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vourne, celui d'un chemin de fer destiné à unir Trieste, Venise et le port toscan.

La situation intérieure, assez prospère du reste, se complique d'une crise momentanée des finances. Le Gouvernement doit environ 35 milllons de livres toscanes; mais les biens de l'Etat représentent une valeur de près de 200 millions. Un emprunt et la constitution d'une dette publique pourraient aisément parer aux embarras du moment. Les garanties qu'offre la Toscane sont incontestables.

Le budget pour 1850 avait, avant la dissolution des Chambres, été fixé à 55,551,560 livres neuves. Comme, dans ce budget, les dépenses projetées excédaient les recettes de 5,303,860 de livres neuves, un décret ordonna : 1o une augmentation de la taxe de commerce à Livourne; 2o une augmentation sur le prix du sel; 30 des taxes sur le revenu des capitaux hypothécaires; 4o une augmentation sur le droit d'enregistrement et de timbre; 5o sur le produit de la taxe proportionnelle sur les inscriptions hypothécaires. Toutes ces impositions produiraient seulement 2,940,100 liv. neuves ; mais on équilibrerait le budget par la vente des biens ou la réalisation des autres capitaux de l'Etat pour une somme de 2,563,860 livres.

Le seul fait important de l'histoire extérieure du grand-duché, c'est une tentative avortée d'agression faite par la politique guerroyante de lord Palmerston. Quelques jours après les violences inouïes commises contre la Grèce, sous le prétexte de réclamations dérisoires, l'amiral Parker se rendait à Naples pour appuyer, auprès du roi des Deux-Siciles une demande d'indemnités présentée par le ministre anglais en faveur des sujets britanniques dont les propriétés avaient souffert dans le bombardement de Messine. Presque en même temps le ministre anglais à Florence présentait, au grand-duc de Toscane, une réclamation analogue motivée sur les dégâts que la prise de Livourne avait causés chez des commerçants anglais. Le grand-duc de Toscane invoqua l'appui de la cour de Vienne et réclama l'arbitrage de l'empereur de Russie. Ce dernier refusa de servir d'arbitre parce qu'il n'admettait pas les principes des réclamations de la GrandeBretagne. Mais le cabinet de Saint-Pétersbourg fit tenir au cabinet

de Londres une note vigoureuse dans laquelle il rétablissait les vrais principes du droit international, les règles du bon sens et ees éternelles vérités qui forment la base de la civilisation européenne. Il est évident, comme l'établissait la note russe, que des étrangers, domiciliés, par le fait de leur volonté, dans un pays qui n'est pas le leur, doivent subir les chances bonnes ou mauvaises de ce pays; au nombre de ces chances sont les révolutions. Les Anglais établis à Livourne et à Naples avaient dû supporter leur part de désastre dans les mouvements populaires qui avaient affligé ces deux villes. Les gouvernements toscan et napolitain, en réprimant l'insurrection par la force, n'avaient fait qu'user du plus incontestable des droits, et les malheurs privés, résultat inévitable de l'exercice de ce droit, étaient des cas de force majeure dont personne ne pouvait être responsable, et, moins que • personne, les gouvernements qui avaient rétabli l'ordre et maintenu leur autorité. Le langage de cette note était aussi digne et aussi ferme que le fond en était solide. Les dernières paroles, reproduites pour le sens général dans une note autrichienne parallèle, renfermaient une de ces menaces qui ont le privilége d'émouvoir la fibre la plus impressionnable.en Angleterre, la fibre de l'intérêt.

« Quelque disposée que soit S. M. et qu'elle ait toujours été à accueillir avec bienveillance les individus appartenant à la nation britannique, pour le caractère de laquelle son estime est assez connue, néanmoins si des réclamations du genre de celles qui sont faites en Sicile et en Toscane venaient jamais à être appuyées par des moyens autres que ceux de la conciliation, S. M. se verrait inévitablement conduite à examiner et à préciser d'une manière plus formelle les conditions auxquelles dorénavant elle consentira à accorder dans ses Etats aux sujets britanniques le droit de résidence et de propriété. »

Le différend ainsi dominé par des influences supérieures fut terminé par des transactions amiables.

DUCHÉ DE PARME.

Depuis que la réinstallation du duc Charles III de Bourbon (17 mai 1849) avait mis fin à l'inique tentative de la Sardaigne contre Parme et Plaisance, le duché jouissait de la tranquillité la plus complète. Grâce à la protection de l'Autriche, le duc Charles

vourne, celui d'un chemin de fer destiné à unir Trieste, Venise et le port toscan.

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La situation intérieure, assez prospère du reste, se complique d'une crise momentanée des finances. Le Gouvernement doit environ 35 milllons de livres toscanes; mais les biens de l'Etat représentent une valeur de près de 200 millions. Un emprunt et la constitution d'une dette publique pourraient aisément parer aux embarras du moment. Les garanties qu'offre la Toscane sont incontestables.

Le budget pour 1850 avait, avant la dissolution des Chambres, été fixé à 35,331,560 livres neuves. Comme, dans ce budget, les dépenses projetées excèdaient les recettes de 5,303,860 de livres neuves, un décret ordonna: 1o une augmentation de la taxe de commerce à Livourne; 2o une augmentation sur le prix du sel; 30 des taxes sur le revenu des capitaux hypothécaires; 4o une augmentation sur le droit d'enregistrement et de timbre; 5o sur le produit de la taxe proportionnelle sur les inscriptions hypothécaires. Toutes ces impositions produiraient seulement 2,940,100 liv. neuves; mais on équilibrerait le budget par la vente des biens ou la réalisation des autres capitaux de l'Etat pour une somme de 2,563,860 livres.

Le seul fait important de l'histoire extérieure du grand-duché, c'est une tentative avortée d'agression faite par la politique guerroyante de lord Palmerston. Quelques jours après les violences inouïes commises contre la Grèce, sous le prétexte de réclamations dérisoires, l'amiral Parker se rendait à Naples pour appuyer, auprès du roi des Deux-Siciles une demande d'indemnités présentée par le ministre anglais en faveur des sujets britanniques dont les propriétés avaient souffert dans le 'bombardement de Messine. Presque en même temps le ministre anglais à Florence présentait, au grand-duc de Toscane, une réclamation analogue motivée sur les dégâts que la prise de Livourne avait causés chez des commerçants anglais. Le grand-duc de Toscane invoqua l'appui de la cour de Vienne et réclama l'arbitrage de l'empereur de Russie. Ce dernier refusa de servir d'arbitre parce qu'il n'admettait pas les principes des réclamations de la GrandeBretagne. Mais le cabinet de Saint-Pétersbourg fit tenir au cabinet

de Londres une note vigoureuse dans laquelle il rétablissait les vrais principes du droit international, les règles du bon sens et ees éternelles vérités qui forment la base de la civilisation européenne. Il est évident, comme l'établissait la note russe, que des étrangers, domiciliés, par le fait de leur volonté, dans un pays qui n'est pas le leur, doivent subir les chances bonnes ou mauvaises de ce pays; au nombre de ces chances sont les révolutions. Les Anglais établis à Livourne et à Naples avaient dû supporter leur part de désastre dans les mouvements populaires qui avaient affligé ces deux villes. Les gouvernements toscan et napolitain, en réprimant l'insurrection par la force, n'avaient fait qu'user du plus incontestable des droits, et les malheurs privés, résultat inévitable de l'exercice de ce droit, étaient des cas de force majeure dont personne ne pouvait être responsable, et, moins que . personne, les gouvernements qui avaient rétabli l'ordre et maintenu leur autorité. Le langage de cette note était aussi digne et aussi ferme que le fond en était solide. Les dernières paroles, reproduites pour le sens général dans une note autrichienne parallèle, renfermaient une de ces menaces qui ont le privilége d'émouvoir la fibre la plus impressionnable en Angleterre, la fibre de l'intérêt.

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Quelque disposée que soit S. M. et qu'elle ait toujours été à accueillir avec bienveillance les individus appartenant à la nation britannique, pour le caractère de laquelle son estime est assez connue, néanmoins si des réclamations du genre de celles qui sont faites en Sicile et en Toscane venaient jamais à être appuyées par des moyens autres que ceux de la conciliation, S. M. se verrait inévitablement conduite à examiner et à préciser d'une manière plus formelle les conditions auxquelles dorénavant elle consentira à accorder dans ses Etats aux sujets britanniques le droit de résidence et de propriété. »

Le différend ainsi dominé par des influences supérieures fut terminé par des transactions amiables.

DUCHÉ DE PARME.

Depuis que la réinstallation du duc Charles III de Bourbon (17 mai 1849) avait mis fin à l'inique tentative de la Sardaigne contre Parme et Plaisance, le duché jouissait de la tranquillité la plus complète. Grâce à la protection de l'Autriche, le duc Charles.

pouvait à loisir effacer toutes les traces de ce mouvement révolutionnaire qu'avait fomenté dans ses États l'immorale ambition d'un puissant voisin. Un décret, en date du 2 mars, mit à la charge des membres ayant composé la régence révolutionnaire de 1848, 614,102 liv., dissipées ou illégalement dépensées à cette époque. Il est à remarquer que, dans le duché de Parme, comme partout ailleurs, ce sont des nobles, des professeurs et des avocats qui organisent et dirigent l'esprit révolutionnaire. La régence révolutionnaire était ainsi composée : le comte Louis Sanvitale, le comte Jérôme Cantelli, le comte Ferdinand-Grégoire de Castagnola; le docteur Pierre Pellegrini, l'avocat Ferdinand Maestri; un intrigant obscur du nom de Joseph Bandini et un chanoine, Jean Carletti.

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