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Le traité de Toeplitz', du 9 septembre, entre les mêmes puissances, et les articles secrets de ce traité;

Enfin, celui de Chaumont2, qui devait perpétuer l'alliance contre la France pendant vingt ans après la guerre, que l'on s'était proposé de renouveler avant l'expiration de ce terme, et qui tendait à rendre éternelle la coalition que le traité du 3 janvier a dissoute.

Il peut être agréable à Votre Majesté de parcourir ces diverses pièces. Elle y trouvera l'explication d'une partie des difficultés contre lesquelles nous avons eu à lutter, et la cause des embarras que les alliés ont eux-mêmes éprouvés, particulièrement l'Autriche, faute d'avoir fait, quand cela dépendait entièrement d'elle, des stipulations que le plus vulgaire devait lui faire considérer comme indispensables.

le sens

Je prie Votre Majesté de vouloir bien, après avoir lu ces pièces, les remettre à M. de Jaucourt, pour être gardées au Dépôt des affaires étrangères.

J'ai déjà eu l'honneur d'annoncer à Votre Majesté que les Rois de Bavière et de Hanovre avaient accédé au traité d'alliance du 3 janvier. Je voulais ne lui envoyer leurs actes. d'accession qu'en même temps que celui de la Hollande; mais ce dernier n'étant pas encore expédié, et le prince

stipuler la nature et l'étendue des subsides et des secours qu'elles devaient se donner mutuellement. (Voir D'ANGEBERG, p. 9.)

1 (Voir D'ANGEBERG, p. 50.)

2 Le traité fut signé dans l'ancien hôtel de Guillaume Rose, actuellement occupé par la trésorerie générale.

Par ce traité, les alliés avaient décidé de ramener la France à ses limites d'avant la Révolution. (Voir D'ANGEBERG, p. 116.)

de Wrède me pressant pour l'échange des ratifications de celui de la Bavière, j'ai l'honneur de les adresser aujourd'hui à Votre Majesté. Je lui adresse pareillement les doubles des actes d'acceptation que j'ai signés. Ce sont ces deux derniers actes qui doivent être ratifiés par Votre Majesté. Je la supplie de vouloir bien les remettre à M. de Jaucourt, pour qu'il en fasse, si Elle le juge à propos, préparer les ratifications.

Un courrier qui arrive m'apporte la lettre dont Votre Majesté a daigné m'honorer le 11 de ce mois. J'attendrai avec une vive impatience celle par laquelle Elle voudra bien me faire connaître le résultat de ses entretiens avec lord Castlereagh. Je désirerais que l'article de Naples fùt de nature à pouvoir être montré à M. de Metternich. Il ne saurait être trop positif.

Je suis, etc.

Vienne, 20 février 1815.

No 29.

LVI

Vienne, 24 février 1815.

SIRE,

Le ministre de Joachim ici a reçu de son maître une note toute faite, avec ordre de me l'adresser après l'avoir communiquée à M. de Metternich, auquel il l'a en effet communiquée.

L'objet de cette note est de demander des explications sur des démarches que j'ai faites contre lui, dit-il, au Congrès, et une déclaration qui fasse connaître si Votre Majesté se considère ou non comme étant avec lui en état de paix.

Le ministre de Joachim ne doutant point que cette note n'ait été faite, et que l'ordre de me l'adresser ne lui ait été donné qu'en conséquence de nouvelles qu'il avait lui-même mandées, et dans la supposition que l'on ne s'entendrait point sur les affaires de la Saxe et que l'on aurait la guerre, a pensé qu'il n'en pouvait faire usage, aujourd'hui que cette supposition est détruite, sans compromettre les intérêts de son maître au lieu de les servir. Il a donc pris sur lui de la supprimer, et elle ne sera point adressée.

J'ai su ces détails par le duc de Wellington, avec lequel j'ai examiné le parti que l'on pouvait tirer de la communication que M. de Metternich a reçue de la note,

Nous sommes demeurés d'accord d'engager M. de Metternich à en profiter pour annoncer, par une déclaration qui me sera adressée, aussi bien qu'au duc de Campo-Chiaro, que l'Autriche ne souffrira point qu'aucune armée étrangère passe par son territoire, et à appuyer cette déclaration par le rappel des troupes qui sont actuellement sur les frontières de la Pologne et leur envoi en Italie.

Le duc de Wellington a parlé dans ce sens à M. de Metternich, que j'ai vu après, et auquel j'ai tenu le même langage.

Le résultat en est que, dès aujourd'hui, l'Empereur d'Autriche a donné des ordres pour faire passer cent cinquante mille hommes en Italie, et que la déclaration dont j'ai parlé plus haut nous sera remise demain.

Le grand prétexte de l'Autriche pour ajourner l'affaire de Naples était qu'elle n'était point en mesure et qu'il était à craindre que Murat ne révolutionnât l'Italie '. Cette objec

Dans une conversation privée avec M. de Jaucourt, le marquis de SaintÉlie, chambellan connu et chargé d'affaires non reconnu de Murat à Paris,

lui disait :

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C'est une grande erreur de croire que l'Autriche pourra agir activement contre la Russie, servir les projets de la France et affranchir la Saxe, si le Royaume de Naples n'est pas lié à ce projet. Croyez-moi, l'Autriche sait à n'en pouvoir douter que l'Italie est sur un volcan, et que la fidélité seule du Roi de Naples aux engagements mutuels qui lient ces deux puissances peut laisser à l'Autriche la disposition de ses forces. Le duc de Campo-Chiaro a sans doute fait connaître ces choses au prince de Talleyrand; mais les dire et les persuader est bien différent, et je puis vous assurer encore une fois que le dévouement du Roi de Naples au Roi de France, dévouement qui est à la disposition du Roi, peut seul garantir l'exécution des vues politiques du prince de Talleyrand.

(Lettre de Jaucourt à Talleyrand, du 27 novembre 1814.)

tion n'était pas sans force et faisait impression sur les Anglais et sur les Russes; mais elle tombera dès l'instant où les Autrichiens auront en Italie des forces considérables. C'est une obligation que nous aurons à la note de Joachim, ce qui me la fait considérer comme un incident fort utile.

La circonstance de la non-remise de cette note, parce qu'elle était intempestive et contraire aux intérêts de son auteur, depuis que les affaires de la Saxe étaient arrangées, prouve que nous avons à nous applaudir de ce qu'elles le sont; et en effet, sans cela, l'Autriche n'aurait pas pu faire passer de grandes forces en Italie.

Si je puis avoir une copie de la note par M. de Metternich, j'aurai l'honneur de l'envoyer à Votre Majesté.

Dans cet état de choses, Votre Majesté ne jugerait-Elle pas que quelques rassemblements de troupes dans le midi de la France, sous un prétexte quelconque, autre que le véritable, pourraient avoir de l'avantage?

Les affaires de la Suisse seront, selon toute probabilité, terminées dans quelques jours, un seul point excepté, celui de la Valteline, que l'on paraît décidé à laisser en suspens, et toutefois, sauf l'acquiescement des cantons aux propositions qui leur seront faites; car on est convenu de leur proposer ce qui aura été jugé le plus expédient, avant de prendre, si cela devient nécessaire, le parti de le leur imposer.

L'Autriche et la Bavière sont en négociation sur les rétrocessions, demandées par l'Autriche, des pays occupés par la Bavière, et sur les compensations à donner à celle-ci. Comme ces deux puissances sont loin de s'entendre, il a

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