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durée du Congrès. Leur position difficile d'abord, par les mêmes raisons qui m'ont fait trouver tant de contrariétés, l'a été plus tard par suite des événements funestes qui se sont succédé depuis le commencement de mars. Ils n'ont vu dans ces difficultés mèmes qu'une occasion de plus de montrer l'attachement pour Votre Majesté dont ils sont animés. Plusieurs se trouvent aussi, et depuis quelque temps, dans de grands embarras pécuniaires. Ils ont fait tout ce qui était en leur pouvoir pour exister convenablement dans les différents postes que Votre Majesté leur avait confiés. On aura surement fait quelque disposition pour adoucir la situation dans laquelle ils se trouvent. Plusieurs éprouvent des besoins très-pressants.

LE ROI AU PRINCE DE TALLEYRAND1

Ostende, le 26 mars 1815.

Mon Cousin, je profite d'un courrier anglais qui probablement arrivera à Vienne avant les lettres que le comte de Blacas et le comte de Jaucourt vous ont écrites. La défection totale des troupes ne me laissait pas le choix du parti que j'avais à prendre. On prétend que ma tête ́est nécessaire à la France; j'ai dù pourvoir à sa sûreté, qui aurait pu être compromise si je fusse resté quelques heures de plus à Lille. Buonaparte a donc pour lui la force armée; tous les cœurs sont à moi : j'en ai vu des témoignages non équivoques tout le long de la route. Les puissances ne peuvent donc douter cette année du vœu de la France. Voilà le texte; je m'en rapporte à vous pour la glose. Je ne saurais donner trop d'éloges aux maréchaux Macdonald et Mortier. Le premier s'est conduit partout comme il l'avait fait à Lyon; le second, qui avait reçu par le télégraphe l'ordre de m'arrêter, a assuré ma sortie de Lille et ma route jusqu'à Menin. Sur quoi, je prie Dieu qu'il vous ait, mon Cousin, en sa sainte et digne garde.

LOUIS.

1 C'est la lettre dont parle Talleyrand à Louis XVIII, page 375, et qui ne figure pas aux manuscrits déposés aux Archives, sous les nos 306 et 307.

FIN.

INDEX

BIOGRAPHIQUE ET GÉOGRAPHIQUE

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Friedland, il conçut pour lui, après
Tilsitt, une amitié qui fut sincère
pendant quelque temps, mais qui
ne résista pas au choc des ambi-
tions rivales des deux Empereurs.
Après la campagne de Russie,
Alexandre fut le vrai chef de la
coalition qui finit par renverser
Napoléon. Il se montra bienveil-
lant pour la France et favorable
aux idées libérales. Il demeura
chez M. de Talleyrand en 1814,
et vit d'abord avec peu de faveur
le retour des Bourbons. En 1815,
il revint fort mal disposé pour M. de
Talleyrand, qu'il contribua à faire
remplacer par le duc de Richelieu.
Toujours disposé à caresser des
utopies, après un grand enthou-
siasme pour la liberté et le réta-
blissement du Royaume de Po-
logne, il s'égara dans les idées
mystiques de madame de Krüde-
ner, voulut établir la Sainte-Al-
liance, et finit par devenir aussi
contraire aux idées libérales qu'il
leur avait été favorable. Il mourut
à Taganrog en 1825.

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C'était le
ALFIERI (le marquis).
marquis Alfieri de Sostegno (1764-
1844), dont la mère était une de
Saint-Marsan. Il prit part aux
guerres contre la France pour dé-
fendre la Savoie, puis le Piémont,
et fut envoyé en 1799 comme
otage en France. En 1808, il fut
nommé par Napoléon grand maître
des cérémonies du prince Camille
Borghèse, son beau-frère, gouver-
neur général du Piémont. Sous la
Restauration, le marquis Alfieri fut
ambassadeur en France (1814-
1828). Il fut ensuite grand cham-
bellan du Roi de Sardaigne et con-
seiller d'État.

-

ANDRÉ (le baron D'). — Arthur-Baltha-
zar-Joseph, baron d'André (1759-
1827), né à Aix, conseiller au par-
lement de cette ville, député de la
noblesse de Provence aux états
généraux en 1789, présida plu-
sieurs fois la Constituante, notam-
ment lorsque fut adopté le funeste
décret par lequel les membres de
la première Assemblée furent dé-
clarés non éligibles pour la seconde.
Il a raconté qu'il avait fait tous ses
efforts pour
donner la parole à ses
amis, qui devaient le combattre,
mais qu'il n'avait pu y réussir.
« Le décret fut emporté de haute
lutte, et les plus charmés de leur
succès étaient ceux qui venaient de
préparer leur perte. » Il se réfugia
à Londres en 1792, puis devint,
comme on le voit, à son retour en
1814, préfet de police. Lors de la
seconde Restauration, il fut fait
intendant des domaines de la Cou-
ronne.

-

ANDRÉOSSI. Antoine-François,
comte Andréossi (1761-1828), né
à Castelnaudary, suivit Bonaparte
en Égypte, fit partie de l'Institut
du Caire et publia des Mémoires
sur le Nil. Général, ambassadeur
à Londres (1802), puis à Vienne, il
gouverna cette ville en 1809. Après
Wagram, il fut accrédité à Constan-
tinople; fut pair de France durant
les Cent-Jours, membre de l'Aca-
démie des sciences (1826), député
de l'Aude (1827). Andréossi avait
publié en 1819 un Voyage à l'em-
bouchure de la mer Noire et un
Mémoire sur les dépressions de la
surface du globe. Il descendait de
l'ingénieur Andréossi que Riquet,
ancêtre des Caraman, avait employé
à la construction du canal du Midi,
et s'est fait l'historien de cette en-
treprise.

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