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drale; l'archevêque de Vienne y officiera. C'est un vieillard de quatre-vingt-trois ans, qui a élevé l'Empereur. Rien de ce qui peut rendre cette cérémonie plus imposante ne sera négligé.

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Mon Cousin, j'ai reçu votre no 18. Je suis très-content de vos conversations avec les deux frères. J'avoue que je croyais le temps passé où l'on voulait exclure mes plénipotentiaires des délibérations les plus importantes. Votre fermeté l'a em

par exemple, une marque de bonté du Roi à la Princesse Royale qui est à Paris, le touchera, et fera le meilleur effet.

« Vos journaux ne cessent de parler du Prince Royal d'une manière in« convenante, de citer les articles qui peuvent lui nuire en y ajoutant des réflexions piquantes. Le Département des affaires étrangères, en tout pays, a de l'influence sur les gazettes. Empêchez donc ces invectives, qui ne viennent pas du Cabinet. Je vous en réitère la demande; je vous en « conjure.

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(Lettre des plénipotentiaires français au Département, 8 février 1815.)

pêché de se reproduire ; mais ne nous endormons pas sur ce succès; le germe du mal subsistera tant que les puissances, dont l'alliance a dù cesser au mois d'avril dernier, croiront qu'elle existe encore. Votre lettre à lord Castlereagh est parfaite, et je défie qu'on en puisse nier la conclusion; mais j'avoue que je frémis en voyant une fausse pitié tourner contre le Roi de Saxe le sophisme qu'employa Robespierre pour hâter la consommation du plus grand des forfaits. J'aime que l'Empereur d'Autriche ait la tête bohême pour défendre le bon droit en Saxe, pourvu qu'il ne l'ait pas de même pour soutenir l'usurpation à Naples. Il ne sait peut-être pas de quoi il y va pour lui; les découvertes récemment faites, et les mesures récemment prises, devraient pourtant le lui apprendre, et vous donnent bien beau jeu pour démontrer qu'il ne cessera jamais d'y avoir des unitaires en Italie tant que le foyer n'en sera pas éteint. On parle d'engagements, on prétend désirer des preuves qu'ils n'ont pas été tenus; mais ce n'est pas là ce qui nuit au bon droit, c'est une autre cause, et la plus honteuse dont l'histoire ait jusqu'ici fait mention, car si Antoine abandonna lâchement sa flotte et son armée, du moins c'était lui-même, et non pas son ministre, que Cléopâtre avait subjugué '. Mais tout méprisable qu'est cet obstacle, il n'en est pas moins réel, et le seul remède est de donner à celui qu'on veut ramener à soi tant de grands motifs, qu'il y trouve des armes contre ses petites faiblesses.

C'est à Actium qu'Antoine abandonna son armée et sa flotte pour suivre Cléopâtre. Madame de Rémusat dit de Metternich : « Il parut s'attacher à

J'attends avec impatience la lettre que vous m'annoncez sur le mariage; cet objet paraît secondaire auprès de ceux qui se traitent à Vienne; mais il est urgent pour l'intérêt de la France que le duc de Berry se marie, et pour cela il faut que l'affaire de Russie soit décidée.

Je reçois avec satisfaction, et j'en ai à vous rendre vos souhaits de bonne année. Sur quoi, etc.

No 21.

XXXIX

Vienne, 10 janvier 1815.

SIRE,

Je n'aurais point aujourd'hui l'honneur d'écrire à Votre Majesté si je n'avais à faire une réponse qui m'a été demandée en son nom' par M. le comte de Jaucourt; c'est au

madame Murat, et il lui a conservé un sentiment qui a soutenu longtemps son époux sur le trône de Naples.

1 Le 31 décembre 1814, M de Jaucourt écrit: Les affaires d'Espagne vont comme vous le jugerez par la lettre du marquis de Cevallos. Nous payons la sottise que les princes neveux nous ont fait faire de chasser le chargé d'affaires, au lieu de le faire rappeler, ainsi que je l'avais dit et redit..... Le Roi veut avoir votre opinion. Écrivez-la-lui. Faites-la-moi connaître si vous n'y voyez pas d'inconvénients. Le prince de Laval est en bonne posture, fausse par rapport aux affaires diplomatiques, mais bonne personnellement, et même comme ambassadeur de famille. On peut donc, ce me semble, prendre quinze jours pour se décider sans rien compromettre.

sujet de la satisfaction demandée par la Cour de Madrid, pour le renvoi de M. de Casaflores. Mon opinion, puisque Votre Majesté a daigné désirer de la connaître, est qu'aucune sorte de satisfaction n'est due, parce qu'une satisfaction suppose un tort, et que le Cabinet de Votre Majesté n'en a point eu, et que s'il y avait une satisfaction à donner, ce ne pourrait être celle que la Cour de Madrid s'est permis de demander'. Je n'importunerai point Votre Majesté de la répétition des motifs sur lesquels je fonde cette opinion, les ayant développés dans la lettre que M. de Jaucourt aura l'honneur de mettre sous vos yeux. La théorie de l'extradition, que M. de Cevallos prétend établir, d'après le droit public des Hébreux et les pratiques de quelques peuples anciens, est tout à fait extravagante. M. de Labrador, à qui j'ai fait voir sa lettre, en a gémi. Je serais porté à croire que la Cour de Madrid a quelque sujet d'humeur que je ne devine point, mais indépendant

Ainsi donc, aujourd'hui 31, j'ai l'honneur de vous écrire. Le 7, vous aurez la lettre; le 9, vous m'écrirez; le 17, nous aurons votre réponse; et si le Roi n'a pas cédé à quelque impulsion, nous serons à temps de suivre votre avis ou de nous repentir de ne pas l'avoir suivi. »

1. Ce matin, nouveau mémoire de M. de Cevallos; il conclut à ce que Casaflores revienne prendre congé, que l'on fasse une convention portant que l'on se rendra de part et d'autre les criminels d'État, notamment les gens de la troupe de Mina et Mina lui-même. Malgré l'absurdité de ses principes, qu'il étaye de l'histoire des Machabées et de beaucoup de latin, je crois que nous le ferons composer. ›

(Jaucourt à Talleyrand, 25 décembre 1814.) Le Cevallos, ministre un instant de Joseph Bonaparte, pousse aux mesures populaires, c'est-à-dire monacales, et quand vous lirez son mémoire, vous verrez que ce sont les prêtres qui l'ont fait. »

(Jaucourt à Talleyrand, 4 janvier 1815.)

du renvoi de M. de Casaflores, qui ne lui sert que de prétexte. J'en juge par les plaintes qu'elle fait de n'être pas soutenue ici par la France dans les affaires de Naples et de la Reine d'Étrurie. Il n'y a, je crois, qu'en Espagne où il ne soit pas parvenu que l'ambassade de Votre Majesté a débuté par demander la restitution de Naples à son légitime souverain, et qu'elle a renouvelé en toute occasion, de vive voix et par écrit, confidentiellement et officiellement cette même demande; M. de Labrador m'a protesté que, dans aucune de ses dépêches, il n'avait donné lieu de penser que nous ne le secondassions pas de notre mieux. La Cour de Madrid élève donc des plaintes qu'elle devrait savoir parfaitement bien n'être pas fondées.

Les affaires n'ont fait ici depuis ma dernière lettre aucune sorte de progrès. Nous aurons, je crois, demain une conférence, retardée depuis plusieurs jours par les Prussiens, qui n'étaient pas prêts. Elle aura pour objet les affaires de Pologne et de Saxe.

Des deux principes compromis dans la question de la Saxe, l'un, celui de la légitimité, sera complétement sauvé; et c'est celui qui nous importait le plus. L'autre, celui de l'équilibre, le sera moins complétement. Lord Castlereagh n'a pas renoncé entièrement à ses anciennes idées. Il lui reste un grand fonds d'inclination pour les Prussiens. Il se persuade qu'en voulant trop restreindre les sacrifices du Roi de Saxe on porterait la Prusse à un mécontentement incalculable. Il est naturellement irrésolu et faible; sa note du 10 octobre le gêne; il ne voudrait pas, m'a-t-il dit, se mettre trop en contradiction avec lui-même, comme

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