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crise de commerce, la confiance s'ébran. låt tellement dans les banques, que l'on voulût en retirer des dépôts particuliers. S'opposera-t-on à ce que les agents puissent opérer sur lettres de change? mais ces opérations se feront à des prix inférieurs; elles reposeront sur la base la plus solide, elles seront soumises à la décision de la cour suprême, rendue dans l'affaire de la banque d'Augusta contre Earle, et à la jurisprudence dans d'autres affaires. Ainsi l'on préviendra toute chance de conflit avec la

juridiction d'Etat. Les priviléges de banque des Etats sont respectés, le trésor et l'Union reçoivent, chacun de son côté, des encouragements et des facilités; mais ce qui domine la matière, c'est que la combinaison est créée par la loi, modifiable par la loi, révocable par la loi.

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Mu constamment par le désir de faire le bien du public, je serais tout le premier à solliciter la suppression d'un systéme qui ne tiendrait pas ce que l'on en attendait. Leur combinaison se ra soumise, non pas avec une confiance présomptueuse, mais avec des sentiments de confiance dans la sagesse et le patriotisme du congrès. Je ne terminerai pas ce que j'ai à dire sur cette grave matière sans vous prier, de la manière la plus pressante, de retirer au pouvoir exécutif, par tous les moyens que la loi et la constitution vous suggereront, le droit de contrôle sur le trésor. Si, dans la combinaison qui vous sera soumise, vous ne trouvez pas la sé. paration assez marquée ni assez tranchée, vous modifierez le projet dans ce sens; quant à moi personnellement, je désire ne conserver dans les affaires financières du pays d'autre influence directe que celle absolument nécessaire pour l'exécution des lois que vous aurez faites.

Je ne saurais, dans ces circonstances, m'empêcher de toucher un mot des dettes que plusieurs des Etats ont contractées à l'étranger. Le montant de ces dettes, qui ne s'élève pas à moins de 200,000,000 de dollars, a été en grande partie appliqué à des travaux d'amélioration, qui sont destinés à don ner plus tard une plus grande extension à leur prospérité et à leurs richesses. A cet égard, les Etats sont seuls responsables; je ne puis faire davantage

que d'exprimer mon opinion, que chaque Etat se regardera comme obligé, par des considérations d'honneur aussi bien que d'intérêt, de remplir ses engagements avec ponctualité. Une faillite, toutefois, si l'un des Etats se trouvait dans ce cas, ne compromettrait nulle. ment le crédit des autres; et les capitalistes étrangers n'auront pas lieu de s'alarmer pour la situation de tous les autres Etats, parce qu'un ou plusieurs d'entre eux auront négligé de pourvoir aux moyens de remplir ponctuellement leurs obligations; et, quand bien même un tel malheur arriverait, si l'on considére la rapidité avec laquelle leurs ressources augmentent, ils ne pourraient manquer, en fort peu de temps, de trouver le moyen de s'acquitter jusqu'au dernier sou.

Le rapport du secrétaire d'Etat de la guerre et les autres rapports qui l'accompagnent vous feront connaître les progrès faits dans les fortifications destinées à protéger nos principales villes, nos routes et la frontière pendant cette année. Ces travaux seront continués et terminés avec autant de célérité que le permettront les moyens mis à la dispo sition du pouvoir exécutif par le congrès. Je recommande particulièrement à votre examen la partie du rapport qui propose d'établir une chaîne de postes militaires de Council-Bluff jusqu'à quelque point sur l'Océan Pacifique, dans nos limites. Les avantages que tireront de là nos concitoyens faisant le commerce des fourrures dans ces régions sauvages, et l'importance qu'il y a pour nous de cultiver des relations d'amitié avec les tribus sauvages habitant ce territoire; le besoin de protéger nos établissements das frontières et d'assurer les communications entre les établissements américains de l'embouchure de la rivière Colombie et ceux situés de l'autre côté des Rocky-Mountains, toutes ces considérations devront contribuer à faire adopter les recommandations proposées sous ce rapport.

Le rapport du secrétaire de la marine vous mettra au courant de la situation de cette arme importante de la défense nationale. Tous vos efforts doivent tendre à ajouter à son efficacité, et je ne saurais insister trop fortement auprès de vous pour que des allocations

libérales soient affectées à cette branche du service public.

Des considérations du plus haut caractère existent pour l'adoption de cette marche politique. L'étendue de nos frontières maritimes exige une protection pour laquelle un effectif assez considérable est nécessaire. Nous ne visons pas aux conquêtes et nous ne nous proposons pas de disputer à qui que ce soit la suprématie sur mer; mais il est dû à l'honneur non moins qu'à la sécurité du peuple des Etats-Unis, qu'aucune nation ne puisse se permettre d'envahir à son plaisir nos eaux, et de mettre nos villes et nos villages à feu et au pillage. L'économie dans tous les services publics, c'est le devoir de tous les agents du peuple; mais la parcimonie seule pourrait faire refuser les moyens nécessaires pour la protection de nos foyers domestiques et de notre honneur national. Je recommande ardemment au congrès de s'abstenir de toute dépense pour les objets qui ne sont pas absolument indispensables; mais je prends sur moi-même, sans un moment d'hésitation, toute la responsabilité de lui recommander l'accroissement et le prompt armement de cette brave marine qui a brillé sur toutes les mers par ses victoires, et a répandu une gloire impérissable sur le pays.

Le rapport du directeur-général des postes appellera particulièrement votre attention, non-seulement à raison des avis utiles qu'il contient, mais aussi à raison de l'importance de cette branche intéressante du revenu public.

L'augmentation de dépenses pour le transport de la malle sur les principales routes appelle votre attention, et elle a aussi excité la sollicitude du gouvernement: il faut que la rapidité du transportdes dépêches égale celle des chemins de fer et des bateaux à vapeur.

Mais pour cela, il faudra que l'administration des postes fasse des dépenses considérables. Les lignes de communication entre les parties les plus lointaines de l'Union sont presque entièrement couvertes de chemins de fer qui jouissent d'un monopole et l'exploitent. Ce mal pourrait devenir plus grand; c'est pourquoi il importe d'y remédier entemps opportun.

Je dois vous parler du droit que l'uSage a accordé au président, de ren

voyer des fonctionnaires publics, et de les remplacer par d'autres hommes qui jouissent à un plus haut degré de la faveur du parti dominant. Je suis convaincu que ce droit doit être modifié. Pour moi, je n'ai usé de ce droit que dans les cas d'incapacité des fonctionnaires, et lorsqu'il m'a paru nécessaire de l'exercer pour combattre et neutraliser cet esprit de parti chez les fonetionnaires, qui non-seulement les détourne de leurs devoirs impartiaux, mais amène de leur part une influence funeste sur les élections, et dégrade en même temps le gouvernement, en présentant le premier magistrat comme se livrant à des intrigues politiques par ses agents.

En pareille matière, tout ce qui peut être réglé par les lois ne doit pas être abandonné au pouvoir discrétionnaire, et il est de la plus haute importance de réprimer autant qu'il est possible le sti• mulant de l'intérêt personnel dans les électeurs. Le nombre des fonctionnaires publics ayant considérablement augmenté depuis vingt-cinq ans et pouvant augmenter encore, nous serions menacés de luttes politiques violentes, dans l'unique but de conserver le pouvoir ou d'y arriver. En conséquence, je donnerai cordialement mon approbation à toute mesure constitationnelle ayant pour objet de régler et de restreindre la faculté de destituer les fonctionnaires publics.

Je vous invite à adopter sans délai une mesure pour l'emploi des fonds légués par M. Smithson, d'Angleterre, pour la propagation des connaissances. Ces fonds sont placés en effets publics. J'aime à croire que vous ne voudrez pas que le capital subisse une dimination si les effets avaient éprouvé une baisse. En terminant, je vous recommande les intérêts de ce district dont vous êtes les législateurs exclusifs, cette ville étant le siége du gouvernement et pendant une grande partie de l'année celle du congrès, et les frais qu'entraînent les édifices publics et la nécessité de les entretenir. Il serait convenable que le congrès contribuât aux dépenses nécessaires pour l'organisation d'une police vigilante et pénétrée de ses devoirs.

JOHN TYLER,
Washington, 7 décembre.

CHRONIQUE

POUR 1841.

JANVIER.

7. Paris. Élections académiques.L'Académie Française a procédé, dans sa séance d'aujourd'hui, à l'élection d'un membre en remplacement de M. Népomucène Lemercier. Le nom. bre des votants était de 32, la majorité de 17.

M. Victor Hugo a obtenu 17 voix. M. Ancelot 15.

M. Victor Hugo a été proclamé membre de l'Académie Française.

L'Académie a procédé ensuite a l'é

lection d'un membre en remplacement de M. le marquis de Pastoret. Le nom. bre des votants était également de 32 et la majorité de 17. M. de SaintAulaire a obtenu 21 voix; M. Bouilly, 5; M. Aimé Martin, 5; il y a eu un billet blanc.

M. de Saint-Aulaire a été proclamé membre de l'Académie Française.

L'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres a renouvelé son bureau pour l'année 1841 : M. Leclerc a été élu président, et M. Félix Lajar viceprésident.

10. Grande-Bretagne. Résumé du budget des recettes de l'A ngleterre, publié dans les journaux de Londres.

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... France. Résumé du budget des recettes de France en 1840.

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15. France. Relevé des faillites déclarées au tribunal de la Seine, depuis le 1** janvier 1841, jusqu'au 31 décembre de la méme annċe.

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26. Italie. Désastres causés par un éboulement. Dans la nuit du 22 au 23 de ce mois, après des pluies longues et abondantes, un énorme bloc s'est détaché de la montagne qui domine la petite ville de Gragnano, à deux lieues nord-est de Castellamare, et a écrasé soixante maisons. Une centaine de personnes au moins ont péri misérablement pendant leur sommeil.

L'autorité a fait aussitôt venir en poste tous les soldats disponibles dans les environs; mais la violence de la pluie et du vent a paralysé leurs premiers efforts.

La nouvelle de cette catastrophe est parvenue au roi le 23, à midi, pendant que S. M. présidait son conseil. La séance a été abrégée, et le roi est parti avec les ministres de l'intérieur et de la police et le général Stadella, commandant la place de Naples; 400 pionniers ont été en même temps embarqués sur des transports et dirigés sur Gragnano.

La présence du souverain, qui s'avançait le premier sur le lieu de la catastrophe, encore menacé de nouveaux éboulements, a donné du cœur aux plus timides. Onze personnes ont été retirées le même jour, quatre vivaient encore. Le roi n'a quitté la place qu'après avoir assuré l'activité des travaux et en laissant à la tête des travailleurs le général Statella. Ce prince s'est montré dans cette occasion tel que Naples l'avait vu pendant le règne du choléra, tel qu'il fut constamment

quand les forces navales de l'Angleterre menaçaient son royaume, toujours le premier au devoir.

Le 24, cinq cadavres ont été retirés des décombres, ainsi qu'une jeune fille qui n'a survécu qu'une demi-heure, mais qui du moins a eu le bonheur de revoir le ciel avant de mourir. Ce matin, la totalité des victimes retrouvées était de 38. Les travaux ont été contrariés par une pluie incessante et par la violence des vents. La température ayant passé ce matin au N.-O., et le froid étant devenu intense, on pourra continuer plus activement ce déblai.

Toutes les montagnes qui nous entourent sont couvertes de neige. Le Vésuve lui-même en est revêtu jusqu'au sommet du cratère d'où continue à sortir une épaisse colonne de fumée.

La rivière de Volturne est sortie de son lit. La vaste plaine de Capoue est inondée; l'eau circule, dit-on, dans les rue de la cité et s'est élevée jusqu'à la hauteur des premières batteries. Les habitants d'un petit village voisin se sont réfugiés sur les terrasses de leurs maisons.

28. Hollande, Statistique de la marine royale des Pays-Bas. —La marine royale des Pays-Bas se compose comme suit 2 navires de 84 canons, ô de 74, 2 de 60, 1 de 54, 12 de 44, 5 de 32, 11 de 28, 3 frégates rasées, 4 de 26, 2 de 22, 1 de 20, 4 corvette rasée, 42 de 18, 5 de 14, 1 de 12, 3 de 8, 4 bâti

ment d'exercice de 12 pièces, 9 bateaux à vapeur, dont un de 8 canons, et les autres de 7, 3 bâtiments de transport, 10 canonnières à 1 mortier et 3 canons; 34 canonnières, grand modèle, dont 7 en service; 46 canonnières, petit modéle, dont 16 en service et 45 canonnières à rames.

De ces bâtiments sont en service: 1 bâtiment de 54 canons, 4 de 44, 3 de 32, 6 de 28, 1 de 20, 6 de 18, 3 de 14, 3 de 8; le bâtiment d'exercice, 5 pyroscaphes, 3 transports, 7 canonnières grand modèle, 16 canonnières petit modèle.

Il y a sur chantier en construction, à Amsterdam: 2 vaisseaux de 74, 1 de 60; 2 frégates de 44; 1 corvette de 26 et 1 de 14.

A Rotterdam: une corvette de 22, une de 18 et 3 pyroscaphes de 7.

A Flessingue: 1 vaisseau de 74; 1 corvette de 22, 2 de 18 et 1 pyroscaphe de 7.

La marine militaire aux Indes-Orien⚫ tales se compose de : 1 bâtiment de garde de 18 canons; 2 bricks de 16; 11 schooners, dont 8 de 14 canons, 1 de 10, 1 de 5 et 1 de 4; 2 pyroscaphes en fer, chacun de 11 canons; 5 canonnières à rames, 10 de 7 canons et 2 de 6.

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30. États-Unis. Incendie de la ville de Mayaguez. Entre onze heures et midi, le feu prit dans une de ces nombreuses cases de bois situées dans un des faubourgs de Mayaguez, appelé la Quadrada de la Salud. Les cris Au feu! se répandirent bientôt dans les rues tortueuses de cette ville, bâtie presque toute en bois. En peu d'instants les flammes, excitées par une brise assez fraîche, s'étendirent et gagnèrent les maisons voisines. L'incendie fit des progrės si rapides, qu'au bout de peu d'instants la ville ne présentait plus qu'un amas de cendres. C'était un tableau effrayant que cette population hurlant et fuyant de toutes parts devant le feu qui la poursuivait. On a vu des pères traînant leur femme et leurs enfants, des frères chargeant sur leurs épaules leurs sœurs évanouies, des fils emportant leur vielle mère infirme. Un jeune homme, dont la mére était morte la veille, et qui, dans sa piété filialle, ne voulant pas abandonner aux

flammes le cadavre de celle qui lui donna le jour, avait saisi dans ses bras ce cadavre, et traversait avec ce fardeau les rues en feu.

Le salut de la ville demandant tous les efforts, les soldats de la milice renversaient à coups de crosse de fusil les personnes qui cherchaient à se sauver avec quelque butin. Les nègres néanmoins profitaient du désordre et de la terreur de tous pour piller et saccager; ils semblaient jouir intérieurement des désastres des blancs. On en a vu qui allaient même jusqu'à arracher des mains des femmes les bagues en or ou en brillants, et de leurs oreilles les pendants d'or qu'elles portaient.

Aujourd'hui Mayaguez est réduite en cendres. Vingt ou trente maisons tout au plus ont échappé à l'incendie. Les rues ne sont pas reconnaissables, ce sont des ruines; la population est campée dans les savannes environnantes, manquant de tout.

On porte à 600 le nombre des habitations dévorées par le fléau.

FÉVRIER.

5. Paris. Rapport sur la situation de la Banque France, par M. le comte d'Argout, gouverneur,-Un événement important s'est accompli depuis la dernière réunion. Le privilége de la banque a été renouvelé. Elle a recueilli le fruit de sa longue sagesse. Une éclatante justice a été rendue à son utilité, à sa prudence, à la stricte moralité de ses actes. Un accroissement de durée lui assure un accroissement de forces. Elle a toujours consacré ses moyens d'action aux intérêts du commerce et du pays. Elle redoublera de zèle pour continuer à mériter l'estime publique.

Dans le cours de l'année 1840, deux comptoirs ont été créés, l'un à Grenoble, l'autre à Angoulême. L'instruction relative à l'établissement de deux nouvelles succursales a été commencée. La loi du 30 juin dernier autorise à modifier l'organisation des comptoirs par une ordonnance royale rendue. dans la forme des réglements d'administration publique. Cette ordonnance a été préparée; elle est en ce moment soumise à l'examen du conseil d'État.

Sous le rapport commercial, l'année qui vient de finir n'a pas été exemple

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