux enfants sont morts de frayeur dans les champs, et plus de soixante personnes gardent le lit par suite de la terreur et du refroidissement subit de l'atmosphère.

On trouvé presque partout des animaux domestiques et des oiseaux morts. Les lettres des villes et des villages de Ia Croatie annoncent que les détona tions et le tremblement de terre se sont étendus par le pays entier; elles disent qu'il y a eu de grands dégâts, et que bien des personnes ont perdu la vie.

Ce tremblement de terre mérité peut-être d'attirer l'attention des naturalistes, tant à cause de sa longue durée, qu'à cause de son extrême violence. Quant à nous, nous pouvons à peine nous remettre de notre frayeur, nous nous visitons les uns les autres pour voir si nos amis et nos connaissances n'ont pas péri dans le désastre!

15. Washington (Etats-Unis). Dépu tation indienne. Il y a en ce moment à Washington 150 Indiens, chefs, guer riers et prophètes, dont la tournure gro tesque et l'apparence guerrière et sauvage excitent la plus vive attention, en même temps que la mission importante dont ils ont été chargés par leurs tribus. La population aborigène ou indienne, dans le territoire des Etats-Unis, s'élève à 400 ou 410,000 individus, dont la plu

part sont, dans leur caractère général, sauvages et guerriers. Ils vivent de ebasse et de pêche, adorent le Grand-Esprit, et plusieurs de leurs tribus sont constamment en guerre les unes contre les autres; ils n'ont aucune idée de la pròpriété individuelle des terres, mais chaque tribu ou nation possède un droit, qui remonte à l'antiquité la plus reculée, à certaines régions sur lesquelles ils chassent en commun, et ils transportent leurs tentes et leurs wigwams d'une sta tion à une antre, suivant que les ani. maux dont ils se nourrissent et dont la peau sert à les couvrir sont abondants ou rares. L'objet de leur visite à Was hington est de vendre quelques-uns de ces terrains de chasse; il est d'une bonne politique pour les Etats-Unis de les leur acheter, afin que ces sauvages soient obligés de vivre dans des limites toujours plus resserrées, ou obligés d'émigrer au-delà du Mississipi, ou hors de la juridiction de la république. Cette dernière alternative est toujours préférée par les gens sages et prudents, et les Indiens, fatigués par les empiëtements incessants des visages pâles, semblent devoir bientôt partager la même opinion.

A peine arrivés dans la capitale, ils ont aussitôt demandé une grande conférence à Martin Van Buren, le président, qu'ils appellent leur grand-père. Avant que la conférence commençat, quelques-uns des chefs les plus âgés, après avoir regardé attentivement le président pendant quelques ininutes, et ayant élevé leurs mains, s'écriérent : «Notre grand-père est un petit renard!»

Un petit renard! répétérent les autres chefs qui étaient derrière.

Cette appellation est conforme à la coutume qu'ils ont de nommer leurs chefs d'après quelque animal avec lequel il a quelque ressemblance, ou d'après quelque attribut naturel qui peut avoir quelque analogie typique avec son esprit et son courage. Quand l'inter prète cut expliqué le sens de cette appellation, le président se mit à rire de la plaisanterie, et les spectateurs partage. rent son hilarité. Il se peut cependant que cette plaisanterie, faite en guise de Compliment par ces enfants de la nature, se prolonge pendant toute la duréé de la vie du digne président.

Les Indiens demandèrent 1,600,000

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