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RUSSIAN CIRCULAR, announcing that Orders had been given to the Russian Armies to cross the Frontiers of Turkey, April 19, 1877; and British Reply, May 1, 1877.

Prince Gortchakow to Count Schouvaloff-(Communicated to the Earl of Derby by Count Schouvaloff, April 24.)

(Circulaire.)
M. L'AMBASSADEUR,

St. Pétersbourg, le 1 Avril, 1877. LE Cabinet Impérial a épuisé, depuis l'origine de la crise Orientale, tous les moyens en son pouvoir afin d'amener, avec le concours des Grandes Puissances de l'Europe, une pacification durable de la Turquie.

Toutes les propositions successivement faites à la Porte à la suite de l'entente établie entre les Cabinets ont rencontré de sa part une résistance invincible.

Le Protocole signé à Londres le Mars de cette année a été la dernière expression de la volonté collective de l'Europe.

Le Cabinet Impérial l'avait suggéré comme une tentative suprême de conciliation. Il avait fait connaître, par la déclaration portant la même date et accompagnant le Protocole, les conditions qui, loyalement et sincèrement acceptées et exécutées par le Gouvernement Ottoman, pouvaient amener le rétablissement et la consolidation de la paix.

La Porte vient d'y répondre par un nouveau refus.

Cette éventualité n'avait pas été envisagée par le Protocole de Londres. En formulant les voeux et les décisions de l'Europe, il s'était borné à stipuler que dans le cas où les Grandes Puissances seraient déçues dans leur espoir de voir la Porte appliquer avec énergie les mesures destinées à apporter à la condition des populations Chrétiennes l'amélioration unanimement réclamée comme indispensable à la tranquillité de l'Europe, elles se réservaient d'aviser en commun aux moyens qu'elles jugeraient les plus propres à assurer le bien-être de ces populations et les intérêts de la paix générale.

Ainsi les Cabinets avaient prévu le cas où la Porte ne remplirait pas les promesses qu'elle aurait faites, mais non celui où elle rejetterait les demandes de l'Europe.

En même temps la déclaration faite par Lord Derby à la suite du Protocole a constaté que, comme le Gouvernement de Sa Majesté Britannique n'avait consenti à la signature de cet acte qu'en vue des intérêts de la paix générale, il devait être entendu d'avance que dans le cas où le but proposé ne serait pas atteint, et notamment le

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désarmement réciproque et la paix entre la Russie et la Turquie, le Protocole serait considéré comme nul et sans valeur.

Le refus de la Porte et les motifs sur lesquels il est fondé ne laissent subsister aucun espoir d'une déférence de sa part aux vœux et aux conseils de l'Europe, ui aucune garantie de l'application des réformes suggérées pour l'amélioration du sort des populations Chrétiennes; ils rendent impossibles la paix avec le Monténégro et l'exécution des conditions qui pouvaient amener le désarmement et la pacification. Dans ces conjonctures, toute chance est fermée aux tentatives de conciliation. Il ne reste d'autre alternative que de laisser se prolonger l'état de choses que les Puissances ont déclaré incompatible avec leurs intérêts et ceux le l'Europe en général, ou bien de chercher à obtenir par la coërcition ce que les efforts unanimes des Cabinets n'ont pas réussi à obtenir de la Porte par la persuasion.

Notre auguste Maître a résolu d'entreprendre cette œuvre, que Sa Majesté avait convié les Grandes Puissances à poursuivre en .commun avec elle.

Elle a donné à ses armées l'ordre de franchir les frontières de la Turquie.

Veuillez porter cette résolution à la connaissance du Gouvernement auprès duquel vous êtes accrédité.

En assumant cette tâche notre auguste Maître remplit un devoir qui lui est imposé par les intérêts de la Russie, dont le développement pacifique est entravé par les troubles permanents de l'Orient. Sa Majesté Impériale a la conviction de répondre en même temps aux sentiments et aux intérêts de l'Europe.

Recevez, &c.,

Count Schouvaloff.

GORTCHAKOW.

The Earl of Derby to Lord A. Loftus.

MY LORD, Foreign Office, May 1, 1877. I FORWARDED to your Excellency in my despatch of the 24th ultimo a copy of Prince Gortchakow's Circular despatch of the 7th ultimo, announcing that the Emperor of Russia had given orders to his armies to cross the frontiers of Turkey.

Her Majesty's Government have received this communication with deep regret. They cannot accept the statements and conclusions with which Prince Gortchakow has accompanied it, as justifying the resolution thus taken.

The Protocol to which Her Majesty's Government, at the instance of that of Russia, recently became parties required from the Sultan no fresh guarantees for the reform of his administration. With a view of enabling Russia the better to abstain from isolated

action, it affirmed the interest taken in common by the Powers in the condition of the Christian populations of Turkey. It went on to declare that the Powers would watch carefully the manner in which the promises of the Ottoman Government were carried into effect; and that should their hopes once more be disappointed, they reserved to themselves the right to consider in common the means which they might deem best fitted to secure the well-being of the Christian populations and the interests of the general peace.

To these declarations of the intentions of the Powers the consent of the Porte was not asked or required. The Porte no doubt has thought fit-unfortunately, in the opinion of Her Majesty's Government-to protest against the expressions in question as implying an encroachment on the Sultan's sovereignty and independence. But while so doing, and while declaring that they cannot consider the Protocol as having any binding character on Turkey, the Turkish Government have again affirmed their intention of carrying into execution the reforms already promised.

Her Majesty's Government cannot therefore admit, as is contended by Prince Gortchakow, that the answer of the Porte removed all hope of deference on its part to the wishes and advice of Europe, and all security for the application of the suggested reforms. Nor are they of opinion that the terms of the note necessarily precluded the possibility of the conclusion of peace with Montenegro, or of the arrangement of mutual disarmament. Her Majesty's Government still believe that, with patience and moderation on both sides, these objects might not improbably have been attained.

Prince Gortchakow, however, asserts that all opening is now closed for attempts at conciliation; that the Emperor has resolved to undertake the task of obtaining by coercion that which the unanimous efforts of all the Powers have failed to obtain from the Porte by persuasion; and he expresses His Imperial Majesty's conviction that this step is in accordance with the sentiments and the interests of Europe.

It cannot be expected that Her Majesty's Government should agree in this view. They have not concealed their feeling that the presence of large Russian forces on the frontiers of Turkey, menacing its safety, rendering disarmament impossible, and exciting a feeling of apprehension and fanaticism among the Mussulman population, constituted a material obstacle to internal pacification and reform. They cannot believe that the entrance of those armies on Turkish soil will alleviate the difficulty, or improve the condition of the Christian population throughout the Sultan's domi

nions.

But the course on which the Russian Government has entered

involves graver and more serious considerations. It is in contravention of the stipulation of the Treaty of Paris of March 30, 1856, by which Russia and the other signatory Powers engaged, each on its own part, to respect the independence and the territorial integrity of the Ottoman Empire. In the Conferences of London of 1871, at the close of which the above stipulation with others was again confirmed, the Russian Plenipotentiary, in common with those of the other Powers, signed a Declaration affirming it to be "an essential principle of the law of nations that no Power can liberate itself from the engagements of a Treaty, nor modify the stipulations thereof, unless with the consent of the Contracting Parties by means of an amicable arrangement."†

In taking action against Turkey on his own part, and having recourse to arms without further consultation with his allies, the Emperor of Russia has separated himself from the European concert hitherto maintained, and has at the same time departed from the rule to which he himself had solemnly recorded his consent.

It is impossible to foresee the consequences of such an act. Her Majesty's Government would willingly have refrained from making any observations in regard to it; but, as Prince Gortchakow seems to assume, in a declaration addressed to all the Governments of Europe, that Russia is acting in the interest of Great Britain and that of the other Powers, they feel bound to state in a manner equally formal and public that the decision of the Russian Government is not one which can have their concurrence or approval. I am, &c.,

Lord A. Loftus.

DERBY.

NOTE presented by the Russian Chargé d'Affaires (M. Nélidoff) to the Porte, breaking off Relations.—Constantinople, April{}, 1877.

(Communicated to the Earl of Derby by Musurus Pasha, April 28.)

LE Cabinet Impérial de Russie a épuisé tous les moyens de conciliation pour rétablir une paix durable en Orient par une entente avec les Grandes Puissances et la Porte. La manière dont le Gouvernement Ottoman a rejeté toutes les propositions qui lui ont été successivement faites, et le refus qu'il vient d'opposer au Protocole signé à Londres le Mars, ainsi qu'à la déclaration dont cet acte était accompagné, ne laissent plus de place à des négociations + Vol. LXI. Page 1198.

Vol. XLVI. Page 8.

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ultérieures, ni d'espoir quant à une entente basée sur le bon vouloir de la Porte à offrir les garanties réclamées par l'Europe au nom de la paix générale.

L'Empereur mon auguste Maître m'a en conséquence prescrit de rompre les relations diplomatiques et de quitter Constantinople avec le personnel de l'Ambassade et les Consuls de Russie résidant en Turquie. En même temps j'ai l'ordre de Sa Majesté Impériale de rendre la Porte attentive à la grave responsabilité qui pèserait sur elle si la sécurité non-seulement de nos nationaux, mais encore de tous les Chrétiens, sujets du Sultan ou étrangers, était compromise sur quelque point que ce soit de l'Empire Ottoman.

RUSSIAN NOTE, declaring War against Turkey.—St. Petersbury, April 12, 1877.

Copie d'une Note du Chancelier de l'Empire à Tevfik Bey, Chargé d'Affaires de Turquie, en date de St. Pétersbourg, le 11 Avril, 1877.

LES graves discussions que le Cabinet Impérial a eu à poursuivre avec la Porte Ottomane en vue d'une pacification durable de l'Orient n'ayant pas abouti à l'entente désirée, Sa Majesté l'Empereur mon auguste Maître se voit, à regret, obligé de recourir à la force des

armes.

Veuillez informer votre Gouvernement que dès aujourd'hui la Russie se considère comme en état de guerre avec la Turquie.

La première conséquence est la cessation des relations diplomatiques entre les deux pays.

Je vous prie de vouloir bien nous indiquer le nombre et la qualité des personnes dont se compose l'Ambassade Ottomane à St. Pétersbourg, afin que nous puissions vous envoyer les passeports nécessaires.

Quant aux sujets Ottomanes résidant en Russie, ceux qui désireront quitter le pays sont libres de la faire; ceux qui préféreront y rester sont pleinement assurés de jouir de la protection des lois.

Recevez, &c.

GORTCHAKOW.

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