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par destination; il nous faut donc entrevoir pour les forêts des méthodes d'exploitation transformées. Pour cette transformation, l'Etat républicain a besoin de votre collaboration. Le peuple entend s'organiser pour vivre mieux; près de vous il cherche d'ingénieux conseils; il demande des guides destinés à conduire les grands travaux, à entreprendre les œuvres de progrès. Est-il pour cela un Corps mieux désigné que le vôtre? Vous avez toutes les connaissances techniques pour un tel rôle, vous savez les mettre en valeur. Je sais que vous êtes les amis des populations au milieu desquelles vous vivez. Mieux qué quiconque, vous êtes prêts, vous êtes aptes à l'utilisation que nos amis du Parlement et moi avons envisagée.

Le Gouvernement saura faire son devoir pour vous conduire dans les voies ainsi tracées. J'ai pris acte avec satisfaction de la promesse du Sénat annoncée par la voix de M Cabart-Danneville, qui nous aidera à accomplir l'œuvre de justice qu'on lui demande.

Dans le discours de M. Géneau, de M. Loiseau, que nous avons tous apprécié, vous soulevez les questions nouvelles qui vous intéressent. Vous vous étonneriez de me voir apporter aux desiderata exprimés par vous des solutions immédiates. Vous posez des problèmes qui méritent d'être étudiés.

J'ai constaté avec plaisir que votre Président avait parlé de discipline, je suis partisan d'une discipline stricte. C'est un principe qui ne doit pas péricliter entre mes mains; j'en suis responsable devant le pays, car mes prérogatives de ministre ne m'appartiennent pas ; j'en suis le dépositaire momentané; elles appartiennent à la nation.

Le fonctionnaire possède les droits du citoyen, mais il a des devoirs à remplir; il ne saurait faire aboutir ses revendications sans garder la forme modérée et sage qui est la vôtre. De mon côté,vous trouverez une collaboration affectueuse.

Sans doute, certaines questions sont un peu délicates: la militarisation, par exemple, rencontrera peut-être des résistances devant le Parlement; ne risquerait-elle pas d'ailleurs d'aliéner votre liberté de parole et votre indépendance? Je suis disposé, faut-il le dire? à examiner dans mon cabinet les solutions pos sibles, avec vos représentants et avec le concours de votre Directeur général, mon ami Dabat.

Il y a une pensée dominante sur laquelle nous sommes tous d'accord, c'est celle de consacrer toutes nos forces, de donner tout le meilleur de nous-mêmes à la France et à la République. C'est dans ce sentiment et en toute confiance que je lève mon verre à vos Associations et à votre Président, M. Géneau.

L'EXPLOITATION DES FORÊTS DOMANIALES DU SUD-OUEST

LA SÉANCE DE LA COMMISSION A LABOUHEYRE.

La commission nommée par M. Pams, ministre de l'Agriculture, sur la demande de MM. Bouyssou, Loustalot et Lalanne, députés des Lan

des, et de la Trémoïlle, député de la Gironde, en vue d'étudier la question de l'exploitation des forêts domaniales, s'est réunie le mercredi 8 janvier, vers dix heures, à la mairie de Labouheyre.

Les détails sur cette intéressante réunion sont empruntés par nous au journal Pins et Résineux.

M. Dabat, directeur général des Eaux et Forêts, présidait. L'Administration était représentée par MM. Peloux, conservateur des Eaux et Forêts; Biquet, Grandjean, Barret, du Guiny, inspecteurs; Gerdil, secrétaire technique du ministre. MM. Lourties et Milliès-Lacroix, sénateurs; Bouyssou, Chaulet, Lalanne, Damour, Loustalot, Cazauvieilh, d'Elissagaray, députés ; Ducaud, préfet des Landes; Lassalle, Lapeyrère, de Garotarzu, Darmuzey, Froustey, Dignac, conseillers généraux, prenaient également part à la réunion, ainsi que plusieurs maires des communes landaises. Les syndicats des gemmeurs étaient représentés. Le nombre des assistants était tel que la salle de la mairie, vaste pourtant, ne pouvait suffire à les contenir, et que l'on se pressait sur le palier.

Au début de la séance, M. Dabat prend la parole en ces termes :

MESSIEURS,

Comme l'indique la lettre qui vous a convoqués à la présente réunion, l'attention de la Chambre des députés a été appelée à diverses reprises sur l'exploitations des forêts domaniales des dunes de Gascogne.

Presque chaque année, depuis 1907, cette question a été portée à la tribune de la Chambre.

Elle y est revenue cette année encore, et au cours de la discussion du bud. jet, MM. Bouyssou, Loustalot et Lalanne ont demandé la constitution d'une Commission qui étudierait « la façon de procéder à un meilleur martelage ainsi « que celle, tout aussi importante, de la régie des résines ou de leur prise à << bail par les syndicats des résiniers, ainsi que la question du gemmage ».

M. Pams, dans son désir toujours prédominant de conciliation et avec sa bienveillance habituelle, a accepté le principe de cette Commission, et il m'a chargé de m'entendre avec les auteurs de l'amendement pour provoquer une réunion dans laquelle vous pourriez exposer vos desiderata, et il a tenu à ce que, au lieu de n'avoir que les échos de vos réclamations, j'aille écouter moimême vos paroles dans l'un des principaux centres de la région de pin maritime.

Je viens donc, Messieurs, vous demander de m'éclairer de la manière la plus complète sur vos revendications.

Je viens vous prier de me donner tous les éléments d'étude et de discussion sur les questions qui vous préoccupent.

Je viens puiser auprès de vous, en quelque sorte à leur source même, les renseignements que vous croirez de nature à amener des modifications dans le régime actuel d'exploitation des forêts domaniales des dunes de Gascogne. Les indications que vous me fournirez serviront de base à l'étude approXI. - 8

(52€ ANNÉE).

15 FEVRIER 1913.

fondie que l'Administration forestière entreprendra sans retard sur les questions soulevées.

Vous pouvez être certains de notre bonne volonté et de la sympathie que nous inspire la laborieuse population des résiniers. Vous pouvez être assurés que nous bannirons tout parti pris théorique et que nous nous efforcerons de rechercher les meilleurs moyens de concilier tous les intérêts en présence dans toute la mesure du possible.

M. Bouyssou, député des Landes, adresse les remerciments de tous les résiniers au ministre et à M. Dabat. Il dit que la solution idéale de toutes les difficultés consisterait à donner satisfaction aux desiderata de la population résinière et à substituer la mise en régie au mode actuel de l'exploitation des forêts domaniales. Cette transformation sera une véritable révolution que seul l'accord de toutes les bonnes volontés pourra accomplir.

M. Cazauvieilh s'associe aux remercîments adressés par M. Bouyssou. M. Emmanuel Delest, conseiller municipal à Mimizan, délégué de la Fédération nationale, donne lecture du rapport qu'il présente au nom des gemmeurs.

LA DISCUSSION

La discussion s'engage à la fois sur la question de la mise en régie et sur celle du martelage, qui sont d'ailleurs étroitement liées.

M. Milliès-Lacroix rend hommage au rapporteur, et regrette que l'on n'ait pas convoqué à la réunion certains représentants industriels des intérêts de la région. M. Crouzette, négociant et maire, dont l'intervention est fort remarquée, déclare au nom de ses collègues qu'ils sont tous pleinement d'accord avec les résiniers. M. André Delest présente une motion en faveur du recrutement régional des gardes forestiers. M. Sourbé, secrétaire général de la Fédération nationale, président du Syndicat de Castets-des-Landes, demande que le martelage soit annuel et opéré par des agents compétents. Ce vœu avait déjà été émis par le Congrès de Castets. M. Chaulet, député, parle dans le même sens, et M. Dabat promet d'étudier la question. M. Crouzette fait également remarquer qu'avec le système actuel des adjudications il y a perte pendant la cinquième année, au cours de laquelle il faut renoncer à gemmer à mort les arbres destinés à être enlevés.

M. Froustey demande que l'expérience de mise en régie, réclamée par les résiniers, soit faite sur une très large échelle. M. Dabat lui répond qu'appliquer aussi largement la mise en régie serait préjuger la question et la résoudre au lieu de l'étudier. Comme M. Milliès-Lacroix insiste pour que l'expérience soit faite, M. Dabat expose les objections

que ne manquera pas de soulever le ministère des Finances. Mais, réplique alors M. Lourties, on peut demander des crédits supplémentaires, et l'expérience une fois faite démontrera ce qu'elle a démontré à tous les propriétaires.

Plusieurs orateurs parlent encore, et s'accordent pour déclarer que les essais devront être faits simultanément, au point de vue du martelage comme de la mise en régie; sans cela on n'aurait qu'une caricature de cette dernière.

Au moment de lever la séance, le président remercie M. Delest, les personnes qui ont répondu à la convocation et les membres du Parlement présents.

CHRONIQUE FORESTIÈRE

Mérite agricole.

Par décret en date du 1er février 1913, et par arrêté de M. le ministre de l'Agriculture en date du même jour, la décoration du Mérite agricole a été conférée aux personnes ci-après désignées.

MM.

Grade d'Officier.

Castel, Inspecteur des Eaux et Forêts à Tarbes.

De Cussac, Conservateur des Eaux et Forêts à Amiens.

Dellon, Inspecteur des Eaux et Forêts à Tarbes.

Drouin, Inspecteur adjoint des Eaux et Forêts en retraite à Lamarche.

Grenier, Conservateur des Eaux et Forêts à Besançon.

Loriot de Rouvray, Inspecteur des Eaux et Forêts à Clermont-Ferrand. Rabutté, Inspecteur des Eaux et Forêts à Evreux.

Roy, Inspecteur des Eaux et Forêts à l'Administration centrale à Paris. Tessier, Conservateur des Eaux et Forêts à Toulouse.

Rolley, Ingénieur des Améliorations agricoles à Orléans.

Faulot, Commis à la Direction générale des Eaux et Forêts.

Delaunais, Commis auxiliaire à la Direction générale des Eaux et Forêts.

MM.

Grade de Chevalier.

Beuf, Garde général des Eaux et Forêts à Riez (Basses-Alpes).

De Boixo, Inspecteur adjoint à l'Administration centrale à Paris. Ducellier, Inspecteur adjoint des Eaux et Forêts au Mans. Garniron, Inspecteur adjoint des Eaux et Forêts à Montbéliard. Gomart, Inspecteur des Eaux et Forêts à Perpignan.

Jagerschmidt, Inspecteur adjoint à l'Administration centrale à Paris. Le Clerc, Inspecteur adjoint des Eaux et Forêts à Oyonnax. Martin (Emile-Louis), Inspecteur des Eaux et Forêts à Digne. Mougeot, Inspecteur adjoint des Eaux et Forêts à Belfort. Repiton-Préneuf, Inspecteur adjoint des Eaux et Forêts à Grenoble. Sergent, Garde général des Eaux et Forêts à Villers-Cotterets. Cormery, Desbois, Girard, Nasom, Pierrot, Valarché, brigadiers des Eaux et Forêts.

Dallier, Durel, Picard, gardes des Eaux et Forêts.

Décret renouvelant les pouvoirs de la Commission de la pêche fluviale. Le Président de la République française,

Vu le décret du 5 septembre 1897, portant règlement général de la pêche fluviale;

Sur la proposition du ministre de l'Agriculture,

Décrète :

Art. 1er. Sont nommés pour trois années, président et membres de la commission de la pêche fluviale instituée au ministère de l'Agriculture par l'article 20 du décret du 5 septembre 1897 :

Président de la commission:

M. Blanc (Charles), Conseiller d'Etat en service ordinaire.
Membres au titre de représentants:

10 Du ministère de l'Agriculture,

MM. Bénardeau, Inspecteur général des Eaux et Forêts.

De Thélin, Inspecteur général de l'Hydraulique agricole.

Cardot, Inspecteur des Eaux et Forêts, chargé du service de la pêche et de la pisciculture au ministère de l'Agriculture.

Chaplain, Inspecteur des Eaux et Forêts.

2o Du ministère des Travaux publics :

MM. Doerr, Inspecteur général des Ponts et Chaussées.

Perrin, Inspecteur général des Ponts et Chaussées.

Mayer (E.), Ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées faisant fonctions d'ingénieur en du chef service central des inondations à Paris. Friry, Rédacteur à la sous-direction de la navigation.

Art. 2. En cas d'absence du président, la commission sera présidée

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