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1o Des notes sur la distribution du sapin pectiné et du Douglas en Danemarck.

Le sapin fut introduit en 1764 et se répandit rapidement, mais c'est surtout dans l'île de Bornholm, où les premiers sapins furent semés en 1815, que cette essence prit de l'extension grâce à l'absence, dans l'île, du gros gibier autrefois si abondant en Danemarck. Le climat de l'île, humide et frais, convient parfaitement au sapin qui y croît avec une vigueur remarquable. M. Oppermann cite deux places d'essai de la station de recherches danoise, d'un hectare chacune, qui présentent, à 80 ans, un volume de 781 mètres cubes à l'hectare en bois fort et qui ont déjà fourni en produits d'éclaircie 593 m c. à l'hectare. C'est donc, les 80 premières années, une production totale de 1.374 mc. et une production moyenne annuelle de 17 mc., 2.

pour

Le Douglas (Pseudotsuga Douglasii) a été introduit en Danemarck vers le milieu du siècle dernier et il y prospère très bien. Une place d'essai de la station danoise, plantée en 1880, a produit, lors de la première éclaircie, en 1905, un rendement de 200 m c. de bois fort à l'hectare et elle avait, à l'âge de 29 ans, en 1909, un volume sur pied de 377 m. cubes. C'est une production moyenne annuelle de 20 m. cubes à l'hectare pendant les 29 premières années.

2o Résultat d'expériences sur la résistance au froid des glands de chêne.

Le succès des ensemencements naturels en chêne est souvent compromis, au Danemarck, par les gelées de l'hiver lorsque les glands ne sont pas suffisamment recouverts par la neige. M. Oppermann a constaté que des glands exposés à une température de 9o centigr. conservent leur faculté germinative dans la proportion de 69 o/o. Cette proproportion tombe à 59 0/0 lorsque la température s'abaisse à 12o et à o lorsqu'elle atteint 18°. Les glands résistent mieux au froid lorsqu'ils sont maintenus humides que lorsqu'ils ont été séchés à l'air. G. HUFFEL.

(A suivre.)

BIBLIOGRAPHIE

A. BARBEY. - Traité d'Entomologie forestière. - Berger-Levrault, Libraires-Editeurs; Paris et Nancy, 1913.

Depuis l'année 1848, époque à laquelle parut le Cours de zoologie

forestière de Mathieu, il n'a pas été publié, en langue française, de traité d'entomologie forestière.

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Certes, on peut encore consulter très utilement l'ouvrage de Mathieu ; mais, si les observations et prescriptions qu'il renferme sont toujours parfaitement justes ce qui démontre l'excellence de cet ouvrage, un de ceux qui honorent le plus la science forestière française certains insectes, dont les dégâts, insignifiants avant l'année 1848, ont été plus importants depuis, sont à peine cités dans la nomenclature. D'ailleurs, il est devenu très difficile de se procurer le Cours de zoologie forestière de Mathieu.

M. le Professeur Henry a bien fait paraître, en 1892 et 1903, deux nouvelles éditions de l'Atlas qui accompagnait l'ouvrage, en y ajoutant des planches qui le complétaient. Mais le texte n'a pas été refait, ni même publié à nouveau.

Les quelques monographies de genres et d'espèces parues en France, en Belgique et en Suisse ne peuvent, même réunies, tenir lieu d'un traité général.

Cette lacune, d'autant plus regrettable aujourd'hui que l'amour des arbres et des choses forestières semble devoir progresser en France, est maintenant comblée, grâce à la publicatiou du Traité d'Entomologie forestière de M. A. Barbey.

M. Barbey était parfaitement qualifié pour entreprendre un pareil travail. S'occupant depuis longtemps d'expertises forestières et de gérance de bois, il connait très bien la forêt et tous les êtres qui y vivent; très bon observateur, excellent naturaliste, entomologiste fervent, il a réuni de précieuses collections que l'on a pu voir dans plusieurs expositions. Il a déjà fait paraître, en 1901, un remarquable travail sur les Scolytides de l'Europe centrale.

M. Barbey possédait donc, au point de vue pratique, comme au point de vue scientifique, toutes les connaissances nécessaires pour mener à bien la publication d'un ouvrage aussi vaste que doit l'être un traité général d'entomologie forestière.

Et, je suis heureux de le dire de suite, M. Barbey a parfaitement réussi dans l'accomplissement de la lourde tâche qu'il s'était imposée.

Bien plus, et ce n'est pas le moindre mérite de son livre, il a su, tout en restant scientifique, présenter le sujet sous une forme facilement accessible aux praticiens auxquels il entendait s'adresser tout spéciale

ment.

Dans ce but, ainsi que l'a écrit M. le Professeur Henry dans la préface XI. - 46

(52° ANNÉE).- 1er DÉCEMBRE 1913

de l'ouvrage, « laissant de côté la classification systématique, il a ad<«< mis un groupement biologique basé sur les observations les plus élé<< mentaires que le praticien est appelé à faire lorsque, en présence d'un « ravage en forêt, il désire connaître le nom du coupable, savoir s'il << doit intervenir et comment il doit intervenir. »>

L'ouvrage est divisé en deux parties:

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Dans la première, très courte, intitulée Partie générale, M. Barbey, après avoir exposé le plan du traité et esquissé l'historique de la question sa modestie lui a fait omettre de citer son excellent travail sur les Scolytides donne, d'une façon aussi claire que concise, la description de l'insecte en général, de ses organes et de ses fonctions, puis la classification des insectes.

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La seconde partie, intitulée : Partie spéciale, est de beaucoup la plus importante, ainsi que cela devait être dans un ouvrage écrit pour des praticiens. L'auteur, après avoir consacré quelques pages aux insectes d'intérêt général au point de vue forestier, étudie en détail chacun des parasites des diverses essences résineuses (Epicéa, Sapin, Pins, Pin Cembro, Mélèze) et feuillues (Chênes, Hêtres, Châtaigniers, Bouleaux, Peupliers, Tilleuls, Ormes, Erables, Frênes, Charmes, Aunes, Saules. Alisiers, Sorbiers, Robinier faux-Acacia), en distinguant ceux qui s'attaquent aux racines, à l'écorce et au liber du tronc et des branches, au bois, aux rameaux, aux bourgeons, aux feuilles, aux fruits et aux graines.

Pour chaque espèce d'insecte, M. Barbey, après une courte description scientifique, fait connaître la vie, les mœurs, les dégâts, avec les moyens de déterminer les différents parasites d'après ces dégâts notamment

pour les insectes qui s'attaquent à l'écorce du tronc et des branches de l'épicéa, il indique la façon de reconnaître les divers ravageurs d'après la forme des couloirs qu'ils creusent dans le bois, les moyens d'en rayer (moyens préventifs) et ceux de combattre (moyens répressifs) les invasions.

Que M. Barbey, qui s'intéresse lui-même aux arbres forestiers étrangers, permette à un camarade quelque peu atteint de « l'exotenmanie >> d'exprimer le regret que quelques pages de son livre n'aient pas été consacrées aux insectes qui s'attaquent aux principales essences introduites. Ces pages, M. Barbey aurait certainement pu les écrire. Ce faisant, il aurait rendu service. Et les ennemis les plus acharnés des exotiques lui eussent peut être pardonné cette petite addition dans un ouvrage aussi général, aussi complet.

Deux pages seulement sont accordées aux insectes utiles. L'auteur

aurait pu développer davantage ce très intéressant sujet; il n'a pas voulu le faire pour ne pas « allonger démesurément » son étude. J'ai peine à croire, cependant, que le lecteur lui eût reproché cet allongement. Pour terminer, M. Barbey résume brièvement ses conclusions.

Un index bibliographique et une table alphabétique des genres et des espèces cités table qui permet de trouver facilement et rapidement les renseignements que l'on désire avoir sont placés à la fin du volume.

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L'ouvrage est très richement illustré de 350 figures en noir, presque toutes originales, intercalées dans le texte et renferme en outre, à la suite de l'index alphabétique, 8 planches en couleur exécutées par l'auteur et représentant à leurs différents états, les insectes propres aux diverses essences.

Toutes ces planches complètent très utilement les descriptions contenues dans le texte et contribuent fortement à faire de la publication un ouvrage de vulgarisatiou de tout premier ordre.

Le livre est édité par la librairie Berger-Levrault. On connaît trop bien le soin que cette maison apporte à toutes ses publications, pour qu'il soit nécessaire d'insister sur la perfection du travail d'impression du texte et de reproduction des planches.

En résumé, le Traité d'Entomologie forestière de M. Barbey comble une lacune très regrettable qui existait, depuis 50 ans, dans la littérature forestière française. Et il la comble d'une façon presque complète. et surtout sous une forme qui donne pleine satisfaction aux propriétaires de bois.

C'est assez dire que tous ceux qui s'occupent d'arbres et de forêts ont un intérêt capital à posséder l'ouvrage de M. Barbey.

En écrivant, en langue française, ce livre éminemment utile, en présentant le sujet sous une forme facilement accessible à tous les praticiens, M. Barbey, forestier suisse, a rendu un grand service aux forestiers français. Je suis certain d'avance d'être l'interprète des sentiments de tous ceux qui le consulteront, en lui adressant de ien sincères remerciements, en même temps que des compliments parfaitement mérités.

Beauvais, 24 novembre 1913.

L. PARDÉ.

CHRONIQUE FORESTIÈRE

Note de l'Administration de la Revue.

A partir du 1er jan

vier 1914, les bureaux de la Revue des Eaux et Forêts seront transférés 5-7 rue des Beaux-Arts, à la Librairie Berger-Levrault, à qui je viens de céder la propriété de la Revue. Dès maintenant, les abonnements pour l'année 1914 peuvent être pris à cette adresse.

Avant de quitter la Revue des Eaux et Forêts, je tiens à remercier les lecteurs de leur fidélité à un organe que je me suis efforcé, pour ma faible part, de maintenir l'interprète dévoué de leurs besoins, de leurs désirs.

Des collaborateurs éminents ont assumé la charge de la rédaction de la Revue et continué, avec moi, l'œuvre de Bouquet de la Grye, de Broilliard, de Mélard. Qu'ils soient assurés de ma profonde reconnais

sance.

Entre les mains d'une maison très honorable et très importante, la Revue se maintiendra et croîtra sans perdre ce caractère familial, que lui donnait l'étroite union de ses lecteurs et de ses rédacteurs. L'importance des questions forestières apparaît de plus en plus aux yeux de tous, je souhaite à la Revue des Eaux et Forêts, à ses directeurs et à ses collaborateurs de travailler avec succès pour la science forestière. LUCIEN LAVEUR

Une conférence sur les parcs nationaux. Sur l'initiative du, Touring-Club de France, une conférence ayant pour sujet : Parcs nationaux de France, a été faite, à Paris, le samedi 22 novembre, par M. Mathey conservateur des Eaux et Forêts.

Malgré ses dimensions, la salle de la Société d'Horticulture était trop petite pour contenir la foule des auditeurs, qui s'y pressait. Les derniers arrivants durent, très nombreux, se tenir debout, ce qui est pour un conférencier, l'indication d'un grand succès.

La séance était présidée par M. Defert, vice-président du TouringClub, qui avait à sa droite M. Dabat, directeur général des Eaux et Forêts. En ouvrant la séance M. Defert a indiqué le but poursuivi par l'Association des Parcs nationaux de France, nouvellement fondée. Elle se propose de créer et d'entretenir soit des réserves territoriales de grande étendue, dans des sites pittoresques, à l'effet d'y laisser évoluer librement la faune et la flore, en dehors de toute atteinte individuelle ou collective de l'homme, soit des parcs proprement dits constitués par

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