Page images
PDF
EPUB

Les exemplaires porteront les signatures ci-dessous.

IMPRIMERIE DE J.-L. CHANSON.

DES

[ocr errors]
[merged small][ocr errors]

Fais vivre tes sujets en paix et maintiens leurs franchises et
» libertés étant, plus raisyanable que celui qui veut être obéi,
» saché jusque peut el doit s'étendre son commandement; ek
» les scaptros nous étant mis en mains pour la manutention des lois. »
Paroles de Saint-Louis à son fils.

A PARIS,

HEZ J.-L. CHANSON, IMPRIMEUR-LIBRAIRE-ÉDITEUR,

RUE DES GRANDS-AUGUSTINS, No 10, P. 8. G.

1821.

JNVE

[ocr errors][ocr errors]

INTRODUCTION.

Dis que les hommes réunis en société ont réfléchi sur leur état, ils ont dû en sentir les avantages: ce sentiment du bien dont ils jouissaient a bientôt excité le désir du mieux, et leur en a fait entrevoir la possibilité : ils ont compris que l'état de société dont ils goûtaient le bonheur, était susceptible d'une organisation plus ou moins parfaite.

[ocr errors]

dès-lors, les philosophes et les législateurs poser des principes. et fonder des institutions, dans la vue d'établir la communauté, de la manière la plus avantageuse à tous ses membres. Telle est l'origine de la politique; tel est son objét.

Nous ne chercherons pas à retracer ici ses progrès successifs, à reproduire les différens systèmes établis par les législateurs anciens et modernes, ni même à rappeler les principes généraux en cette matière; il s'agit de bien faire connaître l'intention et les avantages de l'Ouvrage que nous publions. En d'autres termes, nous devons exposer les motifs qui nous ont déterminés, marquer le but que nous nous proposons, indiquer enfin la marche que nous avons adoptée.

L'existence de la société suppose nécessairement des engagemens tacites ou exprès entre tous ses membres, par lesquels chacun consent à sacrifier une partie de ses droits pour le bien public. Mais il ne suffit pas que

TOME 1.

I

ces engagemens aient été contractés; il ne suffit pas même qu'ils soient fidèlement observés; il faut encore qu'aucun des contractans ne puisse s'y soustraire; car, par cela seul qu'une partie pourrait, à son gré, méconnaître ses obligations, le contrat serait vicié. Il faut donc essentiellement, pour la conservation et la durée de toute société, qu'il existe une force capable de contraindre chaque membre à remplir ses devoirs, et de garantir à chacun l'exercice de ses droits; cette force, c'est le gouvernement, quelle que soit sa forme, quelle que soit sa dénomination. «Il faut remarquer, » dit un grand jurisconsulte, sur ce qui regarde les en»gagemens, qu'ils demandent l'usage d'un gouvernement qui contienne chacun dans l'ordre de la jus» tice (1).» «Le.corps politique,.dit Harrington (2), qui » n'est point dirigé par la raison du gouvernement, n'est

[ocr errors]

plus un peuple, une nation, mais un troupeau. »

Ainsi la nature. même des choses veut que chaque société soit soumise à une autorité; et la raison nous montre que cette autorité n'existe que pour l'avantage de la société. Mais tantôt la soumission due au pouvoir légal a été oubliée; tantôt les dépositaires de l'autorité en ont abusé; ces accidens n'ont pu changer les principes; mais ils ont fait voir la nécessité de donner au gouvernement assez de force pour agir pour se conserver et se défendre, et de renfermer son pouvoir dans de telles limites, qu'il ne pût en faire

(1) Domat, Traité des lois, chap. xi, n° 40.

(2) Aphorismes politiques, no 19. Voyez aussi Blackstone, discours prélim. sect. 2.

« PreviousContinue »