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parallèles sont d'une part bb' et cx, et de l'autre gg' et cx. Supposons enfin que plusieurs segmens semblables à celui que nous venons de considérer, se réunissent en s'appliquant les uns contre les autres par leurs faces trapézoïdales, nous aurons un solide dont la projection horizontale est représentée fig. 8. Ces cristaux varient dans le nombre de segmens dont ils sont l'assemblage. Les uns sont composés de deux, d'autres de trois, d'autres de quatre: il pourrait y en avoir de cinq. On voit à l'inspection de la figure, qu'il doit rester un vide; mais la partie du cristal dans laquelle il existerait se trouve engagée dans les cristaux environnans.

Toutes les mesures, soit des angles que font entre elles les arêtes saillantes de deux segmens contigus, soit des incidences des faces de chaque segment, soit de celles d'un segment sur les adjacentes dans le segment voisin, paraissent s'accorder parfaitement avec la supposition que ces segmens ne soient autre chose que des portions de la forme primitive coupée parallèlement aux faces M. Voici ces incidences: celle de r sur r' est de 160d 54', et celle de l'arête sur l'arête 9 de 106 36', la même que celle des faces M M de la forme primitive. Dans un grand nombre de cristaux péritomes, on retrouve (fig. 9) les faces Il de la variété équivalente qui se combinent avec les faces r, et font avec elles des angles de 1474; de plus, l'incidence de 7 sur / est de 126a 16'. Dans la plupart de ces cristaux aussi, les échancrures fgt, xzy, etc. (fig. 8), entre deux segmens offrent les faces h h de la même variété

équivalente, ou seules, ou quelquefois même avec les faces M.

Appendice.

Fer oxydé épigène (1) primitif.
Fer oxydé épigène péritome.

Les cristaux de cette substance, ainsi que ceux du fer sulfuré ordinaire, sont susceptibles de passer à l'état de fer oxydé ou fer hépatique, suivant le langage des anciens minéralogistes; mais le plus souvent ils se décomposent en fer sulfaté, sous la forme de filamens capillaires, ou d'une matière pulvérulente, et ce genre d'altération paraît leur être particulier.

On avait rapporté au fer sulfuré ordinaire plusieurs variétés, connues depuis long-tems, du fer sulfuré blanc. Telles étaient celle qne Romé de l'Isle avait nommée pyrite en crête de coq, et qui est aujourd'hui le primitif dentelé; celle que M. Haüy avait désignée sous le nom de fer sulfuré surbaissé, qui est le fer sulfuré blanc péritomé, composé seulement de deux segmens, dont les faces ont la même position que retr' (fig. 8).

Parmi les cristaux qui appartiennent à cette nouvelle espèce, ceux qui présentent la forme de la variété bisunitaire ont à peu près la même teinte, à l'extérieur, que les cristaux de l'autre

(1) M. Haüy appelle ainsi, en général, les produits des altérations spontanées, à l'aide desquelles certaines substances passent à un nouvel état, et il donne à ce passage le nom d'épigènie. (Haüy. Tableau comparatif des résultats de la cristallisation et de l'analyse chimique, p. 11. Note).

substance, et l'on serait tenté de les prendre pour des cristaux cubo-octaèdres de celle-ci. Ce qu'il y a de plus singulier, c'est qu'on les trouve sur un même groupe avec la variété péritome, qui diffère de ces cristaux, non-seulement par sa forme, mais par une teinte différente, qui semble quelquefois participer de la couleur jaune et du gris d'acier. Mais tous ces cristaux offrent à l'intérieur la même couleur blanche; ils ont les mêmes propriétés ; ils se décomposent tous en fer sulfaté. Et d'ailleurs, ce n'est pas la première fois que l'on rencontre de ces réunions de cristaux qui affectent diverses modifications d'une même substance. On en trouve beaucoup d'exemples; et il suffit de citer les cristaux de feldspath couleur de chair de Baveno, qui se trouvent associés, sur un même support, avec d'autres cristaux de la même substance, d'une couleur blanche et d'une forme différente.

Cette espèce, beaucoup moins commune que le fer sulfuré ordinaire, n'a été encore observée qu'en six endroits, savoir: près de Freyberg, où l'on trouve les variétés équivalente et péritome; à Joachimstadt en Bohême, en cristaux dont les uns appartiennent au primitif, d'autres au bisunitaire et d'autres au péritome; dans le comté de Cornouailles et au Derbyshire en Angleterre, sous les formes du primitif dentelé, du péritome et quelques autres variétés; en France, entre Montreuil et Boulogne, sur la côte de Tingry et près de Dieppe, où on les trouve engagés dans une gangue argileuse. J'ai vu dans la collection de M. Haüy de très-beaux échantillons de ces différentes localités. Je crois

devoir dire ici que les premiers lui furent envoyés avec une suite intéressante de morceaux par M. Bloëde, secrétaire privé des finances de S. M. le Roi de Saxe; que M. le docteur Roaths, dont il avait reçu l'arsenic sulfuré jaune cristallisé, lui a fait un nouvel envoi, dans lequel étaient compris de superbes groupes de cristaux péritomes; et que plus récemment M. Léonhard, docteur en philosophie et inspecteur-général des domaines du grand-duché de Francfort, vient d'enrichir sa collection de très beaux échantillons des mêmes cristaux. Comme ce sont de véritables services rendus à la science, ils ont droit à la reconnaissance de tous ceux qui s'intéressent à ses progrès: aussi M. Haüy n'a-t-il pas manqué de témoigner publiquement la sienne dans les séances de son cours, et d'une manière bien flatteuse pour ceux qui en étaient l'objet.

Les nouvelles recherches faites par M. Haüy sur ces différens cristaux, ont eu pour but la so lution de deux questions. L'une était de savoir s'ils appartenaient à une espèce distinguée du fer sulfuré ordinaire ; l'autre, plus délicate s'ils ne rentraient point dans celle du fer arsenical.

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La première paraît résolue de la manière la plus évidente. En effet, quelle que soit celle des formes citées que l'on cherche à ramener à celle du cube, considérée comme forme primitive, on en sentira l'impossibilité, et l'on s'apercevra que les lois de décroissement dont il faudrait la faire dépendre, dérogeraient à la symétrie. Et si l'on compare au cube la forme que donnerait la division mécanique

des cristaux de la nouvelle substance, on verra qu'il est impossible de les faire rentrer dans un même système de cristallisation. Ce sont ces considérations qui avaient laissé jusqu'ici des doutes à M. Haüy, sur les cristaux de cette substance qu'il avait cités dans son Traité de Minéralogie. Suivant sa coutume de ne rien avancer dont il n'ait acquis la certitude, il s'était contenté de les décrire ne voyant aucun moyen de les lier par la théorie avec les formes qui dérivent du cube, jusqu'à ce qu'enfin des observations plus approfondies lui aient fait sentir de nouveau, en dissipant ses doutes, combien ils étaient fondés.

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Si nous comparons maintenant les deux substances, relativement à leur propriété. et aux caractères qui en dépendent, nous trouvons d'abord qu'elles diffèrent très-sensiblement par la couleur, qui dans l'une est le jaune de bronze, et dans l'autre le blanc métallique. Dans la première, les cristaux ne sont point sujets à s'effleurir; dans la seconde, ils se convertissent en fer sulfaté, quoique les deux espèces aient d'ailleurs cela de commun, qu'elles passent dans certaines circonstances à l'état de fer hépatique. On sait qu'une partie des corps connus sous le nom de fer sulfuré radié, se décompose de même en fer sulfaté, et M. Haüy présume, d'après plusieurs observations, qu'ils appartiennent aussi à la nouvelle espèce. Ces caractères tiennent essentiellement aux propriétés et marchent dans le même sens que la géométrie. Ainsi tout paraît s'accorder pour confirmer la conséquence déduite de la théorie; savoir, qu'il existe deux espèces très-dis

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