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fant d'Espagne Pierre-Charles); princesse Isabelle, née le 19 mai 1797; princesse Marie-Françoise, née le 22 avril 1800'.

SAVOIE-CARIGNAN.

Princesse Marie-Élisabeth, née le 19 avril 1800 (sœur du prince').

DEUX-SICILES.

Princesse Marie-Caroline, née le 5 mars 1798 (fille du prince héréditaire 3).

Il n'y a pas d'autres princesses catholiques non mariées qui soient d'un âge au-dessus de quatorze ans et au-dessous de vingt-cinq.

1 Toutes trois filles du Roi de Portugal Jean II (1816-1826). MarieThérèse, princesse de Beïra, était veuve de l'Infant Pierre-Charles d'Espagne depuis 1812; le 2 février 1833, elle épousa l'Infant Don Carlos d'Espagne, chef des carlistes, veuf de sa seconde sœur.

Isabelle fut la seconde femme du Roi d'Espagne Ferdinand VII, et mourut en 1818; Marie-Françoise fut mariée en 1816 à Don Carlos, chef du parti carliste, et mourut en 1834; elle fut mère du comte de Montemolin et de l'Infant Juan, et aïeule du duc de Madrid actuel.

2 Le prince que désigne ici Talleyrand est le futur Roi de Sardaigne, Charles-Albert, père de Victor-Emmanuel II; sa sœur, Marie-Élisabeth, épousa en 1820 Renier, archiduc d'Autriche, vice-roi du Royaume lombardvénitien, et mourut en 1856. Sa fille, l'Archiduchesse Marie-Adélaïde, épousa Victor-Emmanuel II et fut mère d'Humbert Ier, actuellement Roi d'Italie; d'Amédée Ier, ancien Roi d'Espagne; de la princesse Clotilde Napoléon Bonaparte et de la Reine actuelle de Portugal, Marie-Pia, femme de Dom Louis Ier.

3 Caroline-Ferdinanda-Louise, fille de François Ier, Roi des Deux-Siciles, et d'une archiduchesse d'Autriche, petite-fille du Roi Ferdinand Ier, épousa le duc de Berry en 1816, veuve le 13 février 1820; elle eut de son mariage Mademoiselle, plus tard duchesse de Parme (1819-1864), et le duc de Bordeaux (comte de Chambord), chef actuel de la branche aînée des Bourbons.

Des onze princesses que M. de Talleyrand destinait au duc de Berry, la seule survivante aujourd'hui est l'Archiduchesse veuve de Léopold, prince de Salerne.

N° 20.

XLVIII

LE ROI AU PRINCE DE TALLEYRAND

28 janvier 1815.

Mon Cousin, j'ai reçu votre numéro 22. Bien avant que celui-ci vous parvienne, vous aurez vu le duc de Wellington, dont le choix pour remplacer lord Castlereagh m'a été trèsagréable. Je l'ai vu avant son départ; j'en ai été on ne saurait plus satisfait, et, de son côté, j'espère qu'il n'est pas parti mécontent de moi'. Celui-là aussi a un character à soutenir, celui de King's, non pas maker, mais ce qui vaut un peu mieux, restorer2. Il n'est d'ailleurs pas gêné par ce

1 Le duc de Wellington court vers vous depuis hier au soir. A onze heures et demie du matin, il avait eu une audience particulière du Roi..... Dans son audience, le Roi a fort bien traité le duc de Wellington, et même, à ce qu'il m'a semblé, avec cajolerie. Le Roi a fortement exprimé ses sentiments, ses intentions, ses principes. Le duc de Wellington a répondu avec reconnaissance et respect pour le Roi; mais il s'est tenu dans une assez grande réserve. Le sort vous destine, lui a dit le Roi, à terminer les plus grandes affaires, quand il ne vous en charge pas inclusivement. Vous ⚫ connaissez mes intentions, dont je ne me départirai jamais : rendre à l'Électeur de Saxe, au Roi de Saxe, a-t-il repris, sa couronne et ses États, chasser Murat, et former un ministère qui garantisse la paix; voilà ce que je veux et ce à quoi le prince de Talleyrand a heureusement travaillé et ■ va travailler encore mieux de concert avec vous..

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(Jaucourt à Talleyrand, 25 janvier 1815.)

2 Allusion au fameux comte de Warwich, surnommé Kingsmaker (faiseur

traces,

qu'a fait son prédécesseur, puisque pour marcher sur ses il a, à peu de chose près, le choix entre les deux extrêmes. Je ne sais pas au juste à quoi se monte la population totale de la Saxe. Je crois que le Roi devra souscrire à une réduction à quinze cent mille; mais si l'on voulait encore diminuer de ce nombre, souvenez-vous de ce que je vous écrivais dernièrement.

Le comte Jules de Polignac est arrivé dimanche'. Ses rapports, conformes à ceux que j'avais précédemment reçus de divers côtés, peignent l'Italie en grande fermentation, et l'existence de Murat comme fort dangereuse. J'ai lieu de penser que l'Angleterre entrerait dans un pacte pour assurer à cet homme une existence pécuniaire en abandonnant son prétendu trône. Je me prêterai volontiers à cette mesure, pourvu qu'il soit en même temps convenu que s'il s'obstine, la force fera ce que la négociation n'aura pu faire.

La douloureuse et consolante cérémonie de samedi s'est fort bien passée. Je vous charge d'exprimer ma sensibilité

de rois), mort à la bataille de Barnet (1471), dans la guerre des Deux Roses. Restorer (restaurateur de rois).

1 Jaucourt écrivait à Talleyrand le 19 décembre 1814 Voici le fond de ce voyage de M. de Polignac. Il y a déjà quelques jours qu'il vint me demander si avant d'aller à Munich il ne pourrait pas faire une absence d'un mois...

Je lui promis de prendre les ordres du Roi. Il me dit alors que son projet était d'aller à Rome. Je causai avec lui, et je trouvai qu'il en savait sur les affaires du Concordat tout autant que moi; il ne me fut pas difficile de voir qu'on l'envoyait, qui l'envoyait, et dans quelle intention. Alors je réfléchis que le meilleur moyen de régler sa conduite et de fixer ses idées, était de le mettre tout à fait en rapport avec nous..

aux Souverains qui auront assisté à celle de Saint-Étienne, et en particulier, de dire à l'Impératrice d'Autriche combien je suis touché du désir et des regrets qu'elle a bien voulu me faire témoigner en cette occasion. Sur quoi, etc.

Le général Ricard est arrivé, et sera à Vienne

P. S. peu après cette lettre.

No 25.

XLIX

Vienne, 1er février 1815.

SIRE,

L'audience donnée par l'Empereur d'Autriche à lord Castlereagh n'a eu d'autre effet que de faire dire à celui-ci que l'Empereur lui paraissait plein de loyauté et de candeur. Du reste, lord Castlereagh a été inébranlable dans son opinion qu'il fallait que la Prusse fùt grande et puissante, et qu'on devait lui donner une forte partie de la Saxe et en particulier la place de Torgau'. Je voulais sauver cette place: les Autrichiens le voulaient d'abord, et, selon leur usage, ont fini par l'abandonner; en conséquence, ni l'un ni l'autre des deux plans dont j'ai eu l'honneur d'entretenir Votre Majesté n'a prévalu; on en a fait un troisième, d'a

1 Torgau fut en effet donné au Royaume de Prusse.

près lequel une population de sept cent quatre-vingt-deux mille Saxons est abandonnée à la Prusse, et ce plan des Autrichiens a été remis, en forme de projet, aux Prussiens, qui l'ont pris ad referendum; ils n'y ont pas encore répondu.

Nous avions, dès le principe, annoncé que nous consentirions à ce qu'on prît sur la Saxe de quatre à cinq cent mille âmes. Lord Castlereagh, après l'avoir abandonnée, et parce qu'il l'avait une fois abandonnée, voulait obstinément que l'on en prît un million. Quoique fort mal soutenu par les Autrichiens, je suis venu à bout d'obtenir que l'on s'arrêtat à peu près au terme moyen entre ces deux nombres, et je m'étonne encore de l'avoir obtenu. Le ministre de Saxe, qui est ici, avait dressé un tableau des parties du Royaume qui pouvaient n'être pas considérées comme absolument essentielles à son existence. La population de ces parties s'élevait à sept cent cinquante mille âmes. On n'en cède, dans le projet, que trente-deux mille de plus, et de ce qui est cédé, quelques portions doivent, par des échanges, revenir aux Maisons ducales de Saxe.

Les Prussiens sont, dit-on, ou feignent d'être peu disposés à se contenter de ce qui leur est offert. Ce n'est pas seulement pour eux une question de territoire, c'en est encore une d'amour-propre. Après avoir, et tout récemment encore, demandé toute la Saxe, après l'avoir occupée, après que toutes les puissances, à l'exception de la France, la leur avaient abandonnée, après avoir tant de fois déclaré qu'ils n'y renonceraient jamais, il doit leur être pénible de renoncer aux deux tiers de ce royaume. Mais ils ne lutteront point sans le concours de la Russie, et l'Empereur

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