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E. PLON, NOURRIT ET Cie, IMPRIMEURS-ÉDITEURS

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MOFFITT

UNIVERSITY

OF

CALIFORNIA

INTRODUCTION

LE MANUSCRIT DES MÉMOIRES DU COMTE DE PAROY

En 1836, Villenave, ardent amateur d'autographes autant qu'infatigable compilateur, publia dans la Revue de Paris des fragments des Mémoires du marquis de Paroy sur la Révolution française, dont il possédait le manuscrit original. Il manifesta l'intention d'en donner une édition complète, mais il mourut sans avoir exécuté son projet. Le manuscrit resta enfoui dans les monceaux de documents et de paperasses que conserva sa fille Mme Mélanie Waldor et qui, lors de la mort de celle-ci, furent vendus aux enchères. J'achetai plusieurs lots, et dans l'un d'eux se trouvèrent les manuscrits du marquis de Paroy. Je les mis de côté pour les examiner à loisir et je n'y songeai plus lorsque M. Frédéric Masson publia en 1884, dans la Revue de la Révolution, quelques fragments de ces Mémoires, d'après des copies faites par Villenave. Il exprimait le désir que, si le manuscrit existait encore, on le mit au jour dans son entier. Je le recherchai alors et le retrouvai, mais il était dans un tel désordre que j'attendis un moment de loisir

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pour opérer le classement. En 1889, je communiquai les Mémoires à mon ami Maurice Tourneux, qui voulut bien mettre quelque ordre dans les cahiers et en lut un chapitre sur Mme Tallien dans l'assemblée générale de la Société de l'histoire de la Révolution française, tenue le 8 mars 1891. Cette communication me valut la demande des Mémoires du marquis de Paroy pour la collection entreprise par MM. E. Plon, Nourrit et C. C'est pourquoi j'examinai et classai les manuscrits, dont j'ai tiré le présent volume.

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Les manuscrits se composaient d'un certain nombre de cahiers in-folio, in-4° ou in-8°, et de notes diverses. Plusieurs chapitres étaient rédigés; d'autres n'étaient qu'ébauchés. Les journées des 5 et 6 octobre 1789 et celle du 10 août 1792 avaient été l'objet de deux rédactions différentes. Il fallait coordonner tous ces éléments, les classer définitivement et en former un tout. Je dus éliminer les chapitres n'offrant qu'une compilation sans intérêt, choisir entre les rédactions, quand il y avait double emploi, et dans ce cas je me suis toujours décidé pour la plus personnelle. Ce fut là un premier et minutieux travail. Il y en eut un autre non moins délicat. Le comte de Paroy - c'est ainsi que je le nommerai désormais, pour le distinguer de son père le marquis, qui fut si mêlé à la vie du fils - est un narrateur soigneux, mais un mauvais écrivain. En présence de nombreuses incorrections de style, j'ai été forcé de remettre sur leurs pieds les phrases boiteuses ou incompréhensibles. J'ai apporté à cette ingrate besogne la plus grande discrétion, et jamais, bien entendu, le sens n'a été altéré. Tels qu'ils se présentent actuellement, les Memoires n'ont pas de pré

tention littéraire, mais sont au moins lisibles, ce qui importait pour l'auteur et pour le public.

Avant d'examiner l'intérêt et la valeur historiques des Mémoires du comte de Paroy, il convient de dire ce qu'était l'auteur et à quelle famille il appartenait.

LA FAMILLE LE GENTIL ET LE MARQUIS DE PAROY

La famille de Paroy avait pour nom patronymique Le Gentil. Elle était originaire de Bretagne, et Lachesnaye-Desbois (1) en donne la filiation depuis le quatorzième siècle. Le grand-père de notre chroniqueur était commissaire général de la marine (2). Le père, Guy Le Gentil, né le 30 mai 1728 (3), mérite que nous racontions brièvement sa vie. Il épousa, le 15 septembre 1749, Louise-Élisabeth de Rigaud de Vaudreuil (4), fille du comte Louis-Philippe de Vaudreuil, lieutenant

(1) La famille est classée à Gentil.

(2) Les armes de la famille étaient d'azur au serpent volant d'or, lampassé de gueules.

(3) Le Dictionnaire des Parlementaires dit, d'après Lachesnaye-Desbois, que le marquis de Paroy est né à Paroy (Seine-et-Marne), le 10 juillet 1728. Il y a là, croyons-nous, deux erreurs. Il était invraisemblable que le marquis fût né dans une terre qu'il n'acheta qu'en 1752, et les recherches faites dans les registres des baptèmes de la commune de Paroy par les soins de M. Th. Lhuillier ont confirmé cette opinion. Quant au jour de naissance, je l'ai rétabli de la façon suivante : le marquis de Paroy et le marquis de Clermont d'Amboise obtinrent le même nombre de suffrages pour la députation, mais le premier l'emporta par le bénéfice de l'age, parce qu'il avait, dit le procès-verbal, huit jours de plus que son concurrent. Or, le marquis de Clermont d'Amboise étant né le 6 juin 1728, si on retranche huit jours, on obtient la date du 30 mai 1728, que je considère pour exacte jusqu'à preuve du contraire. (4) Née à Rochefort le 29 septembre 1725 (cf. Lachesnaye-Desbois), morte à Fontainebleau le 21 mars 1803.

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