Page images
PDF
EPUB

d'aucune catastrophe, les jeunes sujets pour la plupart firent voir bientôt une toute autre nature que celle de leurs anciens, même en terre meilleure; leur port est inégal, irrégulier, flexueux chez un grand nombre, qui sont très branchus, à tronc noueux. Cela rend les éclaircies, dans lesquelles je fais naturellement enlever les plus mauvais pieds, de valeur inférieure, et quelquefois difficiles à placer. Je ne crois pas qu'on puisse arriver à bien régulariser ces massifs avant l'âge ordinaire où les pins de plaine s'exploitent définitivement; il en sortira peu de poteaux télégraphiques, produit le plus recherché, le plus avantageux des pins de cette région.

Je résume les résultats de mes trois séries de plantations :

·

1 Série, de 1871-72. Beau peuplement, arbres droits, même dans les parties claires; vigoureux et rustiques.

2o série, de 1875.- Arbres beaux et droits, même en massifs un peu clairs, avec un tempérament paraissant moins rustique que celui des premiers; ils ont souffert davantage des sécheresses, des attaques des insectes, mais, en somme, bonne croissance.

3, de 1881-82.- Peuplement très inférieur aux deux premiers en aspect et en valeur.

Voici la seule hypothèse que je puisse concevoir pour expliquer cette diversité de qualité: Avant 1870 on plantait relativement peu le pin sylvestre ; la demande de graines était restreinte et les fournisseurs pouvaient choisir, pour les récoltes, les plus beaux massifs; plus tard, la demande ayant fortement augmenté, surtout par suite de l'œuvre destructrice du verglas de 1878 et des gelées de 1879-80, on a dû pour y satisfaire, récolter les graines partout, sur les mauvais arbres comme sur les bons.

Je ne puis attribuer cette diversité de tempérament qu'à celle des origines, et je regrette bien de ne pouvoir connaître la provenance exacte des graines dont mes plants furent élevés. Une conclusion pratique c'est que, lorsqu'on n'est pas sûr d'une excellente origine, on ne doit pas planter moins de cinq à six mille pins sylvestres à l'hectare.

Je conclus donc d'après mes expériences qu'il est fort important de s'assurer une bonne provenance des graines de pin sylvestre, ce que l'Etat, cultivateur et acheteur en grand, est mieux à même d'obtenir que les particuliers. Malheureusement, c'est à eux que la qualité de leurs jeunes sujets importe le plus, comme ils ont moins longtemps pour

attendre les vieux.

D. CANNON.

de la Société Nationale d'Agriculture.

GRAINES FORESTIÈRES

INFLUENCE DE LEUR PROVENANCE SUR LA QUALITÉ DES PLANTS

Depuis fort longtemps, on discute beaucoup, surtout à propos du pin sylvestre, sur la question de l'influence de l'origine des semences forestières, relativement à la qualité des plants et à l'avenir des peuple

ments.

Les discussions sur ce sujet ont été particulièrement nombreuses, et, parfois même, assez vives dans ces dernières années.

Et les conclusions sont loin, jusqu'à présent, d'apparaître bien certaines, car elles ne s'appuyent, le plus souvent, que sur des données d'une authenticité discutable ou sur des expériences encore trop récentes et portant sur des quantités trop restreintes, pour pouvoir être acceptées comme définitives.

En outre, des raisons d'ordre commercial et des exagérations dues à un nationalisme trop exclusif viennent compliquer le problème.

Et cependant, la question, au moins en ce qui concerne le pin sylvestre, serait en partie résolue, si on connaissait la provenance des graines qui ont donné naissance aux peuplements déjà anciens qui existent un peu partout.

Malheureusement, il n'en est rien. L'Administration des Eaux et Forêts notamment,qui, plus que les propriétaires particuliers, a les moyens de se procurer et de faire consigner par ses agents toutes les données concernant l'origine des semences envoyées par ses soins dans les différentes régions, semble ne s'être jamais préoccupée de la question.

Jusqu'à présent, les graines qu'elle fournit parviennent aux destinataires sans la moindre indication sur la provenance.

Ainsi, pour ce qui concerne l'inspection de Beauvais, on ne trouve pas trace, dans les archives, de l'origine des semences qui ont produit les peuplements de pin sylvestre de la forêt domaniale d'Ermenonville Et cela n'est pas sans surprendre les forestiers français et surtout étrangers qui viennent visiter cette forêt.

Il n'est jamais trop tard pour prendre les mesures pouvant permettre d'arriver à solutionner une question dont la grande importance est universellement reconnue.

Il est donc permis d'exprimer le vœu que, dorénavant, au moins en ce qui concerne le pin sylvestre, l'Administration des Eaux et Forêts renseigne, aussi exactement que possible, ses agents sur la provenance

des graines qui leur sont envoyées et qu'elle les invite à noter très soigneusement cette provenance pour tout semis effectué.

Au bout d'un certain temps, ces données fourniront des renseignements qui vaudront certainement bien les résultats des expériences effectuées dans un temps plus ou moins réduit et sur des surfaces plus ou moins restreintes, dans des pépinières ou des places d'essai.

Beauvais, février 1913.

L. PARDE.

ACTION COMPARÉE DU SULFATE DE MANGANÈSE ET DU SULFATE DE CALCIUM

SUR LES GERMINATIONS DE PINS MARITIMES

Nos expériences ont eu lieu dans des pots en biscuit de Sèvres, préalablement lavés à l'acide chlorhydrique, puis passés à l'eau distillée. On les a remplis de sable fin de Loire également lavé à l'acide chlorhydrique, calciné et passé à l'eau distillée, avec les précautions habituelles.

Les substances en expérience, sulfate de manganèse et sulfate de calcium, ont été mélangées au sable fin à raison de o k. 250 pour 10 k. de sable.

Les graines de pins maritimes ont été semées dans trois séries de pots

Une série contenant le sulfate de chaux,

Une série recevant le sulfate de manganèse,

Une série-témoin n'ayant que du sable fin.

Les graines mises dans le sable le 14 avril 1912 étaient arrosées à l'eau distillée.

Dans le sable pur on n'a constaté qu'un petit nombre de germinations qui ont disparu très vite.

Dans le sulfate de manganèse, la germination a été générale. Il en a été de même dans le sulfate de calcium. Mais, avec ce dernier corps, les jeunes plants ont pris une avance rapide.

Dès le 20 juillet, les plants en sulfate de manganèse avaient une hauteur de 4 centimètres en moyenne avec une teinte rougeâtre de la base de l'axe hypocotylé, alors que les plants en sulfate de calcium avaient

une taille de 6 centimètres en moyenne, sans présenter en général cette teinte rougeâtre de l'axe hypocotylé.

Au 15 octobre, la situation des plants donne les résultats les plus concluants:

[graphic][merged small][merged small]

Pins en sulfate de manganèse:

Longueur moyenne de la tige au-dessus des cotylédons....

Longueur de l'axe hypocotylé .

Diamètre de la tige à l'insertion des cotylédons

Longueur des feuilles primordiales...

Pins en sulfate de calcium:

Longueur moyenne de la tige au-dessus des cotylédons....

Longueur de l'axe hypocotylé ...

Diamètre de la tige à l'insertion des cotylédons
Longueur des feuilles primordiales

[ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small]

Au point de vue anatomique, nous constatons, dans le sulfate de manganèse, des entrenœuds de l'axe épicotylé beaucoup plus courts que dans le sulfate de calcium; il y a une réduction considérable du bois; le diamètre des vaisseaux est notablement inférieur; tous les éléments sont plus réduits dans le composé de manganèse que dans le composé de calcium.

Le sel de manganèse, comme le sel de calcium, a favorisé la germination des graines résineuses; mais là s'est arrêtée son action utile; c'est le sulfate de calcium qui s'est montré l'agent essentiellement actif de la végétation du jeune plant, dans nos conditions d'expérimentation.

LUCIEN CHANCEREL.

(52 ANNÉE).

1er AVRIL 1913

XI. - 14

LA TENUE DU CALEPIN TACHÉOMÉTRIQUE

La méthode de lecture sur la mire stadimétrique verticale indiquée par le § 27 et le modèle no 13 de la Circulaire 697 simplifie le travail au Cabinet mais complique beaucoup le levé sur le terrain, surtout en forêt; on peut s'en rendre facilement compte par l'expérience. - Or c'est précisément sur le terrain, au besoin même au détriment du travail de cabinet, qu'il nous semble au contraire nécessaire de simplifier les opérations, car c'est là que l'économie de temps et de frais d'auxiliaires est le plus sensible, Aussi avons-nous vu avec plaisir le maintien par l'Administration de notre bon vieux calepin tachéométrique (série 12, n° 15) malgré ses petites imperfections.

Nous regrettons toutefois qu'aucune instruction n'existe à notre connaissance pour la tenue de ce calepin. Il y aurait en effet grand intérêt à n'avoir qu'une seule façon de procéder en vue de l'éventualité toujours possible où un levé doit être rapporté par un autre que celui qui a opéré sur le terrain.

Chaque opérateur a donc sa méthode personnelle. Celle que nous avons adoptée présente quelque avantage, en particulier lorsque le nombre des visées effectuées d'une même station est considérable (cas fréquent dans les levés très détaillés exigés par le service des Reboisements) et c'est ce qui nous incite à l'exposer ici.

Il est tout d'abord nécessaire d'observer, ce que les cours de topographie ne font pas toujours à notre avis suffisamment ressortir, que toutes les données altimétriques recueillies dans un levé se rapportent directement non pas à l'altitude du sol au point où stationne l'instrument, mais bien à l'altitude de cet instrument lui-même ou plus exactement de son axe de rotation horizontal (centre de l'éclimètre).

Les différences de niveau obtenues sont toutes au-dessus ou au-dessous du plan des visées horizontales de la lunette; quant à l'altitude du sol à la station, elle est égale à l'altitude de ce plan (c'est-à-dire de l'œil de l'opérateur faisant une visée horizontale) diminuée de la hauteur de cet œil au-dessus du sol. Cette hauteur doit donc pour une même station ne faire l'objet que d'une seule opération (sauf exception,

1.

Contrairement aux indications de la circulaire, nous préférons placer le fil, dont la lecture est à soustraire, sur un trait de la stadia indiquant des decimetres, ou mieux des mètres, si aucun obstacle visuel ne s'y oppose.

« PreviousContinue »