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à la Spezzia. La mine fut presqu'immédiatement abandonnée.

L'extracteur eut pour but de suivre, à tranchée ouverte, les indices qu'on a trouvés à droite et à gauche du torrent; il n'a fait absolument aucun ouvrage régulier.

Il serait difficile d'établir une opinion sur la mine de Fagiona; cependant on doit présumer que le minerai a peu de suite; car autrement on eût entrepris de percer quelques galeries. Dans tous les cas, les tentatives de M. Saporiti peuvent à peine passer pour des travaux de recherches. Si on considère en outre que la position presque horizontale de la couche métallifère en rendrait l'exploitation dispendieuse, et que les produits ne sauraient jamais avoir qu'une valeur très-médiocre, on sera porté à croire qu'il y a bien peu de chance en faveur de la reprise de cette mine.

On peut estimer, d'après les détails qui viennent d'être donnés, que la mine de manganèse de Fagiona n'est guère susceptible d'être reprise avec avantage.

§. V.

Mine de Terre brune de la Rochetta.

Cette minière est de peu d'importance, elle n'est point exploitée ; il y a deux ans seulement que son existence a été reconnue, et la nature de ses produits constatée par l'abbé Angelo Vinciguerra, habitant de la Rochetta.

Elle est située comme la mine de manganèse

de

de la Rochetta (1) sur la montagne de Monte

nero.

Cette montagne dont le propriétaire a cédé comme il a été dit plus haut, la jouissance à l'abbé Angelo, se trouve décrite dans le paragraphe trois. Les jaspes qui constituent les couches dont elle est composée, affectent différentes couleurs qui sont produites par le mélange du fer, où du manganèse, savoir le rouge, le violet, le brun, le vert et le noir. La variété brune est celle qui paraît contenir le plus d'oxyde de fer; c'est la seule qui se décompose spontanément; c'est celle qui fournit la terre brune.

:

Cette terre se montre principalement vers le sommet de la montagne, on l'a trouvée en affleurement sur la tête de plusieurs bancs de jaspe, ayant de 2 à 6 décimètres d'épaisseur; il paraît qu'elle s'enfonce à plusieurs mètres de profondeur, elle finit là où l'effet de la décomposition n'a pu pénétrer.

On en trouve en outre une grande quantité de fragmens, au milieu des débris dont les pentes de la montagne sont couvertes.

La terre brune de la Rochetta est extrêmement fine et douce au toucher, elle forme des masses compactes, légères, friables et tachantes. Sa couleur est d'un brun jaunâtre très-riche et très-éclatant.

On n'a fait d'autre tentative d'exploitation, de fouiller les éboulis de la montagne pour que en tirer quelques belles masses isolées, et d'ou

(1) Voyez le paragraphe 3, pag. 107. Volume 30.

H

vrir en même-tems une entaille vers le som met, dans une couche de deux mètres d'épais seur qui offrait les plus belles apparences. Or à extrait en tout une vingtaine de quintaux dont la moitié est encore en magasin chez l'exploitant; l'autre a été expédiée à Gênes et à Livourne comme échantillon (1).

Je ne préjugerai rien de la qualité de la terre brune de la Rochetta, c'est au propriétaire du terrain à s'en assurer par toutes les épreuves nécessaires; c'est encore à lui à chercher les moyens d'introduire cette terre dans le com

merce.

Mais en supposant qu'il parvienne à réussir, il est à croire que l'exploitation serait toujours de peu d'importance, car la consommation de la terre brune doit être assez bornée. Dans tous les cas, la montagne de la Rochetta en renferme une assez grande quantité pour suffire constamment aux besoins du commerce.

L'extraction devant être peu coûteuse, le principal élément de la valeur primitive de cette substance minérale, se composerait du prix du transport jusqu'au port de la Spezzia, qui est distant de deux myriamètres (2).

(1) Il paraît que les peintres qui ont fait l'épreuve de la terre brune de la Rochetta, en ont trouvé la qualité égale à celle de la terre d'Italie. Malgré cela les négocians de Gênes êt de Livourne n'ont adressé aucune demande pour qu'on leur fit de nouveaux envois.

(2) Il en coûterait environ 5 francs par quintal métrique, le transport ne pouvant s'effectuer qu'à dos de mulets.

TROISIÈME PARTIE. Carrières, Usines et Fabriques qui en dépendent.

S. Ier.

Verrerie de Sarzane.

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La construction de cette verrerie est récente ; elle a été achevée vers le milieu de 1808, et mise en activité au mois de septembre de la même année (1).

Elle consiste en un seul four à six pots et deux fourneaux, l'un pour la calcination des matières et l'autre pour la dessication des pots.

La campagne de 1808 a produit environ cent cinquante mille pièces en verre blanc, dont cent douze mille de bouteilles fines; le reste a été façonné en verre à vitre, verres à boire et autres ouvrages (2).

On n'a consommé qu'une très-petite quantité de soude, de potasse et de cendres ; la fonte s'est faite avec du vieux verre indépendamment de l'alkali, on a ajouté à la fonte différentes variétés de sable, mais en petite quantité. Ces sables provenaient les uns de la colline d'Arcole près Sarzane, les autres de l'embouchure du Palmignote et de celle de la Magra.

On a tiré la terre à pots, partie de la Provence, partie d'Attopascio en Toscane. La première est plus chère et de meilleure qualité.

(1) Elle appartient à M. Joseph Camosci, qui en est à la fois l'entrepreneur et le directeur.

(2) Le produit brut de la campagne a été de 30,000 fr.

environ.

Le bois employé venait, ainsi que celui que l'on consomme dans le pays, des Marênes, de la Toscane et des montagnes du département du Crostolo, royaume d'Italie (1).

L'activité de la verrerie de Sarzane a cessé vers la fin de 1808, les travaux n'ont pas été repris depuis cette époque.

Plusieurs obstacles ont contribué à entraver le succès de cette nouvelle usine, la rareté et la cherté du combustible, la difficulté de se procurer les substances alkalines à bas prix, et par-dessus tout, la concurrence des verreries très-anciennes et très-achalandées de la principauté de Lucques. Le premier de ces obstacles est le seul que l'entrepreneur pourrait essayer de lever; il s'agirait pour cela de faire quelques épreuves sur les combustibles fossiles que la nature a placés près de Sarzane. Je me suis empressé de stimuler son industrie à cet égard, et de lui fournir tous les renseignemens nécessaires. Il est évident que c'est au propriétaire de la verrerie de Sarzane, plus qu'à tout autre, qu'il conviendrait d'entreprendre l'exploitation de la minière de bois fossile de San-Lazaro, ou celle de la mine de houille de Caniparola. On ne peut guère douter que l'un ou l'autre de ces combustibles ne puisse avantageusement remplacer le bois, soit relativement au prix soit relativement à l'intensité de la chaleur qui est indispensable pour bien confectionner le verre de quelque qualité qu'on veuille l'obtenir.

(1) On en a brûlé dans la campagne quatre mille quintaux métriques qui, à raison de i franc 40 centimes le quintal, ont coûté 5600 francs.

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