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Bore: base

une substance particulière qui, dégagée de autres substances, est brune-verdâtre.

Cette substance est la base de l'acide bora de l'acide cique, dont une partie a été entièrement dé composée en cédant l'oxygène au potassium les auteurs la désignent par le nom de bore.

boracique.

Le bore est solide, insipide, sans actio sur la teinture de tournesol et sur le sirop d violettes: il ne se fond ni ne se volatilise à u haut degré de chaleur : il est tout-à-fait inso luble dans l'eau, dans l'alkohol, dans l'éthe et dans les huiles, soit à froid, soit à chaud mais il brûle dans le gaz oxygène à une cha leur capable de donner une couleur rouge ce rise au vase qui le contient: par cette combus tion, le bore absorbe l'oxygène et reprend l'é tat d'acide boracique, en sorte que la synthès confirme pleinement les résultats de l'analyse.

Les auteurs ayant désigné cette base de l'a cide boracique par le nom de bore, ils propo sent de donner le nom de borique à l'acid boracique, selon les règles convenues d la nomenclature; mais si l'on donnait, ave M. Davy, le nom de boracium à cette base on éviterait un changement dans la nomencla ture admise.

Le bore agit avec une grande énergie sur le acides nitrique et nitreux; il disparaît et pass à l'état d'acide boracique, en dégageant un grande quantité de gaz nitreux, et peut-êtr de gaz oxyde d'azote et de l'azote. Il produi sur la plupart des sels qui contiennent de l'oxy gène, les mêmes effets que les autres corps in flammables: il décompose, même à une haut température, le carbonate de soude, en en dé

gageant le charbon: il réduit la plupart des oxydes métalliques.

Il était intéressant de déterminer la proportion d'oxygène qui entre dans l'acide boracique: la combustion directe n'a pu servir à cette détermination, parce qu'elle exige plusieurs opérations successives; les auteurs se sont donc servis de la réduction du bore en acide borique par le moyen de l'acide nitrique, et ils concluent d'une expérience, dont ils annoncent cependant l'insuffisance, que l'acide borique contient un tiers de son poids d'oxygène.

Le gaz acide carbonique est décomposé par le potassium; il en résulte du carbone mis à nu, et de la potasse combinée avec une partie de l'acide carbonique. Le gaz acide sulfureux l'est aussi, et laisse un sulfure de potasse régénérée, avec une portion de sulfure de potassium. Le gaz acide nitreux et le gaz muriatique oxygéné sont aussi décomposés.

Le potassium agit fortement sur le gaz muriatique, il se forme du muriate de potasse, et il se dégage du gaz hydrogène.

L'acide phosphorique vitreux laisse, par sa décomposition, du phosphure rouge de potasse. Les auteurs ont encore observé la décomposition de l'acide arsenique, de l'acide molybdi- . que et de l'acide chrômique: ils décrivent avec soin les circonstances plus ou moins favorables de ces décompositions, les produits qu'on en obtient et les différences que présente le sodium qui, en général, agit avec moins d'énergie que le potassium.

Ils décrivent ensuite, avec le même soin, les phénomènes que présentent le potassium et le

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Action du

sodium mis en contact avec l'air et les acides dissousdans l'eau, à la température de l'atmosphère. Après les nombreuses expériences qu'ils ont potassium et faites sur les oxydes, les auteurs passent à l'acsur les subs- tion du potassium et du sodium sur les substances alka- tances alkalines.

du sodium.

lines.

Le potassium qu'on a fait volatiliser à travers les différens alkalis bien secs s'est combiné en plus ou moins grande partie avec eux : beaucoup de gaz hydrogène s'est dégagé dans son action sur la potasse, et le mélange qui en est résulté, s'est trouvé analogue à l'oxyde de potasse au minimum, et faisait une vive effervescence avec l'eau: mais il s'est dégagé peu d'hydrogène dans l'expérience faite avec la baryte, la strontiane, la chaux, la magnésie, la zircone et la silice; et ces différentes bases n'ont ensuite produit qu'une effervescence trèslégère avec l'eau.

Le potassium a présenté avec le gaz ammoniac des phénomènes qui demandent beaucoup d'attention, parce qu'ils servent à une discussion intéressante sur la composition de l'ammoniaque, et sur la nature même du potassium et du sodium, dont on s'occupe dans la suite de l'ouvrage.

Lorsqu'on fait fondre le potassium dans le gaz ammoniac, il disparaît peu à peu et se transforme en une matière verte-olivâtre trèsfusible : le gaz aminoniac lui-même disparaît et se trouve remplacé en partie par un volume gaz hydrogène.

de

Cette opération se fait à une légère chaleur; aussitôt que la transformation est opérée, on doit cesser de chauffer; si on ne le fait pas, ou

si dans le cours de l'expérience on emploie différens degrés de chaleur, les produits diffèrent comme l'indique un tableau qui présente les résultats de dix expériences, et par lequel on voit que la quantité du gaz ammoniac absorbé par le potassium, est variable en raison du degré de chaleur auquel on l'expose; mais quelle que soit la quantité d'ammoniaque obsorbée, il en résulte toujours une quantité de gaz hydrogène qui est la même et qui est précisément égale à celle que le potassium produit avec l'eau.

Selon qu'on échauffe plus ou moins la matière verte, on en retire une plus ou moins grande quantité de gaz ammoniac, ou de ses principes; mais on ne peut en retirer qu'environ les trois cinquièmes de ce que le potassium en a absorbé : le premier cinquième s'en dégage à une douce chaleur et sans se décomposer le deuxième cinquième ne se dégage qu'à une chaleur plus élevée, et en se décomposant en partie; et enfin, le troisième exige plus de chaleur encore, et se décompose en entier; mais le gaz qui en résulte représente les principes de l'ammoniaque dans leurs justes proportions.

En traitant la matière verte-olivâtre par une petite quantité d'eau chaude, on n'en retire que de la potasse et du gaz ammoniac, et la quantité de ce gaz est précisément égale à celle que le potassium a fait disparaître pour se changer en matière verte, pourvu qu'un excès d'eau n'en retienne pas en dissolution.

Le sodium présente avec le gaz ammoniac des phénomènes parfaitement analogues; la

3e, partie. Recherches sur l'acide fluorique.

quantité de gaz ammoniac absorbé varie en raison de la température; mais la quantité de gaz hydrogène dégagé est constante, et toujours égale à celle que le sodium donne avec l'eau.

Les sels alkalins, terreux et métalliques ont la plupart été soumis à l'action du potassium ; au moyen de différens degrés de chaleur, il a enlevé l'oxygène à tous ceux de ces sels qu'on sait en contenir, et il a été converti le plus souvent en potasse et rarement en oxyde au minimum et au maximum. Le sodium a produit des phénomènes analogues, mais il a exigé un peu plus de chaleur.

Un grand nombre d'expériences, dont les produits sont présentés en tableau, fait voir que ue le potassium et le sodium ont la propriété de décomposer, à l'aide de la chaleur, toutes les substances végétales et animales; mais la confusion des produits qui eu résultent, a enlevé aux auteurs l'espérance de pouvoir, par cette méthode, déterminer la proportion des principes qui constituent ces substances; cependant elle les a conduits à un autre procédé, dont nous verrons les heureuses applications dans le second volume.

La troisième partie de l'ouvrage commence le second volume par les expériences que les auteurs ont faites sur l'acide fluorique.

Ils les ont tellement multipliées et conduites d'une manière si heureuse, qu'ils ont dû retracer l'histoire, presque complète, de cet acide. Au moyen des précautions qu'ils décrivent, et surtout en opérant sur du fluate de chaux parfaitement privé de silice, ils sont parvenus à

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