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Elle est composée de deux mille quatre cents grenadiers, deux mille hommes d'infanterie, cinq cents cosaques, dix pièces de canon, soixantedix charriots.

α

Force de l'armée combinée dans le Hanovre.

Quinze mille Russes, huit mille Suédois, douze mille Anglais; total, trente-cinq mille hommes. Voilà ce qu'il y aura de réuni, d'ici à quinze jours, dans l'électorat. L'opinion générale est que ces troupes sont destinées à faire une diversion en Hollande.

« Les Anglais débarquent dans l'Elbe et le Weser, où ils sont arrivés sur cent six bâtimens. La traversée ayant été plus longue qu'on ne pensait, la plupart des chevaux ont péri faute de fourrages; un bâtiment de transport, portant deux cents hommes, a échoué à l'embouchure du Weser; on n'a pu sauver personne.

« Le roi de Suède est attendu à Lunebourg aujourd'hui ou demain. Il paraît que le roi de Prusse va occuper Bremen, pour empêcher, ditd'autres ne s'en emparent : c'est du moins ce que m'écrit notre commissaire des relations commerciales dans cette ville. »

il, que

C'est probablement à cause de ce bulletin que

Napoléon dit à Duroc qu'il était content de mes services; on verra par une autre lettre de lui, antérieure à celle que j'ai citée, pourquoi l'empereur, tout en rappelant Duroc, ne lui témoigna aucune crainte sur la Prusse, puisque Duroc espérait encore un raccommodement général lorsqu'il quitta Berlin. La Prusse était bien décidée à faire la guerre, mais avec l'ennemi qu'elle avait en tête, elle ne savait à quelles mesures s'arrêter. Voici cette lettre :

« Mon cher Bourrienne, Sa Majesté ayant jugé mes services nécessaires à l'armée m'a rappelé près d'elle. J'ai eu hier mon audience de congé du roi et de la reine, et j'ai été traité avec infiniment de bonté. Sa Majesté m'a fait remettre son portrait enrichi de diamans.

« L'empereur Alexandre partira probablement demain, et l'archiduc Antoine aussi incessamment. Nous ne pouvons qu'espérer que leur réunion ici apportera des facilités pour un accommodement général.

<< DUROC. >>

Toutes les fois que les armées étrangères étaient en mouvement contre la France les émigrés reprenaient quelque espoir, se figurant, bien à tort, que les puissances coalisées contre Napoléon travail

laient pour leur cause; plusieurs même prirent du service dans les armées russe et autrichienne. Le général Dumouriez était de ce nombre. Je fus informé qu'il était débarqué à Stade, le 21 novembre; on ignorait où il devait se rendre. Mais un nommé Saint-Martin, dont la femme vivait avec Dumouriez, et qui avait passé avec ce général, d'Angleterre à Stade, vint à Hambourg en prenant beaucoup de précautions pour se cacher, et acheta, sous des nomis supposés, deux voitures qu'il fit sur-le-champ passer à Stade; lui-même y retourna aussitôt. Je reçus quelques reproches pour n'avoir pas fait arrêter ce Saint-Martin, mais il était muni d'un brevet attestant qu'il était au service de l'Angleterre, et j'ai déjà dit que cette seule circonstance était à Hambourg une sauve-garde contre laquelle on ne pouvait rien.

La Prusse, à cette époque, voulait occuper Hambourg, Il en fut fortement question dans le cabinet de Berlin, mais la Russie qui voulait bien s'agrandir, ne voulait pas que d'autres s'agrandissent, et s'y opposa; la chose en resta là. C'est peut-être ce qui contribua le plus à maintenir la neutralité de la Prusse.

Dans le mois de décembre 1865, le recrutement anglais dans le Hanovre continuait sans interrup

bonne raison, dit qu'il était naturel de chercher à diminuer la puissance de son ennemi, il lui répondit : « C'est précisément cette disposition à di<< minuer la puissance de ses voisins et à augmen<< ter la sienne, qui lui suscite continuellement « des guerres. Vous êtes déjà une nation si forte « par vous-mêmes, par votre réunion sous les « mêmes lois, par l'uniformité de vos habitudes << et de votre langage, que vous inspirez naturel« lement de l'effroi. Qu'avez-vous besoin de vous << agrandir continuellement? »

La raison n'était-elle pas du côté du jeune prince qui s'exprimait de la sorte? et qu'aurait-on pensé de lui, si, traitant séparément, abandonnant son allié, il avait, pour éviter une bataille que l'on se flatte toujours de gagner, il avait laissé l'Autriche envahie à la discrétion d'un vainqueur exigeant?

CHAPITRE IV.

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Mes fonctions à Hambourg. Le roi de Suède à Stralsund. -Bulletin envoyé par moi, sur la position des armées russes. Débarquement des Anglais dans l'Elbe et le Weser. Causes de la satisfaction de l'empereur.- Duroc et l'empereur Alexandre à Berlin. - Dumouriez et la femme Saint-Martin. -Recrutement des Anglais dans le Hanôvre. Anecdote racontée par Rapp. La fille de M. de Marbœuf et Napoléon.-Trahison du roi de Naples. -Le Soleil d'Austerlitz.-Insolence du prince de Dolgorowski, et les hauteurs de Montmartre.-Récit que me fait Rapp de la bataille d'Austerlitz.

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- Mort du colonel Morland. Rapp à Austerlitz, et Kellermann à Marengo. -Rapp blessé, et le tableau de Gérard.

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Je viens de dire une partie de ce que j'appris des événemens qui se passèrent sur le théâtre de la guerre avant la bataille d'Austerlitz. Je vais

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