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d'abjuration; celui-ci contenait les mots : « Sur la vraie foi d'un chrétien,» L'élu de la Cité de Londres, admis à prêter serment, omit naturellement ces paroles. Il fallut décider qu'il ne siégerait pas sans cette formalité. Mais lord John Russell fit déclarer par un vote que la chambre, dans les premiers jours de la session. suivante, prendrait en sérieuse considération « une formule de serment rédigée de façon à relever de leur incapacité présente les sujets de Sa Majesté qui professent la religion juive. » La question restait pendante.

IRLANDE.

Notons un bill qui donna des sûretés plus simples et plus efficaces pour les avances aux acquéreurs de biens grevés d'hypothèques en Irlande. Le but du bill était d'encourager les capitalistes anglais à prêter leur argent à des acquéreurs irlandais d'immeubles irlandais sur la garantie ou sûreté de la terre ellemême.

Un autre bill étendait la franchise électorale en Irlande. Le nouveau chiffre adopté pour le cens fut 12 livres sterling.

L'Irlande s'associa à l'agitation religieuse, par la condamnation solennelle, dans un synode d'évêques réunis à Thurles, du bill relatif à l'éducation publique d'après le principe mixte.

COLONIES.

Tout un plan de réforme coloniale fut présenté, le 8 février, par lord John Russell. Ce système contenait l'émancipation des colonies quant à l'administration locale, tout en maintenant le lien politique qui les rattache à la métropole. Rien d'important, au reste, dans l'histoire intérieure des colonies, pas même dans l'Inde anglaise, où régnait le calme le plus complet.

CHINE.

L'empereur Tao-Kwang mourut à Pékin, le 23 février, à l'âge

de soixante-huit ans. L'empereur défunt, connu pendant son règne sous le nom de Tao-Kwang (splendeur de la raison), était né, selon une version, le 12 septembre 1782, selon une autre, au mois d'octobre 1781,

Dans un sommaire d'histoire chinoise imprimée à l'usage du roi de Cochinchine, on trouve raconté le fait suivant: que dans la huitième année du règne de Kia-King (en 1803), l'empereur alors régnant envoya dans son palais son second fils (depuis l'empereur Tao-Kwang), qui portait alors le nom de prince du sang, Tchi, pour dompter les troubles causés par un parti de la cour, qui avait pris pour symbole un lis blanc. Le futur empereur tua de sa main deux des principaux meneurs de cette faction. C'est en conséquence de cet exploit que le prince Tchi avait été désigné comme héritier du trône par son père Kia-King, quoique sa mère fût morte sans recevoir le titre d'impératrice. Le nouvel empereur s'appellerait Yih-Tchou. Il était âgé de vingt ans environ.

La mort de Tao-Kwang peut apporter de graves changements dans la politique étrangère du Céleste-Empire. Si son héritier accepte les faits accomplis, et veut exécuter loyalement les traités conclus avec l'Angleterre, les États-Unis et la France; si le premier ministre, qui est en ce moment le célèbre Ki-Ying, qui a conclu, comme commissaire impérial, les traités en question, reste au pouvoir, ou pourra espérer que le commerce étranger prendra de nouveaux développements qui profiteront à la Chine autant qu'à l'Europe. Si, au contraire, le nouvel empereur appartient au parti de la résistance, qui a conservé encore une grande influence à la cour de Pékin, les relations avec les Anglais peuvent s'envenimer d'un jour à l'autre, et il s'ensuivra une seconde guerre dont il est difficile de prévoir les conséquences. Aucun acte n'indiquait encore si la politique nouvelle de Pékin serait hostile ou favorable aux étrangers. La situation intérieure était loin d'être favorable. On disait que des rebelles nombreux s'étaient recrutés dans les trois provinces du Honan, de Kwang-Tung et de Kwang-Si; que, dans cette dernière surtout, ils avaient pris et rançonné deux villes, chefs-lieux de districts importants; que de là ils étaient passés d'abord dans le district de Ying-Teh, et ensuite dans celui de Tsing-Yuen, dont le

chef-lieu n'est qu'à cinquante lieues environ de Canton. On ajoutait que, le 4 septembre, ils avaient saccagé la ville de Kinchau, située sur les frontières du Kwang-Si et du Tonquin. L'insurrection occupait donc une étendue de territoire considérable. On représentait enfin les troupes impériales comme constamment battues.

CHAPITRE XI.

AMÉRIQUE DU NORD. ÉTATS-UNIS. Question de l'esclavage, passions opposées, Wilmot-proviso, compromis Clay, le sénat le repousse, transaction, bill des frontières du Texas, querelle du Texas et du Nouveau-Mexique, bill d'admission de la Californie. Mort du président Taylor, avénement de M. Millard Filmore, administration nouvelle. Agressions contre Cuba, contre la Nouvelle-Grenade, aventuriers. Conventions avec l'Angleterre, avec le Mexique. Routes. Budget.

MEXIQUE. Guerre dans le Yucatan, ses causes.

AMÉRIQUE DU SUD.

-

Agitation présidentielle.

BRÉSIL. Ouverture des Chambres législatives, discours impérial. Loi qui assimile la traite des noirs à la piraterie. — Loi relative à la colonisation.

CONFÉDÉRATION ARGENTINE. Message de Rosas, traité Le Prédour, le Napo

léon.

PÉROU. Agitation présidentielle, projet d'emprunt.

NOUVELLE-GRENADE. Anarchie, socialisme pratique.

VENEZUELA. Election pour la présidence, pas de réslutat, candidatures.

CHILI. Mouvement révolutionnaire à San-Felipe, répression. Prospérité croissante, loi de navigation.

HAITI. Retrait des taxes prohibitives.

ÉTATS-UNIS.

La question de l'esclavage continue à passionner toute l'Union américaine et à préoccuper exclusivement la législature. Elle domine toutes les discussions; elle envenime tous les débats. On va jusqu'à mettre en avant la rupture de l'Union, non comme une menace éventuelle, ni même comme une mesure extrême, mais

comme une résolution dont les avantages et les inconvénients ont été pesés d'avance, et qui serait votée sans hésitation et sans regret.

Toutefois, dans les Etats du Nord, la masse du peuple ne partageait pas l'obstination et les passions des assemblées législatives. Pendant que celles-ci prenaient des délibérations où le Wilmot-proviso tenait presque le rang de la constitution elle-même, des réunions populaires eurent lieu pour protester en faveur de l'union les élections tournèrent contre les partisans fanatiques du proviso; des démonstrations s'organisèrent en faveur des idées de concorde et de conciliation. Presque tous les journaux se firent un argument du danger que courait l'union des États confédérés, pour recommander l'abandon de la stérile et funeste agitation dans laquelle les abolitionistes entraînaient une partie importante de la population du Nord.

Un compromis proposé par M. Clay fut accueilli avec peu de faveur au sein du Sénat, malgré l'autorité et le talent de son auteur, malgré un remarquable discours envoyé par M. Calhoun, alors atteint de la maladie dont il mourut quelque temps après. Le 31 juillet, le Sénat rejeta définitivement ce plan de conciliation. Bientôt, il est vrai, effrayé de son œuvre, il devait reprendre en détail ce qu'il avait repoussé en masse.

En effet, ces obstinations mutuelles pouvaient avoir des conséquences si graves pour l'existence même de l'Union, que les abolitionistes ne tardèrent pas à relâcher quelque chose de leur opposition au bill rendu pour autoriser la recherche des esclaves fugitifs. Les craintes inspirées par les mouvements de l'opinion publique réveillèrent l'esprit de conciliation. Les hommes les plus considérables de l'État de New-York convoquèrent, sous le nom d'Union-meeting, une convention de tous ceux qui voulaient, avant tout, défendre et maintenir l'union des diverses parties de la République. L'invitation fut accueillie avec chaleur, et, le 30 octobre, la Convention tint sa première séance. Les whigs, qui s'étaient mis à la tête de ce mouvement, y gagnèrent une majorité considérable dans les élections de l'État de New-York.

La question de l'esclavage se compliquait, on se le rappelle, des difficultés nouvelles créées par la constitution que la Califor

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