de l'abus que l'on faisait de ces papiers: l'on en mettait un très-grand nombre en émission sans augmenter le gage de leur valeur. Les biens nationaux affectés au remboursement des assignats étaient vendus chaque jour, et les fonds étaient employés à toute autre chose qu'à leur extinction; en sorte que le Gouvernement s'est trouvé avoir une masse énorme de papiers qui n'avaient plus qu'une représentation idéale; il fallut donc les anéantir ou grever le Gouvernement d'une dette immense. Ainsi ce tableau indique seulement, pour chaque jour, la valeur en numéraire de cent livres en papier-monnaie. Sa construction est tout-à-fait semblable à celle des autres tableaux, qui peuvent également servir à connaître la valeur des fonds publics pour un jour déterminé. Si l'on veut avoir la valeur de cent livres de papier-monnaie, ou des fonds publics pour un jour déterminé, l'on prendra la hauteur de la perpendiculaire correspondante à ce jour, et en la rapportant sur la ligne horizontale mar quant les jours, le nombre de divisions contenues dans cette longueur, indiquera le nombre de francs; l'on estimera facilement les fractions de francs par approximation. La division de la partie historique, par périodes de dix années, est motivée par les tableaux. Cet ouvrage étant destiné à devenir périodique, chaque période de dix années sera accompagnée d'un tableau. Le point de départ a été indiqué par l'origine de la révolution en 1788; il s'est trouvé concorder avec l'origine du tiers consolidé en 1798. J'ai donc adopté cette division, qui, d'ailleurs, ne m'a paru présenter aucun inconvénient sous le rapport historique, et convenir trèsbien à l'établissement des tableaux. La comparaison du crédit public avec les faits historiques et la situation politique du Gouvernement, m'a conduit naturellement à faire quelques recherches sur l'origine des impôts, la création des rentes sur l'Etat et la fondation du crédit public. Ayant rassemblé et mis en ordre toutes les notes que j'avais recueillies sur cette matière importante, ce travail m'a paru présenter quelque intérêt, et pouvoir former la seconde partie de cette introduction. Je l'ai donc rendu le plus concis possible: j'ai supprimé tout ce qui était éfranger au sujet, n'ayant pas la prétention de faire un traité de finances, mais seulement de donner au lecteur une idée des nombreuses modifications qu'a subies le système des impôts, COUP D'OEIL RAPIDE SUR L'ORIGINE DES IMPOTS, LA CRÉATION DES RENTES SUR L'ÉTAT ET LA FONDATION DU CRÉDIT PUBLIC. Le crédit public se compose de la confiance de chacun; il surveille l'administration, pénètre ses intentions et devine ses pensées les plus secrètes. Précis de la Révolution française, par RABAUT SAINT-ETIENNE. |