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L'oxyde de sodium, au minimum,est gris-blanc, sans aucun éclat métallique; il est susceptible de donner beaucoup d'hydrogène avec l'eau, mais moins que le potassium. L'état moyen d'oxydation constitue la soude. Le sodium passe plus difficilement à l'excès d'oxydation que le potassium, il ne s'en forme point à froid; mais on l'obtient facilement dans le gaz oxygène au moyen de la chaleur : le sodium peut prendre, par-là, une fois et demie plus d'oxygène qu'il n'en exige pour passer à l'état de soude. Il est fusible à l'aide de la chaleur, mais moins que l'oxyde de potassium; son action sur les autres corps est analogue à celle du potassium très-oxydé.

On peut obtenir les suroxydes de potassium et de sodium en traitant ces substances par certains oxydes métalliques, et surtout par ceux qui ne tiennent pas beaucoup à l'oxygène, et on les obtient encore en traitant le potassium par le gaz nitreux et par le gaz oxyde d'azote, et le sodium par le gaz oxyde d'azote seulement; mais il arrive, si les gaz sont en assez grande quantité, et qu'on les fasse agir assez long-tems sur le potassium et le sodium, qu'il se forme bientôt des nitrites de potasse et de soude.

Enfin, on parvient à former le suroxyde de potassium et de sodium sans employer les substances métalloïdes, mais en tenant au rouge, et avec le contact de l'air, de la potasse ou de la soude ordinaire dans un creuset d'argent, de platine ou de terre; le creuset d'argent est préférable, parce qu'il n'est pas attaqué; en les traitant ensuite par l'eau, on en dégage

Action des corps combustibles non métal

liques, sur

et le sodium.

aussitôt de l'oxygène. L'analogie a conduit les auteurs à tenter la suroxydation des terres ; jusqu'ici ils n'ont reconnu la propriété de se combiner avec l'oxygène, que dans la baryte qui la possède à un degré très-remarquable; mais il faut employer celle qui est privée d'eau.

Ils passent à l'action des corps combustibles non métalliques, sur le potassium et le sodium.

Le gaz hydrogène ne se combine avec le pole potassium tassium, ni à la température ordinaire, ni à une chaleur rouge, mais entre ces deux points il en est un où ces deux substances s'unissent facilement; la température bornée où cette combinaison est possible, explique comment elle a échappé à l'habileté de M. Davy.

L'hydrure de potassium est gris, sans apparence métallique ; il ne s'enflamine ni dans l'air, ni dans l'oxygène, à la température ordinaire ; il y brûle vivement à une température élevée; il produit, avec l'eau, un quart de plus d'hydrogène que le potassium, et un peu au-delà, ce qui prouve qu'il avait reçu dans sa combinaison cette quantité excédente d'hydrogène.

Le gaz azote n'a montré aucune action sur le potassium à toute espèce de température; le charbon a paru se combiner avec lui.

Le phosphore se combine facilement avec le potassium et le sodium; les phosphures qui en résultent ressemblent au phosphure de chaux.

Le soufre forme aussi des sulfures de potassium et de sodium qui varient en couleur selon le degré de feu auquel ils ont été exposés. Le gaz hydrogène phosphuré et le sulfuré

exercent une action vive sur le potassium et le sodium, qui s'emparent du phosphore et du soufre, se changent, par-là, en phosphures et en sulfures, et ne laissent que le gaz hydrogène. M. Davy avait conclu des expériences qu'il avait faites, en faisant agir le potassium sur l'hydrogène sulfuré, que ce gaz contient de l'oxygène, , parce que la quantité de gaz hydrogène sulfuré qu'on reproduit par le moyen d'un acide par lequel on décompose le sulfure qui s'est formé est inférieure, selon lui, à la quantité de l'hydrogène sulfuré qui a été employé dans l'expérience. Il faudrait donc que potassium eût trouvé un supplément d'oxygène dans l'hydrogène sulfuré pour être réduit en potasse.

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le

MM. Gay-Lussac et Thénard ont d'abord cherché le moyen le plus propre à obtenir du gaz hydrogène sulfuré sans mélange de gaz hydrogène; ils ont ensuite déterminé la quantité d'hydrogène qui s'y trouve combiné; ce qu'ils ont fait en le décomposant par le moyen de l'étain: ils ont trouvé, par-là, qu'un volume de gaz hydrogène sulfuré contient précisément un volume égal de gaz hydrogène. Ayant ensuite pris exactement la pesanteur spécifique du gaz hydrogène sulfuré, ils ont déterminé avec précision les quantités des deux élémens qui forment le gaz, dans la supposition qu'eux seuls le composent. Cette supposition, ils l'ont réalisée par les produits qu'ils ont obtenus de la décomposition de l'hydrogène sulfuré par le potassium; car dans un grand nombre d'expériences, dont les résultats s'accordent parfaitement, ils ont reconnu que le gaz hydrogène

qui résulte de l'action du potassium sur l'hydrogène sulfuré, est en même quantité que celui que le potassium aurait donné par l'action de l'eau, et. ensuite, que le sulfure qui s'est formé, étant décomposé par un acide donne un volume de gaz hydrogène sulfuré égal à celui qu'avait le gaz sulfuré mis en expérience.

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Ils combattent encore, par, des expériences analogues, l'opinion de M. Davy, que le phosphore et le gaz hydrogène phosphuré contien

nent de l'oxygène; ils font voir que le gaz hydrogène phosphuré diffère du sulfuré dans la proportion de l'hydrogène qui s'y trouve condensé, en sorte qu'il occuperait dans l'état isolé un volume une fois et demie aussi grand, L'hydrogène phosphure diffère encore du sulfaré, en ce qu'il abandonne au potassium le phosphore pur, pendant qu'une partie de l'hydrogène sulfuré se combine sans décomposition avec le potassium, ainsi qu'avec le sodium. Des allia-Le potassium et le sodium forment, avec les ges que for- métaux, des alliages qui sont très - fusibles, tassium et le mais qui varient par les qualités du métal qui entre dans l'alliage, et par les proportions des deux élémens. Ces alliages se décomposent promptement à l'air et par le contact de l'eau; le potassium se réduit en potasse, et il se dégage la quantité d'hydrogène qui accompagne cette réduction; cependant l'alliage avec l'arsenic présente une anomalie apparente; l'hydrogène indiqué par l'analyse de l'hydrogène arseniqué qui remplace le gaz hydrogène, ne représente qu'une partie de l'hydrogène qui se dégage dans les autres;

ment le po

sodium.

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les auteurs font voir que cette différence dépend d'un hydrure d'arsenic qui se forme et qui soustrait une partie de l'hydrogène.

du sodium

De là, les auteurs examinent l'action que le Action du potassium et le sodium exercent sur les oxydes, potassium et à la tête desquels ils placent l'oxyde de carbone sur les oxyet deux oxydes de phosphore.

L'oxyde de carbone est décomposé à l'aide de la chaleur, le carbone en est précipité; le potassium et le sodium sont ramenés à l'état de potasse et de soude; les oxydes de phosphore sont aussi décomposés; tous les oxydes métalliques le sont également, et ils présentent dans cette décomposition des phénomènes différens selon les proportions employées, selon la force avec laquelle les oxydes retiennent l'oxygène, et selon la quantité qu'ils en contiennent. S'il y a un excès de potassium ou de sodium, cet excès se combine avec le métal réduit; si au contraire il y a un excès d'oxyde à un degré d'oxydation élevé, cet oxyde est simplement ramené à un degré inférieur.

des.

L'action puissante du potassium et du sodium Action du sur les acides qui avaient résisté à tous les potassium et moyens d'analyse employés jusqu'ici, a donné les résultats les plus importans.

L'acide boracique qu'on soumet à cette action doit être bien pur, et les auteurs font connaître les moyens de l'obtenir dans cet état; après l'avoir vitrifié et réduit en poudre, on le stratifie avec le potassium, et on l'expose à l'action de la chaleur; bientôt le mélange rougit avec une grande production de chaleur; on trouve après cela que ce mélange contient du borate de potasse régénéré, et

du sodium

sur certains acides.

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