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»rions en rappeler seulement les titres »sans paroître vouloir faire le catalogue » d'une bibliothèque

Parmi les fruits de ses veilles, on distingue ses Recherches sur l'Histoire d'As syrie, sur celle de Lydie et de Carie; sur la vie et les ouvrages de Nicolas de Damas, d'Evhemère, de Plutarque, de Callisthène, de Tirthée, d'Anchiloque, de Panoetius, de Thrasylle, et autres; ses Dissertations sur les rois de Pergame et sur ceux de Bithynie; ses corrections dé quelques endroits d'Hésiode et d'Anacréon; ses conjectures sur d'autres Auteurs; ses éclaircissemens sur les nourrices de Bacchus ; et particulièrement la restitution qu'il fit d'un passage de Pline, proposée par quelques Sayans.

On n'a point oublié avec quel zèle et quelle intelligence il partagea, et souvent soutint seul, pendant dix ans, le commerce littéraire que le célèbre Bignon entretenoit avec tous les Savans de l'Europe;

mais ce qui contribua le plus à sa réputa- ́ tion, ce fut le voyage qu'il fit au Levant, par ordre du roi.

On ne connoissoit jusqu'ici de ce Voyage, que ce qui concernoit sa mission, et le compte qu'il en avoit rendu à l'Académie; mais tous les Savans et Gens de Lettres qui voyageoient, du temps de M. le comte de Caylus, sembloient devoir à cet Académicien, les résultats confidentiels de leurs observations. M. l'abbé Sevin ne fut point épargné; ses Lettres au comte, donnent des détails sur Constantinople, détails qu'on chercheroit inutilement ailleurs.

M. de Lironcourt paie aussi son tribut, et présente, concernant l'Égypte, des vues et des particularités, dont on croiroit qu'on a profité dans ces derniers temps, si elles avoient été connues. A son invitation, M. Legrand fait, pour le comte, différentes recherches aux environs du Caire, et lui envoie, entr'autres

choses, du natron de Tarrané, propre à faire lever le pain et à blanchir la toile.

Nos Ambassadeurs même à Constantinople sont mis à contribution; M. de Castellane seconde, pour me servir de ses expressions, la protection particulière que M. de Caylus donne aux Sciences et aux Belles-Lettres; M. Peyssonnel père, employé auprès de sa personne, continue avec succès, les exploitations littéraires commencées par M. Sevin et son collègue Fourmont ses découvertes et ses dissertations sur divers monumens servent à donner du jour à l'antiquité. Son fils montre le même zèle à satisfaire l'ambition du comte, et cultive sa correspondance avec l'ardeur d'un jeune littérateur, et l'érudition d'un vieux antiquaire.

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Les Lettres de M. Leroy serviroient de pièces justificatives pour son Ouvrage sur les Ruines de la Grèce, si l'on pouvoit révoquer en doute sa fidélité; on ne trompe point un ami dans une lettre. J'ai

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ajouté aux Notices de ce célèbre architecte, la Description des mœurs et usages des vrais Mainottes, puisée à la source la plus authentique.

Les vrais Mainottes sont une portion des habitans de la Morée, très-estimable, et qu'on s'obstine à décrier, sans les connoître, en les confondant avec les Portecaillotes ou les habitans du cap Matapan, qui seuls exercent les brigandages dont tous les Mainottes sont indistinctement et injustement accusés; comme si l'on pou voit faire rejaillir sur une Nation entière la honte des crimes commis par quelques particuliers !

Ici finit la correspondance de divers Savans avec M. de Caylus; elle est suivie de Relations et de Mémoires sur l'Inde qui m'ont paru dignes d'être connus, et d'exciter la curiosité des Lecteurs avides d'instruction.

Il seroit bien difficile de lire sans émo tion la Relation historique du Consulat

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de M. Anquetil de Briancourt, à Surate. Elle comprend les affaires politiques, militaires et du commerce de cette ville et des contrées de l'Inde qui y ont rapport, pendant cinq années très-orageuses; la vigoureuse résistance de la Capitale de l'Inde française contre les Anglais, et les détails circonstanciés de sa chute malheureuse. C'est dans le sein de M. de Vergennes, Ministre des affaires étrangères, que M. Anquetil épanche son chagrin et le triste résultat de sa mission.

Quoi de plus arbitraire que

les vexa

tions exercées contre cet honnête et infortuné Magistrat, et toute sa famille, par quelques Anglais qui abusoient du droit de la victoire ! Les plaintes que ce bon père outragé se permit contre ses oppresseurs, portent l'empreinte de sa juste indignation; mais elles ne retombent aucune→ ment sur une Nation grande et généreuse, plus accoutumée à donner l'hospitalité à des étrangers, qu'à commettre envers eux des actes oppressifs.

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